Les univers Cyberpunk ont toujours attiré les développeurs mais ne sont pas forcément gages de réussite. N’allons pas par quatre chemins, c’est le cas du jeu de plateforme que nous abordons aujourd’hui, Velocity Noodle… Celui-ci se présente comme nécessitant de bons réflexes et une rapidité d’exécution pour faire les niveaux le plus rapidement possible. Si sur le papier le cocktail semblait prometteur, les sensations, manette en main, ne sont clairement pas satisfaisantes.
Un univers Cyberpunk pas si original
Velocity Noodle se drape donc d’un thème Cyberpunk pour tout son aspect visuel et sonore. Premier constat lorsqu’on lance le jeu, nous avons là des éléments visuels clairement Cyberpunk (tels que des néons, des couleurs flashy, un univers futuriste un peu sale) mais très génériques. Cela nuit grandement à l’identité du titre, qui ne sort jamais des sentiers battus. Pire encore, la pléthore d’éléments à l’écran nuit grandement à la lisibilité des niveaux et on se retrouve souvent à se demander si on peut passer derrière un élément du décor ou bien s’il faut sauter par-dessus. Pour un jeu qui nécessite d’être le plus rapide possible, c’est extrêmement frustrant que cela ne soit pas plus clair que ça.
Concernant l’aspect sonore, le titre ne s’en sort pas mieux. Nous ne pouvons même pas évoquer de bande-son à proprement parler car les niveaux sont simplement nimbés de boucles de synthétiseur qui accentuent encore plus l’aspect générique du titre.
Une livreuse de nouilles qui manque de souplesse
Comme le titre du jeu vous le suggère, vous incarnez une livreuse de nouilles qui doit parcourir les toits de la ville afin d’effectuer ses livraisons le plus rapidement possible. Le pitch rappelle quelque peu Mirror’s Edge mais sans que l’histoire soit aussi marquante.
Avant d’aborder le gameplay, il est nécessaire de parler un tant soit peu de la narration. L’histoire n’a clairement pas une place prépondérante mais elle intègre néanmoins quelques dialogues. Notre héroïne n’est jamais nommée, pas plus que celui qu’on suppose être son patron.Les dialogues entre les deux personnages ne sont pas très bien écrits et sont clairement inintéressants voire parfois complètement absurdes. Par exemple, notre boss nous parle à un moment d’une organisation appelée Service Anti Livraison qui hait les livraisons pour certaines raisons (c’est mot pour mot ce qui est écrit)… On zappera très rapidement tous ces pavés de texte qui ne servent à rien.
Le jeu est divisé en plusieurs niveaux qui peuvent se finir en moins d’une minute à chaque fois. Si les premiers niveaux servent de tutoriel pour nous introduire des mécaniques là encore très téléphonées, les suivants deviennent très vite difficiles, en grande partie à cause de l’agencement des décors et de la lisibilité.
Notre héroïne peut effectuer un double-saut, peut dasher aussi bien au sol qu’en l’air, peut glisser sur le sol et dispose enfin d’une épée dont elle se sert pour grimper les murs ou bien se téléporter en la lançant sur des interrupteurs bien précis.
Même si elle n’a rien d’original, la palette de mouvements est quand même bien étoffée pour ce qu’on attend de ce style de jeu.
Un premier problème que l’on rencontre manette en main est l’agencement des touches. Si le saut et l’épée sont respectivement sur les touches A et B, le dash et la glissade sont sur les gâchettes L et ZL. Il aurait été beaucoup plus simple de mettre l’un de ces mouvements sur l’une des gâchettes de droite. Concrètement en jeu, on se retrouve à pester très régulièrement car on inverse les deux touches. Pour un jeu où il faut être rapide, c’est quand même ballot.
Le second problème majeur est la maniabilité du personnage. Ce genre de jeu nécessite que le personnage réponde au doigt et à l’œil vu que les sauts et les timings sont millimétrés. Le titre vise à offrir un gameplay en hommage à des jeux de plateforme en pixel art comme Céleste et Super Meat Boy. Il intègre une série de mécaniques que vous devrez enchainer avec précision pour y arriver, sans compter tous les obstacles sur votre chemin ainsi que des poursuites parfois. Et là encore le titre n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Aucune des mécaniques du jeu n’est suffisamment précise pour apprécier les phases de plateforme. Cela aurait pu passer si le jeu nous permettait une marge d’erreur mais ce n’est pas le cas car il est absurdement difficile à cause de plateformes et de ressorts qui sont ridiculement petits.
Certains pourraient se dire qu’il suffit de persévérer pour y arriver comme dans beaucoup de jeux du genre. Nous avons fini des jeux comme Céleste et terminé tous les niveaux de Super Meat Boy qui sont particulièrement exigeants. Les ingrédients qui font de bons jeux dans ce genre sont donc connus. Avec Velocity Noodle, on a l’impression que le jeu joue contre le joueur, non pas grâce à un gameplay difficile mais juste mais à cause de manquements dans les mécaniques et les phases de jeu. Le dash ne fonctionne qu’horizontalement, la téléportation avec l’épée nécessite une recharge qui parfois ne se fait pas, la glissade ne fonctionne qu’avec de l’élan et nous n’avons pas vraiment parlé des phases de poursuite…
Durant celles-ci, les drones vous collent littéralement durant vos déplacements et volent au-dessus de vous quand le seul chemin est d’aller vers le haut. Cela génère des morts qui ne sont pas de votre faute mais cela laisse un goût amer de hasard plutôt qu’un réel test d’aptitude du joueur.
Conclusion
Les jeux exigeants auxquels nous avons joué auparavant nous ont habitués au fait que si l’on meurt c’est généralement de la faute du joueur. Il suffit alors de s’améliorer pour pouvoir progresser. Dans le cas présent, ce n’est clairement pas le cas. C’est une expérience brutale où toutes vos morts vous semblent injustes et frustrantes. Quand on arrive à la fin d’un niveau, on ressent un soulagement mais qui est seulement celui que notre calvaire prend enfin fin. Vous l’aurez compris, nous n’avons pas passé un bon moment sur ce Velocity Noodle et nous allons de ce pas chercher un autre jeu exigeant avec des mécaniques bien finies.
LES PLUS
- Gameplay exigeant…
LES MOINS
- … mais une maniabilité trop bancale
- des mécaniques grippées et frustrantes
- des boucles sonores trop communes
- Pas de véritable identité du titre