Le 30 juin 2023 sortait Ray’z Arcade Chronology sur Playstation 4 et Nintendo Switch. Développé par Taito et édité par ININ Games, il s’agit d’une compilation d’une trilogie de Shmups culte des années 90 : RayForce, RayStorm et RayCrisis. Mais que valent-ils à notre époque actuelle ? Nous allons voir ça ensemble en décortiquant chaque jeu avant de donner un avis sur la collection.
RAYFORCE
Shmup vertical sorti en 1993 sur borne d’arcade, ayant eu droit à un portage sur Saturn sous le nom de Layer Section au Japon et Galactic Attack hors sol nippon. Il est sorti vers le début de la fin de la grande période des Shmups puisque dans les années 90, le versus fighting a le vent en poupe dans les salles, avec Street Fighter 2 comme fer de lance. Le jeu était en concurrence avec un autre Shmup populaire : Raiden II. Mais il a réussi à s’imposer et son système de jeu, bien que reprenant des idées un peu en les améliorant, a servi comme nouvelle base pour d’autres titres du genre.
L’histoire se passe dans le futur où les humains ont résolu le problème du manque de ressources en créant des atomes à partir de rien grâce au système ATBS (Atomically Transformation Building System). Pour réussir cette prouesse, ils ont réussi à relier tous les ordinateurs du monde entier en une entité consciente : le Con-Human. Grâce à ça, ils purent endiguer de nombreux conflits sur la planète et se tourner vers l’exploration et la colonisation de l’espace. Mais un jour, le Con-Human décide d’éradiquer l’humanité en terraformant la planète Terre afin qu’elle devienne une machine, ce qui rend toute vie organique inexistante. Les humains doivent fuir mais le Con-Human décide de fabriquer de nombreux vaisseaux et armes pour anéantir toute forme de vie. Les humains décident d’activer le plan RayForce, consistant à détruire la Terre pour anéantir le Con-Human. Pour cela ils construisent 2 vaisseaux composés d’éléments organiques : les X-Lay.
Le jeu se joue sur 2 plans : le premier est à la même hauteur que notre vaisseau (air) et le second est sous le vaisseau (sol). Les ennemis sont situés sur les 2 plans, pour les détruire il faudra soit utiliser des tirs classiques lorsqu’ils sont sur le plan air, soit des lasers lorsqu’ils sont sur le plan sol en visant avec le réticule situé un peu au-dessus de notre vaisseau sachant que vous pouvez verrouiller plusieurs ennemis en même temps avant de balancer les lasers. Les tirs classiques peuvent être améliorés jusqu’au niveau 6 afin de faire plus de dégâts. Pour les améliorer, il faudra récupérer un tétraèdre jaune ou 3 tétraèdres rouges pour gagner un niveau. Vous verrez aussi des power-ups avec la lettre L qui une fois récupérés augmenteront la quantité de lasers que vous pourrez tirer en même temps pour un total maximum de 8. Le jeu ne possède pas de système de bombe permettant de vider l’écran des tirs ennemis, forçant le joueur à déplacer son vaisseau sur la totalité de l’écran afin d’esquiver les différents tirs ennemis.
Vous avez 3 vies pour terminer le jeu, mais vous pourrez en gagner d’autres en réalisant un certain nombre de points au cours de votre partie. Si vous perdez toutes vos vies, c’est fin de la partie et à vous de choisir si vous remettez un crédit pour continuer où vous en étiez, ce qui aura pour effet de remettre le score à 0, ou de recommencer depuis 0. Un souci de ce jeu est la hitbox (zone qui détermine si l’on est touché ou pas) un peu floue, que ce soit pour le vaisseau ou les tirs ennemis.
Il faudra parcourir 7 niveaux pour compléter le jeu, sachant que chaque niveau se termine par un boss. Le premier niveau est plutôt simple et est fait pour comprendre rapidement que le jeu va se jouer sur les 2 plans ainsi que le système de verrouillage. Plus vous allez avancer dans le jeu, plus la difficulté va augmenter. Il vous faudra faire preuve de réflexes pour esquiver le feu nourri de l’ennemi tout en les détruisant rapidement pour éviter d’être débordé par eux. Vous aurez des ennemis qui joueront les kamikazes en vous fonçant dedans, d’autres qui vous mitrailleront avec des motifs différents. Certains ennemis apparaîtront d’abord sur un plan avec un certain comportement et changeront lorsqu’ils changeront de plan. Comptez environ 30 min pour terminer le jeu, ce qui est dans la moyenne des Shmups.
Niveau graphismes, cela reste encore très beau. Le jeu est en 2D mais les développeurs ont utilisé énormément d’astuces pour donner une impression de 3D en jouant sur les zooms, ce qui a pour effet de bien rendre au niveau des profondeurs. Chaque stage possède sa propre ambiance et ils sont tous reliés les uns les autres avec l’avancée de notre vaisseau vers la Terre, ce qui donne cette impression que le jeu n’a pas de temps mort. Les tirs ennemis sont facilement identifiables grâce à leurs couleurs vives. Quant aux ennemis, vous pourrez facilement identifier sur quel plan ils sont à l’aide de leur palette de couleurs : des couleurs vives lorsqu’ils sont sur le plan air et des couleurs ternes lorsqu’ils sont sur le plan sol.
Le sound design est au rendez-vous aussi pour vous permettre de reconnaître quel type de tir va vous arriver dessus sans forcément avoir besoin de regarder tout l’écran, ce qui est un plus lorsque vous slalomez entre les boulettes et les lasers pour éviter de perdre votre vie.
Quant à la musique, on est à l’époque techno des années 90, donc elle a beaucoup vieilli.
Le jeu est jouable à 2 joueurs, mais vous n’aurez que jusqu’à 4 lasers maximum par joueur.
RAYSTORM
Sorti en 1996 sur borne d’arcade, le jeu a eu le droit à plusieurs portages, notamment sur Saturn et PS1. Il est connu au Japon sous le nom de Layer Section II. Il fut l’un des premiers Shmups 3D à être sorti.
C’est une suite de RayForce. Ici nous devons faire face au soulèvement d’une colonie terrestre sur la planète Secilia s’apprêtant à remporter la guerre contre la Terre à bord d’un vaisseau nommé R-Grey.
Au niveau gameplay, on est sur le même système que RayForce, donc nous ne sommes pas perdus quand nous passons d’un jeu à l’autre. La seule nouveauté est de proposer 2 vaisseaux aux propriétés différentes.
Les nouveaux boss sont assez coriaces mais le jeu propose une bonne courbe de difficulté. Comptez une bonne trentaine de minute pour voir le bout du jeu au moins une fois.
La 3D offre plus de profondeur dans les graphismes et permet de plus belles animations. La version incluse dans cette collection propose de rejouer avec les graphismes d’origine ou avec un filtre HD embellissant encore plus le jeu.
Les musiques profitent aussi de l’avancée technologique et nous proposent une synthwave fort sympathique. Elles accompagnent souvent le niveau en cours : plus il y a d’espace dans le décor (comme le vide spatial par exemple), moins le tempo est rapide. Quant au sound design, il a très peu évolué par rapport à l’opus précédent et chaque action sur l’écran peut être facilement reconnaissable grâce à lui. Nous avons aussi une voix qui nous présente le niveau à chaque début pour recontextualiser où nous en sommes dans l’aventure.
Comme son précédent opus, le jeu est jouable à 2 joueurs, mais chaque joueur n’aura que la moitié des lasers maximums par rapport à quelqu’un jouant seul.
RAYCRISIS
Sorti en 1998 sur borne d’arcade puis porté sur PS1 en 2000, il est le dernier opus de la série Layer Section. À cette époque, les Shmups à l’ancienne sont bientôt de l’histoire ancienne car un nouveau style va débarquer et donner un nouveau souffle au genre : le Danmaku (rideau de balles) dont les plus grands représentants sont Les DoDonPachi, Mushi-Hime Sama ou encore ESPGaluda pour ne citer que ceux-là. Ce RayCrisis est un peu la transition entre ces 2 styles.
C’est une préquelle de RayForce. Cela se passe au moment où le Con-Human prend conscience de son existence et décide de détruire l’humanité. Un cyber-neurologue décide de se connecter dessus pour tenter de regagner le contrôle de la machine en utilisant un virus nommé le Waverider (qui sera le type de vaisseau utilisé dans cet opus). Le nom de l’opération ? RayCrisis.
Au niveau gameplay, bah c’est encore la même chose que les opus précédents. Le jeu vous laissera toujours choisir entre 2 vaisseaux aux propriétés différentes.
Le troisième opus fait la part belle aux boss qui exploitent encore mieux le système de profondeur du jeu. Mais les niveaux de manière globale sont moins inspirés au niveau placement des ennemis et des boulettes à l’écran. Comptez un bon 20 min pour le terminer, rendant le jeu plus court que son prédécesseur. Ce jeu est le plus facile à terminer des 3.
Au niveau graphismes, les polygones sont un peu plus lisses et vous avez toujours la possibilité d’activer un filtre HD.
La musique sent un peu trop le cliché de « nous sommes dans un cyberespace » mais nous devons saluer le travail sur les musiques de boss qui sont assez intéressantes.
Pas de mode 2 joueurs pour cet opus.
La collection de manière globale
Tout d’abord, nous allons râler un peu sur le manque de langues. L’anglais est la seule langue occidentale disponible, sinon vous pourrez choisir de jouer en japonais, en chinois ou en coréen. Même si ce ne sont que des shmups (donc texte superflu), il aurait été intéressant d’avoir traduit les différents menus de la collection.
Vous aurez accès à un système de succès mais il n’est là que pour gonfler votre égo.
Un système de replay est disponible pour chaque jeu et vous avez la possibilité de revoir vos propres parties pour voir où vous avez échoué ou réussi afin de pouvoir améliorer votre routing de score. Vous avez aussi la possibilité de télécharger les replays d’autres joueurs afin de pouvoir piquer leurs stratégies et améliorer encore plus votre score pour espérer devenir numéro 1. Car oui, il y a un système de ranking avec le monde entier. Un vrai plus si vous voulez améliorer votre score sur le jeu sans devoir tenter de retrouver d’obscures vidéos pixelisées sur le net.
Niveau émulation, c’est plus que correct, les ralentissements parfois observés sont natifs à la borne pour retrouver une sensation proche de l’arcade.
Un autre point négatif est que nous n’avons accès qu’aux versions arcade de la trilogie. C’est surtout dommageable pour RayCrisis qui proposait sur PS1 un mode spécial où l’on pouvait choisir sa route parmi les stages proposés et ceux-ci étaient plus ou moins longs en fonction du nombre d’ennemis détruits et proposait même un true last boss bien fort. Il y avait même la possibilité de débloquer 3 vaisseaux supplémentaires pour ce mode de jeu !
De manière générale, le contenu de cette collection est un peu chiche en termes de contenu. Il manque certaines choses que l’on retrouve maintenant dans beaucoup d’autres compilations comme par exemple l’OST du jeu, des artworks…
Conclusion
Cette collection de shmups est surtout là pour plaire aux fans d'une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Ce sont 3 très bons shmups même si le 3e opus est légèrement en dessous. Le système proposé par la trilogie Ray est unique et propose une formule plus qu'intéressante. Les jeux restent assez solides graphiquement pour l'époque actuelle, surtout avec le filtre HD pour RayStorm et RayCrisis. La présence de replay et d'un ranking online pourra faire accrocher les fans de scoring pour se dépasser et optimiser leur route. On regrettera l'absence de notre langue de Molière et le fait que seules les versions arcades ont été gardées (on aurait tellement aimé retrouver le mode spécial de RayCrisis).
LES PLUS
- Facile à prendre en main, dur à maîtriser
- La présence du mode Replay
- Émulation solide
- Graphiquement correct
LES MOINS
- Pas de français
- Le manque de modes de jeu
- Un contenu un peu chiche pour une collection