Petit jeu indé qui prend place une nouvelle fois dans le genre metroidvania, Itorah est un jeu d’action plateforme en 2D, parfois sombre et parfois très coloré, développé par le studio allemand Grimbart Tales et publié par Assemble Entertainment. Sorti le 21 mars 2022 sur PC et un an plus tard (21 avril 2023) sur Xbox One, PS4 et Switch.
Ce titre nous plonge dans le monde de Nahucan, où nous incarnons Itorah qui se trouve être la dernière humaine qui peuple ce monde fantastique habité par d’étranges êtres masqués.
Hop hop hop ! L’aventure n’attend pas !
Pas de séquence d’introduction pour ce titre, une petite voix nous appelle et nous sort de notre sommeil qui semblait bien long. Une petite sphère lumineuse semble vouloir qu’on la suive, tel Navi et son “Hey!” ou encore “Listen!”. Notre héroïne, tout aussi muette que Link, s’empresse donc de lui courir après. S’ensuit une séquence explicative sommaire du gameplay en traversant cette forêt illuminée à la lueur du soleil de fin de journée : se déplacer, sauter, courir, glisser… les bases en sommes.
Mais une fois cette sphère blanche retrouvée, elle nous abandonne lâchement aux griffes d’une invasion d’araignées, enfin plutôt aux crocs de ces immondes bêbêtes qui nous poussent à courir sans perdre haleine pour exploiter le gameplay à peine appris. Nous courons, encore et encore jusqu’à être pris au piège. Pas de bol, nous finissons en boule de soie pendue au plafond d’une grotte. Serait-ce la fin ? Bien heureusement non, une autre boule de soie au sol semble renfermer quelqu’un ! Elle nous interpelle.
Bien qu’il doit faire bon là-haut enveloppé dans de la soie, c’est le moment de sortir de là ! Une fois la toile déchirée, nous libérons également l’autre personne… mais surprise ! Une hache qui parle ! Mais pas le temps de faire les présentations, il faut sortir de cette grotte sombre et humide pleine d’arachnides.
Nous voilà donc dans notre premier donjon du jeu. Tout comme bon metroidvania qui se respecte, un peu d’exploration oblige pour remonter à la surface. Tout le titre est en 2D donc tout se passe à gauche ou à droite, ainsi qu’en haut et en bas. Nous courons encore, frappons ce qui nous bloque le chemin, récupérons notre première compétence qui s’avère être le soin, puis à quelques mètres de la sortie nous faisons notre première rencontre amicale : Ahui, une sorte d’écureuil portant un masque. Mais aussi notre première rencontre quant à elle beaucoup moins amicale, sûrement la reine du nid dans lequel nous nous trouvons : Tokanantli, une énorme araignée pas très commode !
Séance baston ! Nous nous en sortons indemne, papotons avec l’écureuil qui nous apprend que nous sommes la dernière humaine, tentons donc de faire enfin les présentations mais manque de pot… La hache comme la jeune fille n’ont plus aucun souvenir de leur passé et donc de leur nom. S’ensuit une vue panoramique sur un arbre géant qui surplombe la forêt, une caméra qui recule lentement et laisse place au titre du jeu, Itorah au milieu de l’écran.
Et là, l’aventure pour Itorah, Koda et Ahui commence pour comprendre ce monde, en apprendre plus sur notre passé et également sur une mystérieuse menace qui plane sur cette contrée. Oui oui, finalement nous nous nommerons ainsi car Itorah ne définissant ni le monde dans lequel nous jouons, ni la menace grandissante qui arrive, et que tout titre évoquant un nom étant souvent celui personnage principal. (Oui ! Cela ne marche pas à tous les coups, Zelda n’étant pas l’elfe vert encapuchonné que nous connaissons depuis bien des années et aura le mérite de créer pas mal de blagues ou de mèmes, mais nous nous égarons !)
Nahucan, ses trésors et ses dangers.
Un monde immense en 2D absolument magnifique et dont chaque biome a été peint à la main par l’équipe de développement. Ils se sont inspirés des paysages de l’Amérique Centrale et du Sud pour créer cette contrée. Les effets de clair obscurs, de rayons de soleil perçant, etc. sont super bien faits et bien imaginés. Nous en prenons plein les mirettes !
Du côté de la bande-son, soigneusement composée et entraînante qui nous invite à nous perdre dans la beauté de Nahucan. Malheureusement la promesse est un peu forte, nous l’occultons un peu souvent car nous sommes plus préoccupés par ce qui se passe sous nos yeux et entre nos joysticks.
Le gameplay est simple et basique : une touche de saut, une pour le sprint, une pour interagir et une pour frapper avec la hache. Mais le titre étant un metroidvania, nous allons acquérir au fur et à mesure de notre aventure diverses compétences : se soigner, sauter de parois en parois, effectuer un double saut, une attaque chargée, écrasante, et j’en passe. Les phases de saut sont un peu lacunaires… notre saut dépendra de notre vitesse de course et des possibles frappes aériennes que nous pourrions effectuer. En cela, et assez souvent le vide nous rattrape plus qu’autre chose. C’est un poil énervant sur des séquences ou il faudra fuir une menace par exemple.
Côté biome, il y en a pour tous les goûts : des grottes obscures, des forêts luxuriantes, des temples périlleux ou même des falaises orageuses. Et côté bestiaire, c’est un petit peu limité : des araignées, des petites mites, des chauves-souris et autres choses volantes non identifiées, des sortes de puces sauteuses, etc.
D’un point de vue plus technique, quelques chargements sont parfois un peu longs, nous faisant patienter sur un écran noir et une Itorah qui court en bas de l’écran. Nous avons pu l’observer à diverses reprises après quelques essais de saut foireux, ou quand des monstres nous ont pris par surprise alors que nous n’avions qu’un brin de vie restante. Barre de vie se trouvant en haut à gauche de l’écran accompagnée de la barre d’endurance que nous pourrons augmenter l’une comme l’autre en échange d’objets dans des coffres et de cristaux droppés sur les ennemis auprès d’un marchand. N’oublions pas qu’il faille bien sauvegarder sa progression à chaque feu de camp que nous trouverons, car toute mort nous ramène à la dernière sauvegarde effectuée, ce qui peut être frustrant quand nous parcourons nombres de kilomètres à pied (ça use, ça use !) et avons récupéré l’objet ou la compétence adéquate pour la suite avant de subir un game over inopiné.
Notre héroïne étant muette, les échanges seront assez concis entre les personnages que nous rencontrerons durant notre périple. Mais la petite touche d’humour de-ci de-là est plutôt sympa à souligner, entre deux interjections ou marmonnements des protagonistes.
La lecture culture :
Le terme “Metroidvania” vient de la commercialisation rapprochée de Super Metroid et de Castlevania: Symphony of Night qui ont donc formé ce mot-valise. Possiblement appelé “Castletroid” mais rarement, ou également “Igavania” par Koji Igarashi (concepteur principal de Symphony of Night) pour ne pas sous-entendre d’implication avec Nintendo dans ses jeux.
Les jeux de ce type se composent de cartes avec des mondes interconnectés que le joueur peut explorer mais dont certaines parties sont inaccessibles tant qu’il ne possède pas la capacité ou l’arme adéquate. Souvent source de nombreux allers-retours sans fin pour découvrir les secrets les plus enfouis ou encore découvrir des raccourcis.
Le terme est popularisé durant les années 2000 mais les éléments qui composent le système de jeu Metroidvania sont apparus bien plus tôt. (Adventure en 1979 pour Atari 2600, Donkey Kong en 1981 sur Arcade ou Xanadu en 85 sur PC-88.)
Conclusion
En conclusion, et pour 19.99€ sur l’eShop, le titre vaut le coup d'œil pour ses paysages et son histoire assez simple mais entrainante. Il se veut être un metroidvania plus accessible que la plupart que nous avons pu tester car c’est avant tout un genre qui s’adresse généralement aux puristes. D’une bonne dizaine d'heures de jeu environ, plutôt complet, nous ne pouvons que conseiller de s'y essayer.
LES PLUS
- gameplay simple ;
- paysages magnifiques ;
- jeux de lumières également ;
- touche humoristique, juste ce qu’il faut ;
- accessible : débutants comme aguerris y trouveront leur compte
LES MOINS
- maniabilité des sauts un peu trompeuse ;
- exploration secondaire car pas de réelle interconnexion entre les donjons : une fois terminés, pas utile d’y retourner ;
- bestiaire un chouïa limité ;
- affichage menu (carte et inventaire) très simple avec peu d’infos