Vous commencez à connaître la ritournelle : concevoir son petit coin de paradis, avec son potager, ses animaux, faire ami-ami avec tout le village… et tout cela commence bien souvent par casser des cailloux et couper des arbres. Point de gros changement dans Spirit of the Island, il va bien falloir passer par le pillage des ressources et une petite déforestation locale ! Mais au-delà de ces activités bien connues, d’autres paramètres vont rentrer en jeu et donner un nouveau tournant à la partie : parviendrez vous à rendre votre île suffisamment attractive pour une flopée de touristes en mal de vacances mais toujours en proie à la société de consommation (ce qui va arranger vos affaires) ?
L’esprit de l’île
Edité par Plug In Digital, le joueur débute son immersion dans la grande aventure de Spirit of the Island par la personnalisation de son personnage. Plutôt succincte, celle-ci permet néanmoins de choisir sa couleur de peau (jaune, rouge, bleue…!), de cheveux (idem !), mais aussi de maigres critères un peu plus originaux tels que le caractère d’enfance. La difficulté peut être modulée afin de s’adapter aux joueurs : les besoins, l’endurance et l’agressivité des créatures, seront alors ajustés selon vos désirs. Nous décidons de ne pas chambouler le nom de la ville, ni de la région. Nous voici fin prêts à nous plonger dans la contrée de Mahu pour une escale sur l’île de Maluhia, le monde est à nous… à nous la plage et les cocotiers !
L’arrivée sur l’île permet de prendre en main le personnage grâce un tutoriel plutôt classique. Notre petite héroïne est assez simple à contrôler : les interactions s’effectuent via le bouton A, les actions avec ZR et le saut avec Y. Rapidement, nous comprenons qu’il va falloir gérer plusieurs paramètres en même temps : la faim, la soif, mais aussi une certaine endurance et bien entendu notre santé. Vite, empressons-nous de trouver notre maison pour nous sentir pleinement à l’aise sur ces terres qui s’offrent à nous !
Redonner vie à la terre
Avant de songer à faire revenir les touristes, il va falloir se retrousser les manches et récolter un (très) grand nombre de ressources afin de pouvoir vivre plus sereinement sur Maluha. Les développeurs ont fait le choix de ne pas rendre la tâche trop difficile, et très rapidement le joueur dispose de l’ensemble des outils indispensables au travail de la terre. Les premières cultures se mettent en place sans la moindre difficulté : il suffit de faucher les hautes herbes qui jonchent le sol afin de trouver une multitude de graines en tous genres ! Voilà qui va grandement faciliter la tâche… bien entendu, les cultures requièrent un peu de soin. L’arrosoir reste un outil indispensable pour permettre aux plantations de grandir, un grand classique. Son utilisation est plutôt simple et rapide puisqu’il est possible d’arroser dès le départ plusieurs lopins de terre simultanément. Par la suite, l’amélioration du système d’arrosage est possible, comme vous vous en doutez !
L’usage de la pioche est, elle aussi, un grand classique facile à maîtriser : un petit coup par ci, un petit coup par là, et vous voilà avec pas mal de roches et de minerai. Oui oui, la hache est aussi présente afin de couper du bois et tout et tout… vous connaissez la ritournelle de ces premiers instants sur ce type de jeu ! N’insistons pas trop là-dessus.
L’établi est le siège de vos premières réalisations très simples : les outils (plus ou moins performants), mais aussi les petits accessoires (cordages, scotch, sans oublier les clous et les vis…), quelques appâts pour la pêche, ou encore des cadeaux à offrir à vos amis. Néanmoins, l’établi n’est que le précurseur de bon nombres de constructions à venir… Votre poste de travail, accessible directement via bouton ZL permet d’ouvrir un (très) large panel de possibilités, regroupées sous différents menus : les décorations, les véhicules, l’agriculture, les magasins, les machines… le choix est vaste et il y a de quoi être un peu noyé sous une telle opulence de constructions disponibles ! Néanmoins, il va falloir faire preuve de patience afin de récolter toutes les ressources nécessaires à ces dites constructions : en effet, bon nombre de réalisations ne sont guère possibles lors des premières heures de jeu. Ce n’est qu’après avoir retourné l’ile de fond en comble, mais aussi celles aux alentours, que le joueur mesure toutes les possibilités du titre !
Prendre le large et plumer les touristes !
L’île de Maluha ne manque pas de ressources : les graines sont simplement sur le sol, les mines regorgent de quelques minerais, les arbres sont abondants, et l’eau est à disposition juste à côté de chez vous afin d’étancher rapidement votre soif. Néanmoins, il va falloir aller voir du pays pour découvrir d’autres ressources et ainsi accroitre vos capacités de construction. Pour ce faire, il convient dans un premier temps de réparer votre ponton, puis d’acheter un bateau plus ou moins grand pour vous rendre sur l’île de votre choix. Ces déplacements ne sont pas anodins et s’avèrent assez couteux en carburant, tout en usant votre bateau. N’espérez donc pas voguer encore et encore lors des premières heures sur le titre… par ailleurs, les balades en mer se résument à un simple écran de chargement. Le voyage n’a pas d’intérêt ici, seule la destination compte ! Comme à l’accoutumée, n’hésitez pas à partir avec les poches pleines de nourriture et de boissons afin de ne pas vous retrouver bêtement affaibli à l’autre bout du monde !
Tout le monde n’est pas beau et gentil : il faut se défendre ! Tuer ou se faire tuer, il faut choisir… les ennemis sont par ailleurs de plus en plus véloces au fil de la découverte des îles et nous avons été surpris par les attaques de certains ennemis qui nous ont volé de nombreux points de vie en quelques secondes ! Il est de fait important de prendre le temps de faire progresser son petit personnage avant de s’aventurer la fleur au fusil… !
Le joueur doit donc faire preuve de patience, mais aussi d’une certaine logique afin d’agencer son territoire et ses actions dans le bon ordre. Le cas échéant, les allers-retours seront nombreux (ils seront conséquents quoi qu’il arrive !)… et de fait un peu casse-pieds. Sachez tout de même qu’il est possible d’aller un peu plus vite sur le titre, la marche à pied n’est guère le seul moyen de locomotion…
Allez de l’avant !
Spirit of the Island se veut non punitif et offre une progression permanente au joueur. Ainsi, les constructions disponibles sont de plus en plus nombreuses au gré de l’amélioration des compétences, et il devient plaisant au fil des heures d’agencer son territoire sans trop de contraintes. La mise en place des diverses installations reste agréable et bientôt (enfin bientôt… libre à chaque joueur d’avancer à son rythme !) une flopée de touristes impatients s’empresseront de faire quelques emplettes chez vous. Ces petits pantins qui débarquent renforcent incontestablement la mignonerie du titre…
Pour avancer dans la vie, il y a deux possibilités : aller de l’avant seul et tracer son chemin, ou bien tendre la main à autrui et avancer ensemble. Oubliez le premier choix ici ! Il est nécessaire de faire quelques escapades régulières en ville, et non pas simplement pour réaliser quelques ventes rapides. Les habitants ont une fooooooule de choses à vous raconter (un peu trop peut-être ?) et ne manqueront pas de vous solliciter très régulièrement (un peu trop peut-être…?!) afin de vous demander votre avis sur tout et n’importe quoi. Plusieurs choix de réponses sont alors disponibles… restez courtois, aimable et sympa… votre cote de popularité montera alors en flèche (sous la forme de petits cœurs, comme c’est mignon à nouveau !). Enfin, n’oubliez pas de fêter les anniversaires, ou encore de participer aux différents évènements annuels. Toutes les informations relatives à votre agenda sont disponibles dans le menu dédié : ne reste plus qu’à ne pas oublier de le consulter régulièrement !
Bien entendu, nous y sommes habitués, de nombreuses quêtes sont disponibles auprès des villageois. Certaines sont indispensables pour progresser dans l’aventure. D’autres sont plus accessoires. Un panneau d’affichage trône au milieu du village et permet au joueur d’atteindre facilement quelques requêtes. Attention, le temps est compté, ne vous engagez donc pas dans des commandes que vous n’êtes pas certains d’honorer !
Spirit of the Island propose un mode multijoueur : une bien bonne idée en soi ! Malheureusement, nous n’avons guère pu en profiter puisque ce dernier fonctionne sous la forme de salons privés… aucune session publique accessible. Dommage ! Les réseaux et la mise en place de parties en commun parviendront probablement à palier cela.
Mignon tout rond
La réalisation générale du titre s’avère être particulièrement mignonne, avec des environnements adorables, de petits personnages plein de couleurs et des animations toutes aussi charmantes. Certains choix de couleurs ne sont en revanche pas idéaux : soulignons par exemple votre monnaie lors du commerce avec les marchands. Blanche sur un fond vert, voilà qui rend la visibilité très discutable !
Nous avons rencontré un petit bug lors de notre partie : il nous était impossible de discuter avec l’un des personnages pour la mise en place d’une quête. Il s’agissait pourtant de la bonne personne… en revenant sur le titre, le dialogue a fini par fonctionner et nous sommes parvenus à avancer dans l’histoire principale.
Quelques temps de chargement sont aussi à préciser, notamment lors du passage de votre zone personnelle à la place du village. Cette transition s’effectue via un pont qui demande toujours un petit temps de chargement.
Enfin, le titre est intégralement traduit en français, ô joie !
Spirit of the Island est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 25 euros environ.
Le saviez-vous ?
Une petite anecdote pour briller à l’occasion de discussions entre touristes… saviez-vous que la ville de Hafnarfjordur (pas facile à dire, ni à écrire !), en Islande, est réputée pour être une zone propice à la rencontre avec de petits êtres magiques ? En effet, celle-ci se trouve au croisement de plusieurs « lignes d’énergie », des lignes qui seraient particulièrement aimées par les entités tels que les lutins, les gnomes ou encore les elfes… !
Conclusion
Tiens tiens tiens... il semblerait qu'un petit nouveau soit parvenu à tirer son épingle du jeu dans la masse de jeux de gestion et de survie. Spirit of the Island réalise ce petit tour de force grâce à un contenu confortable qui demande de nombreuses heures de jeu avant de pouvoir pleinement en faire usage. Les tâches sont nombreuses, qu'il s'agisse de la gestion de son territoire avec toutes les installations associées, de la franche sympathie à entretenir avec les villageois en répondant à toutes leurs (nombreuses) demandes, ou encore de la collecte (importante) de ressources. Non punitif et agréable à prendre en main, avec quelques notions facilitées (comme l'agriculture), disponible en français et doté d'un univers adorable, Spirit of the Island dispose de nombreux atouts pour séduire les joueurs amateurs de gestion saupoudrée d'un peu d'aventure. Le titre n'est pas exempt de défauts, avec quelques bugs et ralentissements : nous espérons que les développeurs feront le nécessaire afin de parfaire leur bébé !
LES PLUS
- Une belle richesse de contenu avec un florilège de constructions à découvrir et à réaliser progressivement.
- De la gestion de ressources, de la survie, de l'exploration... les tâches à accomplir sont nombreuses et variées.
- Accessible.
- Un univers coloré, mignon, adorable.
- Traduction française disponible.
LES MOINS
- Quelques bugs et ralentissements.
- Des allers/retours fréquents qui deviennent un peu lassants à la longue...
- Un multijoueur qui risque d'être laissé de côté sans une épaisse communauté de joueurs...