En cette fin d’année, les irréductibles Gaulois sont de sortie… En effet, pas moins de deux titres mettent en scène les enfants de Goscinny et Uderzo pour cette fin d’année (en incluant celui-ci)… Mais cette fois, les affrontements se joueront à coup de cartes ! Cette originalité rendra-t-elle les sangliers aussi digestes qu’à l’accoutumée ? Enfilez votre plus beau casque, ça va cogner la bagarre !
Panique à Carthage !
Comme son nom ne l’indique pas forcément, Astérix & Obélix: Heroes est un jeu de cartes au tour par tour. Eh oui, alors que la licence nous avait habitués à des jeux plutôt orientés Beat Them All / Arcade avec mise en orbite de Romains à coups de baffes, cet épisode joue la « carte » du deck building… Édité par Nacon, ce nouveau titre a été développé par un studio allemand, Gamexcite. Ce dernier n’en est d’ailleurs pas à sa première adaptation vidéo-ludique des aventures du plus célèbre des petits Gaulois. Plutôt habitué aux jeux mobiles, le studio a œuvré sur Asterix & Friends: Remastered, un jeu de gestion sur mobile et Idle Asterix, un jeu de gestion et d’aventure (mobile hein), mais dont la patte graphique est reprise pour ce nouveau titre qui a cette fois les honneurs d’une sortie PC et Console.
Mais reprenons par le début ! Comme à l’accoutumée, l’histoire se déroule en 50 avant J.-C., toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Un village d’irréductibles gaulois… enfin vous connaissez la musique ! Cette fois encore, les Romains ont un plan imparable pour s’emparer du village d’Astérix et ses amis… En effet, Jules a eu vent d’un certain trésor de Toutatis, qui permettrait à son possesseur de devenir le maitre de toute la Gaule… Toute ? Mais pas que ! Forcément, cela attise les convoitises et il n’en fallait pas plus pour mettre nos amis Gaulois dans la course contre César, afin de l’empêcher d’arriver à ses fins.
Bon, on ne va pas se mentir, l’histoire est loiiiin d’être intéressante et fait preuve d’un classicisme que l’on retrouve… sur les jeux mobiles…
Le combat des Chefs
Nous l’avons dit en introduction, Astérix & Obélix: Heroes est un jeu de deck-building avec des combats au tour par tour. Ainsi, vous serez amenés à traverser 6 zones plus ou moins inspirées par les albums de la série, débutant notre aventure en Gaule (forcément) et faisant escale chez les Bretons, en faisant un détour par l’Égypte (même Cléopâtre pointera le bout de son nez) sans oublier l’arrêt (obligatoire) à Rome pour dire salut à Jules !
La partie débute donc en Gaule, via un petit tutoriel visant à présenter rapidement les cartes et les différentes particularités de nos personnages. 2 jauges sont importantes : celle de notre vie (sans surprise) et celle de la motivation (pour nous et chacun des personnages qui nous accompagne). En effet, nous pouvons mettre en jeu un roster composé de 4 personnages (au maximum), trois personnages « Offensif » et un personnage « Défensif ». Une fois les explications passées et nos deux decks prêts (1 pour l’attaque composé de 30 cartes et 1 autre pour la défense, composé de 20 cartes), nous entrons ensuite dans le premier sous-niveau qui compose la zone. Notre personnage est alors propulsé sur un plateau de jeu (type jeu de l’oie ou Mario Party) où plusieurs embranchements s’offrent à nous… Certains faisant la part belle à des trésors mais aussi à plus de combats, alors que d’autres s’avèreront moins occupés par l’ennemi, mais également moins généreux en récompenses. Sachez par contre qu’une fois la direction choisie, il n’est plus possible de revenir en arrière ! Pour tester les autres embranchements (et collecter les étoiles et les trésors) il faudra rejouer le niveau en choisissant d’autres embranchements.
Lorsque l’on croise un ennemi, il est impossible d’éviter un combat, l’affrontement démarre. Les cartes qui composent notre main sont tirées aléatoirement et nous jouons en alternance contre l’IA. Charge à nous donc de les jouer judicieusement pour vaincre nos adversaires. Il faudra également tenir compte des indications données par des bulles visibles au-dessus de nos ennemis, nous permettant de savoir qui risque d’être frappé (et avec quel impact). Cela permet donc d’anticiper au mieux les assauts (en fonction évidemment de notre main). Et si le pouvoir des cartes ne suffit pas, vous pourrez compter sur les capacités propres à chacun des personnages (avec des effets plus ou moins intéressants) qu’il est toutefois possible de faire monter en puissance grâce à l’expérience emmagasinée ou avec des cartes correspondantes au personnage. Attention par contre à la jauge de motivation… Si vous perdez un allié, ou à force d’avancer sur la carte, vos acolytes perdront en motivation, ce qui peut avoir un impact (négatif) sur les performances des personnages ou pire, leur faire quitter le groupe si celle-ci atteint zéro ! Fort heureusement, vous pouvez compter sur la présence de feux de camps, disséminés çà et là sur la carte, qui vous permettront de regagner gratuitement un peu de motivation ou de points de vie… Ou de grignoter d’autres items aux effets similaires (mais plus généreux), mais aussi en quantité plus limitée (et à gagner ou acheter au préalable) ! Gare également à ce que vous ramassez durant votre périple, car rien ne sera acquis tant que vous n’aurez pas achevé le niveau (et son boss) et c’est souvent lors du dernier combat que l’on se retrouvera en perdition et obligé de reprendre le niveau à zéro ! Le problème vient d’une difficulté parfois mal gérée et nous obligeant à affronter des Romains dopés de points de vies et de force, alors que vous n’en avez que moitié moins.
Le ciel leur tombe sur la tête !
Ces quelques problèmes de gestion de la difficulté, obligeront souvent à reprendre les niveaux, alors que l’on avait la besace pleine de bonus et de cartes… À cela s’ajoute une absence de règles qu’il aurait été appréciable de relire pour comprendre la signification de certains items, visibles sous nos personnages et nos ennemis… Exemple tout bête : un moment donné, nous sommes confrontés à des Romains en mode camouflage (déguisé en arbre) qui disposent d’une capacité les rendant invisibles et impossibles à attaquer. Nous avons d’abord cru à un bug du jeu (n’ayant eu aucune explication), avant de voir le petit œil barré, signifiant que le personnage adverse ne peut être touché…
Cette absence de règles du jeu à consulter s’avère assez gênante, surtout lorsqu’il s’agit d’un jeu de cartes où il est toujours sympa de relire les règles pour faire les bons choix (surtout au début). D’ailleurs, cela nous a empêché de rajouter des personnages que nous avions débloqués à notre roster, car comme ce n’est indiqué nulle part nous n’avions pas forcément pensé à revenir dans le hub du jeu pour lister les personnages et… les débloquer ! Maintenant vous le savez…
Cette absence d’aide est d’ailleurs assez brutale et rompt avec le début du jeu où les explications sont relativement présentes, bien qu’au final incomplètes.
Parlons maintenant de l’aspect technique du jeu et malheureusement… le constat n’est pas terrible. Visuellement, nous sommes franchement très proches d’un jeu mobile et cela est d’autant plus flagrant lorsque l’on compare avec les illustrations du précédent jeu Astérix qu’a réalisé le studio (Idle Asterix), c’est un véritable copier/coller…
Pareil pour les animations… Pour nous, le fait de jouer à un jeu de Deck Building sur une console est l’occasion de voir « les choses en grand », d’envoyer du lourd niveau animation lorsque l’on libère le pouvoir des cartes ! Mais ici, il n’en est rien, à peine un semblant d’animation et quelques effets de lumière dignes d’un petit prout paillette de fée. Idem pour les bruitages qui sont limités au minimum syndical et pas forcément de meilleur aloi. Le summum du minimalisme se retrouvant dans les déplacements du personnage sur la carte, où il se contente de se déplacer sans faire un geste avec des bruitages complètement à côté du décor (des bruits de plancher alors que le personnage se déplace dans une forêt). Outre les bruitages, c’est également l’absence de dialogue qui se fait ressentir… Même si ce n’est pas une obligation (l’ensemble des textes est traduit en français), il n’en demeure pas moins que c’eût été appréciable, surtout pour une aventure d’Astérix !
Les commandes sont relativement bien pensées et il est même possible d’utiliser l’écran tactile ! Malheureusement, celui-ci n’est pas utilisable jusqu’au bout et même si l’on peut sélectionner une carte en la touchant, il faut quand même jouer des boutons pour l’activer… un peu surprenant. D’ailleurs cette fonctionnalité tactile nous a parfois obligé à quitter et reprendre une partie. Car pour une raison inexplicable, après avoir utilisé nos doigts pour déplacer la carte, il nous était impossible de repasser à la manette pour déplacer notre personnage et valider notre destination. De quoi nous faire rager, surtout après des combats compliqués et un sac bien chargé de bonus.
On se consolera tout de même avec les nombreux personnages jouables (de Mme Cetautomatix à Agecanonix sans oublier Numérobis et Cléopâtre…), c’est assez rare pour être souligné, même s’il est dommage que le reste ne soit pas à la hauteur. Le jeu propose une bonne durée de vie, mais dûe en grosse partie à sa rejouabilité quasi obligatoire pour qui souhaite tout débloquer…
Conclusion
Le titre aurait pu s’appeler Asterisme & Obelus, sans que cela ne change grand-chose… L’ensemble manque de la « touche Astérix ». Et en tant que jeu de cartes, l’ensemble reste assez basique, pas spécialement compliqué, même si parfois il y a un gap de puissance niveau IA et où l’on se fait battre sans trop comprendre pourquoi. En conclusion, c’est une grosse déception au niveau de l’utilisation de la licence Asterix. Le rendu final est très proche d’un jeu mobile. Reste cependant un jeu de deck building correct mais pour le même prix, vous trouverez largement mieux…
LES PLUS
- 24 personnages jouables issus des différents albums d’Astérix.
- La possibilité de se faire plusieurs decks.
- La tentative d’utilisation de l’écran tactile.
- Se laisse jouer facilement.
- Textes entièrement en français.
LES MOINS
- L’absence des règles à relire (pour certaines capacités).
- Les graphismes qui font très jeu mobile.
- L’univers de la série Astérix complètement oublié.
- L’histoire très banale.
- La difficulté mal dosée.
- Le manque d’animations.
- Les bruitages et l’absence de doublage.
- Quelques petits bugs.