Atari et Sneaky Box, habituellement concentrés à rhabiller pour l’hiver de vieux jeux d’arcade avec la série « Recharged », se sont visiblement faits plaisir avec cet écart qu’est Days of Doom. C’est moderne, c’est post-moderne, c’est même post-apo pour le coup ! A bord d’un van, nous allons parcourir ce beau pays que sont les Etats-Unis. Et faire face à une invasion de zombies, suite -nous nous l’imaginons- à un léger incident atomique.
Nous allons donc passer à travers ses champs buccoliques à la rencontre de rednecks en putréfaction… Non sans un petit détour dans ses forêts de sapins, pour tomber nez à nez avec une faune malodorante et à poils rèches… Et pour finir, que direz-vous d’une petite mousse dans la banlieue d’un bourg anonyme, tout en étant pourchassés par des hordes de métalleux cloutés ? Un beau programme en perspective, non ? Nous aurons possiblement au passage quelques auto-stoppeurs chanceux à sauver, et quelques babioles à récupérer sur la chemin…
Alors sortie de route, à fond, tout droit dans le fossé vidéoludique ou roadtrip éclaboussant de sang et de joie les joueurs du dimanche que nous sommes ? Réponse tout de suite. Maintenant.
Pas bienvenu à Zombieland !
Days of Doom est un tactical RPG avec ces combats au tour par tour, et son classique terrain de jeu, quadrillé comme le damier d’un jeu d’échecs. Nos adversaires, des morts-vivants énervés et leurs possibles variantes, nous font face et il va falloir user de points d’action pour attaquer, se défendre ou se déplacer. Nous aurons droit aux classiques super-attaques, propres à chaque membre de notre équipe, ou bien de faire usage d’objets et de runes pour pimenter les rixes.
Du classique, et du terriblement efficace ! Nous avons pris beaucoup de plaisir à enchaîner chaque action pour perdre un minimum de vie, tout en terrassant un ennemi souvent en surnombre. Entre attaques de zone à distance dans un embrasement général, et bouclier indestructible pour la parade, ces suites d’actions, savamment pensés, rappelle d’autres moments -épiques et intensément stratégiques- dans les classiques du genre. Mais attention, Days of Doom n’est pas juste qu’un tactical.
« Beware, ceci est un Roguelite ! » C’est ce que devrait indiquer le panneau d’avertissement avant de nous engouffrer sur cette portion de route ravagée. Nous allons mourir, car nos barres de vie se réduisent à mesure que les combats défilent. Et comme dans tout bon Roguelite bien punitif, revenir à chaque échec au point de départ pour tout reprendre à zéro… Ou presque, nous gardons les quelques babioles récoltées en cours…
Les Rednecks contre les Dead Rednecks
Avant chaque voyage donc, nous commencerons, toujours, par notre campement, lequel respire le feu de bois et la chaleur humaine. L’endroit se divise en plusieurs bâtisses type Garage ou Atelier, déblocables et améliorables une fois quelque monnaie récoltée au cours de nos tentatives… Nous pourrons nous préparer et constituer notre bande qui s’agrandira également au fur et à mesure de nos succès.
Car pour atteindre notre but, notre Eldorado, appelé Sanctuaire dans le jeu, nous allons parcourir des suites de map. Elles se partagent entre embranchements et points-d’intérêts. Au hasard, à droite, de la baston contre une poignée de zombies. A gauche un évènnement mystère, et divers, bon ou mauvais.
Avant une suite ultime de combats, nous aurons parfois un camp de fortune nous permettant de nous reposer en mode camping et regagner pépères ainsi de la vie. Nous devrons faire des choix car chaque déplacement sur la map se fera contre un baril d’essence et les barils d’essence, c’est le genre de denrée rare sur ses terres dévastées. D’ailleurs les ressources, toutes les ressources même, seront le nerf de la guerre pour progresser dans ce Days of Doom.
Du Gasoil ou du Super ?
Pour évoquer les bonnes choses de ce Days of Doom, nous dirons que le style graphique, façon comics un brin cartoon, est très sympa. Certains persos ont toute notre sympathie, à commencer par cette « hydromancienne » au look d’ado ou ce gros-bill à bonnet avec ses coups de bucherons, sans oublier le punk à crête qui aime bien incendier les métalleux morts-vivants. Le jeu a sa petite personnalité, même si nous aurions aimé plus de folie côté bestiaire, avec des boss gigantesques ou une plus grande variété pour les mobs de base. Sur ce dernier point, nous avons trop souvent eu affaire à du zombie et/ou à du gros zombie.
L’autre défaut, qui rend l’expérience, in fine, pas désagréable mais par moment répétitive et qui limite à notre avis la portée de ce Days of Doom est le côté « Roguelite ». Mourir induit de devoir recommencer depuis le début, et de refaire les mêmes combats. Les premiers combats sur les 2 ou 3 premières maps sont une véritable promenade de santé, qui est idéale pour se faire la main lorsqu’on débute dans le jeu. Mais passées plusieures tentatives, ils perdent de leur intérêt et relèvent de la petite corvée en nous opposant toujours ou presque les mêmes ennemis, contre qui nous allons aligner mécaniquement les mêmes actions à la chaîne.
Néanmoins, et c’est paradoxal, le plaisir grandissant passe justement par cet aspect « Roguelite ». Notre progression, même lorsqu’il s’agit d’un seul pas, un seul, ou d’un objet inédit glâné après une run désastreuse, nous apporte cette petite satisfaction suffisante pour avoir envie de relancer une partie. Histoire d’en voir plus. C’est pas mal du tout, en y réfléchissant.
En y réfléchissant plus, en sirotant un jus de tomate bien rouge, Days of Doom est à quelques encablures de réussir son pari, celui d’être le nouveau le Cult Of the Lamb ou le nouveau Vampire Survivors en mode combats tour par tour. Et il n’y a pas grand chose pour y parvenir : une plus grande variété peut-être ? Car Monsieur LE FUN, reconnaissable entre mille par sa moustache et son noeud papillon à pois, est bel et bien là. Il nous tend même sa grosse paluche !
Conclusion
Post-apo, tactical RPG et Roguelite font bon ménage dans ce Days of Doom très sympathique. Le jeu ne révolutionne pas les genres dans lesquels il officie et il souffre par moment de son concept du "recommence encore" en étant un p'tit peu répétitif, mais son ambiance "bad-ass" et son côté tactique assurent l'essentiel. C'est pas mauvais du tout, et c'est même goûtu ce gigot fumant de zombie !
LES PLUS
- L'ambiance post-apo, métalleux et rednecks
- Notre bande, une belle bande de vainqueurs !
- La synergie des pouvoirs
- Les combats au tour par tour, très sympa
- La progression, à base de maps et de routes diverses, comme dans un vrai road trip
- Une collecte de ressources motivante
LES MOINS
- Pas assez de variété pour les mobs de base
- Répétitif, passé plusieures tentatives
- Le prix légèrement élevé par rapport à l'expérience