C’est l’histoire d’un nain, un barbare et un mage qui veulent sauver le monde…
Hein ?! Quoi ?! Vous connaissez déjà cette histoire ? C’est possible car cette histoire revient pour une troisième fois à travers Dark Quest 3. Si l’histoire et l’univers ne changent pas vraiment par rapport au précédent opus (disponible également sur Nintendo Switch), le gameplay, en revanche a subi quelques transformations. Alors, ces transformations sont-elles une réussite ?
Une quête bien sombre
« Il y a très, très longtemps, un jeune garçon a découvert un livre de magie extrêmement puissant. Débloquant son pouvoir page après page, sa curiosité est vite devenue obsessionnelle. Étudier simplement le livre ne suffisait pas. Il a utilisé ses découvertes pour donner vie au monde. Sur les arbres, les fleurs et les champignons ont poussé des pattes et des gueules, avides de viande fraîche. Des animaux sauvages ont été fusionnés avec des humains et jetés dans son labyrinthe. Les morts sont nés des ruines oubliées depuis longtemps. Et dans la ville corrompue par l’or, sa langue a empoisonné le roi. Son obsession a finalement conduit à une déchirure dans le voile – un portail vers un autre endroit où se cachent des horreurs indicibles. Maintenant, ils entrent dans notre monde en masse, rasant des villages. Ces événements inimaginables ont réuni des héros de tout le royaume. Des héros comme vous. De ce camp, nous repousserons ces créatures vers l’au-delà et vaincrons cet irrécupérable sorcier. »
Vous l’avez donc compris en lisant les quelques lignes plus haut, l’histoire est somme toute classique. Nous incarnons un groupe de héros dont la quête est ni plus ni moins de sauver le monde plongé dans le chaos à cause d’un sorcier maléfique. Malheureusement, ce contexte scénaristique n’est présent uniquement qu’à travers un texte narratif à lire, disponible au début de chacune de vos tentatives. Il n’y a pas de cinématique ou ne serait-ce qu’une petite introduction plus travaillée que cela. Cela nous aurait permis de mieux nous imprégner de l’univers du jeu.
D & Dés
Dark Quest 3 mixe les genres du jeu de rôle et du jeu de plateau. Mais quand je dis jeu de rôle, je parle du jeu de rôle papier, avec un maître du jeu ! Eh bien ici, c’est pareil. Nous avons un maître du jeu dont nous entendons la voix tout au long de notre parcours. Le doublage en anglais est d’ailleurs de qualité. Cette voix va constamment commenter nos lancers de dés. Lancers de dés ? Eh oui ! Dans un jeu de rôle papier, on lance des dés pour déterminer, en fonction du résultat et de nos attributs, si nous réussissons notre action. Dans Dark Quest 3, c’est le même principe. Par exemple, dans la forêt, si vous croisez une créature, vous devrez lancer un dé pour savoir si la bête va s’attaquer à vous ou non. Si le résultat ne vous convient pas, pas de panique, il vous sera possible de relancer le dé un nombre limité de fois en dépensant un dé de secours. Il faudra donc décider à chaque fois si cela vaut le coup de relancer le dé car vous n’aurez que peu de dés de secours.
Quoi ?! C’est tout ?! C’est juste un jeu de dés ?! Eh bien non, évidemment. Plus les attributs de vos personnages seront élevés, plus la probabilité de réussir son lancer est importante. Il sera ainsi judicieux de prendre dans votre groupe de quatre héros, des personnages aux attributs et aux compétences complémentaires. Ça y est, je parle de compétences et vos yeux pétillent ! Les personnages possèdent, en plus de leurs attributs (Force, Agilité, Perception et Intelligence), des compétences qui seront utiles pendant les combats.
Des combats sur un plateau
Ce sont ces combats qui apportent l’aspect jeu de plateau car les personnages, alliés ou ennemis, sont représentés telles des pièces d’un jeu d’échec. Certaines pièces prennent plus de place que d’autres et peuvent donc toucher plus d’adversaires. Par exemple, un ennemi qui est représenté par un carré de 2 fois 2 cases va pouvoir toucher deux adversaires, ennemis et alliés confondus. Mais parfois, il ne pourra pas se déplacer jusqu’à un de vos personnages car le chemin est trop étroit pour lui. Il sera donc essentiel de bien placer ses « pions » pour remporter la victoire. Mais sur l’aspect tactique, nous sommes un petit peu déçus. En effet, les combats se font au tour par tour mais nous ne savons pas à l’avance l’ordre exact dans lequel les différents protagonistes vont pouvoir effectuer une action. La seule information à disposition est de savoir quel sera le prochain ennemi à attaquer. Ce n’est déjà pas mal, mais pour les fans de stratégie, ce sera un peu décevant.
En revanche, l’aspect tactique sera plus prononcé dans le choix des améliorations de nos personnages. Du début à la fin de notre quête, nous allons pouvoir débloquer des compétences et les rendre plus fortes. Certaines compétences ne seront utilisables qu’une seule fois par combat, d’autres seront passives. Ce sera à vous de trouver la bonne synergie de compétences pour venir à bout du sorcier.
Une dose de roguelite
Dark Quest 3 se démarque encore un peu plus avec une touche de roguelite. Nos héros traversent de nombreuses régions avant de rencontrer le boss final. Dans ces régions, il sera possible de récupérer des cristaux qui permettront de débloquer des personnages ou d’obtenir des améliorations permanentes comme un dé de secours supplémentaire par exemple. Il existe d’ailleurs de nombreux personnages jouables permettant de renouveler l’expérience de jeu. Cette partie roguelite ajoute de l’intérêt au jeu car, une fois que notre quête s’achève sur une défaite, nous avons envie de repartir sauver le monde en espérant que les améliorations obtenues nous permettront de faire la différence.
Une ergonomie un peu juste
Les graphismes du jeu ne sont pas désagréables. Les personnages, qu’ils soient ennemis ou non, ont tous un aspect de pion à mettre sur un plateau de jeu. Par contre, ce choix nuit à la lisibilité dans les combats. Il n’est pas rare de ne pas bien voir un personnage placé derrière un autre.
De plus, pour connaître les compétences d’un ennemi, nous devons nous placer dessus et appuyer sur le stick gauche. Lorsqu’il y a beaucoup d’ennemis, c’est un peu fastidieux.
Un autre aspect nuit à la prise en main du jeu : l’absence de véritable tutoriel. Alors, certes, une aide est disponible à tout moment pour se renseigner sur les subtilités du jeu. Mais à aucun moment dans le jeu, le maître du jeu ne vous tiendra par la main en vous expliquant ce qu’il faut faire.
La bande son, quant à elle, est de qualité, sans trop prendre le dessus non plus.
Do you speak English ?
Le gros point noir pour nous, mangeurs de fromage et buveurs de vin, c’est que le jeu n’est disponible uniquement qu’en anglais. Heureusement, l’anglais utilisé n’est pas d’une difficulté folle à comprendre. Mais cela va sans dire que cela rebutera beaucoup de joueurs non anglophones, surtout quand on voit la quantité de textes à lire.
Conclusion
Dark Quest 3 est un savant mélange de jeu de rôle et de jeu de plateau, saupoudré de roguelite. C’est original, addictif et rempli de bonnes idées. Nous regrettons simplement que l’ergonomie ne soit pas optimale sur Nintendo Switch et que le jeu ne soit disponible uniquement qu’en anglais. Si la langue de Shakespeare ne vous rebute pas, nous vous recommandons ce jeu.
LES PLUS
- Un mélange de jeu de rôle et de jeu de plateau
- De nombreux personnages jouables
- Une touche de roguelite
- Addictif
LES MOINS
- Une ergonomie à améliorer
- Pas de véritable tutoriel
- Uniquement en anglais