Fall of Porcupine, c’est d’abord et avant tout un hommage non volontaire à Zelda Tears of the Kingdom. Pourquoi cela ? Eh bien car chaque plantage (évidement accompagné d’une sauvegarde corrompue qui nous obligeait à tout recommencer depuis le début) nous invitait à poursuivre les aventures de Link pour nous détendre et ne pas succomber à l’envie de balancer notre console à travers le salon. Mais après avoir mis à l’épreuve notre résilience, nous sommes en mesure de dresser un bilan forcément de mauvaise foi sur le titre des Allemands de Critical Rabbit.
Porcupine, Porcupine, deux minutes d’arrêt !
Et commençons par remettre les choses en perspective. S’il arrive régulièrement que nous ayons des codes de tests quelques jours avant l’arrivée officielle d’un titre sur l’eShop, ce test de Fall of Porcupine a été réalisé plus d’un mois après sa sortie. Il est donc impossible d’évoquer une quelconque version bêta et l’absence même d’un patch correcteur après un temps aussi conséquent est loin de venir calmer nos ardeurs. Car oui, perdre respectivement deux heures puis trois heures de jeu avec une sauvegarde corrompue aura forcément des répercussions sur la note.
Tout commence pourtant agréablement. Nous découvrons les aventures de Finley, un anthropomorphe ayant la forme d’un pigeon et interne en médecine. Celui-ci va commencer son travail à l’hôpital de St. Ursula dans la ville de Porcupine. Nous déboulons dans la vie de notre héros en plein rêve, ce qui nous permet de mettre en place une ambiance prenante qui nous donne plus qu’envie de découvrir la suite de ces déambulations. Une fois réveillés, nous allons commencer à vivre son train-train quotidien.
Nous allons donc pouvoir nous rendre au travail, nous promener dans la ville et nous lier d’amitié avec les braves gens qui y vivent. Nous prenons alors conscience des thèmes abordés dans le titre de Critical Rabbit. Si les dérives d’un système de soin basé sur le profit en sont le centre, rendant ainsi un hommage non masqué à tout le personnel hospitalier, l’arrivée dans la ville inconnue et la découverte de la vie active sont aussi des éléments importants de la narration. Jouer à Fall of Porcupine, c’est donc d’abord et avant tout prendre en main un jeune homme dans un moment charnière de sa vie.
Et pour avancer dans celle-ci, nous allons devoir faire quelques choix, notamment en ce qui concerne nos relations, puis discuter. Le jeu des développeurs du studio de Cologne est donc un titre extrêmement bavard qui nous demande de lire un grand nombre de lignes de textes. Alors certes, chaque personnage a bien sa propre personnalité et chaque texte est toujours parfaitement adapté, mais comment se fait-il que notre version Switch ne dispose pas d’une traduction française quand la version PC en offre une ? Il faut donc parfaitement maîtriser la langue de Shakespeare ou celle de Goethe pour pouvoir comprendre les enjeux qui nous font face.
Les petites choses de la vie
Une fois nos interactions sociales effectuées dans la ville, nous allons pouvoir prendre notre poste et y effectuer la mission qui est la nôtre : prendre soin des patients. Pour cela, il nous suffit, chaque jour, de nous rendre aux lieux indiqués pour y réaliser les traitements sous forme de mini-jeux. Ceux-ci sont relativement variés, mais ils tournent toutefois vite en rond et ne demandent que peu de talent. Entre des petits jeux de réflexion et de rythme de quelques dizaines de secondes pour chacun d’entre eux, nous avançons rapidement de journée en journée jusqu’à l’épilogue que nous voyons arriver, avec beaucoup de chance, après une petite dizaine d’heures de jeu.
Les graphismes sont l’un des points forts de ce Fall of Porcupine. Les personnages anthropomorphiques sont tous parfaitement réalisés et identifiables, et les décors se renouvellent régulièrement entre les différentes parties et saisons. Le tout est plutôt coloré et parfaitement animé, contrastant ainsi agréablement avec les thèmes plutôt matures abordés. Et accentuant l’impression d’un jeu feel-good que le caractère de Finley distille tout au long de ces aventures.
La musique est dans la même veine avec ces petits airs doux joués à la guitare sèche. Nous déplaçons notre personnage dans un monde en deux dimensions et il est rare de ne pas savoir où devoir aller ou comment s’y rendre. De petits raccourcis, comme le bus, nous permettent d’éviter les longueurs de temps de trajet qui semblent sinon bien vides. La prise en main ne souffre d’aucun défaut sauf peut-être pour le mini-jeu nous demandant d’appuyer successivement sur plusieurs touches à la fois. Bien souvent, il nous faut prendre la manette de manière étrange dans nos mains pour réussir à placer suffisamment de doigts aux bons endroits.
Conclusion
Fall of Porcupine, sans être le jeu de l’année, aurait mérité de faire partie de nos bibliothèques de jeux narratifs feel-good. Ses graphismes anthropomorphiques sont mignons et ses mini-jeux viennent ajouter un peu de rythme, de plus son hommage aux travailleurs du monde hospitalier fait parfaitement écho à l’actualité. Toutefois cette version Switch possède trop de bugs pour être recommandée et l’absence d’une traduction française pourtant disponible sur PC est incompréhensible.
LES PLUS
- Les thèmes abordés sont matures et bien amenés
- Les graphismes sont colorés et détaillés
- L’histoire de Finley et de la ville de Porcupine est prenante
- Les dialogues sont très bien écrits
- Chaque personnage a son propre caractère
LES MOINS
- Le rythme est assez lent
- Les mini-jeux peinent à se renouveler
- La fin est assez abrupte
- L’absence d’une traduction française est un gros manque
- Les bugs qui ruinent nos sauvegardes, c’est inexcusable