Le célèbre détective belge revient pour une nouvelle enquête sur Nintendo Switch ! Mais oui, vous savez bien, Hercule Poirot… ! Après un premier volet mettant en scène ses premières années, nous retrouvons le personnage à la moustache toujours soignée pour une nouvelle aventure… Allez il est temps de faire travailler nos petites cellules grises !
Poirot Year Two
Hercule Poirot – The London Case est toujours développé par Blazing Griffin et édité par Microids. Ne faisons pas trop durer le suspense (contrairement à Poirot), ce nouvel opus est dans la droite lignée du précédent (développé par le même studio), dont il reprend tous les codes. Cela permet de se retrouver assez vite en terrain connu (pour ceux qui auraient joué au volet précédent).
On suit donc les aventures de l’inspecteur Poirot dans ses jeunes années, dans ce que l’on pourrait qualifier de « Year Two ». Hercule Poirot est déjà plus ou moins reconnu par ses pairs pour ses capacités de déduction et se voit donc confier une mission par le royaume de Belgique : sécuriser un tableau (La Madelaine Pénitente) qui doit être exposé à Londres. Sur le bateau, il doit retrouver un contact censé « l’aider » dans sa mission, mais dont il ignore tout. Pourtant, très vite les choses s’affolent et Poirot va devoir résoudre l’énigme de la disparition de l’étui à cigarettes. L’occasion alors de rencontrer son contact, le futur fidèle William Hastings (le Dr Watson d’Hercule Poirot). Après la résolution de cette « enquête » faisant un peu office de tutoriel, nos deux compères (et deux autres passagères) débarquent à Londres pour l’inauguration de l’exposition du tableau…
Vous vous en doutez, celui-ci va être volé et l’histoire sera suivie par le meurtre d’un des protagonistes. S’agissant d’une histoire d’Hercule Poirot, sachez que les rebondissements seront nombreux tout comme les vraies fausses pistes qui ne manqueront pas de fleurir tout au long de l’histoire ! Soyez rassurés, le grand final durant lequel Poirot réunit tout le monde dans la même pièce pour expliquer les causes et dévoiler le nom du coupable est bien présent !
Tout comme le volet précédent, ce London Case propose une histoire inédite, allant tout de même piocher dans l’univers d’Hercule Poirot. Que ce soit Hastings qui devient agent d’assurance pour les besoins de l’histoire, tout en conservant son côté dandy britannique, ou encore la mystérieuse Anastasia Babanine dont le charme ne manquera pas de rappeler une certaine Vera Rossakoff.
Nous n’en dirons pas plus sur l’histoire et vous laissons le soin de la découvrir manette en main !
That’s not right
Parlons-en justement de ce que cela donne, manette en main… Les habitués ne seront pas surpris, nous sommes amenés à diriger Hercule Poirot avec le stick gauche dans des environnements en vue 3D isométrique. A l’image des point & click d’enquête, vous verrez une icône d’action apparaitre au-dessus des objets avec lesquels vous pouvez interagir. Inutile de déplacer un stick sur l’écran pour les identifier, dès qu’un objet nécessitant votre attention passe à portée l’icône apparait, il est donc impossible d’en manquer !
La vue en 3D isométrique n’est d’ailleurs pas un frein pour l’observation, en effet, via les touches L et R vous pouvez faire tourner la caméra autour de votre personnage et observer une pièce sous tous les angles.
Généralement vos investigations se dérouleront de la manière suivante : Tout d’abord vous échangerez avec les suspects, il y a plusieurs lignes de dialogue possibles, mais aucune ne vous induira en erreur (en règle générale, il faudra toutes les utiliser). Ensuite, vous pourrez analyser certains objets, vous passerez alors en vue subjective et devrez balayer la zone pour trouver les choses intéressantes… Parfois évidentes (un livre ouvert sur une table), parfois un peu moins (un cierge abîmé sur le côté droit)… Par chance, le curseur qui est utilisé a tendance à grossir quand vous passez sur une zone intéressante. Encore une fois, vous ne pourrez pas manquer un détail important. Vous pourrez également ramasser certains objets que vous pourrez utiliser pour faire des associations, mais quand c’est le cas, vous saurez rapidement avec quels objets c’est possible.
Ensuite, l’ouverture des coffres… Ces derniers sont un chouille plus intéressant, car ils feront appel à votre attention… soit via des dialogues, soit via des documents que vous lirez. Même si ces énigmes ne sont pas trop compliquées, il faudra toujours rester vigilant, car dans certains cas, on ne trouvera pas de rappels sur des mots ou des chiffres qui auraient été dits durant un dialogue (on relativisera en disant que c’est arrivé une fois durant toute la partie). On regrette quand même un peu que ces phases faisant un peu plus appel aux cellules grises du joueur ne fassent réellement leur apparition vers la fin du jeu.
Enfin, la dernière phase, chère à Poirot est la carte mentale. Directement reprise de l’épisode précédent, elle vous affiche une carte reprenant les différents éléments que vous avez découverts et vous indique (quand c’est nécessaire) de les relier entre eux pour en faire apparaitre des nouveaux. Une manière amusante de représenter et faire travailler les cellules grises de Poirot. Encore une fois les associations se font assez facilement (même si certaines sont capillotractées, les éléments que vous avez essayés de relier entre eux et qui ne vont pas ensemble se colorent de rouge et une aide viendra mettre en surbrillance les deux éléments à relier si vous galérez un peu de trop… Disons que c’est alors l’œuvre des cellules Grises d’Hercule Poirot.
L’affaire de Londres
Vous l’aurez compris, le jeu/enquête s’avère finalement relativement facile… Au final, nous pouvons faire le même constat qu’avec the First Cases. L’aventure tient plus du Visual Novel un peu interactif que du véritable jeu d’enquête… C’est en cela un peu dommage car entre les deux opus nous n’avons pas constaté d’énormes différences… Si ce n’est l’arrivée d’Hastings mais qui servira uniquement à déclencher certaines discussions… Idem pour la progression, il faudra voir tous les objets d’une pièce pour débloquer l’accès à une discussion avec un autre personnage… Cela donne un résultat très scripté qui peut s’avérer frustrant si nous n’avons pas suivi le cheminement voulu par le jeu… Exemple tout bête : un moment donné, il faut faire sortir un chat d’une cachette, mais pour ce faire il faut trouver quelque chose. À force d’exploration dans les zones qui sont accessibles, nous avons finalement trouvé un petit pot de crème, dans une pièce que nous avions déjà parcourue plus tôt dans l’aventure, mais où ce pot de crème n’était nullement visible, ou tout du moins sélectionnable… Impossible donc d’imaginer qu’il pouvait se trouver à cet endroit, car il s’est « activé » uniquement quand il est devenu nécessaire…
C’est peut-être une broutille, lu comme ça, car après tout il suffit d’explorer les différentes zones dans leurs moindres recoins quand on est bloqué. Le gros problème, c’est quand on souhaite passer de Ll’une à l’autre… Nous sommes alors confrontés à l’un des gros points faibles du jeu… ses temps de chargements ! En effet, nous avons constaté pas loin de 35 à 40 secondes parfois juste pour passer d’une pièce à une autre… Alors autant vous dire que lorsque l’on doit traverser 4 lieux, cela relève vite de la souffrance et de la baisse de rythme ! Les temps de chargement s’avérant alors plus longs que les temps d’exploration.
Au niveau technique, nous avons également constaté quelques différences graphiques en mode portable et en mode docké. Ce dernier s’est en effet avéré plus agréable visuellement. Le mode portable présentant plus d’aliasing et aussi des ralentissements… absents du mode docké. On note également que quelques textures sont un peu baveuses tout comme les effets d’ombre.
On se dit que rien n’empêche la sortie d’un patch pour corriger tout ça (surtout pour les temps de chargements !), mais il est important de le signaler quand même !
Par contre, nous tenons à souligner le travail fait sur la bande sonore et notamment les voix des personnages ! L’intégralité est doublée en Français et chaque personnage a une voix qui lui est propre, c’est suffisamment rare pour être souligné sur un jeu Nintendo Switch. Les comédiens font du très bon travail et le côté un peu orgueilleux de Poirot ressort parfaitement. La musique est par contre plus en retrait.
Malgré les quelques défauts techniques, nous sommes venus au bout de l’enquête en un peu plus de 8h (le jeu est un peu plus court que le précédent). Il est possible de débloquer des images faisant office de making of du jeu, avec des illustrations reprenant les modèles des personnages et les lieux traversés durant le jeu. L’ensemble est déblocable facilement dès la première partie et s’avère un petit plus sympathique.
Conclusion
Reprenant les codes d’Hercule Poirot et les mécaniques du volet précédent (Hercule Poirot – The First Cases), ce second volet des « jeunes années » du célèbre détective Belge ne prend pas trop de risques… On aurait aimé résoudre un peu plus d’énigmes (sans se limiter à des ouvertures de coffre). Le côté très scripté de l’ensemble fait d’ailleurs d’avantage penser à un Visual Novel qu’à un véritable jeu d’enquête… Au-delà de ça, le jeu est véritablement plombé par des épouvantables temps de chargement (que nous espérons voir corriger avec un patch). Malgré ses faiblesses techniques, l’histoire est franchement solide et l’enquête suffisamment prenante pour que les amateurs y trouvent leur compte ! On espère toutefois que le prochain volet apporte quelques nouveautés !
LES PLUS
- Entièrement en Français ! (Textes et voix).
- Une histoire parfaitement dans le ton « Hercule Poirot ».
- Les quelques énigmes à résoudre.
- La carte mentale.
LES MOINS
- Les temps de chargement !
- Très (trop) scripté.
- Quelques ralentissements (surtout en portable).
- Plus un Visual Novel interactif qu’une enquête avec des énigmes.