Le village de Duneroc est en proie à bien des difficultés : le manque d’eau, les tempêtes de sable, les bandits et un état général passablement délabré… voilà qui commence à peser lourd pour un seul et même territoire ! Avec courage et dévouement, c’est à vous que revient la lourde tâche de remettre cette contrée sur pied, avec l’aide de tous les villageois. Une mission de grande ampleur qui devrait vous occuper pendant plusieurs d’heures… Amis bâtisseurs, êtes-vous suffisamment brillants pour offrir un nouveau visage dépoussiéré, ou plutôt, « dé-sablé », à Sandrock ? Voyons cela !
Développé et édité par Pathea Games, à peine avons-nous lancé le titre de My Time at Sandrock que les flashs de son prédécesseur nous sont revenus en mémoire. En effet, les amateurs de My Time at Portia se sentiront pleinement à l’aise sur ce nouvel opus, tandis que tous les autres devront s’initier à toutes les facettes de cette licence, d’une grande richesse de contenu il faut bien l’admettre. Novice ou grand amateur, chaque joueur débute son aventure par la personnalisation de son avatar. Les critères de sélection sont assez nombreux et bien que les graphismes restent un peu trop grossiers (nous reviendrons sur le sujet !), vous devriez réussir à bâtir le personnage de votre choix. Une fois préparé, et avant de se faire engloutir par la prochaine tempête de sable, plongeons au cœur de Sandrock qui a pleinement besoin d’aide…
Le marchand de sable
Vous êtes un bâtisseur, un constructeur, une personne habile de ses petites mimines et prête à les plonger dans la sciure de bois afin de construire quelques poutres bien utiles pour la confection de meubles et de coffres. Aidé par votre amie Mi-an, vous voilà rapidement chapeauté par Yan, le responsable de la guilde du commerce, qui vous prend sous son aile dès votre arrivée en ville. Tel un patron un peu flemmard (et roublard), ce dernier vous donne quelques ordres afin de vous stimuler dans votre besogne. En bref, il va rapidement falloir se redresser les manches et se mettre à l’ouvrage pour satisfaire les besoins de Yan mais aussi et surtout, toutes les requêtes des villageois qui n’aspirent tous qu’à une seule chose : retrouver une ville digne de ce nom. À ce stade, les alentours de Dunroc ressemblent quelque peu à une vaste décharge avec moult débris de bois et de ferrailles. Il va falloir mettre les mains dedans pour en extraire la moindre petite ressource. Les villageois gardent le moral, faites-en de même !
My Time at Sandrock est un simulateur de vie dans une contrée désertique libre qui surplombe une mystérieuse métropole de l’ancien monde. Désertique oui, mais abondante de ressources tout de même. Au fil des jours qui passent (selon un rythme circadien classique qu’il faudra respecter avec des horaires de lever et de coucher afin de rester en forme), le joueur doit prendre en main un certain nombre d’outils afin de bâtir toutes sortes de choses. Un grand classique. Le principe est sensiblement le même que dans l’opus précédent, avec un établi de démarrage pour les petites constructions, et une structure d’assemblage pour le gros œuvre, le tout régi par des plans qu’il va d’abord falloir se procurer. Chaque construction demande un certain nombre de ressources, plus ou moins rares, plus ou moins précieuses. Vous avez beau vous trouver dans un désert, le coin n’en reste pas moins plutôt riche, avec des détritus qui jonchent le sol et pour lesquels votre recycleur fait de petites merveilles. Roches et broussailles sont idéales pour en extraire la moindre pierre et un peu de bois. Mais attention, Sandrock n’est pas une contrée comme les autres et certaines règles sont à respecter.
L’eau est le bien le plus précieux (voilà qui est d’actualité…) et doit être économisée autant que possible. N’imaginez même pas plonger vos pieds dans le petit lac qui jouxte la ville… malheureux, vous seriez bien châtié. Tout autant que si vous vous hasardez à trancher quelques arbres. Sandrock est une ville respectueuse de son environnement : il ne faudra jamais l’oublier si vous souhaitez faire ami-ami avec les villageois. Servez-vous autant que vous le souhaitez auprès des ressources qui jonchent le sol, mais gardez à l’esprit de ne point toucher à l’eau et aux arbres.
Si elle ne doit jamais être gâchée, l’eau reste indispensable pour faire fonctionner vos machines (en plus du carburant). Cet aspect est capital au sein de la partie et ne doit jamais être omis au risque de vous retrouver dans la panade pour la livraison de commandes (où le temps est compté qui plus est !). Néanmoins, la récolte de l’eau est possible, notamment grâce à la rosée qui se dépose sur les arbustes à proximité de votre demeure. Une demeure qui va rapidement devenir le siège de bien des travaux…
Home Sweet Home
Nous aimons tous le confort d’une maison douillette… le tout étant de pouvoir s’en offrir une ! À votre arrivée, il ne va pas falloir faire la fine bouche : vous avez un toit et un lit, ce n’est déjà pas si mal. Votre couche est à rejoindre chaque soir afin de retrouver vie et endurance, tout en bénéficiant d’une sauvegarde automatique (il reste possible de sauvegarder manuellement au cours de la partie). Il ne revient qu’à vous de faire de cet espace le cadre de vie idéal. Pour cela, quelques agrandissements sont possibles, mais aussi une mise en avant de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que l’apport de nouveaux meubles et de décorations. Paris ne s’est pas construit en un jour… et votre logis non plus. Ainsi, il va falloir faire preuve de patience afin de récolter suffisamment de Gols (la monnaie du jeu), mais aussi des ressources, afin de faire de votre petit coin à vous, un petit coin de paradis. La personnalisation de son logis demande une certaine prise en main et nous reconnaissons ne pas y avoir attribué beaucoup de crédits, bien trop occupés à d’autres affaires plus lucratives. Néanmoins, les amateurs seront heureux de pouvoir bâtir progressivement leur maison, avec goût… et patience !
Heureusement, vous ne serez pas seuls dans le désert… allons même jusqu’à dire que vous allez être sacrément entourés !
Un désert bondé
Malgré des conditions de vie difficiles, les villageois sont nombreux à Sandrock, et tous disposent de compétences spécifiques et d’un caractère propre. Discuter avec autrui est toujours bénéfique puisque synonyme d’expérience. Aussi, nombreux villageois sont à l’origine d’un grand nombre de quêtes : aidez votre prochain et vous progresserez toujours plus dans l’aventure. Plusieurs actions sont disponibles auprès de chaque villageois, majoritairement la discussion, l’offrande de petits cadeaux, mais aussi le déploiement du jeu « Bestioles ». Ce dernier repose sur un principe élargi de pierre/feuille/ciseaux où chaque joueur choisit une carte sans connaître le tirage de son adversaire. Chaque carte représente un animal qui est alors gagnant/perdant/neutre face à un autre animal. Le joueur qui détient le plus de points à la fin de la partie triomphe.
La vie sociale à Sandrock est particulièrement développée : vos relations sont récapitulées au sein du menu dédié et il convient de prendre le temps de sympathiser avec le plus de monde possible. Pour cela, il suffit de taper un brin de causette régulièrement, ou encore d’arriver les bras chargés de cadeaux : si vous avez la chance d’offrir le bon cadeau, voilà qui sera doublement bénéfique. Plus votre relation auprès d’un villageois sera grande, plus vous aurez de chances de débloquer d’autres activités avec lui.
L’immersion dans cette simulation de vie est particulièrement réussie et plutôt réaliste avec de nombreux détails qui font mouche. Vous retrouverez notamment le courrier avec une multitude de lettres, y compris en provenance de votre famille et de vos amis, avec la possibilité de pouvoir y répondre parmi une pré-sélection. Un choix multiple qui est aussi mis en avant lors de certaines discussions afin de vous forger le caractère et la réputation de votre choix au sein de Duneroc. Le village compte aussi un panneau d’affichage avec la possibilité de faire quelques publicités pour votre atelier : le travail c’est la santé, ne l’oubliez pas !
Une journée de labeur
De nombreuses activités sont présentes et les journées passent bien vite sur Sandrock (un petit réglage dans le menu du titre permet de modifier la durée d’une journée) ! Les constructions sont au cœur de vos tâches mais il ne s’agit pas simplement d’assembler des bouts de bois pour en faire une chaise… les constructions les plus poussées demandent dans un premier temps un plan d’assemblage. Ces derniers s’acquièrent notamment grâce à la collecte de CD-ROMs : ces petits disques sont ensuite à rapporter au centre de recherche, avant de pouvoir sélectionner la recherche d’un plan spécifique sur plusieurs jours (sauf accélération coûteuse). Une fois en poche, il va falloir assembler tous les éléments pour parvenir enfin à sa construction finale… certaines machines vont donc vous demander quelques heures avant de pouvoir compter parmi vos petites merveilles à disposition.
Si les premières ressources sont assez simples à récolter, il va falloir faire preuve d’un peu plus de détermination pour atteindre les plus précieuses. Pour cela, quelques combats seront notamment à mener : ces derniers s’effectuent en temps réel, en usant de coups et d’esquives. Les ennemis sont répertoriés par niveaux, et nous ne pouvons que vous conseiller de ne pas trop fricoter avec un bestiaire bien plus élevé que vous.
Le minerais, comme à l’accoutumée, est lui aussi une ressource à la fois banale et pourtant précieuse en fonction de son type. Après avoir débloqué l’accès à la mine, la collecte s’avère assez agréable puisque sous le joug de quelques bonnes surprises à dénicher grâce à votre radar. Il va falloir creuser encore et encore pour extraire les bonus les plus rares avant de les ramener à la surface. Une bonne préparation au préalable, avec quelques bons petits plats en poche, permet de se sentir plus à l’aise sous terre et surtout, d’y travailler un peu plus !
Après avoir fait usage encore et encore de votre pioche, nul doute que vous reviendrez chez vous avec les poches pleines à craquer (l’inventaire est en effet souvent plein… fort heureusement il est possible de l’agrandir mais aussi de construire des coffres pour faire un peu de ménage…). Quelques reliques feront partie de vos petits butins précieux… ces dernières pourront alors être amenées au musée afin de confectionner toutes sortes de trésors, et ainsi peaufiner votre côte de popularité. Cela nous rappelle un autre titre bien célèbre…
L’endurance est en revanche le point noir de la récolte (et plus largement, de l’aventure) : celle-ci dégringole à vive allure, et cela quelle que soit l’action réalisée. Un point redondant dans ce style de jeu, et qui, à chaque fois, a le don de nous frustrer tout particulièrement… pourquoi brider le joueur à ce point ? Certes, vous pouvez toujours trouver de petites astuces, quelques plats ou quelques améliorations (dont nous allons vous parler aussitôt), mais bon…
Opulents menus
My Time at Sandrock est totalement traduit en français. Les voix restent en anglais, mais les sous -titres sont en français ainsi que toutes les aides et autres menus du jeu.
Le menu se décompose en plusieurs onglets. Nous y retrouvons le classique inventaire, la carte (plutôt riche en informations utiles), mais aussi l’équipement du personnage, les niveaux relationnels avec les autres protagonistes du jeu, les quêtes en cours, un recueil de toutes vos découvertes, mais aussi des arbres de compétences. En effet, si votre endurance dégringole sans cesse à la moindre activité, votre expérience, elle, grimpe sensiblement dès que vous réalisez quoi que ce soit (un aspect toujours jouissif). Quatre arbres de compétences sont disponibles : l’un est plutôt axé sur les récoltes, l’autre sur l’artisanat, le troisième sur le combat et le dernier se concentre sur le relationnel. Cette distinction permet d’accroître les compétences du joueur dans les différents domaines sans pour autant dénigrer l’un des aspects (une petite amélioration de l’endurance est notamment disponible). Nous avons apprécié.
Le didacticiel du jeu s’avère être riche et plutôt bien détaillé. Ce dernier se déploie au fil de l’aventure et peut être retrouvé au sein du menu. Une bonne chose puisque la dose d’informations à retenir n’est pas si anodine et les novices pourraient bien s’emmêler un peu.
Accepter ses limites
My Time at Sandrock ne manque pas de qualités dès lors que le joueur aime les simulations de vie. Néanmoins, proposé sur Switch, le titre souffre de quelques lacunes importantes, notamment sur les graphismes où il faut se contenter de textures grossières, avec des décors qui apparaissent crescendo au fil de notre avancée. Le titre reste jouable, avec quelques environnements mignons (notamment en ville), mais il est évident que notre Nintendo Switch montre ici ses limites.
Aussi, nous avons rencontré une difficulté assez agaçante au long de notre partie : l’absence d’annotations sur les différents éléments de notre inventaire. En effet, le titre précise qu’il est possible d’afficher des informations en pressant le joystick gauche. Ce que nous avons fait franchement outrageusement tant certaines informations nous manquaient… en vain. Il nous était impossible de connaître, les premiers temps, ce qui s’accumulait dans notre inventaire, ce qui était à vendre dans les différentes boutiques, etc. Il n’était alors pas évident de répondre convenablement aux différentes quêtes Fedex ou encore aux besoins de ressources spécifiques pour la construction de telle ou telle structure. Une lacune qui pourrait être supprimée dans le cadre d’une mise à jour. Nous l’espérons ! Une attente qui pourrait bien être comblée puisque les développeurs se montrent particulièrement bienveillants envers leur titre et disposés à proposer quelques mises à jour afin d’améliorer l’expérience de jeu.
À sa sortie, le précédent opus souffrait d’importants ralentissements. Si les temps de chargement font toujours partie intégrante de My Time at Sandrock, ils sont cette fois-ci nettement plus supportables. Néanmoins, il faut toujours faire preuve de patience à chaque fois que vous pénétrez (ou sortez) d’un bâtiment.
Enfin, la fiche du jeu met en avant un aspect communautaire : dans le cadre de ce test, nous n’avons guère pu essayer le multi. D’après les développeurs, il est probable que cette fonctionnalité ne soit pas disponible avant plusieurs mois… affaire à suivre…
My Time at Sandrock est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 35 euros environ.
Le saviez-vous ?
L’eau est une ressource précieuse qu’il nous faut économiser sans relâche. Pourtant, notre consommation reste impressionnante… un américain consomme en moyenne 500L d’eau par jour, un européen 150L. Quand d’autres peuples n’ont guère accès à l’eau potable, tout cela laisse songeur…
Conclusion
Fier descendant de My Time at Portia, cette nouvelle aventure séduira sans mal les amateurs du genre. La richesse du contenu est indéniable, avec de multiples constructions à découvrir, une vie communautaire développée, et de nombreuses surprises qui se dévoilent au fil des heures. Le titre est traduit en français et dispose d'un didacticiel assez poussé afin de permettre à tous les joueurs de prendre part à la vie de Sandrock. En revanche, l'aventure souffre de graphismes aux textures grossières, de fortes brillances et de quelques bugs... si vous le pouvez, tentez l'expérience de Sandrock préférentiellement sur un autre support que la Nintendo Switch. Sinon, il va falloir faire avec !
LES PLUS
- Une très belle richesse de contenu avec de nombreuses activités.
- Un aspect communautaire poussé, avec de nombreux personnages à découvrir.
- Un déploiement de l'histoire progressif, avec des événements à débloquer au fil des heures.
- Traduction française disponible.
- Une équipe de développeurs qui semblent soucieux d'améliorer sans cesse leur titre. Des mises à jour sont à venir pour parfaire l'expérience de jeu !
LES MOINS
- Des textures baveuses, de la brillance, des décors qui apparaissent progressivement... la Switch montre ses limites !
- Une endurance qui s'amenuise bien trop rapidement, limitant les actions possibles au cours d'une journée.
- Quelques crashs et autres bugs, avec notamment la description des objets qui ne s'affiche pas, qui impactent sur la jouabilité générale du titre.