Minecraft, c’est un peu comme un souvenir commun à toute une communauté de joueuses et de joueurs, qui sont parvenus à bâtir ensemble des univers vastes, variés, à leur image, et parfois même avec la reconnaissance des médias. Essence même du bac à sable par excellence, le titre a su faire de nombreux petits depuis sa sortie initiale en 2011, avec tous plus ou moins de succès. Plus de 10 années après la découverte de Minecraft premier du titre sur ordinateur, les joueuses et les joueurs d’hier et d’aujourd’hui peuvent désormais s’imaginer bien d’autres aventures au sein de leur titre favori. Minecraft Legends semble parfaitement répondre à cette demande de renouveau, avec des mécaniques totalement différentes de tout ce qui a déjà été bâti sur Minecraft jusqu’à nos jours !
Développé par Mojang Studios, BlackBird interactive et édité par Mojang, Minecraft Legends plonge aussitôt le joueur dans son univers très singulier. S’il convient dans un premier temps de s’attarder sur des détails de paramétrage, le ton est d’ores et déjà donné : musique, police de caractère, et cette voix off robotique caractéristique (qu’il est possible de mettre en sourdine, heureusement tout de même, d’autant plus que cette dernière n’est pas en français et finit doucement par agacer une fois le sourire des retrouvailles estompé) ! Vous êtes bien arrivé sur la planète Minecraft… pourtant, rien ne s’annonce vraiment comme prévu !
Mais avant de se lancer dans le cœur de l’affaire, il convient de faire preuve d’un peu de patience… et de prendre le temps de s’initier doucement aux bases du titre à l’aide d’un tutoriel ni trop long ni trop court (bien qu’il vous en faudra beaucoup plus pour véritablement comprendre tous les rouages de ce titre consistant). Au cours de ce dernier, le joueur est invité à découvrir Savoir, Clairvoyance et Action, ses trois compagnons de voyage qui deviendront de véritables guides au fil des heures. Le monde d’aujourd’hui est en péril, mis à feu et à sang par les piglins, ces petits cochons particulièrement hostiles qui ne manquent pas de ressources pour s’emparer de chaque village sans défense qu’ils croisent. Rien ni personne ne semble capable de se mettre en travers de ces coriaces cochons… personne, mis à part le héros : vous.
La prise en main du héros (vous, c’est la classe tout de même, n’est-ce pas ?) est assez rapide et intuitive, il sera même possible de choisir votre apparence (sans trop pousser la personnalisation tout de même, bien que des packs de skins soient disponibles sur l’eshop moyennant un passage à la caisse). Le stick gauche pour se déplacer, le stick droit pour contrôler la caméra sans la moindre difficulté, la base est classique. Sans grande surprise, il va falloir rapidement se retrousser les manches et collecter des ressources : la manœuvre est lourdement facilitée puisqu’il ne s’agit dès lors que d’envoyer des allays (des fée bienveillantes et pacifistes) pour le faire à votre place. Le bois est le premier objet de votre desiderata, suivi (ô surprise) de la pierre. Ces premières ressources sont nécessaires pour de multiples constructions, mais à nouveau, le joueur ne doit pas y consacrer trop de temps : un petit passage dans le menu dédié, et zou la construction se lance sans effort grâce aux petites fées, à condition que toutes les ressources nécessaires soient bien disponibles. Contrairement à l’essence originelle de Minecraft, il s’agit surtout ici d’aller semer le trouble auprès de l’ennemi afin de lui montrer sérieusement qu’il ne faut pas vous chercher… Le temps consacré à la collecte de ressources mais aussi à la construction de diverses structures est restreint. D’autant plus que du temps, vous allez en manquer… le jeu de manque pas de rythme, avec une nécessité singulière de rapidement prendre les bonnes décisions afin de rester en lice !
Ainsi, après vous être rapidement amusés à faire une petite rampe d’accès avec vos petites bûches et autres petits cailloux, il serait temps de passer aux choses sérieuses. Et le combat, c’est du sérieux. Pour vous aider dans votre mission, il est évident qu’il ne faut pas partir tête baissée vers l’ennemi : la défaite serait dès lors assurée, votre petite arme maintenue à bout de bras ne vous mènera pas bien loin ! Non non… Il va vous falloir de sacrés renforts… et c’est auprès des golems (dans un premier temps) que vous les trouverez. La construction de générateurs de golems permet d’en appeler un certain nombre au secours. N’imaginez pas commencer l’aventure avec une armée de 100 petits golems derrière vous… Il faudra vous contenter de 20 pour débuter. Néanmoins, ces golems peuvent être de pierre (et alors particulièrement efficaces pour détruire les bâtiments) ou bien de bois (de petites terreurs contre les piglins à qui ils cassent la figure). Même s’il ne s’agit encore que du tutoriel, il est évident qu’une importante stratégie va devoir se mettre en place afin de choisir les bons alliés avec lesquels s’entourer pour combattre telle ou telle horde d’ennemis. Tout en gardant un regard certain sur ses ressources…
Votre apprentissage de base s’arrête là. Autant dire que vous ne savez pas encore tout ce qui se prépare…
Plusieurs modes de jeux sont disponibles, mais nous ne pouvons que (vivement) vous recommander de commencer par le mode campagne : celle-ci vous permettra de découvrir bien d’autres rouages indispensables pour espérer avoir une petite chance en PVP.
La campagne : les petits cochons sont un peu colère…
Une fois les prémices du jeu acquis, inutile de préciser que le plaisir d’aller ratatiner du piglin est assez jouissif… Qu’il s’agisse de défendre un village allié, ou bien de faire en sorte de dégager ces vilains petits cochons d’une zone, quelques points clefs permettent de parfaitement comprendre les mécaniques du jeu sans pour autant rentrer dans des détails rébarbatifs.
La partie s’articule autour d’un cycle quotidien particulièrement marqué : l’alternance du jour et de la nuit (et de l’accumulation des journées écoulées par ricochet) est d’une grande importance puisque vos tâches ne seront pas nécessairement les mêmes selon l’heure de la journée. En effet, en plein jour (tout en sachant que la journée peut être pluvieuse !), si le joueur reste libre de ses mouvements sur une carte riche en informations (nous y reviendrons), il convient de préparer avec minutie son système de défense : les piglins seront ainsi bien amochés sans que vous n’ayez à vous en inquiéter quelques instants. Il va de soit que la récolte de ressources est concomitante… tout en sachant que les ressources seront de plus en plus diversifiées au fil de la progression de votre aventure. La nuit venue, c’est la débandade ! Après avoir préparé l’assaut, les piglins se réunissent maintenant pour attaquer avec acharnement les villages, et ils ne vous feront aucun cadeau… arrivant de tous les côtés avec une volonté de nuire exacerbée. Votre petite armée va devoir faire preuve aussi bien de vigilance que de ténacité pour les tenir hors d’atteinte des bâtiments les plus précieux.
Les villageois se montreront reconnaissants pour tous vos efforts et ne manqueront pas de remplir avec générosité le coffre du village. De quoi souffler quelques secondes, le temps de contempler une courte cinématique… mais vite, il faut rapidement se remettre au travail !
Protéger les villages ne sera pas suffisant… Il va falloir observer et comprendre ce qui se trame chez les ennemis afin de les anéantir au bon moment. Dans un premier temps, l’étude de la carte reste l’étape déterminante dans votre démarche puisque cette dernière fourmille d’informations. Y sont notamment localisés les villages mais aussi les hordes d’ennemis. Après plusieurs heures de jeu, le déplacement sera facilité par la mise en place de voyage rapide, mais sachez que vous disposez aussi d’une monture afin de vous déplacer sur le territoire, assez vaste. Bien entendu, ne soyez pas trop téméraire… le titre met en avant la difficulté de la horde face à vous : il ne serait pas raisonnable de jouer au super héros (un héros, c’est déjà bien !) au risque de se retrouver étendu sur le sol…
Si la défense de vos villages s’articule autour d’un timing précis au sein duquel il convient de tenir à distances les cochons, la destruction de leurs propres zones est moins restrictive. Il est en outre nécessaire de bien vous préparer, de partir avec suffisamment de ressources et de petits soldats pour anéantir le portail principal des ennemis. Votre victoire déclenchera une mignonne cinématique. Ces dernières s’avèrent relativement fréquentes et ponctuent le mode campagne avec une certaine pointe de charme, à tel point que nous avons même eu une pincée de peine pour les piglins qui se font sauvagement ratatiner pour leur défaite !
Les rencontres (bonnes… et moins bonnes !) ne manquent pas au cours des pérégrinations sur la carte. En effet, de nombreuses surprises viennent ponctuer les diverses tâches mises en œuvre par le joueur. Ce dernier est notamment invité à découvrir de nombreux points d’intérêts mystérieux qui ne manqueront pas de l’aider dans sa progression… Néanmoins, méfiance, les mauvaises rencontres ne sont pas rares non plus !
Un pour tous… et tous pour un !
Après avoir accumulé un certain nombre d’heures (ne soyez pas radin…) sur le mode campagne, il est temps de se lancer dans le PVP. Le mode Versus s’ouvre à vous… en d’autres termes, la confrontation avec d’autres joueurs. Inutile de préciser que la partie se corse lourdement…
La première difficulté consiste à trouver suffisamment de personnes motivées pour rejoindre la partie. En effet, si ce n’est l’appel à vos amis, il est délicat de trouver une partie en ligne (publique ou bien directement hébergée chez soi). Nous avons dû nous y reprendre à plusieurs reprises, à différentes heures, et faire preuve de patience pour trouver suffisamment de joueurs pour entamer la partie. La solution ? Faire usage du crossplateforme du titre grâce à la mise en place d’un compte Microsoft. Nous espérons que vous serez tout de même de plus en plus nombreux à rejoindre la communauté Nintendo en ligne, bizarrement encore très succincte actuellement.
Après avoir patienté plusieurs longues minutes pour atteindre enfin le minimum de 6 joueurs, la partie en ligne Versus s’ouvre enfin… allez, même pas peur !
Au début, nous partons d’une carte générée aléatoirement avec un équipement sommaire. Il convient de tout reprendre à la base afin de pouvoir être suffisamment armé : la collecte, mais aussi la construction et la bonne gestion des différents alliés. La communication est un point clef pour une parfaite cohésion de groupe mais celle-ci ne s’avère pas mise en avant lors de nos sessions de jeu… Coordonner ses forces avec des inconnus, aussi talentueux soient-ils, n’est guère simple.
Par ailleurs, au-delà de faire les fanfarons pour aller clairement détruire les camps adverses et tenus par de véritables joueurs tout aussi enthousiastes que vous, les piglings ne seront pas en reste et ne manqueront pas de vous causer du tort à chaque instant (et bien plus encore la nuit où, tous les chats sont gris, et tous les cochons sont grogons !). La stratégie est de rigueur afin de pouvoir récolter, construire, protéger, attaquer et surprendre, et tout cela, tous ensemble !
L’ouverture vers les mythes et les légendes…
Quelle belle surprise ! Des nouveautés sont d’ores et déjà annoncées avec de nouvelles missions légendaires à venir régulièrement (le rythme prévu est mensuel). A ce jour, cet accès est gratuit, nous espérons qu’il le restera et qu’il ne sera pas nécessaire de débourser des deniers supplémentaires pour jouir d’un renouvellement de contenu.
Avec bonheur, nous avons pu découvrir « La pile de portails » : avec une carte générée aléatoirement, l’objectif est simple, et pourtant tellement délicat à réussir ! Le joueur doit en effet survivre à 20 vagues (disons plutôt 20 violentes vagues !) de piglins. Au départ, tout se passe sans encombre, avec des cochons qui arrivent ici et là tandis que les premiers alliés sont générés afin de secourir le héros. Mais la difficulté réside à la fois dans l’action, de plus en plus imposante avec des vagues puissantes et vastes, mais aussi dans la gestion de la rapidité. En effet, les invasions se succèdent à toute vitesse, laissant à peine le temps au joueur de reprendre son souffle, tandis qu’il faut courir partout pour reformer ses troupes, construire des structures de défense et faire en sorte d’avoir un village qui tient toujours debout ! Encore quelques secondes pour rapidement s’emparer des ressources à l’abri dans le coffre du village…
Malgré la rigueur certaine et la vigilance accrue dont il convient de faire preuve pour faire face à ces nombreux assauts, cette première mission légendaire est une belle mise en bouche des capacités à venir du titre. Avec toujours un aspect tout de même un peu trop lisse et prévisible, la partie (et toute celles à venir !) s’annonce néanmoins fun et suffisamment rythmée pour susciter l’envie d’atteindre ses objectifs.
Nous avons déjà hâte de découvrir ce que nous concoctent les développeurs pour les prochaines mises à jour à venir ! Feront-ils preuve d’un peu plus d’audace pour nous satisfaire toujours davantage… ?
Minecraft and Cie
Ainsi le soft dévoilé, sans doute l’aurez-vous noté, nous sommes bien loin du titre initial avec sa part considérable de constructions et de récoltes dans un bac à sable immense. La combativité, jumelée à une bonne stratégie sont les atouts indispensables à une bonne progression. Les amateurs de constructions en tous genres seront donc frustrés et déçus, le titre ne leur est clairement pas destiné ! Les plus grands amateurs de la licence seront en revanche charmés par les retrouvailles avec les entités mêmes de Minecraft, d’autant plus que la qualité graphique est au rendez vous. En effet, si les environnements peuvent laisser place à une certaine redondance, la patte « Minecraftienne » est belle et bien présente et s’avère particulièrement réussie quelques soient les environnements (jusqu’à des dénivelés plus ou moins prononcés). L’amoncellement de cubes est précis et net. Bien que les apparitions sur la carte, notamment suite à un voyage, soient assez saccadées, le rendu final ne choque pas et semble finalement faire parti du souhait des développeurs. Néanmoins, certains joueurs pourraient trouver ces apparitions surprenantes, elles méritent donc d’être précisées.
Le charme de la licence est respecté jusque dans ses musiques et dans ses bruitages, et fera dès lors écho à toutes celles et ceux qui ont parcouru les grandes contrées de Minecraft, avec des notes épiques supplémentaires pour s’intégrer parfaitement au titre valeureux du joueur, le Héros ! Tout de même, ne l’oublions pas… !
En revanche, un bémol plus singulier est à apporter quand aux mécaniques mêmes du titre. Certains défauts sont à souligner, avec une jouabilité peu agréable lors de certaines constructions (pourtant facilitées !). Les rampes s’avèrent notamment délicates à placer convenablement, tandis que le jeu des hauteurs à respecter se montre parfois chaotique. Tandis que les ennemis viennent frapper à toute berzingue de toutes les côtés, il s’avère pénalisant (et frustrant) de passer de (trop) longues secondes à construire une rampe. Oui oui, chaque seconde est précieuse !
Les rouages de jeu mis en place dans la campagne mais aussi en PVP, aussi charmants puissent-ils être pour celles et ceux qui les découvrent pour la première fois dans un soft de stratégie en temps réel, risquent au contraire de manquer d’originalité pour les habitués du genre. La défense et la conquête des zones sont autant de principes régulièrement mis en scène, et qui ne feront assurément pas mouche. La difficulté, surtout en PVP, reste nettement assez présente et susceptible d’attiser au final tous types de joueurs.
Soulignons aussi quelques bugs dans certaines mises en page, avec des textes qui viennent à se superposer tandis que d’autres s’échappent hors de l’écran. Le joueur ne sera pas lourdement pénaliser de ne pas découvrir l’ensemble des textes du jeu, mais une petite mise à jour serait appréciable afin de pouvoir jouir d’un titre propre sur Nintendo Switch, aussi bien en portable qu’en mode dock.
Minecraft Legends est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 40 euros environ. Une version boite est disponible auprès des revendeurs traditionnels.
Le saviez vous ?
Minecraft a bien failli ne jamais s’appeler ainsi ! En effet, à son origine, son papa Markus Personn (concepteur et développeur de Minecraft), souhaitait appeler son jeu « Cave Game ». Si la référence est assez claire, chez NT nous sommes plutôt favorables à l’appellation Minecraft, tellement plus attachante ! Et vous, auriez-vous préféré Cave Game ?
Conclusion
Véritable nouvel opus disponible depuis peu sur Nintendo Switch, Minecraft Legends reprend sensiblement les ingrédients traditionnels des jeux de stratégie en temps réel, tout en le plongeant (avec brio) dans la sauce savoureuse de la licence. Les plus grands amateurs des graphismes et des personnages originels seront heureux de partager cette épopée pleine de rebondissements. Les débutants du genre (qui ont aussi un petit coup de cœur pour l'univers Minecraft tout de même...) apprécieront découvrir les rouages de cet opus. Néanmoins, les difficultés rencontrées ne sont pas à oublier : le titre se montre exigeant et il convient de respecter un temps d'apprentissage certain (via le mode campagne) avant de pouvoir se lancer pleinement à l'assaut du PVP, qui s'avère être l'ambition même de la majorité des joueurs et le challenge auprès d'autrui. Enfin, impossible de ne pas souligner le travail des développeurs pour retranscrire avec justesse et en toute cohérence l'univers de la licence Minecraft.
LES PLUS
- L'univers de Minecraft particulièrement bien respecté : les personnages, les graphismes, les musiques et les bruitages... tout y est !
- Un mode campagne réussi et soucieux d'offrir une bonne prise en main des mécaniques de jeu au joueur.
- Des nouveautés à venir, avec des mises à jour et de nouveaux défis.
- Cross-plateforme disponible.
- Traduction française disponible.
LES MOINS
- Un temps d'apprentissage qu'il convient de prendre en compte avant de se lancer dans la confrontation auprès d'autres joueurs (et ainsi prendre plaisir à jouer !).
- Quelques petites lacunes dans la jouabilité, notamment dans la mise en place des rampes.
- Les amateurs du genre pourraient décrier le manque d'originalité dans les mécaniques de jeu.
- Un PVP encore un peu désert sur Switch... n'hésitez pas à activer le cross-plateforme !
Le jeu est un mauvais portage sur switch !
Mon jeu à crash 2 fois en pleine bataille(campagne) en 1H alors éviter le sur switch et même les maj n’arrange pas ça .