Fin juin 2021, Nippon Ichi Software nous proposait Disgaea 6, un renouveau de la série, on change les bases et on nous fournit un jeu qui n’a globalement pas plu. Ni aux fans ni aux personnes qui apprécient le genre, notamment à cause de son terrible mode automatique. Alors, quand ils ont annoncé un 7 on était plus qu’en attente de voir s’ils avaient écouté les joueurs … Alors est-ce le cas ? Eh bien nous vous proposons de sortir votre meilleur Kigurumi de Prinny, c’est parti pour Disgaea 7 : Vows of the Virtueless … mec !
Une histoire de fric
Chaque Disgaea va avoir son ambiance. Ici, nous sommes dans l’univers du Bushido, avec un code d’honneur et des épées ! Fuji, notre protagoniste est donc un bushido et bien sûr un démon entièrement dédié à la recherche de fric pour survivre. Notre second personnage principal, comme à chaque fois dans Disgaea est une jeune fille, Pirilika, une jeune fille qui possède énormément d’argent, mais aussi et surtout un grand sens de l’entrepreneuriat.
Elle est passionnée par l’univers des Bushidos. Elle se retrouve donc dans le sous-monde de Fuji, pour vivre une aventure qu’elle a adorée suivre dans les films qui traitent du sujet. Mais malheureusement ce n’est plus vraiment aussi beau que dans les films. Le Showgunnat dirige le tout d’une main de fer, il met des magistrats un peu partout, prends tout l’argent et finalement ce n’est plus du tout un lieu idyllique.
Pirilika est une fille un peu utopiste, elle a tendance à trouver toute sorte de raisons farfelues pour justifier les actes de toute personne qu’elle croise. Ces personnes peuvent être bonnes ou mauvaises, ça ne changera rien pour elle, tout le monde il est beau. Ce qui va rapidement lui poser des soucis. C’est alors que Fuji va se proposer de l’aider en échange d’un gros paquet d’argent. Le Prinny secrétaire de Pirilika va l’entourlouper et lui faire signer un contrat qui stipule qu’il donnera la somme à Fuji, seulement si Pirilika réussit à aller au bout de son rêve … Ce qui est plutôt vague et tordu comme contrat.
Lors de leur premier vrai affrontement contre le Showgunat, Pirilika va fournir à Fuji une épée, qui se trouve être l’une des 7 Reliques infernales ! Ces armes utilisées par les bonnes personnes fournissent un pouvoir immense, mais si l’on réussit à réunir les 7 alors nous avons une force extraordinaire.
Leurs périples vont alors les conduire à la recherche de ces reliques et donc comme à l’habitude dans cette licence, avoir l’occasion de rencontrer divers personnages hauts en couleur.
Comme à son habitude, la traduction française est très bien faite, elle va faire plein de jeux de mots, donnés des accents à des personnages, on adorera le dragueur Oyéyasu qui mettra des y à la place des j pour faire Italiens, ou encore Pirilika qui ne met jamais les bons mots dans les expressions.
Beaucoup de nouveautés !
Étonnamment on pensait avoir fait le tour de ce que pouvait nous proposer Disgaea en termes de contenu, mais il faut l’avouer NiS est fort, très fort même pour nous sortir pleine de nouveaux concepts.
Nous avons dans un premier temps les reliques infernales, certains héros comme Fuji vont avoir une arme infernale au cours de l’histoire. Ce n’est pas un équipement, mais un pouvoir qui sera utilisable en cours de combat, une fois par combat, après avoir rempli une jauge différente par arme. Par exemple, celle de Fuji se remplit quand il attaque un ennemi. Elle le fera rentrer dans un état spécial : « Le mode Luciferien » qui augmentera ses dégâts et réduira la défense de l’adversaire, mais aussi lui procurera une attaque surpuissante à usage unique qui retire son statut spécial.
Mais il y aura aussi une jauge qui touche elle votre groupe, celle de Megamax, une nouveauté dans la licence. Quand cette jauge est complète, vous allez pouvoir transformer un de vos héros en Megamax. Il va alors devenir gigantesque et se placer à un bord de la carte. Vous pourrez alors donner un coup qui touche une zone énorme, ou alors attaquer un autre ennemi Gigamax en direct. Le fait d’être dans ce statut va aussi procurer un bonus à toutes les personnes sur le terrain, alliés comme ennemis, et il est différent pour chaque héros.
On débloquera aussi, à un moment donné, la possibilité de visiter les sous-mondes. Comme d’habitude, chaque chapitre se déroule sur un sous-monde différent. Avant, la seule possibilité que nous avions, c’était de refaire un combat de l’histoire, mais maintenant nous pouvons aussi visiter ces lieux. Alors, ils sont globalement petits, il n’y a pas toujours grand-chose à faire, mais parfois vous aurez des choses intéressantes qu’on ne va pas vous spoiler bien évidemment.
On prend les mêmes et on l’améliore
Une des grosses critiques que l’on avait émis sur l’épisode 6 tout comme beaucoup de joueurs, c’était qu’aucun chiffre n’était agréable et compréhensible. On terminait l’histoire au niveau 40.000 voire plus, avec des dégâts à plusieurs millions. Alors, certes, c’est rigolo, mais l’échelle était trop abusée et trop facilement atteinte. Là où normalement c’est fun d’atteindre des chiffres pareils, on nous les offrait trop facilement, ce qui lassait très rapidement. Là le jeu est globalement plus logique, on arrive au chapitre 8 par exemple au niveau entre 45 et 50 environ, on a une progression plus logique, on ressent réellement une augmentation des dégâts, pareil pour les stats et équipements. Nos personnages à ce chapitre avaient 1200 en attaque, on était loin des 300.000 que l’on avait dans le précédent. Pareil au niveau des attaques spéciales, on débloquera assez tard (presque 10h de jeu) des attaques vraiment de grandes zones, ce qui aussi donne un rythme plus tranquille au début.
Le mode automatique aussi se débloque plutôt tard. Dans Disgaea 6, il était débloqué presque au début du jeu, vous pouviez ne jamais jouer sur toute l’histoire, un petit coup de « + » et hop tout se jouait tout seul tout le temps. Dans Disgaea 7, on obtient donc cette possibilité tard, mais surtout elle a ses limites. Elle est liée à une jauge de gasoil, appelé « Infernol ». Cette jauge monte déjà très lentement, on ne peut pas abuser du mode auto, mais surtout, et merci à NiS ce n’est pas possible de l’activer n’importe quand, il sert notamment quand on rejoue un niveau de l’histoire déjà terminé, afin d’XP par exemple des nouveaux personnages de notre équipe. Chaque tour passé dans le niveau consommera 1 infernol. C’est donc utile, mais le jeu n’est pas basé dessus, merci encore à NiS de nous avoir écoutés.
Ensuite le jeu est globalement comme avant, on se déplace sur une carte divisée en cases. Nos personnages vont attaquer plus ou moins loin selon leurs armes, lancer des techniques ou des sorts. C’est un tactical RPG finalement très basique dans sa mécanique de base. Mais par-dessus on peut rajouter simplement le fait que les niveaux sont globalement plutôt complexes dans leurs designs. Il faudra user de la technique de lancer : on prend un allié et on le jette plus loin, notamment pour dépasser un trou par exemple. Ou alors jeter des caisses/tonneaux pour les empiler et atteindre un lieu un peu trop haut. Mais aussi jouer avec les géocases, des cases colorées sur le niveau, si l’on place un géo symbole sur une de ces cases alors le « bonus » ou le « malus » du géo symbole va s’activer pour toutes les cases de la même couleur. Mais attention si on détruit un géo symbole bleu placé sur des cases rouges, cela va alors transformer toutes les cases rouges en bleu, et grâce à ça nous pouvons faire des réactions en chaine qui occasionnent des dégâts à toute personne située sur une case qui change de couleurs.
Cette mécanique auparavant était très importante, car elle permettait d’augmenter une jauge qui procurait des bonus en fin de niveau, maintenant ce n’est plus le cas. À chaque niveau, vous allez avoir des « objectifs ». Ces derniers vont alors être des objectifs plutôt redondants. Faire le niveau avec uniquement X personnages, ne pas se faire attaquer plus de X fois, ne pas perdre plus de X personnages, finir en X tours, etc. En mode histoire, ils vont vous procurer des objets ou de l’XP/Bonus pour la buvette. En monde des objets, cela va augmenter le niveau de vos objets.
Un contenu toujours aussi dense
La progression du jeu est agréable, elle va se faire chapitre par chapitre. Plus on avance plus on va débloquer de nouveaux éléments de jeu, on prend le plaisir à les découvrir au fur et à mesure. Mais surtout on ne nous oblige jamais réellement à nous en servir.
Nous allons retrouver le classique « Conseil Infernal ». Nous allons pouvoir soumettre des « lois » à des Suwmos qui vont voter Pour ou Contre votre projet de loi. Certains de ces projets vont améliorer votre personnage comme avancer d’une case supplémentaire, mais aussi pouvoir améliorer les objets en vente dans la boutique, ou alors même débloquer des éléments importants comme les cadeaux grâce à l’argent dépensé en soin, ou encore le fameux … cabinet de la triche ! Qui permet non pas de réellement tricher, mais de jouer sur les jauges de gains d’XP/MANA/Argent etc., par exemple nous baissons le gain d’argent pour augmenter celui de l’XP.
Nous venons de parler du soin, avant nous débloquions des objets par pallier de PV / PC soignés, maintenant ça nous procure des points que l’on peut utiliser dans un Gasha, c’est sympa et un peu d’aléatoire.
Dans les éléments classiques aussi nous allons trouver, le donneur de quêtes, qui va donner des objectifs à faire sur le temps plus ou moins simple, souvent liés aux stats ou aux nombres d’ennemis d’un type à battre. Cela va vous donner des bonus comme des objets ou des papyrus ou bien encore la possibilité de recruter de nouveaux types de personnages. Nous allons avoir aussi la gestion des troupes pour lier des personnages autour d’un bonus commun. La boutique qui permet d’acheter des objets. Ou encore le recruteur pour obtenir de nouveaux personnages.
Mais surtout nous avons toujours le monde des objets et les explorateurs des sous-mondes. Le premier est plus ou moins comme avant, nous allons pénétrer au sein d’un objet pour l’améliorer. Un objet simple aura 10 étages à parcourir, ensuite 20 pour les rares et 30 pour les légendaires par exemple. Au cours de ces niveaux, vous allez pouvoir soumettre des innocents qui représentent des bonus de capacité de l’arme, ou bien tout simplement de faire les objectifs des étages. Ces objectifs vont augmenter le niveau final de l’arme, car par exemple une arme qui a 10 étages pourra augmenter de 110 niveaux à la fin. Cependant, l’intérêt principal n’est plus vraiment d’avoir un objet/arme complètement craqué comme avant, mais plutôt de prendre de l’XP, ça en revanche toujours comme avant. Car oui pour les objets que nous avons essayés d’augmenter, le gain était plutôt léger. Intéressant, mais léger.
On touche peu au style
Le passage à la 3D effectué par Disgaea 6 est toujours là pour le 7. Alors de ce côté-là franchement, aucune réelle nouveauté. On retrouve plus d’unités que dans le précédent, normal, car ils ont repris ce qui était présent. Cependant, nous n’avons pas eu d’amélioration sur les animations des techniques, c’est toujours aussi vide dans les décors et peu impressionnant. Là où avant c’était vraiment cool, on se verra rapidement mettre l’option qui fait qu’elles ne s’afficheront que la première fois que nous les rencontrons.
En dehors vraiment c’est le même moteur graphique, avec toujours les mêmes soucis sur switch, beaucoup d’aliasing, quelques ralentissements à droite et à gauche, heureusement en cours de combats très peu de ralentissements à subir, parfois juste un petit temps de « blanc » au début d’un tour d’ennemis quand ils sont nombreux, mais franchement rien de gênant en réalité.
Les musiques, les doublages (japonais et anglais disponible) sont de qualité, la traduction française est géniale, car plus qu’une traduction c’est une adaptation. Les scènes de dialogue avec les dessins façon « animé » en 2D sont sublimes.
Conclusion
On est heureux, franchement on ne peut pas dire autre chose après avoir joué à Disgaea 7. Disgaea 6 nous avait réellement déçus à l’époque, plein de mauvaises choses et de soucis, cependant on sent que NiS a écouté les retours des joueurs, et franchement ça fait un réel plaisir. Quand le travail est bien fait, on aime le dire et clairement ici c’est le cas. Tout est réussi, on retrouve un Disgaea qu’on aime, une bonne histoire, des personnages hauts en couleur, un système qui possède une progression cohérente tout en donnant toujours la possibilité d’atteindre des chiffres faramineux lors de sessions de farm intense. Vraiment c’est un plaisir de jouer à Disgaea 7. La Switch n’est pas optimale pour la technique, mais tellement optimale pour le plaisir d’y jouer partout. Si vous aimez la licence, si vous avez été déçus par le précédent, n’hésitez pas à redonner une chance à Disgaea, car nous avons ici une formule presque parfaite de Disgaea. Encore merci de nous avoir écoutés.
LES PLUS
- On corrige tous les défauts du précédent
- Plus de mode automatique à tout va
- Une progression agréable, fluide et logique
- Un contenu toujours aussi dense
- Une histoire toujours aussi plaisante à suivre
- Plusieurs nouvelles mécaniques vraiment sympas
- Le mode Megamax !
- Des personnages hauts en couleur, avec chacun leurs personnalités propres et vraiment agréables à suivre
- Un travail d’adaptation/traduction excellent
LES MOINS
- Le passage à la 3D toujours pas totalement convaincant
- Un aspect technique un peu limite sur switch avec des ralentissements et de l’aliasing
- Une progression de niveau et d’XP qui peut être un peu lent pour les fans de chiffres énormes rapidement.