Un mignon petit chat (qui semble tout de même avoir été croisé avec un lapin (ce qui n’entrave rien à son charme)) qui débarque sur une petite île pour en faire un petit lopin de terre, avec de quoi se sustenter, le tout dans un univers calme, reposant, et bon enfant, ça vous tente ?
Développé par Vadzim Liakhovich et édité par RedDeer, Sprout Valley nous intéresse de par sa présentation, tellement peu originale, mais pour laquelle nous plongeons systématiquement (parfois à raison, souvent à tort tout de même !) : la gestion d’une petite ferme, avec ses outils traditionnels et ses carottes prêtes à envelopper toute la bonne terre qui s’offre à elles. Un grand classico-classique dont le classicisme ne semble pas trouver de borne dans ce titre au nom assez évocateur en français. Allez, nous y avons tous pensé, la vallée des prouts, ahahaha, voilà c’est dit… Passons à autre chose (soit dit en passant, sprout signifie germer en anglais… bien loin d’une quelconque allégorie gazeuse).
Objectif : réaliser le rêve de Nico
Nico, le petit chat mignon aux allures de lapin, il est gentil. Nico, il a grandi dans une grande ville, et ce n’est clairement pas son truc. Son truc à lui, c’est la nature, la campagne, la vie au grand air dans une petite bicoque avec pour seules ressources quelques légumes et des baies rafraîchissantes. Grâce à ses amis bienveillants et généreux (via une campagne kickstarter), Nico peut réaliser son rêve : partir vivre loin du tumulte urbain pour la douce vie à la campagne. Ou plutôt sur une petite île en solitaire, mais Nico n’est pas trop trop exigeant! Mettez-le sur quelques brins d’herbes qui s’enivrent au gré du vent et il est content !
Ozlo, un oiseau un poil (une plume…!) trop bavard, est tout de même là pour vous tenir compagnie. Vous ne serez donc pas totalement esseulé, vous qui prenez les rênes de Nico le chat comme vous vous en doutez. Via l’usage d’un talkie-walkie ou bien lors d’échange épistolaires, Ozlo ne sera jamais bien loin et toujours disposé à vous aider. Et cela commence dès les premières minutes sur l’île puisque ce dernier a eu l’amabilité de laisser à votre disposition quelques sachets de graines multiples mais aussi des outils : le kit indispensable (et classique) pour commencer la vie de fermier.
Du rêve à la réalité
De courts tutoriels permettent de rappeler les manipulations les plus simples : couper du bois grâce à la hache, préparer la terre aux multiples semences grâce à la houe, pêcher grâce à… une canne à pêche. Bref, rien de bien nouveau. Sans oublier la pioche pour frapper cailloux et roches afin d’en extraire la moindre miette des petites pierres. Les habitués seront particulièrement à l’aise. Les débutants le deviendront très rapidement.
La prise en main est assez simple (bien que certaines tâches restent mollassonnes !) : elle s’articule autour de deux menus principaux. Le bouton X ouvre un menu circulaire avec l’ensemble de votre outillage : il nous vous reste plus qu’à sélectionner l’outil de votre choix. Les outils de la ferme ne viennent ainsi pas empiéter sur votre inventaire (accessible grâce au bouton Y) : une bonne chose tellement votre besace est étroite (bien qu’il soit possible de l’agrandir un peu plus tard dans la partie). Libre à vous de stocker vos ressources dans un coffre, mais ce dernier se remplit très rapidement lui aussi (une amélioration va finir par venir…) : il est donc nécessaire de jongler entre ce qui est véritablement important de conserver, et ce qu’il est préférable de vendre. Bref, vous allez vendre beaucoup de ressources au début !
Votre petite île est un peu en bazar à votre arrivée, un coup de déblayage s’impose. De quoi commencer la récolte de multiples ressources, mais aussi initier vos premières plantations. Bien entendu, il convient de les arroser quotidiennement comme tout bon jeu de gestion agricole… Le puits est juste à côté afin de vous permettre de remplir à loisir votre arrosoir. Attention tout de même à ne pas tout retirer… Il est préférable de limiter la récolte à quelques branches sur les arbres, mais aussi à quelques cailloux sur les gros rochers, afin de pouvoir recommencer la manœuvre quotidiennement et ainsi augmenter progressivement ses ressources utiles… plutôt que de tout dézinguer en une fois !
Chaque journée est régie par un cycle du jour et de la nuit, mais aussi et avant tout par votre fatigue. En effet, Nico ne dispose pas d’une énergie illimitée et la plupart des activités le fatiguent à petit feu. Tout cela est visible dans une sorte de petit cube qui passe du vert au rouge en se vidant progressivement, et soulignant que bientôt vous serez soumis à un puissant épuisement. Afin de palier à ce dernier, soit vous mangez, soit vous allez vous coucher. Soyons honnêtes : nous avons passé bon nombre de journées à nous concentrer uniquement sur les récoltes, avant de rejoindre fissa notre couche.
Pour vous reposer, il convient de rejoindre votre lit dans la petite maison. Une maison qui comporte aussi un journal pour passer vos commandes : graines et nombreuses ressources sont disponibles à l’achat (Ozlo viendra de temps en temps augmenter l’offre disponible). La livraison est réalisée le lendemain, directement dans la boite aux lettres. Cette dernière est aussi votre espace d’envoi : tout ce que vous souhaitez vendre doit y être placé. Le lendemain, vos gains arrivent en même temps que votre livraison quotidienne.
Chaque journée s’articule dès lors autour des mêmes tâches : prendre soin de ses cultures, pêcher quelques poissons et récolter des ressources annexes utiles pour la réalisation de quelques objets sur votre table de travail (et passer à la cave… vous verrez !). Des objets avant tout accessoires si ce n’est une sorte de panier du voyage (nous cherchons encore pourquoi un tel objet ?) qui est nécessaire pour prendre le large. En effet, une petite embarcation est disponible à votre arrivée sur l’île…. Afin de partir à « l’aventure », il est nécessaire de disposer d’un tel panier. Ces voyages sont l’occasion de récolter toujours plus de fruits, de bois et de champignons lorsque le temps s’y prête. Parfois, vous aurez aussi la chance d’y croiser quelques habitants commerçants : hop de nouvelles graines et un beau chapeau de pirate ! Petit conseil : pensez à bien vider votre inventaire avant de partir ! Le voyage ne sera pas très utile si vous ne pouvez guère vous remplir les poches…
Un long fleuve un peu trop tranquille
Si Sprout Valley ne dispose pas de grands défauts en soit (pas de ralentissement, prise en main assez rapide…), son manque d’ambition reste son bémol le plus pesant. Certes, il est possible de se balader sur d’autres îles pour récolter toujours plus de ressources, mais finalement, malgré une génération procédurale, tout cela devient rapidement répétitif. Le joueur se cantonne alors à semer, arroser, récolter, vendre, et à recommencer. Au fil des jours, vous aurez bientôt pour projet la construction d’une mystérieuse machine qui vous demandera un nombre impressionnant de ressources… des quantités qui en deviennent décourageantes !
La ferme dispose tout de même de niveaux de progression qui lui sont propres (mais qui demandent une certaine patience…) afin de débloquer différents petits bonus : de nouveaux objets à confectionner et quelques améliorations. Les tâches principales disposent elles aussi de plusieurs niveaux et permettent de débloquer toujours plus d’objets (souvent de la décoration) notamment. Ainsi, si nous prenons pour exemple l’art de la pêche, plus vous péchez, plus vous aurez accès à des espèces rares, mais aussi à quelques objets décoratifs liés au monde de la pêche sans oublier une meilleure accessibilité des poissons.
Les menus sont assez agréables et mettent en lumière toutes les actions que vous avez réalisées jusqu’ici. Tout y est mignon, avec même une petite demande d’aide possible auprès des développeurs.
Les graphismes enfantins, avec des tons pastel omniprésents et une musique douce et calme donnent assurément le La à cette aventure assez platonique. Quelques périodes plus orageuses viendront de temps à autres assombrir le ciel et couvrir vos parcelles d’éclairs, mais le soleil reviendra… Et puis, la pluie est aussi l’occasion de laisser un peu l’arrosoir dans un coin pour se concentrer à d’autres tâches que vos cultures, comme la pêche. En effet, lorsque le soleil fait grise mine, les poissons, eux, dansent sous la pluie !
Tout ce calme, couplé à la répétition des actions et des nouveautés qui mettent beaucoup de temps avant de survenir dans la partie, nous laissent sous-entendre une destination du titre plutôt tournée vers les plus jeunes, qui apprécieront l’accessibilité du jeu (en anglais, rappelons-le tout de même). Pour les adultes, l’univers nous fait davantage penser à ce qu’il est possible de trouver sur le marché mobile où les parties ne durent pas plus longtemps que le trajet en métro du matin.
Nous avons cherché les animaux au cours de la partie… Certes il est possible d’avoir un compagnon de vie, mais ce dernier ne s’avère pas très utile… et n’a pas franchement de lien avec la vie agricole. Où sont donc passées les vaches et les poules ? Qu’en est-il des lapins et de cochons ? A moins qu’ils ne se débloquent après un temps infini sur le titre (qui risque de rebuter plus d’un joueur dans ce cas, et nous avec !), il semblerait qu’ils ne fassent pas partie du rêve de Nico ! Dommage, ils font partie du nôtre…
Avant de conclure, précisons que nous avons trouvé le moyen d’exprimer les émotions de Nico grâce à un panel de petites émoticônes… Y aurait-il une mise à jour à venir ? Ou bien n’est-ce qu’un petit rajout pour amuser les plus jeunes ?
Sprout Valley est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 18 euros environ, un tarif un peu élevé face à la concurrence agricole.
Le saviez vous ?
Sprout valley est le premier titre donné à « Stardew Valley » au cours de sa période de développement ! Ils ont fait le bon choix, vous ne trouvez pas… ?!
Retrouvez la campagne kickstarter de Sprout Valley juste ICI.
Conclusion
Reprenant sans grande prétention (malgré une sympathie indéniable du développeur, visible sur la campagne kickstarter : ce dernier requiert sans doute plus de finances encore pour progresser dans son projet !) les principes de bases d'une petite ferme qui se concentre majoritairement sur la gestion d'un potager et sur la collecte de ressources, Sprout Valley tient sa promesse d'offrir une petite halte calme aux joueurs (surtout aux plus jeunes...) qui pourront dès lors s'essayer à ce genre de simulation. La prise en main est rapide et facile. Néanmoins, une très forte redondance des tâches risque rapidement d'écourter le petit plaisir de jeu... Soulignons par ailleurs que le titre ne propose pas de traduction et qu'il faudra dès lors se contenter de l'anglais pour les quelques lignes de textes disponibles. Les adultes devraient s'en sortir aisément, les enfants un peu moins !
LES PLUS
- Calme et reposant.
- Un univers mignon, dans un style rétro.
- Bonne gestion de son potager, avec de nombreuses graines disponibles.
- Prise en main facile, adaptée aux plus jeunes.
LES MOINS
- Des tâches particulièrement répétitives...
- Une progression très lente.
- Très peu d'originalité au final, si ce n'est les petits voyages sur les îles générées aléatoirement qui apportent un petit peu de nouveautés au cours de la partie.
- Calme... voir mou ?
- Les animaux sont les grands oubliés de la vie à la ferme : un véritable potentiel de contenus et de tâches !
- Pas de traduction française disponible à ce jour.
- Tarif un peu trop élevé.