Encore coincé dans les bouchons ! Franchement, c’est à se demander si les ingénieurs en charge de la création des routes ne l’ont pas fait exprès. Et ça tombe bien, car c’est justement dans la peau de l’un de ces architectes autoroutiers que nous allons nous incarner pour ce test de Road Builder. En effet, le titre des développeurs polonais de MS Games nous propose de prendre en charge la construction d’un réseau routier. L’occasion pour nous de voir à quel point ces braves messieurs de la DDE ont bien du mérite.
DDE Simulator
Road Builder, comme son nom l’indique très clairement, nous demande de construire des routes. Dans chaque niveau, nous avons plusieurs points de départ ainsi que plusieurs points d’arrivée et c’est à nous de relier le tout, et cela de la manière à fluidifier le plus possible le trafic qui résultera de nos tentatives. Pour cela nous disposons de différentes portions de routes qu’il va nous falloir combiner. Chacun d’entre elles a un coût et il va aussi nous falloir respecter le budget qui nous sera alloué.
Entre les virages, les intersections, les feux tricolores et les ponts, il y a largement de quoi satisfaire nos envies et il faut bien avouer que nos premières tentatives sont vraiment plaisantes et nous permettent de prendre en main petit à petit les subtilités des mécanismes mis en place. Car oui, il nous faut d’abord comprendre comment fonctionne l’esprit d’un conducteur de Road Builder avant de faire n’importe quoi.
Et ce passage obligatoire, il nous faut le faire seul, car les quelques explications en anglais du tutoriel de base sont loin d’être suffisantes et nous nous retrouvons rapidement avec des routes désertées, la faute à des automobilistes qui ne comprennent pas nos intentions ou l’inverse, mais bref ça ne marche pas. Une fois compris que les sections spéciales transparentes ne demandent pas de routes supplémentaires et qu’il faut d’abord se fier aux traits noirs signifiant les routes empruntées et nous avançons bien plus facilement.
Une fois ces mécaniques comprises, nous débloquons ensuite le tram. Celui-ci fonctionne de la même manière, mais il va falloir maintenant gérer les interactions avec les automobilistes. De grands moments de solitudes nous attendent alors pour mettre en œuvre un plan d’aménagement routier digne de ce nom. Une fois notre plan terminé, nous lançons une simulation de test de celui-ci et voyons défiler durant trente secondes les voitures.
Le Kapla raplapla
Si un nombre suffisant d’entre elles atteignent leur objectif, nous obtenons une à trois étoiles, qui pourront ensuite nous débloquer de nouveaux lieux plus ou moins rapidement et qui nous permettent surtout de nous remettre à l’ouvrage pour tenter de fluidifier toujours un peu plus le trafic que nous avons mis en place.
Enfin ça c’est dans le meilleur des mondes, car si ce premier contact avec Road Builder laisse à penser que l’expérience est prenante, son interface générale est une telle catastrophe qu’elle gâche complètement notre expérience de jeu. Arrivée fin 2021 sur PC, le titre de MS Games transpire par tous ses pores le passage sur Switch opportuniste, mais jamais réfléchi pour s’adapter à un gameplay au joy-con.
Le premier manque évident concerne l’absence de prise en charge du tactile. Tout se fait au stick. Pourquoi pas avec un menu efficace ? Sauf que là ce menu est à l’ancienne. Il faut donc déplacer notre icône sur chaque segment avant de retourner sur l’écran pour le placer puis recommencer ad nauseam ce cheminement. Un simple menu circulaire utilisant les touches ZL et ZR aurait été bien plus efficace.
Mais cette prise en main n’arrive même pas à cacher le manque de réflexion du titre de base sur son interface. Il est impossible de faire un reset ou un retour en arrière de nos actions. Il nous faut supprimer à la main les sections construites, c’est très long à mettre en place d’autant plus que dès les premiers niveaux le challenge est bien présent. Et une fois un test lancé, c’est encore pire, il n’y a tout simplement plus moyen de modifier quoi que ce soit. Il faut soit passer au niveau suivant, soit tout recommencer depuis zéro.
De la même façon, il est impossible de quitter un niveau en plein milieu pour y revenir plus tard et vu la complexité des derniers avec la gestion du tram, des voitures et des dénivellations, il vaut mieux prévoir un temps certain sous peine d’une bonne crise de nerfs et d’un bon jeté de joy-cons à travers l’écran. Et ce manque de réflexion est bien dommage, car la partie graphique, avec ses petits cubes en bois est plutôt agréable à l’œil et nous refait plonger directement en enfance. La bande-son est moins inspirée et se montre surtout très vite répétitive.
Conclusion
Si par son concept de base Road builder avait tout pour nous offrir une expérience addictive, le manque de clarté dans ses mécaniques, son interface souffrant de nombreuses carences ainsi que sa prise en main pénible gâchent rapidement notre plaisir et nous empêche de profiter comme il se doit des puzzles qui nous sont offerts. C’est bien dommage, car la charte graphique avait de quoi nous faire replonger en enfance.
LES PLUS
- Le concept de créer un réseau routier est vraiment efficace
- Les graphismes en mode jouet en bois sont sympathiques
LES MOINS
- Beaucoup de mécaniques ne sont pas claires
- La bande-son est vite répétitive
- Aucun moyen de sauvegarder ou de revenir sur nos créations
- Les temps de chargement sont assez longs pour le genre
- La prise en main est catastrophique
- Pas de prise en charge du tactile