Le problème des inspirations, c’est qu’elle donne des attentes aux joueurs. Quand Mondealy se dit inspiré des excellents Undertale, Oneshot et Stardew Valley, le joueur se fait forcément une idée précise du jeu dans lequel il va s’aventurer. Si cette idée ne correspond pas à la réalité, ce dernier va forcément être déçu de ce qu’il a dans les mains. C’est globalement le problème de Mondealy, un jeu développé seul par le russe uglycoal. Le jeu d’aventure narrative est édité par Valkyrie Initiative et disponible sur la Nintendo Switch depuis le 9 août 2023 au prix de douze euros sur l’eShop.
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un très bon niveau en anglais est nécessaire pour jouer à Mondealy.
Une aventure dans un monde souterrain fantastique
Tout commence avec un homme qui marche le long d’une nationale au milieu de la nuit. Il arrive dans une taverne, enfin plutôt un bar, où une jeune femme décide de lui raconter l’histoire de Michael.
Michael, c’est le protagoniste de Mondealy. Ce jeune homme vient de se faire virer une nouvelle fois de son emploi et n’a plus rien à faire de ses journées. Il traîne dans un bâtiment délabré, où, dépité de sa situation, il lance une vieille brique contre le mur.
La brique rebondit, retombe au sol… et les lattes en bois abîmées par le temps s’écroulent sous les pieds de Michael ! En tombant, le jeune homme trouve un passage secret qui mène à un monde souterrain !
Michael arrive alors à Dargratt, un monde divisé en quatre quartiers. Il y a les purs et durs du quartier de l’eau, dans lequel la pauvreté et la violence règnent en maître, les tout aussi pauvres mais proches de la nature du quartier de la forêt, les riches du quartier d’en-haut, et le château, avec son roi autoritaire et Riley, sa princesse capricieuse.
Mondealy est, malgré les inspirations revendiquées, un pur jeu d’aventure narratif. N’espérez pas quelque chose proche de Stardew Valley ou d’Undertale, car le gameplay se démarque… par son absence de gameplay.
Dans Mondealy, vous suivez avant tout un récit et vous allez marcher de droite à gauche, d’un quartier à un autre pour accomplir des missions. Ces missions insinuent que vous allez devoir par exemple parler à une personne à l’autre bout de la ville pour récupérer un breuvage, puis aller à un autre bout de la ville pour récupérer les ingrédients pour faire le breuvage, revenir pour rapporter les ingrédients, puis rapporter le breuvage à la personne qui l’a demandée.
Il faut l’avouer, ce gameplay basé sur des incessants allers-retours d’un bout à l’autre de la ville nous a ennuyés. Nous nous déplaçons dans un immense monde et la seule chose que nous pouvons faire est de parler à quelques personnages assis çà et là. Et si certaines de ses conversations sont drôles, la plupart des discussions sont assez monotones.
Mondealy repose sur son récit et la découverte de son monde. Le récit est classique et assez lent. Si la dynamique entre le personnage principal et la princesse Riley est intéressante, il y a bien trop de dialogues explicatifs qui ralentissent l’aventure. Nous n’arrivons d’ailleurs pas à comprendre pourquoi Michael décide de tout plaquer pour se mettre à la botte de tous les habitants du monde souterrain.
Avec beaucoup trop d’allers-retours pour vraiment s’amuser
L’histoire débute par ailleurs vraiment qu’au milieu du jeu, quand notre personnage a enfin un objectif autre que de voguer dans Dargratt au gré des missions qui lui sont assignées. Malheureusement, les allers-retours intempestifs continuent là aussi de ternir l’aventure et de ralentir le rythme de l’intrigue.
Il y a bien des objets à collectionner, des cassettes et des poupées, mais celles-ci n’ont qu’un intérêt très limité. Ce sera en revanche parfait pour tous ceux qui aiment chercher des secrets et fouiller de fond en comble les décors.
C’est vraiment dommage car Mondealy a de très beaux passages qui peuvent parfois être drôles ou poétiques. L’univers, même s’il est très caricatural, est intéressant. Nous aurions tellement voulu découvrir cet univers par nous-mêmes, sans l’impression d’être balancés d’un point A à un point B avec aucun libre-arbitre.
Les deux trois choix narratifs que nous pouvons prendre sont bien pensés et impactants, mais comme les choix « moralement » justes nécessitent de faire des allers-retours, nous préférons alors prendre les mauvais choix.
Par ailleurs, malgré ces graphismes très mignons, ne vous méprenez pas, Mondealy est un jeu parfois vulgaire, violent, avec des allusions à l’alcool assez marquées. C’est une aventure intéressante, mais pas adaptée à tous les publics.
Le prix de douze euros est intéressant pour la durée de vie. Le jeu se termine en quatre – six heures en fonction de votre rythme.
Mondealy est vraiment de très jolis graphismes. C’est vraiment dommage que ces très beaux décors et personnages soit gâchés par un filtre Game Boy qui n’apporte pas grand-chose à notre écran. Ce filtre est certainement adapté au passage de l’ordinateur à la Nintendo Switch mais il réduit la qualité des graphismes qui nous font penser à Stardew Valley.
Mondealy se démarque aussi par son excellente bande-son qui enchaîne les pistes d’une douceur exquise à des moments un peu plus inquiétants. Il y a un grand nombre de chansons qui sont toujours bien adaptées au moment.
Il vous faudra en revanche un très bon niveau d’anglais pour pouvoir faire l’aventure, car Mondealy est entièrement narratif et avec énormément de textes. Le jeu n’est pas tactile mais agréable quand même en mode docké.
Conclusion
Mondealy est une aventure narrative avec une magnifique direction artistique et une bande-son très réussie. Malheureusement, le manque d’interactivité et surtout les allers-retours incessants d’un bout à l’autre de la ville sans aucun réel objectif finit par nous lasser. C’est dommage, car le jeu a énormément de qualités et le récit propose des scènes très drôles et poétiques. Attention, Mondealy n’est pas traduit en français.
LES PLUS
- Une aventure dans un très bel univers
- Graphiquement très beau
- Quelques scènes très belles
- D’autres sont très drôles
- Une bande-son vraiment très réussie
- La dynamique Riley / Michael très intéressante
- Des objets à récupérer
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Un gameplay assez fade
- Des allers-retours incessants et fatigants
- Un filtre inutile qui gâche les beaux graphismes
- Des dialogues explicatifs
- Finalement, nous nous sommes ennuyés la grande partie du jeu