Fate est une série qui a débuté en 2004 avec Fate/stay night, un VN « pour adulte » (comprenez plutôt avec du nu et du sexe qu’avec des vraies thématiques) et a eu le droit à de nombreux jeux et séries animées. Le pitch de base est fort similaire pour tous : des gens qui invoquent des esprits pour se battre et s’entretuer pour gagner une coupe garantissant un vœu.
Aujourd’hui, nous nous attaquons au dernier jeu en date : Fate/Samurai Remnant, sorti le 28 septembre 2023 sur PC, PS4, PS5 et Nintendo Switch. Il est développé et édite par Koei Tecmo Games CO.,LTD, un studio reconnu pour ses Musou à travers sa série Dynasty Warriors ou de nombreux jeux dans des univers connus comme One Piece Pirate Warriors, Hyrule Warriors, Dragon Quest Heroes… Bref, ce sont des gens qui connaissent leur concept par cœur et l’ont peaufiné au fur et à mesure des années. Mais que ce passe-t-il si on mélange deux genres qui sont l’exact opposé l’un de l’autre ? Le VN où on ne joue pas et on passe son temps à appuyer sur le même bouton pour passer l’histoire, comparé au Musou où l’histoire se résume à qui on doit taper mais un gameplay ultra nerveux ? On va voir si le studio va nous sortir une pépite comme « Dragon Quest Heroes » ou un pétard mouillé comme « Fire Emblem Warriors: Three Hopes » !
Nouvelle époque, nouveaux personnages
Notre histoire se passe au temps des samouraïs, pendant l’ère Edo. Nous y incarnons Miyamoto Iori, un ronin qui se retrouve impliqué dans la guerre du Saint-Graal. Lors d’une nuit il se retrouve piégé par un samouraï géant accompagné par son maître et au moment du coup fatal, la marque sur sa main s’active et son servant vient lui sauver la mise : Saber. À partir de maintenant, il doit se battre et en apprendre sur les servants de ses ennemis afin de pouvoir contrer leur pouvoir et ressortir victorieux.
Alors, on va être honnête, ça parle beaucoup. Il doit y avoir environ 70% du jeu où on se tape des scènes de dialogue ou des cinématiques. Fort heureusement, on peut tout passer si on n’en est pas fan. Et pour être honnête, ça traîne en longueur inutilement.
Un RPG utilisant le style Musou
On va commencer par parler de la meilleure partie du jeu : la partie Musou. Sur ce point-là, on voit que Koei Tecmo a mis les petits plats dans les grands au niveau contrôle. On retrouve le système classique d’attaques faibles et fortes avec lesquelles on peut faire différents combos. Ça permet de remplir une jauge de coup fatal qui, une fois complète, permet de libérer un coup dévastateur. Un système d’esquive est présent et si vous avez le bon timing pour esquiver, vous pourrez riposter contre les généraux. Là où Fate sort son épingle du jeu, c’est que notre protagoniste maîtrise jusqu’à quatre styles de combat différents, chacun ayant leurs avantages et leurs inconvénients selon la situation. À force de mettre des mandales, votre personnage sera entouré de petites étincelles. Si vous changez de style à ce moment-là, votre personnage gagnera un bonus temporaire en attaque, défense… selon le style utilisé. Votre personnage pourra aussi lancer des sorts, qui se débloqueront via un arbre de compétence, en échange de pierres de magie. Mais ce n’est pas tout, vous avez aussi votre servant qui se bat à votre côté auquel vous pourrez donner différents ordres. Il pourra, en échange de mana, déclencher de puissantes magies sur le terrain. Le mana se recharge aussi en donnant des coups. Une barre sous le portrait du servant se remplira au fur et à mesure des combats, et lorsque celle-ci est pleine, vous pourrez le contrôler temporairement pour faire énormément de dégâts dans la zone. À tout moment, vous pourrez utiliser différents consommables pour regagner de la vie, du mana ou des boosts de statistique.
Les ennemis seront répartis en trois types : les sbires, les généraux et les boss. Les sbires se font exterminer très rapidement, les généraux se feront battre facilement en les contrant et les boss auront une barre de garde qu’il faudra vider pour leur faire plus de dégâts. Lorsqu’un ennemi utilise un coup spécial, il brillera temporairement en rouge. Si vous utilisez une attaque forte à ce moment-là, vous aurez la possibilité de l’étourdir pour pouvoir mieux le détruire. Après avoir utilisé une attaque forte, l’ennemi brillera temporairement en blanc, ce qui l’immobilisera temporairement, histoire de lui mettre quelques coups.
Sur le papier, le système est incroyable, mais dans la pratique on a un goût d’inachevé. Oubliez la seconde partie qui définit le style Musou, c’est-à-dire les combat à 1000 contre 1, Madara Uchiwa style. En effet, les combat se limiteront très souvent à une vingtaine de sbires maximum, accompagnés par un général. Ce qui rend les combats très rapides à finir (entre 15 sec et 4 min) et ne vous permet pas d’exploiter tout le système de jeu mis en place.
Cela est dû à l’autre appellation du jeu : le RPG. Vous allez gagner des niveaux au fur et à mesure des combats, vous offrant des points de compétence que vous pourrez répartir dans un arbre de compétence pour améliorer les statistiques de vos personnages, leur style de combat ou gagner de nouveaux sorts. Vous avez aussi la possibilité de modifier les différentes parties de votre sabre afin de gagner en statistiques ainsi que différents bonus. Vous aurez aussi un accès à une bibliothèque à tout moment pour vous rappeler des différents tutos, les différents personnages et lieux…
Vous pourrez vous balader dans différentes villes, que vous débloquerez au fur et à mesure du scénario. Dans chaque ville, vous aurez différents marchands pour acheter des consommables ou des morceaux d’armes. Vous aurez des petits objectifs totalement annexes dans chaque ville où il faudra caresser des animaux, parler à des gens, acheter des objets dans les bouis-bouis locaux, prier… Vous verrez sur la carte de grands cercles rouges qui déclencheront un combat si vous vous trouvez dedans.
Dans votre ville de départ, vous débloquerez une base vous permettant d’avoir différents services que vous pourrez débloquer au fur et à mesure de l’histoire ou en amenant des ressources spécifiques et du pognon.
Une autre phase de jeu est celle des « leylines ». Vous verrez la carte du monde représentée par plein de petits cercles reliés entre eux par des lignes. Il faudra alors prendre un maximum de cercles, sachant que certains vous donneront des bonus de stats ou des habilités particulières en un nombre de tours donné. Il y aura des ennemis sur cette carte qui se déplaceront après vous. Vous pourrez les battre de plusieurs manières différentes : en leur rentrant dedans pour déclencher un combat et les battre, briser la continuité de leur ligne pour les détruire instantanément… Cette phase peut paraître fort sympathique au premier abord avec des règles supplémentaires qui se rajoutent au fur et à mesure, mais au final, elle est trop simple et ne propose pas de véritable challenge au niveau stratégie.
De manière générale, la partie RPG est peu convaincante, car il n’y a pas besoin de farmer et c’est largement faisable de finir le jeu sans l’exploiter. On a vraiment l’impression qu’elle est là pour le cahier des charges et freine énormément l’aspect Musou du titre.
Un gros problème au niveau de la technique
Le jeu rame énormément sur Nintendo Switch dès qu’il y a plus de cinq personnes à l’écran. Il est vrai que d’avoir un framerate correct n’a pas toujours été le plus gros point fort du studio, mais là, c’est vraiment affolant. Les phases où l’on se balade dans les villages sont rarement fluides à cause de ça. Par contre, dans les phases de combat, c’est la fluidité incarnée, certainement dû au fait que le jeu doit calculer la position d’une vingtaine d’ennemis au maximum. Quant aux différentes cinématiques, le jeu tourne correctement aussi à ce niveau-là. Les temps de chargements ne sont pas trop longs, ce qui est un bon point
Niveau graphismes, la direction artistique du Japon féodal est plutôt agréable à l’œil. Mais bon, on n’échappe pas aux femmes à forte capacité pulmonaire ou aux personnages tout en noir pour avoir l’air badass, les clichés typiques que l’on retrouve dans les mangas japonais pour vendre du papelard. Peu de baisse de graphismes entre les différentes phases, c’est plutôt positif à ce niveau-là.
Quant à la musique, elle fait le travail sans plus, elle accompagne correctement le jeu en fonction des moments, mais elle est loin d’être inoubliable.
Conclusion
Fate/Samurai Remnant est un RPG avec des phases de Musou, plutôt perfectible dans l'ensemble du titre. À travers ses trop nombreuses phases de blablas interminables et souvent inutiles, le jeu lorgne un peu trop vers le côté VN. Ce qui est rageant avec ce jeu, c'est que l'on a vraiment un goût d’inaccompli quand on voit les mécaniques de RPG peu utiles ou une partie Musou avec un gameplay aux petits oignons mais qui laisse sur sa faim par la durée des combats. À recommander pour les fans de Fate potentiellement, pour les autres ça ne sera pas forcément un jeu où vous allez prendre du plaisir, licence à part.
LES PLUS
- Graphiquement agréable
- Le style de combat Musou est incroyable à prendre en main
- Des temps de chargement corrects
LES MOINS
- La fluidité pas toujours au rendez-vous
- Une histoire peu intéressante et longue inutilement
- Des musiques oubliables
- La partie RPG très mal exploitée
- Les combats ne durent pas assez longtemps pour utiliser tout le potentiel du gameplay