Death or Treat est un roguelite d’action platformer en 2D qui s’est fait remarquer malgré lui pour ses ressemblances troublantes avec Have a Nice Death. Death or Treat est l’œuvre des développeurs madrilènes de Saonas Studio. Le jeu est disponible le 11 juillet 2023 au prix de vingt-cinq euros sur l’eShop. Alors, simple coïncidence ou véritable inspiration ? C’est ce que nous allons voir.
Un jeu au gameplay poussif et pas très agréable manette en main
Death or Treat est un roguelite d’action platformer en 2D qui respire l’univers de Tim Burton. Vous êtes dans la petite ville d’Hallowtown et… et… l’esprit d’Halloween a été perdu ! C’est à nous, Scary, un petit fantôme qui crée les meilleurs bonbons du coin, d’aller le récupérer.
Le gameplay de Death or Treat est très simple et ressemble à énormément de roguelites existants. Avec votre arme, vous devrez éliminer des ennemis dans des donjons de plus en plus difficiles. Chaque monde possède ses propres monstres, et chaque monde se termine sur un combat de boss.
Le jeu a aussi une grosse composante platformer, avec des endroits où il faudra sauter de plateforme en plateforme tout en évitant les tirs des monstres afin de pouvoir avancer.
Vous devez choisir votre arme et votre compétence au début de chaque partie. Vous ne pourrez pas les changer. Avec votre arme, vous avez plusieurs combos, aériens, au sol, mais techniquement vous n’allez faire que la même attaque en boucle. Vous avez une compétence qui se recharge au fil de vos péripéties.
À la fin de chaque monde, juste avant le boss, vous pourrez acheter des potions qui vous donneront majoritairement des bonus… mais aussi des malus. Vous obtiendrez aussi un objet qui vous donnera de la vie, de l’attaque… ou des bonus pour la récolte.
Car s’il y a bien un élément qui démarque Death or Treat des autres roguelites, c’est bien dans sa gestion des ressources. En effet, à chaque partie, vous obtenez aléatoirement des matériaux et des bonbons en tuant des monstres ou dans des coffres.
Ces matériaux vont vous permettre dans un premier temps de construire des bâtiments. Ces derniers vont eux vous permettre d’acheter des armes, d’améliorer vos compétences, vos statistiques, etc.
Vous possédez un sac à dos avec un espace de rangement limité. Il faudra donc faire des choix à la fin de chaque run. De quelles ressources avez-vous besoin ? Laquelle allez-vous jeter ?
Si l’idée de mélanger un système de « loot » à la Monster Hunter au roguelite est intéressante, la réalisation est en revanche frustrante. Vous faites parfois plusieurs runs juste pour espérer quelques ingrédients que vous n’aurez pas, même en tuant tous les monstres sur votre passage.
Le gameplay de Death or Treat est étonnamment réservé aux néophytes des roguelites plutôt qu’aux habitués. Le jeu décevra certains chevronnés par son absence d’aléatoire. Chaque partie se ressemble, les donjons se ressemblent aussi, et le fait que nous ne puissions pas créer un vrai build différent à chaque partie est très frustrant.
Mais avec une magnifique direction artistique
Nous avons l’impression de perdre cette imprévisibilité que nous aimons sur des titres comme Hades, The Binding of Isaac ou même Have a Nice Death. Les potions n’apportent pas vraiment de surprise et le bestiaire assez limité du jeu renforce cette impression.
Cette sensation mi-figue mi-raisin est aussi appuyée par la maniabilité assez pauvre du titre. Les sensations ne sont jamais bonnes en main, nous avons toujours l’impression que le jeu est au ralenti et ne réagit pas bien à nos instructions. Il n’est par exemple pas possible d’esquiver une fois que nous avons appuyé sur un bouton d’attaque, ce qui crée des situations assez frustrantes lors des phases de combat.
Les attaques ne sont pas précises, et nous nous retrouvons souvent à pester face à cette maniabilité désagréable qui ne répond pas assez bien à nos demandes. Nous avons perdu une bonne dizaine de fois sur le premier boss, car même si nous connaissions par cœur son pattern, il était parfois impossible d’esquiver à cause du manque de précision. Les déplacements en vol sont encore plus douloureux pour le joueur. D’autant plus si vous essayez de jouer en mode portable où les Joy-Con sont encore moins agréable que la manette pro.
Si vous recherchez un jeu avec de la difficulté… vous avez presque sonné à la bonne porte. Le jeu est difficile à cause du manque de maniabilité. En revanche, étant donné le manque d’aléatoire, il suffit d’avoir acheté la bonne arme et les bonnes améliorations pour avancer bien plus aisément.
Si le gameplay est un peu chaotique et décevant, la direction artistique, en revanche, est magnifique. Les graphismes sont juste époustouflants et surpassent la plupart des roguelites du marché. Ces décors sont vraiment magnifiques et valent le coup d’œil. Les références à l’univers de Tim Burton sont nombreuses et il n’y a vraiment aucune fausse note de ce côté.
La bande-son est aussi entrainante et même si elle n’atteint pas les sommets d’un Hades, elle réussit à nous envoûter pendant que nous jouons.
Le prix de vingt-cinq euros nous paraît un peu excessif. Le gameplay et le bestiaire ne nous semblent pas assez poussés pour payer une telle somme. C’est le même prix que Have a Nice Death et Dead Cells qui sont bien plus complets.
Conclusion
Death or Treat est loin d’être un plagiat de Have a Nice Death. Le jeu possède son propre gameplay et ses propres spécificités. Ce gameplay est malheureusement assez décevant, pas très intuitif, pas vraiment maniable, et le jeu semble en permanence tourner au ralenti. C’est dommage, car la direction artistique est vraiment sublime et la bande-son très réussie.
LES PLUS
- Une direction artistique à couper le souffle
- De bonnes idées de gameplay (les ressources)
- Une bande-son vraiment réussie
- Beaucoup d’humour
LES MOINS
- Un gameplay assez pauvre et répétitif
- Le manque de renouveau à chaque partie
- Le système de ressources finalement pas si amusant
- Le manque de précision
- Une sensation de ralenti en permanence