Qui se souvient de l’aventure proposée par le jeu “le Manoir de Mortevielle” au milieu des années 80 et de l’effroi qui se dégageait du tout premier “Alone in the Dark” au début des années 90. Pour tous ceux qui n’ont pas vécu cette glorieuse époque et qui rêveraient de revivre ces sensations, Homebody débarque sur Switch, et l’aventure vaut le détour.
Un jour sans fin
Homebody est un jeu d’aventures psychologiques et horrifiques, qui met le joueur dans la peau d’Emily, une jeune femme qui part rejoindre ses amis pour passer un week-end dans une maison loin de tout pour pouvoir observer les étoiles. Ça sent bon le teen-movie d’horreur avec un tueur fou et psychopathe qui va s’en prendre à la bande les uns après les autres.
Et c’est effectivement le cas, mais sans vouloir spoiler, cela va beaucoup plus loin que ça. Les développeurs ont créé une histoire qui joue avec l’idée de répétition, de retour à la case départ avec un concept très malin de Die & Retry. Curieux mélange que l’aventure et le Die & Retry. Et pourtant, ça fonctionne très bien au cinéma, avec “Un Jour sans Fin” ou plus récemment “Happy Death Day”, et ça fonctionne très bien ici aussi dans ce jeu vidéo.
Notre héroïne va se trouver confrontée à des événements étranges, comme par exemple le fait de se retrouver coincée avec ses amis dans la maison de location, sans possibilité de sortir car un verrou énorme bloque la porte d’entrée et toutes les autres sorties sont bloquées. Elle va aussi être confrontée à des souvenirs de son passé, à des comportements étranges de la part de ses amis, à des sentiments de “déjà-vu” et des moments se rapprochant de la folie pour elle. Tous ces sentiments sont particulièrement bien retranscrits dans le jeu, et le malaise et l’angoisse sont très souvent présents.
Un soir sans fin
La particularité du jeu Homebody qui le rapproche de “Alone in the Dark”, c’est l’utilisation de caméras fixes pour suivre notre personnage. L’emplacement des caméras fait penser à des caméras de surveillance, et cela permet de voir tout ce qui est utile et nécessaire au jeu. L’autre particularité du jeu, ce sont ses graphismes en low-poly du plus bel effet, et qui donnent au jeu un ton et une atmosphère très particuliers.
Ce qui donne aussi un goût particulier au jeu, c’est le mélange entre les phases de dialogues avec les autres personnages et l’ensemble des énigmes qu’il va falloir réussir pour progresser dans l’aventure et comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire.
En ce qui concerne les dialogues, le jeu est traduit en français, donc les questions à choix multiples permettent de comprendre l’histoire et de progresser facilement. Le concept de la boucle temporelle permet de revenir vers des personnages et de reprendre une discussion en posant d’autres questions ou en donnant d’autres réponses que dans la boucle précédente.
À certains moments, le joueur peut se sentir dépassé par les questions à choix multiples, car les réponses que l’on sélectionne ne sont pas celles qui s’affichent à l’écran. Au début, on croit à un bug, et puis on comprend que cela arrive quand on parle de certaines choses uniquement. Et là, le sentiment d’étrange se transforme en un sentiment de malaise et de peur.
Le fait de revivre les mêmes moments tout en gardant les connaissances acquises dans les boucles temporelles antérieures permet au jeu de ne pas être répétitif mais au contraire lui donne une force supplémentaire car le joueur sait ce qui va arriver et doit donc tout faire pour l’éviter.
Une nuit sans fin
Les énigmes sont très “old-school”, à base de puzzles et de mini-jeux qui ne sont pas toujours faciles mais qui sont tous prenants. Cela permet de varier un peu le gameplay pour ne pas avoir à subir des dialogues parfois très longs. De plus l’exploration de la maison permet de découvrir des documents comme des livres et des articles de journaux à lire qui donnent accès à des indices pour des énigmes à venir et qui surtout permettent de comprendre un peu mieux ce qui s’est passé il y a longtemps dans cette maison et les répercussions que cela a aujourd’hui.
Sur le plan sonore, le travail de sound design est excellent et se marie bien avec l’univers graphique du jeu. En ce qui concerne la durée de vie, il faudra compter cinq à six heures pour arriver au bout de cette expérience, car oui, au vu des ressorts psychologiques et de la construction du jeu, c’est bien plus qu’un jeu, c’est bel et bien une expérience que va vivre le joueur.
Conclusion
Homebody est un excellent jeu d’aventures horrifiques pour qui aime les énigmes à l’ancienne et les histoires un peu dirigistes. Les graphismes et le son apportent un vrai plus au jeu et l’histoire est suffisamment intéressante pour donner envie de progresser pour en voir la fin et comprendre de quoi il retourne. Le joueur se retrouve aux commandes d’un joli petit film d’épouvante qui mérite grandement d’être vu.
LES PLUS
- Les graphismes très réussis
- Le design sonore excellent
- Des énigmes variées
LES MOINS
- Un peu trop verbeux