Dans un monde idéal, nous aimerions tous mourir de notre belle mort. Dans les faits, il y a ces fichues maladies neurodégénératives, ces Alzheimer, ces Parkinson, ces démences à corps de Lewy qui détruisent nos vies et nos esprits. Inner Ashes est un walking simulator qui essaie de nous parler de façon poétique de ce sujet aussi triste. Le jeu est développé par les Espagnols de Calethea Games Studio et est disponible depuis le 30 juin au prix de quinze euros sur l’eShop.
Will you still need me, will you still feed me, when I’m sixty-four
Inner Ashes nous raconte l’histoire d’Henry, un ancien garde forestier irlandais atteint de la maladie d’Alzheimer. Ce dernier a reçu un livre illustré de sa fille, Enid, avec qui il n’a pas parlé depuis des années. Ce livre d’images va lui permettre de replonger dans ses souvenirs et de réfléchir à sa relation père-fille.
Inner Ashes est un walking simulator. Le gameplay se résume à marcher, marcher, récupérer des objets au sol (planches de bois, médaillons, pierre, etc.) pour ouvrir de nouveaux passages du livre illustré. Et comme dans un visual novel, vous aurez à suivre le récit avec peu ou prou d’interactivité.
Chaque passage de la vie d’Henry se caractérise par un monde « imaginaire » et se termine par un puzzle habituellement conseillé aux personnes souffrant d’Alzeihmer. Vous devrez réussir à insérer tous les tétrominos en votre possession dans une forme prédéfinie.
En réalité, cette version d’Inner Ashes est rempli de bugs. Il y a des moments où notre personnage reste bloqué contre un mur, un arbre, et il n’y a pas d’autres solutions que de relancer le jeu.
Parfois, nous n’avons pas résolu l’énigme dans le sens voulu par le jeu. La suite reste bloquée et nous devons relancer le jeu pour revenir en arrière. Et parfois, nous n’avons pas pu vérifier jusqu’au bout vu que le jeu est bugué, mais nous reculons dans notre progression en résolvant une énigme. Le problème, c’est que le jeu lui-même n’a pas compris ce retour en arrière et nous restons bloqués sans pouvoir rien faire.
De plus, si les graphismes que nous voyons sur les « walkthrough » PC ont l’air très beaux, ceux sur la Nintendo Switch sont indécents. Nous avons des problèmes d’aliasing, de brouillard, et les couleurs piquent parfois les yeux. Là encore, ce problème semble malheureusement exclusif à la Nintendo Switch.
Un portage indécent avec des graphismes au rabais
Dans un jeu qui fait la part belle à la narration environnementale, ces graphismes au rabais impactent tout le gameplay. Comment découvrir la poésie quand celle-ci est tronquée ? Avec les bugs et ces problèmes de graphismes, il est impossible d’apprécier l’expérience que nous propose Inner Ashes. Par ailleurs, nous vous joignons des screens tirés du jeu pour que vous puissiez vous faire votre propre avis.
Le gameplay, malgré ça, est lent et un peu rébarbatif. Nous faisons énormément d’allers-retours entre la maison où Henry vit et le livre illustré, le tout à la vitesse d’un senior. La maniabilité est catastrophique et les sensations ne sont pas bonnes, manette en main.
Le scénario est bancal et loupe un peu son sujet. Nous ne parlons finalement que très peu de la maladie d’Alzheimer, et l’histoire se concentre principalement sur le délitement de la relation entre Enrid et Henry. Le récit avance avec de gros sabots et se devine trop facilement. Henry est parfois même agaçant avec ses dialogues passepartouts clichés.
Les plus émotifs pourront cependant être touchés par quelques scènes. Certains passages sont plus réussis, notamment ceux où le gameplay nous permet enfin de comprendre les conséquences de la maladie. Il y a une très belle scène où nous essayons de nous servir du café et où la maladie nous empêche de faire cette tâche si banale. Malheureusement, ce genre de moments est bien trop rare pour réussir à relever le niveau du jeu.
Inner Ashes est assez facile, très court (environ 3 heures), et nous ne pouvons vous le conseiller sur la Nintendo Switch. Nous aurions pourtant voulu aimer ce jeu, avec ce sujet qui nous touche personnellement.
La bande-son est intéressante, mais nous vous conseillons vivement d’éviter le doublage anglais. Celui-ci est très peu crédible et nous sort complètement du récit. Nous vous conseillons plutôt la version originale en espagnol qui elle est bien interprétée.
Conclusion
Ce portage d’Inner Ashes sur la Nintendo Switch est de mauvaise qualité. Comparé à la version PC, les graphismes sont indécents et le jeu a énormément de bugs. Malgré ces problèmes, le jeu reste assez moyen, esquivant son sujet pourtant si passionnant pour se concentrer sur une histoire assez conventionnelle.
LES PLUS
- Quelques scènes sur Alzheimer intéressantes
- Quelques puzzles qui permettent de réfléchir
- Un doublage espagnol de qualité
LES MOINS
- Impossible de terminer le jeu !
- Des bugs, en veux-tu, en voilà
- Des graphismes indécents
- Un gameplay répétitif et lent
- Un doublage anglais vraiment raté
- Trop facile
- Une histoire qui passe à côté de son sujet