La protection de l’environnement reste un sujet délicat mais indispensable à considérer. La préservation de notre habitat est capitale afin de garantir notre propre survie. La dégradation de notre Nature met en péril un grand nombre d’espèces aujourd’hui menacées, parfois même déjà disparues. Soulignant avec une certaine fatalité cette nécessité de tourner notre regard vers cette urgente sonnette d’alarme scandée partout depuis des années, le titre que nous allons vous présenter ci-dessous est un bel appel au secours d’une planète devenue le haut lieu de détritus sans limites.
Développé par Chicken Launcher et édité par Realms Distribution, Awaken Realms et Merge Games, No Place Like Home propose l’immersion au cœur d’une planète complètement ravagée, jonchée de déchets par centaines, avec des animaux en perdition et une eau saumâtre dans laquelle il serait dangereux de plonger un ongle. Face à une telle détresse, votre petit cœur de rockeu… pardon, de sauveur, vous amène à retourner sur ces terres saccagées dans l’espoir de retrouver votre cher grand-papa, tenant une ferme dans une région particulièrement touchée par le désastre.
À l’ébauche de la partie, le joueur est libre de sélectionner le mode de jeu de son choix : créatif (tous les objets seront alors disponibles et gratuits), ou bien aventure (où il va tout de même falloir faire preuve d’un peu de patience pour débloquer l’ensemble des créations disponibles). Les amoureux de la personnalisation seront ravis de pouvoir jouir d’emblée de ce mode créatif afin de bâtir au plus vite le cadre idyllique qu’ils ont en tête. Tandis que pour tous les autres, il est probablement plus intéressant de prendre le temps de découvrir le titre progressivement… mais le choix est votre !
Après la planète bleue, la planète poubelle !
Afin de commencer sereinement l’aventure, un petit tutoriel est disponible. Plutôt bien conçu, ce dernier se déroule sous la forme d’un long couloir au cours duquel les principales tâches sont présentées au joueur afin qu’il les prenne en main et se familiarise un minimum avec ces dernières. Chacune est présentée sous la forme d’un panneau d’affiche imagé, plutôt ludique et accessible, bien qu’un manque de visibilité soit parfois à souligner. Une fois ce petit tuto terminé, le contrôle du personnage ne pose plus de soucis. Enfin, plus trop trop… la jouabilité est en effet l’un des plus gros défauts du titre, nous y reviendrons plus en détails.
Le personnage en question, c’est vous : une héroïne prénommée Hélène, lourdement harnachée pour survivre dans cet univers chaotique : une foreuse diaboliquement efficace mais aussi un aspirateur géant capable d’aspirer une quantité astronomique de tout et n’importe quoi. Un réservoir d’eau est accroché à l’ensemble afin de pouvoir asperger l’environnement sans trop de souci. Enfin… à peu près quoi… !
Hélène commence par faire la rencontre d’un drôle de poulet capable de parler, et même assez bavard, mais ne manquant pas d’humour. Ses petits copains ont besoin d’aide, et il serait bon que la belle Hélène donne un peu de sa personne afin de les secourir. Soit. S’il faut commencer par sauver quelques volatiles pour sauver le monde, partons à la recherche des poulets ! Véritable prétexte pour découvrir les environs, la première véritable confrontation avec les déchets intervient dès lors, et deviendra ensuite lourdement récurrente. L’aspiration permet de faire le ménage et de collecter l’ensemble des détritus. L’objectif (au-delà de secourir les poulets…) est dès lors de les recycler grâce à une machine dédiée, susceptible de devenir de plus en plus performante au fil du jeu. Le recyclage de ces déchets permet d’accéder à diverses ressources, qui elles-mêmes permettront la construction et la rénovation de divers objets et de multiples structures.
Néanmoins, avant d’en arriver là et après une longue session de déblayage, il convient de comprendre le fonctionnement des environs. Points d’argent ici, tout est régit par les services rendus, mais aussi par les multiples ressources disponibles. La monnaie d’échange peut être assimilée à des sortes de bocaux, eux même disponibles grâce aux moult récoltes issues de vos terres. Les plantations occupent en effet une petite partie de votre temps (mais elles sont loin d’être la majorité) : le terrain doit dans un premier temps être capable d’accueillir les graines. Contrairement à bon nombre de titres de simulation de ferme, il ne s’agit pas ici de prendre une bêche afin de préparer le terrain. Les parcelles de terres fertiles sont apparentées à des objets (et se trouvent d’ailleurs dans votre inventaire) et sont dès lors plus ou moins limitées (elles restent assez nombreuses et il est possible de les créer). Par la suite, No Place Like Home est assez classique : il suffit de choisir le sachet de graines de son choix afin de les planter une à une, puis de les arroser quotidiennement pour obtenir rapidement les fruits ou les légumes en question. Quelques arbres agrémentent aussi les possibilités et peuvent être disposées un peu plus librement sur la ferme. Tout cela serait parfait si la jouabilité ne venait pas mettre son petit grain de sel dans tout ça…
En effet, certains contrôles s’avèrent assez atypiques et mal agencés pour une parfaite prise en main sur Nintendo Switch. Qu’il s’agisse de l’orientation du jet d’eau ou simplement du choix de la bonne parcelle pour planter sa petite graine, l’orientation n’est pas devant le personnage de façon native. En d’autres termes, vous pouvez être devant une parcelle vide et appuyer sur la touche pour planter votre graine, cela ne fonctionnera pas. Et pour cause. Il est nécessaire de jongler avec le stick droit afin d’orienter convenablement ses actions. Particulièrement peu agréable à appréhender, nous avons passé une grande partie du temps à arroser derrière nous ou sur le côté. Nous restons particulièrement circonspects face à ce choix des développeurs : parfois les choses les plus simples restent les meilleurs et il est incontestable que nous aurions préféré des contrôles classiques, bien qu’il soit agréable de planter des arbres à l’autre bout de l’écran sans même faire un pas !
Les animaux sont nombreux et variés : les poulets seront bien les premiers à aller à votre rencontre, mais d’autres plus exotiques viendront rapidement tenir compagnie aux cochons, chiens et chats de votre résidence. Ainsi, vous croiserez rapidement les premiers renards, et d’autres espèces plus exotiques que nous vous laissons le plaisir de découvrir… ou encore de drôles de lamas du futur qui ne manqueront pas de vous questionner avec leurs couleurs insolites ! Même les robots seront ravis de rejoindre votre ferme à condition de savoir les amadouer… en effet, il convient d’offrir à chacun de ces petits animaux un lieu de résidence adapté avant de pouvoir faire « ami-ami » avec eux. Ainsi, pour les poulets, une fois votre poulailler installé, chaque petite cocotte rencontrée pourra venir agrémenter votre ferme contre une pomme de terre (5 cocottes par poulailler, oui il vous faudra donc plusieurs poulaillers pour toutes les accueillir !). À votre réveil, chaque cocotte vous remerciera par quelques œufs (et vous pouvez même les vêtir d’un couvre-chef !). Il ne vous restera alors plus qu’à les nourrir, les caresser, et parfois même leur donner un petit coup de jet d’eau pour les laver (avec toujours les joies des contrôles nébuleux). Chaque animal vous délivrera ainsi une ressource particulière…
Recycler pour progresser
La remise en état des lieux passe par le recyclage de tout et de n’importe quoi. Ainsi, un véritable cheminement en cascade doit se mettre en place pour parvenir à débloquer l’ensemble du contenu disponible. De nombreuses machines peuvent ainsi être débloquées, et donner lieu à diverses ressources plus ou moins intéressantes. Si le fil rouge reste la trame initiale avec la recherche de votre grand-père, ce dernier est bien vite laissé de côté pour se concentrer essentiellement sur le perfectionnement de ses machines mais aussi et surtout de ses capacités. Pour cela, il va falloir non plus faire ami-ami avec des petits animaux mignons, mais avec d’autres humains ! Malgré la désolation des lieux, vous n’êtes en effet pas seuls et les rencontres seront toujours riches d’enseignements.
Non loin de votre petite maison, se trouve Rodolphe : un jeune aventurier en mal de voies rapides pour rejoindre toutes les zones importantes du territoire. Au-delà de cette capacité intéressante, ce dernier vous permet aussi de devenir nettement plus performant notamment au niveau de votre foreuse. Au départ, cette dernière ne peut détruire que les amas simples de détritus, mais au fil de l’aventure, elle devient de plus en plus performante, détruisant sans mal le caoutchouc ou encore le verre. D’autres zones deviennent ainsi accessibles… et susceptibles de vous livrer tous leurs secrets.
La carte du jeu (disponible dans le menu) est, au départ, assez cloisonnée et malgré une bonne visibilité du territoire, il n’est guère possible de déambuler d’une zone à une autre. Seule votre petite ferme et votre maison dortoir (et de sauvegarde) sont accessibles sans mal. Il faut dès lors déambuler encore et encore pour débloquer chacune des zones et ainsi ouvrir l’ensemble des passages pour pouvoir voyager plus facilement et surtout plus rapidement. Ces nombreuses zones cachent quelques personnages intéressants, dont la rencontre est indispensable pour avancer dans la partie. Les plans de constructions ne peuvent en effet s’acquérir qu’après de certaines personnes avant de pouvoir devenir le siège de multiples constructions.
Ainsi, une journée type s’articule autour des quelques soins à prodiguer à ses animaux, mais aussi à la bonne gestion de ses récoltes, avant de partir pour de nouvelles aventures, aspirateur et foreuse prêts à faire des ravages. Les journées passent assez rapidement, et suivent un rythme du soleil classique.
Si les belles rencontres sont à souligner (avec toujours un brin d’humour), d’autres seront nettement moins fofolles. Les environs sont en effet pourvus de quelques bestioles rebelles, prêtes à dégainer quelques armes visqueuses notamment, dont il faut se débarrasser rapidement, avant qu’elles ne vous dégomment à leur tour (et vous renvoient alors fissa au bercail). Les « combats » (ne vous attendez pas à une grande action tout de même !) sont assez simples, voire même clairement à l’avantage du joueur : si vous vous placez convenablement devant l’ennemi et usez de votre foreuse, celui-ci ne met aucune résistance à sa mise à mort ! Seule la présence de plusieurs ennemis dans une seule et même zone peut porter atteinte à votre vie (visible par une petite barre en haut de l’écran, non loin de celle symbolisant votre niveau d’eau disponible pour l’arrosage).
Au-delà de toutes ces activités qui viendront rapidement remplir vos journées de labeur, No Place Like Home propose aux joueurs qui le souhaitent de nombreux aménagements et personnalisations afin que chacun puisse s’épanouir dans une ferme à son image. De multiples décorations sont ainsi à déverrouiller (ou disponibles dans le mode créatif) et permettent d’agrémenter les lieux avec beaucoup de couleurs, parfois en toute simplicité, parfois avec un brin de fantaisie ! Dans tous les cas, les amoureux du genre seront ravis ! Tous les autres n’y prêteront guère grande attention et peuvent se contenter de placer aléatoirement les accessoires et machines indispensables à la bonne gestion de la ferme sans se soucier de l’esthétisme ambiant.
Un nouveau territoire agréable ?
Passée la première heure de prise en main du titre, nous devons admettre avoir pris beaucoup de plaisir à déblayer le territoire de tous ses déchets, tout en prenant soin en parallèle d’un potager et de nombreux animaux. Les environnements sont suffisamment distincts pour ne pas donner l’impression de tourner en rond, même si l’action de nettoyer les zones est effectivement particulièrement redondante (mais assez jouissive !). Le titre se savoure ainsi davantage via de courtes sessions de jeu, afin d’éviter de trop mettre l’accent sur une certaine répétitivité des tâches obligatoires pour conserver un certain revenu de ressources.
L’écriture du titre, assez juste, est disponible en français. En revanche, l’affichage des discussions n’est pas idéale puisqu’il n’est guère possible d’avancer certains textes sans passer outre le dialogue. Un brin de patience est nécessaire lors de certains passages, tandis que d’autres s’affichent intégralement aussitôt. Une petite mise à jour permettrait assurément de régler ce léger désagrément.
En revanche, la jouabilité pour certaines tâches ne peut pas être réduite à « un petit désagrément » et quel dommage ! Certes, nous arrivons toujours à reprendre le contrôle, et les tâches souhaitées finissent par être réalisées… mais tout cela reste un peu laborieux. La bonne gestion du potager et des animaux s’en trouve perturbée : la répercussion est dès lors notable sur le plaisir de jeu puisque ces tâches sont à effectuer tous les jours !
No Place Like Home est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 25 euros environ.
Le saviez-vous ?
Petit précis de vocabulaire !
Le canard cancane ou caquette, le cheval hennit, le mouton bêle…
Et la vache ? Elle meugle, beugle ou mugit !
Conclusion
No Place Like Home est un titre globalement agréable, voire même un poil addictif, au sein duquel le joueur est amené à réhabiliter un environnement complètement délabré, avec pour trame de fond les retrouvailles avec son grand-père. Le titre permet de mettre en œuvre différentes tâches, allant de quelques soins classiques à prodiguer à des animaux plus ou moins exotiques, en passant par l'entretien d'un potager de plus en plus étendu, sans oublier l'exploration à la découverte de nouveaux environnements et le vaste déblayage des territoires. Totalement traduit en français, l'aventure offre de jolies rencontres qui découleront sur la mise en œuvre de nombreuses nouvelles constructions, aboutissant à la confection de nouvelles ressources ou bien à de simples décorations. Pleinement orienté sur la nécessité de recycler, le titre s'avère être particulièrement ancré dans l'air du temps... il souffre néanmoins d'une jouabilité parfois inappropriée sur Nintendo Switch qui, nous l'espérons, pourra être gommée par une mise à jour des développeurs.
LES PLUS
- Un thème particulièrement d’actualité : la nécessité de recycler ses déchets et la bonne gestion des ressources.
- Un titre varié : la gestion d'une petite ferme avec son potager et ses animaux, la découverte de nouveaux environnements avec son lot de détritus à aspirer, la rencontre avec d'autres rescapés, sans oublier la construction et la décoration du territoire.
- Un univers général réussi, avec des graphismes colorés et agréables.
- Traduction française disponible.
LES MOINS
- Certaines tâches s'avèrent fastidieuses : la faute à une jouabilité trop complexe tandis que la simplicité est parfois tellement plus agréable ! Fort heureusement, le reste des manipulations est correcte.
- Redondance de certaines tâches chaque jour, notamment la gestion de la ferme (classique dans ce type de jeu...).
- Une histoire que le joueur finirait presque par oublier... !
- Un peu trop de temps de chargement...