I’LL KILL HER est un visual novel qui nous raconte l’histoire de Stéphanie, une étudiante en photographie qui va, comme son nom l’indique, commettre un meurtre. Le jeu est développé et édité par DillyFrame, un studio qui publie plus vite que son nombre. Nous avons déjà reçu sur notre Nintendo Switch des jeux comme Cubic Figures 2, Hidden Bunny ou encore le visual novel historique A Matter of Principle. Ce dernier racontait l’attentat de Sarajevo et le début de la Première Guerre Mondiale. Que nous vaut ce I’LL KILL HER, disponible depuis le 29 juin 2023 au prix de quatre euros ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un bon niveau en anglais est nécessaire pour jouer à I’LL KILL HER.
Un jeu qui se termine en trente minutes
I’LL KILL HER est un visual novel qui nous raconte la vie de Stéphanie, une étudiante en photographie un peu terrifiante et marginale. Elle vient tout juste de rencontrer Brandon, un homme qui lui plaît.
Dans ce jeu, il n’y a aucune interaction possible, vous devez juste suivre le récit constitué de bulles de bande-dessinée. Quelques musiques viendront parfois rythmer le jeu.
Nous voudrions vous raconter un peu plus l’histoire, mais étant donné la très faible durée de vie du jeu (trente minutes), nous ne voulons pas vous divulgâcher la narration. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que le scénario, même s’il comporte des scènes intéressantes, est décousu.
L’utilisation de flash-back dans un récit aussi petit perd le lecteur dans sa temporalité et sa compréhension de l’histoire. Ainsi, nous avons dû retourner plusieurs fois en arrière pour savoir où nous en étions.
Le personnage principal, Stéphanie, est cliché et peu empathique. Nous avons une personne lunatique aux motivations indéfinies qui se comporte mal avec tout ce qui l’entoure. Nous avons plus d’affection pour les personnages secondaires qui gravitent autour d’elle que pour elle. C’est dommage, car de nombreuses histoires arrivent à nous faire aimer des personnages aux valeurs plus que douteuses comme Orange Mécanique, Psychose, ou plus récemment House of Cards. Et si l’auteure voulait faire de son personnage un marginal empathique, il suffit de regarder quelques épisodes de Daria ou de BoJack Horseman…
De plus, le scénario connaît des défauts de jeunesse, en s’éparpillant trop de son sujet principal. En dix (petits) chapitres, Stéphanie vit des évènements qui sortent totalement du récit et qui sont, hors contexte, inutiles dans la dramaturgie.
Un scénario décousu et un protagoniste antipathique
Malgré tout, il y a quelques scènes intéressantes qui dépeignent de façon intéressante une relation toxique et les bafouillages des premiers émois sexuels.
La durée de vie, même pour le prix de quatre euros, est ridicule. Alors que leur précédent jeu proposait une histoire un peu mieux construite et plus longue, nous avons ici une durée de vie de trente minutes. Le « mini-jeu » supplémentaire qui consiste à habiller notre personnage est inutile et respire le succès Steam.
C’est dommage, car les graphismes de bande-dessinée sont intéressants. Les dessins sont parfois encore un peu jeunes, mériteraient un trait plus affirmé, mais ils démontrent déjà une très belle capacité de dessin. Nous aurions espéré que le scénario soit aussi bien travaillé que les graphismes et la réalisation, très fluide dans le format « comic ».
La bande-son est quasi inexistante, mais les quelques musiques d’ambiance arrivent à mettre du rythme dans le récit.
Le jeu n’est pas traduit en français et certains mots semblent être d’une autre langue que l’anglais. (Nous ne savons pas si c’est un tic de langage du personnage.). Un bon niveau est nécessaire pour jouer à I’LL KILL HER.
Conclusion
I’LL KILL HER est un visual novel avec des graphismes intéressants mais avec un scénario bien trop court et bancal pour que nous puissions apprécier le récit. Même pour quatre euros, nous vous conseillons de passer votre chemin. Le jeu n’est pas traduit en français.
LES PLUS
- Quelques scènes intéressantes
- Des jolis dessins
- La musique, quand il y en a, est intéressante
- Réalisation fluide
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Trente minutes de jeu à peine.
- Une histoire décousue
- Une histoire qui s’éparpille
- Un personnage principal pas très agréable