Vous sentez… ? Non non, pas cette odeur douteuse provenant des chaussettes de votre voisin de droite… Sentez-vous arriver pleinement l’air de la rentrée qui commence à embaumer sérieusement l’atmosphère… ? À quelques jours du retour sur les bancs de l’école, les développeurs du désormais célèbre Two Point Campus nous ont concocté une nouvelle surprise avec l’arrivée d’un tout nouveau DLC qui met à l’honneur les blouses blanches et les stéthoscopes. L’heure est venue de jouer au docteur !
Incontestablement à la tête d’un florilège respectable de campus tous plus incroyables les uns que les autres, aux univers distincts et aux cours aussi variés que l’astronomie, la magie, la cuisine… il ne nous manquait plus qu’une sérieuse corde à notre arc : la médecine ! Un manquement désormais réparé avec la sortie de ce DLC, disponible depuis 17 août dernier sur Nintendo Switch au prix de 10 euros environ. Assez riche en contenu, ce dernier promet la découverte de trois nouveaux campus insolites et inédits avec son florilège de nouveautés associées, sans oublier de nouvelles formations et autres décorations diverses. Il semblerait que la formation de médecin et celle d’infirmier se distinguent par bien des aspects… Hop, un petit passage par le secrétariat pour régler les derniers frais de scolarité, et nous voilà partis pour les illustres amphis de médecine !
Bleusaille en blouse blanche
Intéressons-nous donc à la découverte des nouveautés via le mode campagne, avec ses trois campus inédits. La découverte de nouveaux univers étudiants évoque toujours chez NT une petite excitation non négligeable…
Notre voyage débute par Lake Tumble dont les prérogatives sont assez généralistes : garantir les soins aux touristes du coin afin qu’ils puissent poursuivre sereinement leurs petites vacances. Mourir, ce n’est déjà pas très marrant, alors en vacances, imaginez donc ! Comme à l’accoutumée, le chargement de la partie est un peu longuet et débute par une courte introduction d’une qualité graphique discutable (et un brin d’aliasing au passage). Une remise en bouche qui nous rappelle que le titre est certes traduit en français, mais uniquement dans les (petits) sous-titres. À chaque fois nous regrettons de ne pas nous délecter des séquences vocales… !
Deux nouvelles formations sont disponibles : l’école de médecine et l’école d’infirmiers. Chacune dispose de ses spécialisations, avec des salles dédiées et par déduction, des cours spécifiques. Ces cours, justement, attardons-nous quelques lignes à leur sujet… Si nous avions plutôt coutume jusqu’alors d’envoyer nos étudiants au sein de cours plus ou moins traditionnels (plutôt moins !), il en est autrement dans ce DLC. En effet, il s’agit ici d’assister directement les professeurs dans les soins portés aux patients. En d’autres termes, les étudiants participent pleinement au plan de guérison de tous les malades qui circulent dans le campus… un campus qui s’apparente dès lors davantage à un hôpital en devenir qu’à une université classique. Plusieurs critères doivent ainsi être mis sur un piédestal afin de ne pas voir son campus déserté : les professeurs pédagogues doivent être compétents et continuer à se former, tout en délivrant la bonne parole à leurs élèves pour les aider à soigner tous les patients qui se ruent à l’hôpit… euh, sur le campus. Ces patients ne sont pas simplement des petits pantins qui attendent patiemment de passer dans les mains expertes (ou maladroites !) de leurs guérisseurs. Doués notamment d’une certaine émotion, il ne sera guère profitable de les voir sombrer dans la dépression… La jauge de bonheur est donc à observer du coin de l’œil, sans ne jamais perdre de vue l’objectif premier : la guérison ! Les patients peuvent (et vont !) en effet mourir et devenir des fantômes après leur trépas. Interviennent alors les concierges doués d’une formation en capture de fantômes pour dédramatiser la situation.
L’imbrication des divers univers de la licence est perceptible, et nous avons apprécié faire usage de cette pratique des concierges pour libérer les esprits. Tout comme certains vers sont venus nous faire un petit coucou entre deux constructions…
Les maladies… nous les attendions sincèrement, avec l’espoir de pouvoir y retrouver des petites pépites comme c’était le cas dans le bien aimé Theme Hospital pour les anciens, Two Point Hospital pour les plus jeunes. La plus célèbre était probablement le syndrome de la grosse tête, où les patients se retrouvaient avec une caboche énorme, qui explosait comme un ballon avant de retrouver une taille normale, regonflée par les équipes médicales. Brillant. Nous étions donc à l’affût… ! Et n’avons pas été déçus ! Certains patients arrivent avec des têtes d’ampoule (un clin d’œil… ? Très probablement !), d’autres sont en tenue d’Elvis, quand les plus audacieux ont une poubelle qui recouvre mystérieusement leur corps ! Du grand n’importe quoi… c’est exactement ce que nous attendions ! Nous vous invitons à prendre quelques instants pour lire le descriptif de chacune des maladies… Si certaines sont anecdotiques, d’autres sont vraiment craquantes, et l’envie de zoomer pour se retrouver au cœur des soins devient sensible. C’est assurément le DLC sur lequel nous avons passé le plus de temps à observer les visiteurs du campus ! Les graphismes, une fois sur le campus sont réussis, avec des émotions visibles et un humour omniprésent.
Comme s’ils venaient directement de leur célèbre grand frère, de nombreuses urgences sont à souligner au cours de la partie. Ces patients-là sont à dorloter… ils sont à l’origine de certains objectifs et de divers gains particulièrement intéressants. Pour gérer les urgences, il convient d’avoir le matériel adapté, mais aussi suffisamment de personnel… Ne prenez pas le risque d’accepter une flopée de patients en état de choc sans être certain de pouvoir les soigner convenablement et rapidement ! Pour aider le joueur à repérer rapidement ces précieux visiteurs, ces derniers disposent d’un petit gyrophare qui trône au-dessus de leur tête.
La campagne se divise à nouveau en plusieurs années. Sachez néanmoins que cette partie est assez facile : suivez simplement les indications et tout ira bien, tout du moins pour décrocher une première étole, sésame d’ouverture du prochain campus. Nous vous invitons néanmoins à poursuivre chacun des campus afin de conserver un joli contenu et ne pas se ruer sur la fin du DLC qui ne comporte que 3 campus.
Ça chauffe aux urgences !
Après nous être fait la main sur le premier campus, direction Moltern Rock dont la spécificité est cette fois-ci pleinement géologique : son immense volcan éponyme semble être devenu une entité à part entière sur cet îlot tourmenté. À notre arrivée, nous découvrons avec un léger (chaud) frisson les vestiges d’un vieil hôpital. Quelques machines carbonisées jonchent le sol tandis que tout semble bouillonner autour de nous. Non loin de là, le volcan gronde, comme s’il tentait de nous intimider… Oserez-vous prendre possession de ce territoire… ?
Il va dès lors falloir faire ami-ami avec cette entité emblématique. En effet, les objectifs de base sont ici régis par les bénédictions de l’île : telles des quêtes indispensables pour décrocher de nouveaux terrains. La première étoile requiert l’obtention de neuf d’entre eux…
À première vue, ce campus semble particulièrement complexe : entre ce volcan capricieux qui n’hésite pas à cracher moult résidus en feu jusqu’au campus, le besoin d’éteindre les incendies rapidement, sans oublier les soins aux malades et le bonheur de toute la communauté du campus… pourtant, la victoire n’est pas si difficile à atteindre puisque l’argent n’est pas vraiment un problème. Un atout non négligeable qui permet de multiplier les salles de soins, les tutorats, etc. Les rigueurs du volcan deviennent alors plus négligeables… bien qu’il reste indispensable de placer une multitude de climatiseurs en tout genre !
Les patients en mal de guérison s’additionnent rapidement, notamment après la construction de l’héliport. Certes, quelques fantômes viendront roder dans les parages… mais avec l’équipe de concierges que vous allez embaucher pour maîtriser les incendies, il suffit de les former aussi à la gestion des fantômes pour ne pas être dérangé…
Une fois que vous êtes parvenus à maîtriser le chaud… il est temps de s’ouvrir aux facéties (plus coriaces) du froid. N’oubliez pas votre anorak s’il n’a pas cramé sous les attaques du volcan… vous allez en avoir besoin !
Ça se les pèle aux urgences (ça ne va jamais en fait !)
Direction Pointy Peak, entre glace et nuages. Les yétis sont ici les maîtres des lieux… et ils ont des principes (ouep !) : l’éducation ne se monnaye pas ! Pourtant, ce sont bel et bien les finances qui vont vous rendre chèvre sur ce campus… malgré un démarrage avec 300 000 sur le compte en banque et la présence d’une petite résidence universitaire et d’un foyer étudiant à votre arrivée. Beaucoup de chutes de neige sont à prévoir… et les habitants du coin comptent sur vous : ils ont besoin d’une structure médicale capable de soigner leurs petits, et surtout, gros bobos ! Le temps est venu : place à la chirurgie !
Et cela dès votre arrivée puisqu’il va falloir lui consacrer une première salle aussitôt. D’autres suivront si vous souhaitez tenir le rythme (assez soutenu, nous ressentons parfaitement que nous sommes sur le dernier campus du DLC !).
Les yétis vous proposent un deal (pas franchement négociable) : à vous de terminer les objectifs du comité des doyens yétis, et une ribambelle de pépettes arrivera sur votre compte. En d’autres termes, il est nécessaire de réussir un certain nombre d’objectifs pour conserver un revenu correct et garder la tête hors de la glace. Un défi qui nécessite d’être sur tous les fronts, avec clairement tous les êtres humains du campus qui se transforment progressivement en glaçon. La tâche est plus ardue et les chauffages se multiplient pour conférer un peu de chaleur… au moins avant le trépas !
Two Point Campus le bien aimé
Ces trois nouveaux campus s’avèrent ainsi assez variés les uns les autres, le premier nous laisse une impression d’une belle entrée en matière. Les références à Theme Hospital sont nombreuses, pour notre plus grand plaisir. Les deux campus suivants, et plus particulièrement le dernier, s’avèrent être un peu plus coton, avec des objectifs plus nombreux qui poussent parfois le joueur dans ses retranchements, l’obligeant à travailler sur tous les fronts, y compris ceux sur lesquels il peut être moins à l’aise.
L’ambiance de Two Point Campus reste inchangée, avec cette saveur indéniable que nous adorons retrouver encore et encore, comme un petit goût de jeunesse qui persiste dans le creux de notre manette. Le tarif est correct pour le contenu proposé (à condition de ne pas être de base réfractaire aux DLC, un tout autre débat), bien que nous ne serions pas contre davantage de campus à découvrir tandis qu’il faut toujours remettre la main au porte-monnaie… En revanche, nous regrettons la persistance de quelques défauts…
Le caillou dans la chaussure…
Nous avons été confrontés à une difficulté redondante dans ce jeu : le manque de visibilité lorsqu’il s’agit d’acquérir (et de retrouver !) un nouveau terrain : le joueur se voit errer dans l’espoir de rapidement prendre ses marques et comprendre où se trouvent les différents bâtiments qu’il vient d’acquérir. Malgré l’opulence des DLC, une petite mise à jour à ce sujet ne serait vraiment pas du luxe sur Nintendo Switch. Amis développeurs, nous comptons sur vous !
Par ailleurs, quelques ralentissements (et retours intempestifs sur le menu général de la Switch… n’oubliez pas de sauvegarder !) sont toujours à regretter alors que notre campus se charge en étudiants, en personnels et divers envahisseurs.
Des bémols notables qu’il est important de souligner… mais qui n’ont guère eu raison de notre plaisir sur le jeu. Les DLC s’enchaînent, et pourtant, c’est toujours avec entrain que nous retournons sur les bancs universitaires en quête de formations toujours plus farfelues !