Il était une fois une société qui a décidé de concurrencer la grosse machine du catch qu’est la WWE. Un mécène et quelques superstars du circuit indépendant plus tard, ainsi que quelques anciennes grosses stars de la WWE, nait l’AEW : une société du divertissement sportif qui se fait un nom dans le milieu très rapidement. Yuke’s, société connue pour avoir travaillé sur les jeux WWE, se retrouve alors aux commandes de AEW Fight Forever pour sortir le premier jeu dédié à cette nouvelle société. Alors préparez vos plus belles bottes, ainsi que votre plus beau slip moulant et apprêtez-vous à sauter par-dessus la 3e corde : c’est parti pour AEW Fight Forever !
Une histoire de catch
Dans le domaine du divertissement sportif, le catch est clairement l’un des plus grands. Souvent considéré comme « du faux », les gens oublient la vraie dénomination qui est « Sport Spectacle ». Les paris sportifs ne sont d’ailleurs pas autorisés tout simplement, car les résultats sont connus d’avance pour la société.
Dans ce domaine il existe un mastodonte qui écrase tous les autres, la WWE, société la plus connue avec des superstars comme John Cena, Hulk Hogan ou encore The Rock ! Même si toutes ces stars appartiennent maintenant au passé de la WWE, la nouvelle génération n’est pas en reste. Il existe des concurrents que ce soit du côté de la lucha libre au Mexique avec AAA ou encore la TNA aux USA, en France et en Europe il y a aussi des fédérations plus petites, mais la WWE n’avait pas de réel concurrent. Jusqu’à l’arrivée de AEW, la société a mis à sa tête les plus grandes stars du circuit indépendant que sont les frères Bucks, Kenny Omega et un athlète très réputé de la WWE, Cody Rhodes, fils de la légende Dusty Rhodes, qui à l’époque venait juste de quitter la WWE à la suite de soucis créatifs.
L’AEW promet à ses superstars un contrôle créatif plus grand et mise vraiment tout sur l’action sur le ring ainsi que la qualité de ses matchs plutôt que sur des histoires, qui sont quand même présentes, c’est l’ADN du catch quand même. Dans ce roster nous retrouvons des têtes connues de la WWE comme Jon Moxley, connu sous le nom de Dean Ambrose à la WWE, ou encore Chris Jericho, l’une des plus grandes superstars de la WWE encore active, une vraie légende. Autour de ces superstars connues s’agglutinent aussi des stars du circuit indépendant, un accord est même fait avec la NJPW pour se prêter des superstars. Bref un vrai vent de fraicheur dans le catch.
Après ce petit résumé sur ce qu’est la AEW, nous allons parler de ce qui nous intéresse ici : le jeu vidéo. Alors trêve de blabla et place à la baston !
Un contenu un peu chiche
WWE 2K, son principal concurrent, était devenu un peu trop complexe à jouer, avec des temps morts qui ralentissaient le plaisir de jeu. De plus, ça fait maintenant quelques années que nous n’avons pas eu un portage sur notre console (et vu la qualité de ceux déjà présents ce n’est peut-être pas plus mal). Mais l’AEW quant à elle n’a pas oublié notre petite chouchoute et propose un jeu globalement très propre sur notre console.
On sent que par rapport à la concurrence le budget est plus faible, ce qui fait que globalement beaucoup de choses sont plus faibles. Commençons donc par ce qui fâche un peu, le roster. WWE 2K23 propose de base environ 180 superstars, nombre qui monte à presque 250 avec les DLC, ce qui est énorme. Chez AEW il faut se contenter d’un peu moins de 50 superstars, on a donc l’impression de se battre très régulièrement contre les mêmes adversaires. Si vous avez le malheur de vouloir jouer entre superstars féminines, alors le roster devient encore plus faible.
Si l’on doit aussi s’attarder sur la customisation, c’est aussi globalement plutôt léger, que ce soit le nombre de vêtements disponibles, la possibilité de customiser notre personnage au niveau des tatouages par exemple, ou encore la vidéo d’entrée, tout ça, c’est très léger. Cependant il faut dire que la customisation des coups est tellement complète que ça peut en devenir indigeste, mais ne boudons pas notre plaisir. Les coups simples par exemple sont composés de 3 coups, vous pouvez alors choisir chaque coup parmi énormément de choix disponibles. Difficile de compter rapidement chaque possibilité, mais pour les finisher par exemple il y en a plusieurs centaines, c’est certain. Que ce soit du classique slingshot à des choses plus spécifiques comme le V-Trigger d’Omega.
Côté musique le jeu est aussi plutôt complet, avec la possibilité d’écouter de la musique pendant les matchs (merci !) et la possibilité de créer soi-même sa propre playlist, en piochant dans les musiques d’entrée de chaque superstar, mais aussi d’autres musiques. Mention spéciale aux versions 8-bit de plein d’entrées de superstars.
Un gameplay orienté arcade
Yuke’s s’y connait en jeux de catch, c’est donc plutôt difficile de juger le jeu comme « un premier jeu de catch ». Les gars ont quand même depuis 1995, une quarantaine de jeux de catch à leur actif, ils ont acté sur les WWE2K jusqu’au 19 (et malheureusement c’est beaucoup moins bon depuis leur départ). C’était donc LA société à appeler pour sortir un jeu de catch.
On ressent donc que le gameplay est solide et répond bien. Tout comme la customisation dite plus haut, c’est certes moins complet (le budget est sûrement plus faible, mais surtout ils n’ont pas une dose de contenus réutilisables chaque année). Là où WWE 2K a de la chance, c’est qu’ils n’ont qu’à rajouter des nouveautés (un peu comme FIFA par exemple) améliorer le moteur de jeu, un peu de gameplays, mais la plupart des contenus sont réutilisables comme une énorme base de données d’année en année.
Côté gameplay, la prise en main est presque instantanée. Y sert à donner des coups faibles (coups de poing), X des coups forts (coup de pied), A sert à courir, B à attraper les adversaires, ensuite ce vont être des manipulations avec le joystick pour faire des variations de coups. B puis droite par exemple, etc. Il y a deux contres possibles, L et R, en fonction de si l’adversaire va vous attaquer par coup ou par choppe. Vous aurez donc 50% de chance de réussir, même si souvent on a d’énormes indicateurs sur le prochain coup utiliser.
Pour faire une technique spéciale c’est facile : vous allez charger votre barre de momentum en attaquant votre adversaire, quand elle est pleine vous faites un geste de provocation, puis il suffit de faire la bonne combinaison en fonction du finisher que vous avez. Pour un slingshot il faut alors courir vers l’adversaire et mettre le joystick droit vers le haut. Pour une powerbomb il faut se placer devant l’adversaire, l’attraper et placer le joystick droit vers le haut. C’est globalement très simple à placer et ça fait toujours plaisir.
Un contenu intéressant
Plein de petites choses sont présentes en mode exhibition comme beaucoup de modes classiques du genre 1v1, 2v2, 3-Way Match, 4-Way Match, Ladder Match. Mais aussi des matchs plus propres à l’AEW comme le Casino Battle Royale ou encore le fameux Death Match de Fil Barbelé Explosif ! On retrouve aussi 3 mini-jeux : Récolte de jetons, Interro Surprise AEW et Penta a dit. Si comme dit au départ la plupart sont classiques, d’autres ont le mérite d’être sympas à faire. À noter que la plupart des matchs peuvent avoir des stipulations supplémentaires comme Falls Count Anywhere.
En dehors de ces exhibitions, vous allez avoir un mode Road To Elite, plutôt classique, où vous allez pouvoir vivre 1 an dans l’univers de la AEW. Soit avec une superstar déjà existante, soit avec une personne que vous allez créer. Si utiliser une star existante est sympa, la création de sa superstar ajoute quand même un truc en plus : la possibilité d’augmenter ses statistiques et ses capacités au fur et à mesure de l’année, là où les vraies superstars sont déjà fortes. Ensuite c’est classique, vous allez avoir 4 « turn » par semaine, vous pourrez choisir de manger au restau pour regagner beaucoup d’énergie, de vous entrainer à la salle ce qui vous fera gagner des points de compétences, mais réduira votre émergé, attention si vous êtes faible vous pourriez vous blesser. Vous pourrez aussi donner une conférence de presse ou encore visiter la ville. Vous aurez la possibilité, une fois par semaine d’aller dans un show secondaire de l’AEW pour affronter un adversaire et ainsi gagner de la compétence et de l’argent.
Ensuite vous pourrez aller à AEW pour votre match de la semaine. Toutes les quatre semaines vous aurez un Pay Per View. Après 4 Pay Per View, votre saison sera terminée. Le mode prend quand même un petit moment à se terminer, alors c’est bien évidemment en fonction de la difficulté, du nombre de matchs choisis, etc.
À côté de tout ça une boutique est présente, mais le contenu est globalement plutôt chiche, vous pouvez acheter 2 personnages et 2 costumes… c’est tout. Ensuite ce sont les classiques nouvelles pièces de customisation, que ce soit des coups, des poses ou des vêtements. Mais en général on ne passe pas par cette boutique pour les acheter, car trop fastidieux, mais directement par les menus de customisation qui vous permettent de les acheter.
L’argent s’obtient simplement en jouant des matchs ou en terminant des défis, qui sont quotidiens, hebdomadaires ou normaux. Les défis normaux sont des défis sur le temps, comme faire 50 matchs avec telles superstars, ou faire X matchs exhibitions.
À noter qu’un mode en ligne est présent, avec les classiques matchs classés, amicaux ou privés. Alors on ne sait pas si c’est nous qui n’avions pas eu de chance, ou si les serveurs n’étaient pas encore ouverts pendant notre test, mais nous avions beaucoup de messages d’erreurs nous n’avons donc pas vraiment pu profiter de ce mode. Mais nous supposons qu’il est plutôt classique dans son genre vu qu’il exploite tous les types de matchs disponibles en exhibitions.
Conclusion
AEW Fight Forever est plutôt une bonne surprise, la présence de Yuke’s au développement annonçait un jeu qui allait être de qualité en termes de jouabilité et c’est le cas, mais il faut surtout le prendre pour ce qu’il est : un produit presque indépendant et non un AAA. Une prise en main quasi instantanée, le fun s’installe très vite. Malheureusement on ressent aussi que c’est une première édition, le contenu est un peu chiche, nous savons que le roster de l’AEW n’est pas aussi riche que celui de la WWE, mais avec seulement une cinquantaine de superstars on tourne rapidement en rond. On aurait aussi peut-être souhaité avoir plus de choses à débloquer en jeu. Cependant pour une première version il n’y a pas grand-chose à redire, le jeu n’est pas magnifique, mais il tourne très bien sur Switch. Nous n’avons pas des chargements qui trainent énormément (mais en revanche il y en a plein de petits), et nous n’avons pas de ralentissements. Et en l’absence de réel concurrent sur la console en 2023, on ne peut que vous conseiller de vous jeter dessus si bien sûr vous aimez passer par-dessus la 3e corde !
LES PLUS
- Une modélisation des personnages réussie
- Une prise en main quasi instantanée
- Tourne très bien sur notre Switch
- Un jukebox très complet et qui tourne en permanence, avec la possibilité de créer ses playlists
- Un mode Road To Glory, classique, mais sympathique
- Un bon premier jeu pour l’AEW
- On remercie encore Yuke’s pour son travail
- Pouvoir écouter Tarzan Boy de Baltimora en boucle, partout, tout le temps
LES MOINS
- Une qualité de texture un peu floue et pixelisée sur Switch
- Pas de long temps de chargement, mais plein de tout petits
- Un roster un peu faible (50 superstars)
- Globalement un contenu un peu léger, mais qui se justifie par le fait que c’est un premier produit