Parmi les nombreux RPG disponibles sur Nintendo Switch, récemment nous avons parcouru une petite production d’indépendant sous le nom de Light FairyTale Episode 1. Une petite production française par neko.works qui permettait ainsi aux amateurs du genre français de profiter d’une petite aventure à vivre partout sur la console hybride de Nintendo. La mention dans le titre “épisode 1” implique l’existence d’un autre épisode à la série et c’est sur Light FairyTale Episode 2 que nous allons diriger votre attention aujourd’hui. Un nouveau jeu de cette série qui se vend comme étant un JRPG français au tour par tour traditionnel inspiré des classiques du passé. Prenons un petit moment pour développer sur ce second épisode.
Un second conte très light
Pareillement au premier jeu, à l’attention de ceux qui n’aiment pas le spoil, difficile de ne pas trop parler de l’histoire du jeu tant la trame est courte et tient sur un post-it à peine plus grand que l’épisode 1. Tout d’abord, si vous n’avez pas fait l’épisode 1, il est important de mentionner que le jeu démarre tout de suite après le cliffhanger du premier jeu. Nous avons même la possibilité de charger notre sauvegarde du précédent opus. Dans cet épisode 2, nous incarnons encore le jeune Haru en quête du “plafond bleu et agréable” qu’il voit dans ses rêves puis nous incarnons également un nouveau protagoniste dans cette aventure, une jeune fille répondant au nom d’Ayaka.
Notre amie d’enfance Kuroko du premier opus est juste mentionnée dans cet épisode 2, le duo Haru/Kuroko ayant été séparé à la fin du premier épisode par le cliffhanger de fin. Le début nous fait commencer sur les terres profondes, un territoire abandonné de l’Empire au plus profond du monde où la neige et le froid s’étendent à perte de vue. Sur ce monde de glace, quelques habitations en bois fragilisées et quelques exilés de l’Empire vivent un quotidien difficile. C’est sur ce territoire hostile et après avoir perdu connaissance à cause des violentes brises glaciales que notre héros fait la connaissance d’une jeune femme Ayaka.
Celle-ci vit seule dans un village abandonné, elle a simplement repéré et recueilli notre héros en difficulté. Haru, alors à la recherche d’un moyen de retrouver Kuroko, apprend de la bouche d’Ayaka l’existence de Junk City, un village où habitent les exilés. C’est dans ce village que notre héros retrouve Kid, une jeune fille qu’il tentait de retrouver dans l’épisode 1. Celle-ci semble avoir mystérieusement perdu la mémoire. Sans tout vous raconter afin d’en laisser pour votre découverte, l’épisode 2 se focalise sur l’exploration des terres profondes avec Haru et Ayaka cherchant un moyen de retrouver Kuroko mais surtout de parvenir jusqu’au ciel. Un second épisode qui se termine également par un cliffhanger ainsi que la possibilité de découvrir une autre route très courte, celle de la mystérieuse fille sans nom et nommée ???.
Nous le mentionnons mais la durée de vie de ce second épisode est similaire au premier jeu avec un petit peu plus de longueur sans forcément qu’elle soit significative. Nous sommes encore loin d’atteindre la dizaine d’heure de durée de vie pour une run, mais nous sommes potentiellement au moins sur 3h voire 4h et plus pour les amateurs de 100%. Contrairement à l’épisode 1 avec la route Kuroko, la route avec ??? est totalement différente de la route de Haru mais elle ne dure que quelques minutes en rejoignant le cliffhanger de l’épisode 2 côté Haru. Le développeur a su corriger l’erreur de proposer un doublon peu intéressant pour gonfler artificiellement la durée de vie du premier jeu avec une route totalement différente.
Toutefois, il n’a potentiellement pas eu le budget, la volonté ou la possibilité de la faire plus longue ce qui est bien dommage. Alors que nous percevons les liens avec le premier épisode et que nous flairons une route avec un personnage intéressant à découvrir, la route de ??? se conclut. Cette route laisse une impression d’expérience très vite expédiée, inutile à proposer en tant que run séparée tant elle a des allures d’enchaînements de scènes importantes de la trame globale de la série. Une trame toujours finalement très générique mais qui se laisse apprécier tranquillement par petite dose ou entre deux gros jeux pour s’aérer la tête comme pour le premier épisode.
En termes d’expérience globale, Light FairyTale Episode 2 perd légèrement de variété en proposant moins de mini-jeux mais gagne en profondeur de genre. Notamment via des environnements légèrement plus variés puis des annexes légèrement plus pertinentes et nombreuses gonflant plus intelligemment la durée de vie en comparaison au premier jeu. Une progression en contrôlant notre héros Harus à travers des environnements allant de villages abandonnés à un genre de souterrain de glace aux allures de donjon classique dans le RPG mais absent dans le premier jeu. Le bestiaire est également plus inspiré avec des boss plus imposants et marquants que le premier jeu bien que l’on peut encore faire mieux selon nous.
Les routes et les donjons sont habités par des monstres que nous pouvons affronter. Les rencontres sont aléatoires bien que limitées sur chaque zone comme dans le premier opus. D’autres rencontres sont imposées par le scénario. Les combats sont au tour par tour, nous avons en visuel l’historique des tours de chaque unité et nous pouvons choisir d’attaquer, d’utiliser des compétences, des orbes (magies), des objets ou de se mettre en garde. Le système est très simple, solide et classique dans le genre. En termes de nouveauté, ce nouvel épisode nous propose un duo Haru/Ayaka qui propose une nuance de gameplay plus prononcée que le duo Haru/Kuroko du premier jeu dont les possibilités en combat étaient relativement similaires.
Si Haru reste le même que dans le premier jeu, Ayaka est une unité plus efficace en soin et en magie. Elle devient ainsi le classique mage et soigneur à protéger en combat pour infliger de gros dégâts aux ennemis. Par ailleurs, si le jeu ne nous autorise qu’à jouer avec un duo de personnage, Ayaka n’est pas l’unique personnage jouable en plus de notre héros. Si Haru reste indispensable, nous débloquons également la possibilité de changer de partenaire et de jouer Kid. Il est juste bizarre de ne pouvoir effectuer le changement que sur un point de sauvegarde et pas n’importe où dans le jeu. En vous laissant découvrir les spécificités de Kid, parlons d’une autre nouveauté, la possibilité d’utiliser des invocations.
En suivant l’inspiration sur la licence FF commencée dès le premier épisode, le système reprend ici la possibilité de faire des invocations d’esprits. Nous avons ainsi dans le jeu l’invocation des ombres ou celle de glace à débloquer. Si les animations de combats n’ont pas beaucoup progressé pour Haru et que nous pensions devoir nous satisfaire des animations assez pauvres des techniques de Ayaka ou Kid, le budget animation n’a finalement pas été mis de côté mais justement alloué aux invocations de ces deux esprits. De belles animations dans le moteur du jeu sont proposées pour l’utilisation de cette mécanique d’invocation pour nous en mettre plein les yeux là où le jeu reste sinon assez statique en termes de mise en scène globale.
Sans dire que neko.works n’a pas fait plus d’effort puisque le développeur a réussi à nous proposer plus de cinématiques en animation japonaise pour nous faire vibrer sur des moments clés du jeu. Des scènes très courtes mais qui font la différence lorsque nous les voyons et que nous pouvons revoir dans la galerie du jeu. Pour le reste du jeu, la réalisation est toujours dans sa Cel-shading en 3D mignonne et colorée du premier jeu accompagnée de belles illustrations aidant à donner de l’expressivité aux personnages. Loin d’être une prouesse technique dans le genre ou pour la Nintendo Switch, cet épisode 2 propose un level design plus inspiré, permettant de ne pas avoir cette impression d’évoluer constamment dans le même décor comme le premier jeu.
Il permet aussi à la série d’évoluer sur sa propre voie plutôt que d’être une simple inspiration et hommage à FF VII. Bien que l’hommage reste visible à travers la réalisation qui a des airs d’évolution du style du FF VII original ainsi que via les éléments du menu avec notamment les encadrés de couleurs bleu. Un menu toujours un peu illisible et lourd en information sur certains éléments. Malgré son évolution, Light FairyTale épisode 2 reste encore assez mou en vitesse normale mais encore une fois le développeur nous donne la possibilité d’accélérer le jeu. Une fonction qui a encore plus de pertinence lors des cinématiques d’invocation qui ont l’air d’avoir une certaine difficulté à être fluide à vitesse normale. L’accélération donne ainsi l’impression d’avoir la scène telle qu’elle devrait être à vitesse normale, ce qui est un comble.
En plus d’une réalisation un poil meilleure que le premier jeu, neko.works propose aussi d’accompagner ça avec une bande sonore légèrement plus équilibrée que le premier épisode. Globalement, les thèmes sont toujours simples mais dans une simplicité qui permet toujours de dégager une émotion unique à la série. Les thèmes quelconques et redondants sont moins nombreux. Cela permet ainsi à cet épisode 2 d’être aussi plus agréable à l’oreille. Concernant la partie doublage, elle n’a pas plus évolué que dans le premier épisode avec juste quelques citations en combat et des onomatopées. Tout juste le minimum pour se donner une image légèrement plus précise des personnages à travers une voix.
Conclusion
Certainement difficile à recommander pour un joueur à la recherche d’une expérience intense du RPG, Light FairyTale épisode 2 se place comme une belle pause entre deux expériences intenses de jeu vidéo comme son prédécesseur. En revanche, dans cette comparaison, l’épisode 2 est légèrement plus maîtrisé dans l’expérience globale qu’elle nous livre en tant que RPG. Il se détache aussi légèrement de la simple inspiration et hommage à certaine gloire en commençant à nous délivrer des éléments à lui. Malgré le côté générique, la durée de vie très courte et la trame tenant toujours sur un post-it conclue par un cliffhanger, cet épisode 2 arrive toujours à délivrer la passion du RPG d’un tout petit développeur français.
LES PLUS
- La réalisation toujours mignonne et propre
- Un peu plus de cinématique en animation
- Les illustrations personnages
- Un meilleur bestiaire
- Level design plus inspiré
- Un gameplay toujours classique et efficace
- Des invocations avec de belles animations
- Le mode de jeu accélérée
- Un scénario toujours classique et encore un cliffhanger
- La route de ??? à débloquer
- Musiques simples mais émouvantes
- Tentative de proposer des voix en japonais
- L’inspiration et l’hommage à FF
- Un titre faisable entre 2 gros AAA
- Très bon travail pour un petit studio
- Possibilité de reprendre la save de l’épisode 1
- En français !
LES MOINS
- Toujours très Light
- Progression encore molle en vitesse normale
- Le framerate cravache sur les invocations
- Des animations in-game encore pauvres
- Meilleur bestiaire mais peut mieux faire
- L’interface encore un peu confus sur des détails
- La trame de l’épisode 2 tient sur un post-it juste un peu plus grand
- Globalement, récit classique et générique
- La run de ??? ultra courte et frustrante
- Très facile et très court même pour le 100%
- Encore des thèmes un peu redondants