Les Alsaciens ne font pas seulement de la bonne choucroute, ils savent aussi faire des jeux-vidéos ! Sont-ils aussi bons que la choucroute… Eh bien nous allons le découvrir ensemble…
Les origines de la lumière
Strayed Lights est la première œuvre du studio indépendant Alsacien, Emebers ; et rien que ça, « sech » plutôt cool !
Le jeu nous fait incarner une flamme qui vient de naitre… Et c’est en faisant ses premiers pas, que nous profitons d’un tutoriel expliquant les différentes capacités de notre personnage. Au fil de notre avancée dans cette phase introductive, celui-ci grandit et l’éventail des possibilités s’élargit. On commence par marcher, on apprend à sprinter, à sauter, à escalader et… à se défendre… Dépourvu d’une quelconque narration vocale ou textuelle (hormis pour indiquer le fonctionnement des touches), l’histoire du jeu nous est donc contée par ce qu’il se passe à l’écran et il faut avouer que cela passe plutôt bien. On comprend de quoi il retourne et on se retrouve immédiatement acteur de l’histoire (sans que l’on s’en rende compte), c’est déjà là le signe d’une narration maitrisée.
Une fois notre personnage ayant atteint la préadolescence, il se retrouve confronté à un reflet déformé de lui-même et de ses émotions contradictoires, semble naitre une part d’ombre qui commence à l’envahir… Nous apprenons ainsi à lutter contre elle, mais au terme d’un affrontement introductif, nous réalisons qu’elle semble avoir pris possession du monde dans lequel nous évoluons… Il nous incombe alors, via notre avatar de libérer le monde étrange où nous avons atterri de cette corruption…
Un pas vers la lumière
Strayed Lights est un jeu « d’action défensif » avec quelques passages de plateforme dans un environnement 3D. Action défensif, voilà un terme bien étrange nous direz-vous ! Pas d’inquiétude, on vous explique… Mais parlons d’abord des mouvements de base. Comme nous l’avons indiqué plus tôt, notre personnage peut marcher, sprinter (sans avoir à gérer une jauge d’endurance), sauter et s’accrocher à certaines plateformes pour grimper (on les reconnait aux herbes qui pendent à leurs rebords). Nous évoluons dans un monde semi-ouvert, qui, il faut l’avouer, est franchement très beau ! Mais à la manière d’un Bayonetta, notre personnage évolue quand même dans des niveaux selon un chemin préétabli par les développeurs. Et c’est chemin faisant que nous rencontrons des adversaires, qu’il faudra tenter de vaincre, par la force de votre défense et c’est là l’un des premières subtilités du titre.
Alors que la plupart des jeux de ce type demande de marteler sur une ou plusieurs touches pour frapper vos adversaires, Strayed Lights vous demandera au contraire de parer au bon moment (avec la touche R) pour contrer leurs assauts ! Mais ce n’est pas tout, car vient maintenant la seconde subtilité du titre, la couleur ! De base nous avons une couleur Jaune (rappelant la lumière de laquelle nous sommes nés), mais nous pouvons à loisir basculer vers une couleur Bleue en pressant la touche L. Ce sont ces variations de couleurs qui feront la différence lors des combats. En effet, nos ennemis disposent de la même capacité et il faudra ainsi être de la bonne couleur pour réussir les contres. Sachant qu’une attaque Jaune/Feu devra être contrée en Jaune/Feu pour gagner de la puissance, et vice-versa si l’ennemi attaque en bleu, il faudra être en bleu pour gagner de la puissance lors du contre. Dans tous les cas, à chaque fois qu’il y a réussite, votre jauge de puissance est renforcée et votre barre de vie est remontée !
Vient ainsi la troisième et dernière subtilité des affrontements : SI vous contrez avec la mauvaise couleur, ce n’est pas grave, l’attaque est tout de même bloquée, MAIS vous ne remplissez pas votre jauge de puissance. Or, c’est uniquement en remplissant votre jauge de puissance que vous pourrez vaincre définitivement un adversaire, en laissant exploser toute l’énergie emmagasinée.
De manière générale les combats en un contre un sont relativement faciles, attention tout de même, car il faut presser la touche de contre au bon moment pour réussir à parer. En effet, avancer vers un ennemi en restant en position de garde ne sert strictement à rien. Il existe une troisième couleur, le violet, qui est imparable et qu’il faut alors esquiver (généralement en faisant une double pression sur A).
Les combats s’avèreront un peu plus retors, lorsque deux adversaires s’opposeront à vous, il sera alors un peu plus complexe d’esquiver au bon moment avec la bonne couleur (dans ce genre de situation, on vous recommandera d’éloigner l’un des deux pour l’affaiblir en solo). Même si nous avons parlé des possibilités de contre, sachez que notre héros est également capable d’attaquer, via une pression sur ZR. Par contre il y a quand même lieu d’avoir la bonne couleur pour que les coups fassent gonfler la jauge de puissance. Néanmoins, ne vous attendez pas à des combos de folie…
Bien entendu, en gagnant des combats, vous gagnerez des cristaux de pouvoirs qui vous permettront, via un petit arbre de compétences, de faire évoluer les capacités de votre personnage (Augmentation de la jauge de vie, possibilité de lancer une contre-attaque, etc…)
Même si les combats classiques s’avèrent à la longue relativement répétitifs, notre héros sera également amené à se confronter à des Boss dans des affrontements à la mise en scène dantesque !
Il y aura alors lieu de bien faire attention aux patterns de ces grands gaillards et de ne pas foncer tête baissée pour contrer, sous réserve de vous prendre une attaque violette qui fera mal à votre barre de vie… Par chance, vous pourrez recommencer les affrontements à loisir, votre personnage étant immortel. Vaincre un boss vous permettra d’obtenir des artefacts plus puissants pour débloquer des capacités plus intéressantes, comme celle de pouvoir parer les deux couleurs sans avoir à changer la vôtre !
S’en prendre plein les yeux !
Mais les combats ne font pas tout dans Strayed Lights, il y a aussi cette histoire sans paroles, parabole des êtres vivants et des sentiments conflictuels qui les habitent… Le tout dans un univers onirique de toute beauté. La direction artistique est franchement réussie et laisse la part au rêve et à l’évasion… Nous avons franchement été impressionnés par le rendu du jeu (malgré quelques ralentissements), surtout pour un jeu indépendant !
La progression nous laisse libres d’avancer dans les trois premières zones du jeu, comme nous le souhaitons, chacune ayant un thème et un environnement (de couleur) qui lui est propre… Les étendues semblent s’étendre à l’infini et on regrette un peu de ne pas pouvoir explorer le jeu au-delà des précipices qui entourent certaines zones… Cependant, ces jolis décors manquent un peu de vie… non pas qu’il n’y ait pas d’animations en arrière-plan, mais on aurait aimé voir un peu plus d’autres êtres (que les ennemis) dans les environnements que nous parcourons (même si c’est le cas dans certaines zones. Mais, au final, le bestiaire se compte sur les doigts de deux mains (mais on peut le comprendre, nous rappelons quand même qu’il s’agit d’un jeu indépendant) et c’est aussi une façon de nous montrer notre personnage seul face à ses pensées.
Par contre, certaines zones un peu plus importantes entrainent quelques ralentissements, rien de trop méchant, mais quand même… Le plus gênant restant quand même les temps de chargements ! Chaque « mort » de notre personnage (parfois lors d’un affrontement, ou après une chute impromptue), entraine les 35 secondes d’attentes infernales… ça peut sembler peu, mais quand on les enchaine, cela devient vite pesant… (Et parfois ces dernières viennent se glisser lorsque l’on passe d’une zone à l’autre). L’autre petit défaut du jeu, c’est le placement de la caméra, pas toujours évident (il n’y a pas de touche pour recentrer la vue derrière notre personnage) ce qui s’est avéré une ou deux fois gênant lors des passages un peu plus plateformes.
Mais pour le reste, vous l’aurez compris, nous ne sommes pas loin d’un sans-faute visuel… Sachez qu’il en est de même pour la partie sonore ! La bande-son est parfaitement adaptée aux différents mondes/univers que l’on parcourt et varie aussi (toujours en justesse) lors des combats. Évoluer dans les décors, en profitant de la bande-son (de préférence au casque), apporte un sentiment de plénitude plutôt agréable et fait un peu oublier les défauts relevés plus haut.
Mais dans l’ensemble, l’ambiance sonore et visuelle induite par le jeu, sert parfaitement à l’immersion dans l’histoire !
Conclusion
Strayed Lights est un titre indépendant plutôt intéressant ! Graphiquement propre avec des beaux effets de lumière et une direction artistique teintée d’onirisme. Le jeu propose un système de combat original (basé sur les contres et les couleurs). Néanmoins, il peine un peu à se renouveler (sauf lors des affrontements avec les boss) et les décors bien que très jolis et animés, semblent un peu dépourvus de vie… Toutefois, on sent que les développeurs ont voulu proposer une expérience originale et à l’ambiance travaillée… On espère donc que les quelques défauts du jeu seront corrigés dans une éventuelle suite que nous nous ferons un plaisir de parcourir !
LES PLUS
- Un univers plutôt joli.
- Des mécanismes de combat intéressant.
- Une histoire sans parole onirique.
- Des jolis effets de lumière.
- Le système de combat original.
LES MOINS
- Les temps de chargement !
- Des décors semblant un peu dépourvus de vie.
- Quelques ralentissements.
- La répétitivité de certains combats.
- La difficulté de certains Boss.