Un beau soleil qui entre par la fenêtre et du Bob Marley dans les oreilles, il en faudrait beaucoup pour gâcher une aussi belle matinée consacrée à l’écriture d’un test, enfin ça, c’était jusqu’au moment où le rédacteur de ces lignes s’est rendu compte que le jeu sur lequel il devait écrire était le même qui lui avait causé de graves démangeaisons ainsi que l’apparition de plaques purulentes dont bien évidemment les photos seront disponibles le plus vite possible. Bref c’est Super Night Riders et vous n’êtes pas obligé d’aller plus loin, ça n’a rien à faire dans votre ludothèque.
Is This Love
Mais reprenons plus sereinement, Super Night Riders avait tout pour titiller notre fibre nostalgique. Un concept rappelant ce que les plus anciens d’entre nous ont pu connaître avec des hits tels Out Run ou la série des Lotus Turbo Esprit Challenge ou encore, mon préféré de l’époque, Jaguar XJ 220. Des jeux de courses de voitures dans des décors en fausse 3D à défilement automatique dont le gameplay nous demandait d’atteindre des checkpoints en un temps limité tout en évitant les adversaires ainsi que les obstacles présents sur la route.
Bref, beaucoup de bons souvenirs nous reviennent en mémoire au moment de prendre en main ce Super Night Riders. Et les premières sensations sont plutôt correctes. Nous retrouvons un gameplay simple. Une touche pour accélérer et le stick pour aller à gauche ou à droite. Mais malheureusement, la ressemblance avec les titres de l’époque ne s’arrête pas là. En effet, nous nous déplaçons dans des décors aussi pauvres qu’alors, le talent des graphistes de l’époque pour cacher la misère en moins.
Et ce manque de talent, nous le retrouvons alors dans tous les aspects du titre de Neko.Works. Dès les années 1988, Crazy Cars avait ajouté à ce gameplay la nécessité de semer la police, d’autres mécaniques telles que l’utilisation du tuyau de plomb dans Road Rash 2 nous avait enchantés à l’époque. Ici, rien ne vient nous distraire de cette sempiternelle et (soporifique) droite/gauche. Le mode course de Jaguar XJ220 nous emmenait dans un périple autour du monde avec des épreuves qui nous demandaient de gérer à la fois notre carburant et notre budget via les dégâts de notre voiture. Ici, c’est un retour aux sources bien cruel.
De même, le plus célèbre de ces aînés, Out Run, nous proposait une large variation de décors avec des ajouts tels des ponts de pierre ou des banderoles le long des routes. Ici, nous avançons sans que rien ne vienne nous distraire en dehors des autres concurrents. Pourquoi pas diront les puristes de la simplicité ? Après tout, c’est aussi ce que proposait leur ancêtre à tous, Hang-On, dès 1982. Mais dans celui-ci, notre vue était dégagée et nous pouvions ainsi prévoir ce qui allait nous tomber dessus.
Redemption Song
Dans Super Night Riders, notre avatar, une belle demoiselle en cuir rouge faite pour appâter l’adolescent prépubère prend tellement de place qu’il est impossible de voir les motards qui nous arrivent en face, il faut sans cesse se décaler pour être sûr de ne pas prendre un contact sans l’avoir vu venir. C’est d’autant plus pénible que notre moto demande un temps de réaction loin d’être négligeable. Le temps entre le moment où nous actionnons notre stick et où la moto commence à tourner après s’être inclinée est loin d’être négligeable, entraînant la nécessité de voir loin devant, ce qui nous est interdit.
Les modes de jeux sont, eux aussi, étonnants. Nous pouvons soit choisir un mode course, soit choisir un mode lieu. Dans les deux cas, le système est le même, il faut rallier l’arrivée et les différents checkpoints dans le temps imparti. Il n’y a aucune différence entre ces deux modes. Le seul apport de ce titre comparativement à ses aînés tient dans la possibilité de partager ses temps en ligne avec la communauté active. C’est intéressant, mais bien insuffisant pour rattraper le manque d’inventivité qui touche tout le reste de cette production.
Les graphismes n’ont rien d’extraordinaire et tentent de mêler course à l’ancienne en fausse 3D emplie de pixels à des seconds plans génériques qui se limitent à une belle image de fond qui se déplace légèrement de droite à gauche en fonction de nos sollicitations. Le tout est largement bancal et marque surtout un manque cruel d’imagination pour moderniser les codes du genre. La bande-son est encore pire puisque si nous avons le choix du titre et que nous pouvons en changer à la volée, ces titres ne sont qu’au nombre de six dont un seul a retenu notre attention. Nous sommes loin de la radio de Jaguar XJ220 qui n’a que 30 ans dans les dents.
Conclusion
Si l’idée de jouer à un jeu de course à l’ancienne nous avait rappelé le bon vieux temps vécu sur notre Amiga 500, une fois en main, ce Super Night Riders se montre bien loin du niveau de ses glorieux maîtres. Bien trop générique et sage dans ses graphismes et ne cherchant jamais à sortir du strict minimum pour son gameplay, nous nous retrouvons avec un titre qui n’a à offrir qu’un partage de temps en ligne et qui oublie complètement l’évolution qu’a pu avoir ce genre jusqu’à l’apparition de la 3D. Une vaste déception.
LES PLUS
- Un titre qui nous remet en mémoire Lotus, Jaguar et Hang-On, Out-Run et bien d’autres
- Le gameplay est ultra simple à appréhender
- Nous pouvons partager nos temps en ligne
LES MOINS
- Les mécaniques de jeu sont inexistantes en dehors d’éviter les ennemis
- La vue est bouchée par notre avatar
- Les graphismes sont extrêmement génériques
- La bande son est trop limitée et d’une faible qualité
- Les deux modes de jeu sont identiques