En 2003, le nouveau fruit de la collaboration entre Namco et Nintendo voit le jour au Japon puis arrive 1 an après chez nous. Une collaboration qui fait travailler les studios Tri-Crescendo et Monolith Software ensemble pour donner naissance à Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu. Cette nouvelle licence du RPG connaît un succès d’estime qui permet à un autre opus de voir le jour en 2006 au Japon et en Amérique. L’opus répond au nom Baten Kaitos II au Japon et devient Baten Kaitos Origins en Amérique pour coller à son statut de préquel. Un second opus qui esquivera l’Europe et qui connaîtra aussi un succès d’estime chez la niche ayant pu mettre la main sur le jeu à l’époque. Nous sommes en 2023 soit 20 ans après la naissance de la licence au Japon. Bandai Namco en profite pour annoncer Baten Kaitos I & II HD Remaster sur Nintendo Switch partout dans le monde. Nous avons eu la chance d’avoir cette compilation HD sous les mains pour vous en parler.
La baleine et ses origines enfin chez nous en 2023 !
Avant d’entrer dans les détails, faisons un constat global rapide. Rassurons déjà les quelques personnes qui auraient la version physique du jeu et ceux qui auraient lu d’étranges informations en dos de boîte à propos de grosses données à télécharger. Ne vous inquiétez pas, les deux jeux Baten Kaitos sont bien disponibles en un jeu et c’est sur l’écran titre que nous choisissons de lancer un des deux jeux. En revanche, comme annoncé et sans surprise de dernière minute, Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu se présente traduit en FR comme lors de son arrivée GameCube il y a presque 20 ans tandis que Baten Kaitos Origins arrive pour la première fois en Europe mais uniquement traduit en anglais. Un choix de localisation témoignant d’un effort minimal de l’éditeur. Un choix économique très maladroit de l’éditeur qui nourrira la confusion et la frustration plus que compréhensible du public cible de cette compilation en France.
À présent, commençons par développer Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu. L’aventure se déroule sur un monde composé de gigantesques îles au-dessus des nuages. Le jeu nous place dans le rôle d’un ange gardien lié à Kalas, un jeune homme se réveillant dans le petit hôpital du village de Cebalraï. Notre héros a été retrouvé évanoui dans la forêt voisine par Mimaï, une petite créature étrange. Il est soigné par le médecin du village, Larikush. Étant une entité liée à Kalas, nous avons quelques scènes comme issue d’un flashback lointain et nous comprenons que Kalas cherche vengeance suite à la perte de ses proches à cause d’un individu de l’Empire d’Alfard. Le début du jeu nous fera explorer la forêt voisine puis collaborer avec Xelha face à des monstres coriaces. Nous constatons que l’Empire semble avoir de sombres desseins sur le monde et s’empare d’un étrange pouvoir apparu dans la forêt sans oublier d’emmener Xelha.
Se réveillant après cette attaque, Kalas ne semble pas nécessairement plus concerné par Xelha. En revanche, le cas de l’empire l’intéresse notamment pour retrouver la trace de Giacomo et accomplir sa vengeance. En entendant que les troupes qui l’ont attaqué dans la forêt sont stationnées dans la capitale de l’île de Sadal Suud, nous nous dirigeons alors vers la ville de Pherkad. Les enchaînements s’enchaînent et nous collaborons à nouveau avec Xelha. La jeune femme semble lutter contre les sombres desseins de l’Empire qui semble rechercher les Magnius Ultimes dispersés sur les différentes îles célestes du monde et renfermant le pouvoir d’un Dieu antique maléfique ayant sévit sur Terre par le passé, le terrifiant Malpercio. Kalas ne prend pas plus en sérieux ces histoires anciennes et sa collaboration avec Xelha se poursuit initié par la jeune femme qui profite du fait qu’ils vont dans la même direction. Une quête de vengeance qui finira par évoluer impliquant tout un casting de personnages charismatiques et attachants puis le sort du monde terrestre et céleste lui-même.
En ce qui concerne le dénommé Baten Kaitos II au Japon, le titre en Occident permettra de resituer très aisément les choses puisque Baten Kaitos Origins est finalement un préquel se déroulant une vingtaine d’année avant Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu. Nous avons toujours le rôle d’ange gardien mais cette fois-ci nous sommes liés à Sagi, un agent d’élite des services secrets de l’Empire. Notre héros est accompagné d’une paramachina du nom de Guillo, un genre de poupée mécanique animée par la magie. Au début du jeu, nous avons pour mission d’assassiner l’empereur Organ. La provenance de l’ordre est inconnue mais peu importe pour notre héros, il s’agit juste d’une mission de plus à accomplir. Pourtant, la donne change totalement quand une autre faction mène cette mission avant nous et que nous sommes en plus accusés de l’assassinat.
Sagi est alors en fuite avec Guillo, c’est durant celle-ci en faisant face à une mystérieuse créature que nous découvrons que notre allié est programmé pour détruire les Umbra. Peu après, nous faisons également la connaissance d’une jeune femme, Milly. Celle-ci nous rejoindra dans notre quête pour laver notre nom et faire la lumière sur les manœuvres obscures des politiciens au sein de l’Empire. L’opus centre son récit sur un casting plus réduit mais aux histoires plus denses et intéressantes avec en toile de fond un conflit entre magie et machine ainsi que des liens entre le passé et le présent de Baten Kaitos Origins. Le titre occidental du jeu l’évoque aussi mais en tant que préquel à Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu plusieurs éléments du premier jeu sorti trouve une origine et un développement dans ce second opus. La différence venant d’une trame avec plus de rebondissement et de drame au niveau mondial dans Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu tandis que nous l’avons mentionné Baten Kaitos Origins aura un casting restreint bien mieux écrit, attachant et du drame plus émouvant autour de celui-ci. Les fans reconnaîtront aussi certains visages du premier jeu plus jeunes. Soulignons que les deux jeux peuvent être fait indépendamment de l’autre et être compris.
Avec une durée de vie d’une bonne cinquantaine d’heures d’histoire pour chacun des deux jeux à vitesse normale qu’il faudra doubler voire bien plus pour ceux qui les referont et tenteront le 100%, Baten Kaitos I & II HD Remaster saura vous occuper efficacement toute la fin d’année 2023. D’autant plus si vous êtes un nouveau fan de RPG n’ayant pas connu cette époque où tout n’est pas nécessairement indiqué, ainsi trouver toutes les annexes de Baten Kaitos peut se révéler bien plus long que prévu. Toutefois, nous avons au moins une indication rapide de notre progression lorsque nous reprenons notre partie après avoir éteint le jeu. Il faut tout de même souligner que le texte est parfois imprécis et cite des évènements légèrement en retard ou légèrement en avance sur notre avancée réelle. Puis il y a évidemment le cas Baten Kaitos Origins uniquement en anglais que beaucoup de fans français pourront zapper à cause de l’absence de traduction mais comme mentionné cela reste toujours une bonne cinquantaine d’heures de jeu juste pour un jeu. De quoi au moins vous occuper cet automne devant votre TV ou n’importe où en emportant votre Nintendo Switch avec vous. Une durée de vie qui peut sensiblement diminuer grâce à des options de confort ajoutées à ce remaster comme celle d’accélérer la vitesse de jeu et des combats mais nous en reparlerons à nouveau.
Explication des règles de base de ce jeu de carte
Les deux Baten Kaitos sont des JRPG qui ont 20 ans désormais. Si la mode aujourd’hui est à l’open world pour tout et n’importe quoi, à l’époque la structure des JRPG était bien plus linéaire, renfermée et assumée ainsi. De même, la mode était à une progression lente pour mettre en place l’univers, présenter les personnages et tous les enjeux du récit durant une grosse première partie du jeu avant que tout s’accélère et devienne plus libre sur la dernière partie. Les deux jeux dont nous parlons aujourd’hui n’échappent pas à cette structure et ce format de progression. Surtout Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu avec son casting plus dense et un début très lent pour tout introduire. Dans les deux cas, nous enchaînons les visites de zone habitée, les discussions pour recueillir les informations menant à un donjon rempli de monstres puis un boss au bout. Le tout ponctué par quelques dialogues et événements importants pour marquer les moments forts du scénario.
Malgré sa linéarité, nous l’avions mentionné mais les Baten Kaitos accusent le poids des années sur sa progression avec finalement peu d’indication, chose qui peut perdre une partie du public d’aujourd’hui. Même pour la quête principale, il s’agit parfois de parler à des personnages précis sans que nous le sachions et donc le réflexe à prendre sera de parler à tous les PNJ d’un lieu pour être sûr d’avoir toutes les informations en main. Pour les annexes c’est un bordel bien plus grand puisque très nombreuses mais il n’y a aucun menu dédié aux quêtes, du moins pour Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu. À notre époque où tout est indiqué par des icônes et répertorié proprement quelque part, dans le premier Baten Kaitos, nous ne pouvons que vous souhaiter bon courage pour vous souvenir de telle ou telle quête ainsi que des pré-requis pour l’accomplir. Pour les impatients, nous ne pouvons que vous recommander d’avoir une soluce des jeux sous les yeux. Il n’était pourtant pas difficile de créer un menu de quête pour ce remaster mais il faut croire que la politique d’économie de budget est bien plus importante.
Une fois vos informations recueillies, votre prochaine destination déterminée, vos achats effectués et votre groupe paré, il est temps de quitter les habitations pour traverser les donjons remplis de monstres du jeu. En ville comme en donjon, les environnements sont divisés sur plusieurs zones. En ville, cela permet de donner du volume et de la densité mais en donjon le plus gros défaut vient du fait que les monstres popent à nouveau d’une zone à l’autre ralentissent considérablement notre progression rythmée par des allers-retours très nombreux entre les zones. Des allers-retours motivés parfois par des annexes mais surtout par des mécanismes à activer pour avancer. Des allers-retours puis des combats qui finissent par casser le rythme du jeu alors même que nous aimons jouer les combats et accumuler des points d’expériences pour nos personnages. Puis, l’autre point intéressant des combats étant le loot de nouveaux objets ou de Magnius.
Parlons justement en détail du système de Magnius et des combats. Tout d’abord, les Magnius sont des cartes magiques de l’univers de Baten Kaitos, des cartes pouvant absorber l’essence de toute chose pour les reproduire. Ainsi en dehors des combats pour des annexes, nous avons des Magnius vierges afin de capter l’essence de certaines choses afin d’amener à un PNJ un objet précis. Par exemple, capturer l’essence d’une pomme des montagnes pour une petite fille voulant en manger. Le principe fonctionne dans les deux jeux Baten Kaitos. La différence est surtout sur le système de combat mais commençons par un premier élément similaire, les rencontres ne sont pas aléatoires. Les ennemis sont visibles sur les environnements et entrer en contact avec eux démarre le combat. Le second élément similaire, c’est le système de combat basé sur un deck de Magnius à constituer puis utiliser en combat.
La dynamique globale des combats est la même dans les deux jeux, nous sommes sur du tour par tour actif en phase joueur comme en phase ennemie. Dépendamment des statistiques d’agilité de chaque unité, les combats sont rythmés entre les tours d’actions de nos unités ou celle des ennemis. Durant le tour d’une de nos unités, nous devons d’abord déterminer si nous attaquons l’ennemi ou si nous allons plutôt utiliser nos Magnius à des fins de soutien et de soin sur nos unités. La gâchette L nous permet de saisir un curseur sur un des ennemis en face de nous et la gâchette R de pointer sur un de nos personnages. Il n’est pas possible de mélanger attaque et soutien ni de changer de cible durant notre saisie. Si nous attaquons, alors nous pouvons utiliser des Magnius armes, de magies, de techniques spéciales ou d’objets tout en assistant en direct à des animations de combat dynamique où notre unité enchaîne ce que nous lui avons ordonné d’utiliser.
Si nous sommes en soutien, nous pouvons utiliser des objets divers pour buff nos personnages ou les soigner. Attention, à ne pas vous mélanger les pinceaux car les objets de soin peuvent être utilisés en attaque et des objets d’attaque peuvent être malencontreusement utilisés en soutien. Autrement dit, faites attention à ne pas soigner l’ennemi ou à ne pas vous attaquer. Lorsque l’ennemi attaque, nous passons en phase de défense. Alors que nous voyons les animations d’attaque ennemie, ne détournez pas les yeux de vos cartes puisque l’action se joue encore et nous devons saisir des cartes d’équipements, d’objets ou de boucliers pour se défendre des attaques ennemies. Ajoutons à cela, une mécanique de faiblesse élémentaire sur laquelle les effets peuvent s’opposer et s’annuler. Dans Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu, les éléments fonctionnent en fait par paire, nous avons: feu-eau, rafale-temps et ténèbres-lumière. Baten Kaitos Origins simplifie légèrement le système mais nous y reviendrons.
Pour en revenir aux éléments, si nous utilisons des attaques de feu contre une unité sensible à cet élément nous bénéficierons d’un bonus de dégât lié à cette faiblesse et aux stats de notre Magnius. Toutefois, si durant l’enchaînement de nos Magnius, nous mélangeons l’utilisation de Magnius de feu et de Magnius d’eau, alors le calcul des dégâts sera plus complexe. En effet, nos Magnius eau vont diminuer les effets de ceux de feu à cause de l’opposition élémentaire. La règle fonctionne en attaque mais également en défense. Cette mécanique élémentaire ajoute une dimension plus tactique au système, bien que finalement assez classique dans le RPG. Toutefois, ajoutons en plus la mécanique de nombre spirituel. En progressant dans le jeu, chacun de nos Magnius auront un chiffre de 1-9 attribué sur chacun des 4 coins de nos cartes. Il s’agit ainsi d’utiliser notre stick-C pour utiliser les cartes en combat en indiquant le chiffre choisi. En faisant une suite de nombre spirituel ou des paires de nombre spirituel, nous allons également bénéficier d’un pourcentage de bonus de dégâts ou de défense. Notons que les bonus d’une suite sont légèrement plus intéressants que ceux des paires mais également plus difficiles à créer.
Croire au pouvoir de l’âme des cartes
Un système de combat original, dynamique, complexe et addictif dont le rythme peut à la longue être cassé par le tableau des résultats de chaque phase du jeu où nous avons le détail du calcul des dégâts de nos attaques ou ceux de nos ennemis. Par ailleurs, cette complexité peut être frustrante déjà par la part aléatoire d’apparition des cartes de notre deck à chaque combat. Démarrer un combat de boss sans pouvoir attaquer car notre main n’est composée que de cartes objet et de défense. À l’inverse, ne pas avoir un seul objet en main pour se soigner ou alors commencer une belle suite de chiffres spirituels et prier que les bons chiffres arrivent peuvent être des situations qui peuvent en énerver plus d’un.
Puis il faut souligner l’imprécision du stick-C des Joy-Con et de la manette pro qui n’ont plus les encoches de la manette GameCube et ne valide pas toujours les chiffres choisis. Notons que lorsque notre deck est vide nous perdons un tour le temps de mélanger le deck à nouveau. À cela s’additionne le fait que si vous êtes un joueur totalement débutant, Baten Kaitos ne vous explique rien à moins que vous n’ayez la motivation de trouver les bons PNJ et lire leur tonne de tutoriel à ce propos. Sinon, il va sans dire que nos explications sont bien plus efficaces à vous guider dans les mécaniques que le jeu lui-même. Maintenant que nous avons mis à plat les similitudes, il est temps de développer des points qui diffèrent d’un jeu à l’autre.
Parlons déjà de Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu, son système de progression de chacun de vos héros et le système de deck propre à chaque personnage. Tout d’abord, la progression des niveaux est unique puisque accumuler des points d’expérience ne vous permettent pas de monter de niveau et faire progresser vos personnages en “temps réel”. En fait, chaque personnage cumule ces points et il faut que nous allons au temple via un téléporteur sur des points de sauvegarde bleu (car il y en a des rouges qui ne permettent pas de faire une save), pour prier avec un prêtre et faire monter nos personnages de niveau. Il est possible de faire monter de plusieurs niveaux d’un coup dépendamment de ce que nous avons cumulé. Il va sans dire que sur ce point, les développeurs ont voulu faire quelque chose d’unique sans que cela ait véritablement une logique. Cela ne fait que multiplier les allers-retours vers le temple.
Nos personnages ont également un niveau de classe qui peut augmenter en priant au temple et en utilisant des objets le permettant. Ce ne sont que suppositions mais de base, le but du temple était certainement juste le changement de classe puis la montée de niveau a été ajoutée pour donner plus de raison d’y venir. Toujours est-il que monter de classe permet d’augmenter le nombre de Magnius dans notre deck ainsi que le nombre de Magnius utilisable pendant notre tour d’action en combat. Au début, notre temps de réflexion initial est infini, nous n’avons que 20 cartes dans notre deck, 3 cartes seulement sont dans notre main à chaque tour d’action et nous pouvons faire qu’un enchaînement de 2 cartes d’attaque. Puis en arrivant par exemple à la classe 3, notre temps de réflexion est limité à 30 secondes, nous avons 30 cartes dans notre deck, 5 sont dans notre main et nous pouvons enchaîner jusqu’à 4 cartes en attaque.
Du coup, comme nous l’évoquions, la progression de nos personnages est unique. Outre cela, dans Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu, chacun de nos personnages à son niveau de classe et son deck de carte. Nous passons ainsi un certain temps à connaître chacun de ses personnages, leurs spécialités élémentaires puis à personnaliser au mieux chacun des decks avec les meilleurs Magnius possibles pour chacun en attaque, en défense comme en soutien. Il y a également une mécanique de combo SP, ce sont des Magnius que nous devons créer en plein combat en utilisant des Magnius précis. Il y a ainsi plus de 1000 Magnius à avoir dans le jeu et plus d’une centaine à créer avec les combos SP sans que le jeu ne nous indique clairement les recettes possibles. Une quantité folle permettant à chaque joueur de personnaliser d’autant plus son deck avec des Magnius surprenants issus de l’expérience de jeu de chacun.
Si les bases des mécaniques autour des Magnius et le système de combat restent similaires dans Baten Kaitos Origins, les développeurs ont choisi de simplifier tout le système. Le but étant d’aller à l’essentiel, d’avoir un système encore plus dynamique et plus addictif. Dans cette logique, le nombre de Magnius total n’est plus aussi élevé avec quelques centaines de carte et de customisation en moins, ce qui permet également d’avoir un bordel de carte moins dense à trier. Pour aller dans le sens de la simplification et du dynamisme, il y a désormais un seul deck en commun partagé par nos 3 protagonistes. Nous avons une indication sur l’unité qui agira au prochain tour, une visibilité sur les cartes du deck qui arrivent puis une mécanique de combo entre alliés possible avec la présence d’un Magnius permettant de passer le relais de l’action. Cette mécanique permet de cumuler des TP utiles afin de monter la classe du groupe. Par ailleurs, si les techniques spéciales des personnages étaient issues de Magnius propres à chacun des personnages à placer dans leur deck dans le premier opus, Baten Kaitos Origins introduit une jauge de MP à remplir en attaquant et à consommer pour utiliser nos spéciaux.
Notons que le tableau de résultat de vos attaques, défense ou soin disparaît. Une simplification globale qui augmente drastiquement le rythme des combats, la vitesse de ceux-ci et nous implique bien plus en tant que joueur dans l’action des affrontements. Tout en gardant une dimension tactique avec les éléments et les chiffres spirituels sans oublier la part d’aléatoire du tirage de carte. Dans un autre registre, les animations gagnent aussi en fluidité et en impact pour nous proposer encore plus de spectacle. Outre les combats, nous mentionnons le niveau de classe qui augmente toujours en priant au temple via un point de sauvegarde. Toutefois, rien de plus. Le niveau de nos personnages augmente désormais normalement après les combats et nous sommes même automatiquement soignés une fois un affrontement terminé. Enfin, le système de Magnius en dehors des combats notamment pour les quêtes annexes est bien plus étendu et confortable. Il est même subtilement lié à nos performances en combat. En capturant l’essence d’un élément à l’extérieur, il n’est pas impossible qu’un bonus élémentaire soit par exemple octroyé à nos personnages.
Un remaster entre confort et imperfection
Baten Kaitos I & II HD Remaster vous permettra de découvrir ou redécouvrir un RPG aux mécaniques uniques dans le genre. Un système avec la même base mais plus personnalisé et riche en customisation dans le premier jeu puis un système bien plus dynamique et actif dans le second jeu. Nous avons parfois lancé des piques sur des éléments qu’il était possible de changer ou ajouter afin d’améliorer l’expérience. Surtout pour un remaster dont certains producteurs soulignent la volonté de proposer une expérience plus solide et agréable à tous. Nous avions mentionné l’absence de traduction FR pour Baten Kaitos Origins, nous avons parlé du fait qu’il n’était certainement pas impossible de mettre en place un menu de quête pour Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu puis dans un monde idéal il n’était pas impossible de proposer des explications moins rudimentaires du système du jeu ou un système de voyage rapide.
Malgré tout, ce serait mentir de dire que Bandai Namco n’a rien fait. Le studio chargé du remaster a tout de même développé des options de confort non-négligeable pour vivre l’expérience Baten Kaitos à notre époque. Des options assez classiques pour un remaster mais tout de même toujours absente de certains remasters. Soulignons que beaucoup d’options de confort sont bien plus remarquables pour le premier jeu, Baten Kaitos Origins étant sorti 3 ans après le premier, certaines choses étaient légèrement corrigées. Dans tous les cas, pour les deux jeux nous avons la possibilité de laisser l’IA faire les combats à notre place en activant les combats automatiques. Des fois que les allers-retours ne vous donnent plus envie de jouer les combats vous-mêmes mais d’avoir l’expérience. Sinon, il est possible de désactiver les combats ou de faire en sorte que nos attaques tuent instantanément les ennemis. Il est possible d’augmenter la vitesse de jeu et des combats jusqu’à 300%. Puis il est possible de simplifier les résultats des combats pour ne plus afficher le tableau à chaque tour dans le premier jeu et gagner en dynamisme.
Au-delà de ces options de confort, remaster HD oblige, visuellement le jeu est également adapté à nos standards actuels en termes de résolution. En revanche, le framerate fait d’étranges sursauts en portable comme en TV sur Nintendo Switch. Globalement stables, les baisses ne sont pas si rares et ne passent pas inaperçues. Gageons qu’un patch corrigera ça. Au-delà de cette partie technique, le travail graphique reste convenable et plus important qu’un simple filtre HD. La DA peinture aquarelle des décors de l’époque se retranscrit bien mieux sur ce remaster avec quelques animations d’environnements bien plus propres et visibles donnant plus de vie à cet univers. Un contraste important face aux modèles des personnages qui ne gagnent qu’en résolution mais aucun travail significatif n’a été fait sur eux par rapport aux jeux d’origines. C’est-à-dire que comme à l’époque nous avons des animations de combat en environnement 3D assez pauvres mais stylées et plaisantes à regarder.
Toutefois, une fois en dehors des affrontements il n’y a que peu de mise en scène et nos personnages sont des figurines qui bougent peut-être moins que les décors. Pas de nouvelles cinématiques ou de scènes retravaillées pour l’occasion. Heureusement, qu’il y a des illustrations de nos personnages durant les dialogues pour avoir une idée de leurs expressions invisibles sur leur rendu in-game. Les illustrations ont été légèrement retouchées, faisant mieux ressortir les expressions des personnages. Par ailleurs, l’UI a été retravaillé pour un affichage plus propre et moins lourd des informations. Le menu est également grandement simplifié et épuré dans sa présentation pour une navigation plus agréable surtout pour le premier jeu. Les options de tri des Magnius sont plus nombreuses et les informations de chaque carte est bien plus lisible avec même des codes couleurs.
Pourtant, la navigation plus agréable ne rime pas nécessairement avec un résultat parfait. Les options de tri sont plus nombreuses mais la gestion des Magnius reste bordélique dans les deux jeux. Il n’y a même pas la possibilité de simplement échanger une carte avec une autre. Il faut toujours défausser une carte du deck pour en ajouter des nouvelles. Il y a des catégories comme le menu d’équipement d’accessoires qui n’est plus aussi intuitif à trouver. Le menu de collection de Magnius affiche toujours une collection complète à dérouler indéfiniment sans catégorie pour séparer tous les Magnius pour une encyclopédie de Magnius très rudimentaire à parcourir. En allant au-delà de cette vague d’éléments retouchés pour une expérience plus confortable et d’autres laissés tels quels témoignant l’âge d’origine de ces deux jeux, un point reste intouchable en termes de qualité.
Nous parlons de la bande sonore du jeu signé par Motoi Sakuraba. L’OST des deux Baten Kaitos est considéré par beaucoup parmi les travaux les plus réussis du compositeur. Des thèmes d’une très grande qualité accompagnant magnifiquement chaque décor des deux jeux, notre voyage sur ce vaste monde céleste et des musiques de combat entrainantes qui nous motivent à chercher la victoire dans chacun de nos affrontements. Nous avons même la possibilité de collectionner les musiques et de les écouter tranquillement dans le jeu. Si un défaut sonore devait être mentionné, il s’agit du doublage. Déjà, certains passages du doublage buguent avec un doublage qui se décale par rapport au texte affiché, ce qui nous perturbe ou nous fait gentiment sourire. Puis surtout l’absence de doublage anglais sauf étrangement pour la scène d’introduction du premier jeu. À l’époque, le doublage anglais des Baten Kaitos était connu pour être de mauvaise qualité mais il existe néanmoins et les anglophones ou joueurs préférant le doublage anglais auraient certainement aimé avoir le choix des voix. Toutefois, le doublage japonais est de qualité selon nous et les voix collent parfaitement bien à chaque personnage du jeu.
Conclusion
Baten Kaitos: Les Ailes Éternelles et l’Océan perdu et sa préquel Baten Kaitos Origins sont considérés comme des perles du JRPG sortis sur Nintendo GameCube pour ceux ayant eu la chance de les faire. Environ 20 ans après, comme pour célébrer cet anniversaire, Bandai Namco nous propose Baten Kaitos I & II HD Remaster pour nous faire découvrir ou redécouvrir ses chefs-d’œuvre du passé. C’est en un seul titre que nous avons 2 gros RPG de très grande qualité encore aujourd’hui avec toutes les qualités et les défauts d’époque pour occuper efficacement votre fin d’année 2023. Soulignons tout de même des options de confort améliorant nettement l’expérience de jeu sur Nintendo Switch sans oublier de l'embellir afin de convenir aux yeux du plus grand nombre à quelques défauts techniques près. Malgré tout, si l’objectif avec ce remaster est de proposer l’expérience Baten Kaitos “ultime”, nous sommes au regret de vous dire que le travail est encore incomplet et que de nombreuses choses auraient pu être retravaillées sans aller sur le terrain du “Remake”. Enfin, n’oublions pas le plus grand défaut de ce remaster pour le public européen et la plus grande honte de ce retour après presque 20 ans, c’est la traduction uniquement anglaise de Baten Kaitos Origins. Une frustration sur laquelle nous ne pouvons détourner le regard, sachant en plus que c’est la première fois que cet opus arrive en Europe et que l’éditeur avait forcément les moyens de bien faire les choses.
LES PLUS
- Le retour de deux perles du JRPG GameCube sur Nintendo Switch
- Une DA peinture sur les décors plus jolie et plus vivante que jamais
- Un UI et un menu plus épuré et plus propre
- Les ajouts de confort sur les deux jeux
- Le système de Magnius unique à la progression
- Baten Kaitos I: Des combats plus personnalisés et plus de grain de folie
- Baten Kaitos II: Des combats plus dynamiques et addictifs
- Les animations de combats stylées
- 2 RPG en 1 pour une durée de vie gigantesque
- De nombreuses annexes qui gonflent d’autant plus le 100%
- Baten Kaitos I: Une trame avec plus de twist et de drame mondial
- Baten Kaitos II: Une meilleure écriture des personnages et plus émouvant
- Deux histoires faisables indépendamment et de très grandes qualités
- Les liens subtils et les explications de lore dans Origins
- Une bande sonore magistrale par Motoi Sakuraba
- Le doublage japonais de qualité et collant à chaque personnage
LES MOINS
- Les décors 3D en combat cheaps et vides
- Peu de mise en scène et des personnages qui bougent toujours à peine
- Un framerate qui fait d’étranges vagues
- Un menu qui devient moins intuitif sur certains éléments
- Une gestion et un tri toujours bordéliques des Magnius
- Un système de combat mal expliqué
- La frustration du hasard du jeu de cartes
- L’imprécision des stick-C sur Switch en combat
- Beaucoup d’options de confort encore possibles et absentes
- Une progression très lente et trop originale surtout pour Baten Kaitos I
- Les nombreux allers-retours et pas de voyage rapide
- Une expérience d’époque très linéaire
- Pas de doublage anglais
- Le bug du décalage du doublage sur le texte
- Baten Kaitos Origins toujours UNIQUEMENT EN ANGLAIS!
J’avais une petite question : j’ai le premier sur GameCube mais j’ai jamais fait le 2, vaut il le coup que j’achète quand même ce remaster ?
Si l’anglais ne te fais pas peut , fonce , origins est pour moi bien meilleur…c’est dire sachant que le 1 est deja dans le haut du panier.
Non l’anglais ne m’effraie, ça ne me gêne même pas qu’il ne soit pas traduit, bien que je puisse comprendre que cela puisse déranger certaines personnes… merci pour ta réponse en tout ça !
Merci pour le commentaire et la question
La réponse a été donné mais Baten Kaitos Origins est pour moi supérieur au premier jeu sur de nombreux point meme le scénario (bien entendu c toujours un point de vu subjectif). Dans tous les cas, les deux jeux sont super
Du coup, la question principale à te poser c’est est-ce que l’anglais te pose problème. Si tu es ok alors oui, Origins vaut vraiment le coup. Etant sorti après le premier jeu, il avait déja corriger plusieurs défauts à l’origine sur Gamecube. Et là tu as en plus les nouvelles options de confort et le travail HD. L’expérience est ainsi meilleure.
Bizarre l’un des deux jeux VF et pas l’autre .. j’avais adoré à l’époque mais je ne le prendrai pas là malheureusement. Devoir se focaliser sur l’écriture amoindrit grandement l’expérience de jeu pour ma part… Est-ce que ça ne serait pas un problème de timing de sortie et qu’il faudrait attendre la VF ou voix anglaise pour un patch à venir ? Dans ce cas j’achèterai. Si ça arrive n’hésitez pas à faire un nouvel article et merci pour celui-ci !