Le 23 octobre 1989 marquait, au Japon, l’arrivée d’un Shonen qui allait marquer toute une génération. Souvent inconnus du grand public avant sa dernière adaptation, il fait pourtant partie des références pour beaucoup de Shonen actuels. Écrit par Riku Sanjō et dessiné par Kōji Inada il nous fera vivre l’histoire d’un petit garçon pas si ordinaire pendant 37 volumes. Adapté en France sous le nom de Fly, il récupèrera que bien des années plus tard son nom d’origine Dragon Quest : La Quête de Daï ! Développé et édité par Square Enix Infinity Strash, il débarque et nous promet de nous plonger dans ce magnifique univers. Alors préparer votre dague favorite, votre meilleure Superflamme c’est parti pour Infinity Strash : Dragon Quest The Adventure of Daï !
Un îlot perdu quelque part dans l’océan
The Adventure of Daï nous raconte une épopée magique, une histoire basée sur l’amitié avant tout et qui s’articule autour d’un petit garçon : Daï ! C’est l’histoire d’un petit garçon élevé sur une île par des monstres, des monstres gentils, qui lui apprennent les rudiments de la vie. Mais un jour, des aventuriers vont débarquer sur son ile. Ils vont être fourbes et vont venir pour voler Goméchan, un slime doré et meilleur ami de Daï. Il va les mettre hors d’état de nuire. Quelque temps après, la princesse Léona va venir sur l’ile pour passer son rituel. Là aussi finalement ce sera aussi un piège pour la princesse, mais Daï réussit à la sauver en faisant apparaitre une marque sur son front…
Quelque temps après, sur l’ile, les monstres qui normalement sont gentils, commencent à redevenir sauvages et méchants. Avan, un guerrier légendaire ainsi que son apprenti Popp débarquent sur l’île et expliquent que le mal absolu est en train de se réveiller et son aura démoniaque est tellement puissante qu’il commence à faire s’effondrer le sort qui protégeait l’ile. Daï ayant toujours eu comme ambition de devenir un héros se retrouve alors entrainer par Avan, le meilleur professeur qu’il pouvait espérer… Cependant, il n’ira pas jusqu’au bout de sa formation, car Avan finira par être tué par Hadlar, commandant de l’armée du mal.
Popp va alors devenir l’ami de Daï, et ensemble ils vont quitter l’ile pour venger leurs maitres. Au cours de cette aventure, ils vont rapidement rencontrer Maam. Toute l’histoire nous montre des petites références à Dragon Quest, car comme son nom l’indique c’est un Spin-Off. En réalité, il réutilise surtout de petites références comme les monstres ou encore des attaques. En dehors, c’est une histoire totalement originale.
Cette histoire est donc un petit chef-d’œuvre du Shonen, il a clairement inspiré beaucoup de Shonen que l’on aime aujourd’hui et énormément de mangakas le citent comme pierre angulaire du nekketsu. Une vraie ode à l’amitié et aux combats tous plus impressionnants les uns que les autres. Malheureusement le jeu ne nous permet pas de réellement vivre cette histoire, ce n’est pas un jeu d’aventure comme nous pouvions l’espérer.
L’histoire commence lors de l’affrontement entre Daï et Baran, le combat est tellement rude pour Daï que ce dernier perd la mémoire et le jeu utilise ce petit twist de l’histoire pour nous faire reprendre le jeu du début pour découvrir l’histoire. Tout va alors être des bribes de mémoires. Pas d’aventure, pas de déplacement dans cet univers, nous allons simplement pouvoir faire trois types de quêtes : Histoire, libre, et aventure.
Pourquoi tant de haine ?
Clairement le jeu est là pour faire plaisir aux fans de l’animé, le minimum aurait été de leur faire plaisir et d’utiliser des extraits de l’animé. Mais non, le jeu va se contenter de nous mettre des screens de l’animé, avec un effet sépia, et du texte par-dessus. Pas de mouvement, rien. Vraiment, c’est un plaisir, il ne fallait pas nous en donner autant, c’est même la première fois que nous voyons ça dans un jeu d’un grand éditeur, mais si on a le malheur de toucher à une touche pendant ces scènes, nous voyons en bas une barre qui nous montre l’avancée dans la vidéo. C’est franchement étrange, on dirait que c’est quelque chose que l’on n’est pas censé voir.
Ensuite, comme dit plus haut, on ne se balade pas dans le jeu, on enchaine les micromissions, qui sont finalement de deux types seulement : une petite zone avec des monstres basiques très rapidement battus et des combats de boss dans de petites arènes. C’est donc très plan-plan comme gameplay, voir ennuyeux, car à chaque fois que l’on fait quelque chose, comme une vidéo d’histoire, il y a un chargement avant, puis la vidéo et un chargement après, pareil pour les combats, souvent d’ailleurs ils sont très rapides, le rythme est donc très haché et très fatigant à subir.
Les combats, parlons-en un peu … Pas de combos, on avait l’impression que ça allait être un joli action-rpg, avec un petit côté beat them all, que nenni. On appuie sur Y, il y a trois coups possibles d’affilés. Ensuite chaque personnage va avoir un « pouvoir », Daï utilisera sa marque, Popp va recharger ses sorts et Maam va recharger son pistolet. Puis 3 techniques/sorts, avec A, X et R. Nous pouvons esquiver avec B et nous protéger avec L. Bien sûr, avec le bon timing, on fait une esquive ou une protection parfaite. Le souci, c’est qu’il y a un fort temps d’action. Par exemple, si on est en pleins combos, le jeu attendra qu’il se termine pour lancer l’esquive/protection, donc nous allons prendre énormément de fois des dégâts inutiles.
C’est donc globalement un gameplay très plan plan et ennuyeux, les petits ennemis ne sont pas réellement ciblables, les boss auront un lock disponible. Ils vont aussi avoir une jauge de « bouclier » au-dessus d’eux, si jamais vous la détruisez ils vont alors être étourdis et ce sera le meilleur moment pour spammer vos attaques. Alors pas tant que ça, car il y a des temps de recharges des sorts/techniques horriblement longs.
Roguelite, nous voilà !
Le côté « RPG » de Infinity Strash se résume globalement à l’équipement de souvenirs, ces souvenirs obtenus soient en récompense d’histoire, soit en se baladant dans Le Sanctuaire.
Le Sanctuaire c’est la zone roguelite du jeu : une sorte de tour que l’on va descendre. Chaque étage comprend cinq salles. Avant chaque salle, vous allez choisir votre futur bonus : attaque, défense, magie ou compétence, chacun va vous permettre à la fin de la salle de choisir parmi trois améliorations disponibles. Parfois pour l’équipe parfois pour un perso en particulier. Vous obtiendrez à la fin de chaque salle des cristaux qui serviront à améliorer vos souvenirs, mais vous pourrez aussi obtenir des souvenirs justement qui serviront à augmenter vos stats.
Dans le mode Roguelite, vous commencerez au niveau 1 de vos personnages à chaque fois, mais ils auront la puissance de base améliorée justement par leurs souvenirs. Ces souvenirs peuvent être équipés sur vos personnages. Par défaut, les emplacements se débloquent avec la prise en niveau de vos héros, mais dans le Sanctuaire tous les emplacements sont disponibles. Ces souvenirs vont augmenter les statistiques de vos héros, mais aussi débloquer des bonus supplémentaires, etc., à vous de bien les choisir en fonction du héros, il est par exemple plutôt recommandé d’augmenter la magie de Popp au détriment de son attaque.
Vous pourrez aussi augmenter depuis le sanctuaire les sorts de vos héros, ce n’est d’ailleurs pas vraiment logique que ce soit situé ici en termes de praticité, mais passons, cependant on ne peut que vous conseiller d’attendre un peu. En mode histoire, on débloque rapidement des nouvelles techniques qui sont vraiment meilleures que celle de base, même augmentées.
Ce mode Sanctuaire est plutôt sympa, c’est d’ailleurs là où l’on va prendre le plus de plaisir dans le jeu. Cependant, la joie est quand même de courte durée, les salles se ressemblent très vite, elles sont minuscules, se terminent souvent en moins d’une minute et l’on passe de nouveau plus de temps à choisir notre bonus, à passer à la salle suivante que dans la salle en elle-même. Le côté Gacha et aléatoire des souvenirs fait que l’on est un peu obligé d’y retourner plusieurs fois.
Le minimum syndical
Cependant, nous ne pouvons pas nous y balader comme nous le voulons, l’étage maximum dans lequel on peut aller est lié à notre avancement dans le mode histoire, oui, c’est bien dommage, mais c’est un peu logique, car la courbe de progression du jeu est très mal faite.
Vous aurez deux modes de jeux à disposition, un mode histoire, très facile, voire beaucoup trop facile (les bossent meurent en quelques coups, parfois avant même de réussir à briser leurs boucliers …), parfois beaucoup trop difficiles en mode normal. C’est d’ailleurs assez rageant, surtout quand en mode histoire il y a 4 ou 5 niveaux d’affilée où l’on doit vaincre Crocodine, qui n’a pas une palette de coups bien énormes, on se lasse alors très vite. En mode normal, les boss seront rapidement d’énormes sacs à PV qui frappent très fort et avec le souci évoqué plus tôt, essayer d’esquiver ou de bloquer est souvent peine perdue. En mode facile, il n’y a presque aucun intérêt, là aussi c’est bien dommage.
Visuellement le jeu est plutôt propre, sauf pendant les cinématiques, car oui nous vous parlions de saynètes en image fixe, mais occasionnellement il y a des cinématiques dynamiques, faites avec le moteur du jeu, on sent que l’optimisation sur Switch n’était pas le point central du portage, comme nous avons fréquemment les textures qui apparaissent à la volée et ça se voit c’est dommage. Pareil dans les niveaux, pourtant minuscules. En dehors, le jeu ne subit pas de ralentissement trop important c’est un bon point.
On retrouvera des musiques de la série, les bruitages sont cools, les doublages japonais et anglais sont de qualité, là-dessus, ils ne se sont pas moqués de nous, ouf !
Conclusion
Vous l’aurez compris, c’est le cœur noué, et l’enfant qui attendait depuis presque 30 ans une adaptation digne de ce nom attendra toujours qu’elle arrive. Infinity Strash est un jeu plus qu’anecdotique, tant par le gameplay que son intérêt en termes d’histoire. Il ne va pas jusqu’à la fin, mais s’arrête aux alentours du tome 15. C’est rageant, le jeu n’est pas intéressant pour un fan, car il n’a pas de réel intérêt. On ne se balade même pas dans l’univers. Pour une personne qui ne connait pas c’est peut-être le pire moyen de rentrer dans cet univers. Ce n’est pas un bon jeu. C’est malheureux de le dire, mais on est dans une énième adaptation faite par-dessus la jambe d’un animé. Alors certes on est dans l’adaptation en jeux vidéo, d’un animé qui adapte un manga qui adapte un jeu vidéo, mais on ne sait pas à quel moment dans la boucle on se dit « et on ne donnait aucun réel gameplay à ce jeu ». En bref c’est une déception et nous aurions vraiment aimé adorer ce titre.
LES PLUS
- Un jeu sur l’univers de Daï !
- Chaque personnage a son propre gameplay.
- Respect de l’œuvre d’origine dans le nom des attaques, le doublage et la Lore.
LES MOINS
- Seulement 4 personnages jouables
- Un gameplay vraiment mauvais
- Trop peu de fun
- Un simulateur d’attente de chargement
- On ne peut pas se balader
- L’histoire est sous forme de screenshot de l’animé
- Autant d’attente pour ça …
- Un nombre de boss rachitique et c’est pourtant la base du jeu
Et dire que c’était l’un des jeux que j’attendais le plus depuis son annonce, en vieux fan de « Fly » (lisez là le nom donné au héros lors de sa 1ere trad FR dans les 90’s)… Quelle déception (qui se sentait arriver aux vues des premiers retours) que tu me confirmes ici. Tant pis on repassera, en attendant ptêt un VRAI nouveau D.Q ?
héhé je cite Fly dans l’introduction, et le titre de la premières partie est un hommage ! il restera à jamais Fly dans mon esprit 😀
Mais ouais c’est très bof, si encore c’était impécable niveau gameplay, mais c’est chiant, en mode normal les boss ne sont que des sacs à PV et on passe notre temps à paré/esquiver si jamais on te laisse le faire à cause de l’input à la con des coups de bases. C’est une deception sur tout les points à mes yeux et pourtant j’avais envie d’y croire, on noteras quand même un amour de la licence avec le doublage officiel, les musiques, visuellement c’est pas laid et ils évoluent bien au niveau de leurs attaques etc conformement aux manga/anime. Mais en dehors c’est plat. On attend un vrai DQ c’est clair ! Parceque j’ai aussi malheureusement fait la démo de Monster qui sort à la fin de l’année et j’ai eu envie de me tirer une balle tellement l’histoire à l’air plate et pas très cohérente, que le gameplay est mou et que le jeu est juste laid.
C’est devenu plus compliqué, de laisser une réponse, non ?
J’adorais Fly étant enfant (c’était mon top 3, gamin, avec Dragon Ball en tête, et Saint-Seiya en 3ème. Je ne connaissais d’ailleurs que cela pendant longtemps, ne m’intéressant pas trop aux mangas jusqu’à mes 18 ans…
Ce sont d’ailleurs les 3 séries que j’ai relues avant de passer à autre chose, par nostalgie. « Fly » avait mon univers préféré.
Bien que je ne sois pas fan des jeux liés aux mangas, oscillant entre le médiocre et le correct, à quelques exceptions prêt (Naruto se démarque clairement, en nombre de jeux qualitatifs !!), j’attendais avec curiosité bienveillante celui-ci.
Quelle déception !
Comment peut-on encore produire ce genre de navet à notre époque ?
Son vrai nom est Infinity « Trash »…