Le roguelike est l’un des genres les plus prisés des développeurs indépendants. Avec sa génération procédurale, elle permet de proposer un maximum de contenu aux joueurs avec peu de moyens. REPLIKATOR est un roguelike twin stick shooter, un peu à la manière de Nuclear Throne ou d’Enter the Gungeon. Il est développé par les russes de R_Games et édité par les canadiens de Meridian4 et les espagnols de Ratalaika Games (Germatombe, Ultra Pixel Survive). Disponible à six euros sur Steam depuis 2022, il faudra en revanche débourser dix euros sur l’eShop pour ce jeu sorti le 26 mai 2023 sur Nintendo Switch. Une bonne affaire ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau bon en anglais est nécessaire pour jouer à REPLIKATOR.
Un jeu avec de très bonnes idées
Dans REPLIKATOR, nous arrivons dans une base scientifique spatiale abandonnée. À l’intérieur, les robots ont pris le dessus sur les humains. Notre objectif sera alors d’explorer le lieu en tuant tous les adversaires qui se trouvent sur notre passage afin de comprendre ce qui s’est passé.
REPLIKATOR est un roguelike twin stick shooter. Dans la partie roguelike, la mort est omniprésente, et le jeu vous amène dans des niveaux créés de manière procédurale. Vous démarrez avec une arme et une compétence aléatoires à chaque partie.
Dans la partie twin stick shooter, vous avez accès à deux armes dans votre inventaire. Chaque type d’armes a ses munitions, et vous devrez surveiller vos stocks pour ne pas vous battre à mains nues. (En réalité, on envoie des ondes de choc) Chaque type d’arme a ses propres propriétés : les armes énergétiques sont très précises alors que les explosives font des dégâts massifs de zone.
Le jeu est dur à appréhender lors des premières parties. Beaucoup de touches ne paraissent pas intuitives et bousculent nos habitudes. Par exemple, « A » ne permet pas de valider un dialogue mais de lancer un téléporteur. Nous avons l’impression que le portage a été fait par des gens qui ne sont pas forcément habitués au shooter sur la Nintendo Switch.
Passés ces premiers temps (très) laborieux, REPLIKATOR dévoile un gameplay complexe mais très intéressant. Le jeu est rempli de trouvailles qui nous surprennent dans le bon sens du terme.
Déjà, les armes sont toutes différentes. Même deux fusils d’assaut du même modèle peuvent avoir des différences. L’une fera par exemple plus de dégâts mais aura moins de précision. Ces petites variations nous permettent vraiment d’avoir un contrôle sur nos builds. Nous aurons à réfléchir aux armes qui nous correspondent le mieux. De plus, les armes peuvent avoir des compétences spéciales qui peuvent changer le cours d’une partie.
Ensuite, REPLIKATOR nous force à revenir et à recommencer une partie à chaque fois que nous terminons un boss pour la première fois. Si cela nous frustre au début, nous comprenons la démarche qui s’avère très intéressante. À chaque fois que nous battons un nouveau boss, nous devons refaire les niveaux précédents avec une difficulté supérieure. Ce moyen de progresser est intelligent et change des autres roguelikes que nous avons faits.
Finalement, et ce détail n’est pas des moindres, mais le temps est limité entre chaque niveau. Si nous ne trouvons pas la sortie avant la fin du chrono, les monstres réapparaîtront dans l’étage. Ce temps qui défile sous nos yeux nous motive et nous force à agir vite et bien. Nous devons faire des choix qui font que nous ne visiterons pas toutes les salles. Cette idée donne du rythme à l’aventure.
Mais qui ressemble à tous les autres roguelikes
Pour le reste, REPLIKATOR ressemble aux restes des roguelikes twin stick shooter du marché. Vous pourrez améliorer vos armes et obtenir de nouvelles compétences à chaque partie. Vous gagnerez aussi de l’argent (des nanoparticules) en tuant des monstres pour acheter ces bonus. Vous gagnerez aussi des cubes, une monnaie qui elle permet d’améliorer de façon permanente nos statistiques (et de diminuer les achats avec les nanoparticules).
Les armes sont très classiques, et il n’y a pas de révolution à ce niveau là non plus. Il y a les fusils à pompe, les fusils d’assaut, les explosifs, les énergétiques… Vous pouvez récupérer des munitions en cassant les objets dans votre environnement. Vous obtiendrez aussi de nouveaux modèles d’arme en explorant les niveaux.
Les salles sont comme les autres roguelikes. Vous aurez le choix de vous téléporter dans trois niveaux différents qui possèdent chacun des récompenses différentes. Dans ces niveaux, il y a les portes vertes, en libre accès, les portes jaunes, qu’il faudra ouvrir avec des cartes d’accès (comme des clés), et les salles rouges. Ces dernières ne s’ouvrent que de l’intérieur, il faudra alors trouver un mur fissuré pour entrer dedans. Les deux dernières catégories de salle offrent des bonus intéressants.
Le bestiaire est assez limité mais il reste agréable. Il vous faudra un temps pour apprivoiser chaque robot, tout en sachant que plus nous avançons dans la difficulté, plus ils seront nombreux.
En plus de ça, vous pouvez placer jusqu’à deux téléporteurs qui nous permettent de revenir dans la salle souhaitée. Pratique quand nous voyons des monstres imposants et que notre vie est très basse. Vous récupérerez aussi des bouts de journal qui nous permettent de comprendre ce qui s’est passé… Mais honnêtement, nous ne les lisons qu’à moitié : nous n’avons pas vraiment la tête à lire du lore au milieu de vagues de monstres.
Vous avez aussi une compétence qui peut être utile si vous réussissez vraiment à assimiler les touches. Le premier personnage peut être invincible pendant quelques secondes, de quoi échapper à des situations compliquées.
Le contenu est assez important et le jeu vaut ses dix euros. Vous en aurez pour des heures et des heures. Nous avons cependant un pincement au cœur en pensant à la version Steam à six euros.
Des graphismes pas très inspirés
La version sur la Nintendo Switch est agréable une fois que nous avons dompté les boutons peu intuitifs. Il est aussi sympathique en mode docké que portable.
Les graphismes ne sont pas originaux, nous avons l’impression de voir une copie de tous les autres jeux du genre. C’est du pixel art pas très inspiré, sans grande direction artistique, mais il reste efficace.
La bande-son est sympathique, elle est assez dynamique et nous remercions les développeurs de nous mettre un petit bruit pour nous indiquer que notre arme va bientôt manquer de munitions. Ce genre de détail est très pratique et nous permet de gérer intelligemment notre partie sans avoir les yeux rivés sur les chargeurs.
Le jeu n’est pas traduit en français. Si vous cherchez de l’action pure et dure et que le lore ne vous intéresse pas, alors il vous suffit d’un niveau basique pour pouvoir jouer. Au contraire, si vous aimez tout découvrir, nous vous conseillons un bon niveau d’anglais pour pouvoir tout comprendre.
Conclusion
REPLIKATOR est un roguelike twin shooter assez classique dans son contenu ce qui ne l’empêche pas d’être efficace et très agréable. Les quelques petites idées placées par-ci par-là sont bien pensées et donnent un bon rythme au jeu. Dommage que les commandes ne soient pas intuitives et que le jeu soit plus cher sur la Nintendo Switch que sur PC.
LES PLUS
- Un gameplay classique mais très agréable
- Le temps limité dans les niveaux
- Les variations dans les armes du même modèle
- La difficulté et la progression
- Le petit son qui nous indique que nous sommes bientôt à court de munitions
- Un bon contenu pour un petit prix
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Des graphismes peu inspirés
- Des commandes pas très intuitives
- Pas un bestiaire très varié
- Pas très original
- La différence de prix Nintendo Switch / Steam