Il y a des portages qui arrivent inexplicablement sur notre console à des prix démentiellement hauts. Mugen Souls Z, sorti en 2014 en Europe sur PlayStation 3, en fait malheureusement parti. Suite de Mugen Souls, le jeu avait reçu des critiques unanimes sur ce RPG au gameplay conséquent mais à qui l’on reprochait son « fan service ». Développé par les japonais de Compile Heart, ce portage arrive sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de quarante euros. Que nous vaut ce RPG qui a fêté récemment ses dix ans ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau courant en anglais est nécessaire pour jouer à Mugen Souls Z.
Un jeu qui arrive dix ans après sur la Nintendo Switch
Mugen Souls Z est donc la suite de Mugen Souls. Ne vous inquiétez cependant pas, vous n’avez pas besoin d’avoir fait le premier pour comprendre et suivre le récit.
Nous sommes de retour avec Lady Chou-Chou, une femme qui s’est autoproclamée « déesse incontestée » de l’univers. Cette dernière découvre de nouveaux mondes qu’elle peut conquérir.
La femme part alors sur une planète où elle va rencontrer Shirma, une étrange personne qui vient de se réveiller d’un long sommeil et qui se définit elle-même comme une déesse incontestée !
Entre les deux, le courant ne passe pas et par un concours de circonstance, Lady Chou-Chou est envoyée dans le cercueil et lieu de repos de Shirma, où la femme va perdre tout ses pouvoirs et rapetisser à la taille d’une poupée.
Mugen Souls Z est un S-RPG qui nous place dans une histoire totalement absurde et bourrée d’humour. Les dialogues partent dans tous les sens, les personnages sont tous aussi attachants les uns que les autres. Les situations sont rocambolesques et nous avons passé un très bon moment dans les premières heures du jeu.
Malheureusement, cette histoire, si elle est très agréable au début, finit par être ennuyeuse. Le récit est très prévisible et surtout, il y a beaucoup trop de dialogues inutiles qui se veulent être drôles mais qui ralentissent le rythme du jeu.
Une histoire indigeste
C’est simple, à force de scènes destinées à amuser la galerie, nous perdons de vue le gameplay qui est pourtant la grande force du jeu. Fort heureusement, nous pouvons sauter tous ces dialogues mais il y a toujours un peu de frustration à devoir suivre une histoire en ne sachant pas quelles scènes sont importantes pour le récit, et donc sans savoir qu’est-ce que nous devons lire ou non.
Il y a aussi plusieurs éléments dans le récit et dans le gameplay (que nous vous expliquons bientôt !) qui avaient été mal perçues à la sortie du jeu et qui deviennent encore plus gênantes avec le temps qui passe.
Si la sexualité dans un jeu vidéo n’est pas de nature à nous déranger, nous sommes en revanche plus circonspects sur la sexualisation et l’objectification de la femme, surtout pour des personnages qui sont quasiment toutes mineures. L’image renvoyée par le jeu plaira certainement à un public-cible très niche qui recherche des images qui ne sont certes pas explicites mais qui se rapproche plus d’un hentai qu’autre chose, cependant nous ne les validons pas.
Si l’histoire est douteuse, longue et indigeste, le gameplay, lui, est vraiment complet. Mugen Souls Z est un S-RPG. La carte est jonchée d’ennemis qui vont nous attaquer dès que nous nous approchons d’eux.
Mais un gameplay vraiment complet
Les combats se déroulent au tour par tour avec une liberté de mouvements assez appréciable. Chaque personnage a ses propres statistiques (intelligence, agilité, etc.) et ses propres compétences. Shirma peut utiliser de puissants sorts alors que Nao, une héroïne, va utiliser des compétences au corps-à-corps.
Chaque compétence coûte des MPs, nous avons une barre de vie et si tous nos personnages meurent, nous recommençons à la dernière sauvegarde. Nous avons aussi des équipements, des armes, et nous pouvons aussi mettre des cosmétiques aux personnages comme des lunettes qui changeront l’apparence de nos personnages mais aussi ses statistiques.
Hormis tous ces éléments plutôt classique des RPGs il y a énormément de choses qui rendent ce jeu vraiment unique et étonnant. Le personnage de Shirma peut par exemple se transformer en plusieurs rôles ou types pour transformer les ennemis en péons.
Elle devra alors trouver et utiliser des poses à tendance très sexuelles (sado, maso, bipolaire, reconnaissante, etc.) afin de séduire les ennemis. Une fois séduits, ces derniers entreront dans son cercueil et frapperont les autres ennemis. Nous pouvons aussi les transformer en pièce.
Le jeu propose un gameplay qui est toujours dans l’excès, à l’image de son histoire, et il y a toujours quelque chose à apprendre, même après plusieurs heures dans le jeu. Nous pouvons aussi séduire des planètes entières en réalisant des défis divers et variés.
Certains défis nous demanderont de tuer un minimum de monstres, d’autres de nous transformer dans des fantasmes particuliers ou encore de ramener des objets. Si les situations sont cocasses et drôles, Mugen Souls Z repose beaucoup trop sur un principe de farm qui rend les phases d’exploration indigestes.
Nous n’allons pas vous expliquer tout le gameplay car cela prendrait des heures et des heures, mais celui-ci est vraiment complet et représente la grande force du jeu. Il est juste dommage de voir que celui-ci soit brimé par des dialogues inutiles et des phases de farm laborieuses.
Un portage bâclé et qui mériterait une refonte graphique
Le portage de Mugen Souls Z est bâclé et se contente vraiment du minimum. Nous n’avons aucun travail sur les textures qui commencent à dater. La caméra est notre pire ennemie et il n’y a pas de traduction française pour un titre qui a maintenant plus de dix ans. Pour quarante euros, et malgré une durée de vie colossale (il faut presque trois heures pour terminer le didacticiel), nous sommes en droit de réclamer un peu plus de ce portage.
Les dessins des personnages sont toujours aussi jolis, mais tout ce qui touche à l’environnement est peu agréable et aurait mérité une refonte graphique. Nous sommes aussi étonnés de voir que les dialogues manquent de cohérence technique. Certains dialogues sont doublés et d’autres non. Nous pouvons appuyer pour lire à notre rythme sur certains passages alors que d’autres nous obligent à lire tout le passage en mode auto. Ce manque de cohérence est frustrant, surtout pour nous qui avons l’habitude de lire rapidement.
La bande-son est sympathique, elle est énergique et très dynamique. Elle nous place dans un univers très asiatique (J-Pop) qui plaira à beaucoup de monde. Les musiques très « kawaiis » créent cependant un énorme décalage qui pourra perturber certains joueurs avec l’univers très « hentai » du jeu.
Conclusion
Mugen Souls Z est un jeu excessif, que ce soit dans son gameplay archi-complet ou dans son histoire totalement absurde. Malheureusement, le gameplay, aussi intéressant qu’il est, est perturbé par des montagnes de dialogues inutiles qui finissent par nous ennuyer plus qu’autre chose. Le farm est aussi bien trop présent et le portage de ce titre est vraiment bâclé. Il n’y a aucune traduction française et nous sommes infiniment gênés par la sexualisation de personnages mineurs.
LES PLUS
- Un gameplay vraiment complet, toujours dans l’excès
- Une durée de vie colossale
- Un humour omniprésent
- Un chara design qui ne prend pas une ride
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Trop de dialogues inutiles tuent le dialogue
- Une histoire fade et inintéressante
- Un portage bâclé au prix fort
- Une histoire réservée à un public très très niche
- La sexualisation gênante de personnages mineurs