Flooded est un jeu qui a réussi à attirer notre attention. Son concept de city-builder inversé dans lequel nous devons optimiser nos ressources face à une mer qui ne cesse de monter est captivant, surtout en cette période de crise écologique. Le jeu est développé par les polonais de Storm Trident et édité par les autres polonais de Forever Entertainment que nous connaissons notamment pour des jeux comme Magical Drop IV ou Alekon. Disponible depuis le 09 novembre 2023 sur l’eShop au prix de treize euros, Flooded arrivera-t-il à dépasser son concept pour être une belle surprise ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un très bon niveau en anglais est nécessaire pour jouer à Flooded.
Un city-builder sans prétention…
Flooded est un jeu dans un monde très proche du nôtre. Les eaux sont inexplicablement montées et les terres sont dorénavant toutes des archipels. Un petit groupe de citoyens qui essaie de survivre va essayer par la même occasion d’enquêter sur cet étrange phénomène…
Comme nous l’avons dit en introduction, Flooded est un jeu qui a réussi à nous attirer par sa description. Le jeu se présente comme un city-builder « inversé », dans le sens où nous ne devons pas construire à tout-va mais plutôt optimiser ses constructions.
En réalité, cette description est un peu trompeuse. Flooded est un city-builder finalement assez classique avec une contrainte de poids : les eaux montent à intervalle régulier et notre but est de survivre assez longtemps, en tout cas pour le mode campagne, pour faire tous les objectifs demandés par le jeu.
Vous démarrez sur une île créée procéduralement (chaque île a une forme différente mais a des éléments propres à la campagne) avec trois ressources : fer, bronze, et une sorte de pilule bleue étrange. Le fer va permettre de construire les bâtiments pour les ressources, le bronze est utile pour les bâtiments énergétiques, et la pilule bleue pour les défenses.
Il y a plusieurs façons d’exploiter les ressources présentes sur l’île. Il y a les mines classiques sur la terre, les plateformes maritimes, mais il y a aussi des ressources cachées sous la terre qu’il faudra sonder au préalable.
Chaque mine que nous construisons consomme des habitants et de l’eau. Pour avoir une production optimale, il va donc falloir gérer ces paramètres en construisant des bâtiments qui produisent de l’eau (puits, récupérateur de pluie, transformateur d’eau salée, etc.) tout en faisant attention à la montée des eaux.
Un gameplay assez complet tout en restant accessible…
Cette dernière arrive régulièrement et pour pallier ce problème, nous pouvons construire des bâtiments défensifs (comme des terrains artificiels) qui retardent l’inéluctable.
Sur certaines îles, du bois et de la pierre viendront bloquer nos possibilités de construction. Il faudra alors construire des bâtiments pour les détruire et rendre notre terrain un peu plus habitable.
Chaque mission nous donnera de réaliser des objectifs variés. Réaliser ces objectifs nous permettra de monter en âge et de débloquer de nouveaux bâtiments. Chaque âge nous permet aussi d’améliorer nos bâtiments en échange d’électricité.
Il y a aussi des recherches qui coûtent de l’électricité et qui peuvent bien nous aider. Certaines recherches empêchent temporairement la montée des eaux dès que nous construisons un terrain artificiel. D’autres augmentent notre production.
Finalement il y a du commerce mais aussi de la navigation (qui sera surtout utilisée pour des quêtes) et le tout forme un tableau assez complet pour faire un bon city-builder à la fois simple mais efficace.
Le mode campagne nous emmène dans une histoire assez classique qui ne brille pas forcément par sa narration. Il y a d’un côté les gentils, qui veulent comprendre cette montée des eaux et les méchants pirates et industriels qui exploitent les petits.
Cette histoire manichéenne se suit sans saveur, surtout parce que les missions et le gameplay sont réussis. Certaines missions vous demanderont d’aller explorer, d’autres d’exploiter certaines ressources, ou encore de trouver des ressources cachées.
Mais qui loupe le coche écologique
Malgré ce gameplay accrocheur, il y a quand même un sentiment mitigé vis-à-vis de la promesse initiale. En lisant la description du jeu, nous croyons à un city-builder d’un nouveau genre centré sur nos problèmes écologiques actuels dont l’optimisation est au cœur du jeu plutôt que l’exploitation des ressources.
Malheureusement, pour gagner dans Flooded, il faut surtout exploiter des ressources à outrance pour bloquer la montée des eaux, brûler des arbres et la nature pour construire encore plus, et nous nous retrouvons finalement avec un jeu qui reprend toutes les mécaniques habituelles du city-builder.
C’est vraiment dommage car le jeu avait vraiment tout pour être dans l’air du temps et pour proposer enfin un city-builder qui correspond à nos problèmes actuels.
Flooded reste néanmoins un jeu très agréable à faire, avec des parties de dix à trente minutes pour le mode campagne, un mode endless et un mode partie personnalisée. Nous avons aimé progresser dans l’histoire pour découvrir les nouveaux personnages (qui apportent chacun des bonus différents) et les nouveaux bâtiments qui sont débloqués au fil de l’aventure.
Certains bugs sont à déplorer, notamment pour tout ce qui est de l’ordre du déplacement et de la construction maritime. Ces bugs gênent parfois lourdement la progression du joueur, peuvent le frustrer, mais ne changent en rien l’impression positive que nous avons eue.
La durée de vie pour treize euros, est plus qu’intéressante. Rien que la campagne va vous permettre de rentabiliser le jeu. Cependant, attention, le jeu n’est pas traduit en français et un très bon niveau en anglais est requis pour pouvoir y jouer et comprendre certaines missions.
Le jeu est tactile mais celui-ci est peu pratique hormis pour sélectionner les unités marines. Malgré tout Flooded est intuitif que ce soit en mode docké ou portable.
Les graphismes ne sont pas excellents mais ne sont pas moches du tout avec ce pixel art. Ils font largement le travail et la musique fait de même.
Conclusion
Flooded est un bon city-builder sans prétention avec un concept accrocheur de montée des eaux. Quel dommage que le jeu n’en profite pas pour proposer un vrai gameplay écologique en adéquation avec son concept. Malgré tout, Flooded est une belle expérience à petit prix avec une grosse durée de vie. Attention, le jeu n’est pas traduit en anglais et il faudra un très bon niveau pour le comprendre.
LES PLUS
- Un gameplay simple, sympathique et complet
- Un concept intéressant
- Un bon ratio durée de vie / prix
LES MOINS
- Une occasion manquée de faire un city-builder écologique
- Quelques problèmes de caméra
- Pas de traduction française
- L’histoire un peu téléphonée