Steamworld Build, ce titre vous inspire probablement bien des souvenirs… en effet, la licence nous a déjà habitués à quelques titres notables mettant en scène une armée de robots dans des mises en scène diverses et variées. Les développeurs de chez Thunderful reviennent cette fois-ci avec un tout autre concept, mais toujours avec des petits acolytes faits d’une multitude de boulons et autres écrous. Burette d’huile sous le bras, reprenons nos clefs à molette pour aiguiller au mieux cette fière armée de robots !
Jack Clutchsprocket et sa fille Astrid, n’ont qu’une seule idée en tête, qu’un seul objectif à atteindre : fuir leur terre d’accueil au bord de l’apocalypse pour rejoindre les étoiles à bord d’une fusée qui requiert des pièces spécifiques pour prendre son envol. Ces dernières se trouvent sous leurs pieds : il va falloir creuser encore et encore, jusqu’aux entrailles de la terre, afin d’avoir la chance de mettre la main sur des pièces de technologie ancienne. L’ingénieuse petite Astrid pourra alors exercer ses plus vifs talents pour réparer l’épique engin et ainsi permettre à la famille de s’enfuir. Allez zou prenez vos pioches !
Pelle, Pioche !
Avant de se lancer à l’assaut du moindre caillou, le joueur est invité à sélectionner le niveau de difficulté de la partie (bac à sable, décontracté, équilibré ou difficile), la carte de son choix ainsi quelques paramètres optionnels : la présence ou non du didacticiel mais aussi de l’histoire. Toutes celles et ceux qui souhaitent se focaliser uniquement sur la gestion de leur territoire sans se soucier du reste seront ravis de ne pas s’encombrer avec des dialogues superflus ! Le bac à sable, enfin, offre l’opportunité de se concentrer pleinement sur la construction sans se soucier des ressources et des finances. Nous apprécions cette diversité de modes de jeu qui séduira tous les profils de joueurs. Dans le cadre de ce test, nous avons bien entendu activé l’histoire mais aussi un minimum de difficulté afin de se confronter aux aléas du titre !
À notre arrivée sur une contrée désertique (Fossil Park pour ne rien vous cacher !), un certain aliasing nous a aussitôt sauté aux yeux. Rien de bien vilain, rassurez-vous, mais une impression de brillance subsiste sans perturber le bon déroulement de la partie. Ceci étant précisé, nous découvrons l’écran de jeu et toutes ses caractéristiques : le sommet de ce dernier met en avant nos ressources, nos ouvriers, nos revenus… mais aussi notre niveau d’expérience, exprimé ici en jalon. Le bas de l’écran, lui, concentre les constructions disponibles par l’intermédiaire d’un menu vertical qui se déploie au fil de la progression du joueur. En effet, le nombre restreint de possibilités pourrait bien vous surprendre lors de la première partie, mais rassurez-vous… vous allez bientôt avoir une foule de nouveautés à découvrir ! Mais pour cela, il va falloir se retrousser les manches !
Le bon fonctionnement de la ville repose sur le travail de vos escla… pardon, de vos robots. Les plus basiques sont des ouvriers qui requièrent malgré tout un logement digne de ce nom et l’accomplissement de certains besoins simples. Une fois installé dans leur demeure, le joueur est en mesure de visualiser tous ces besoins afin d’y répondre, non pas au mieux, mais parfaitement. En effet, des ouvriers pleinement heureux sont indispensables pour progresser, nous y reviendrons.
La ville offre de multiples ressources, à commencer par le bois. Le forestier transforme les arbres en bûches, elles-mêmes bien utiles pour la construction des édifices. Pour qu’il soit au maximum de son efficacité, le forestier doit être placé sur une zone richement plantée. Comment couper des arbres s’il n’y a pas d’arbre nous direz-vous ! La mesure du sol est dès lors indispensable avant de s’implanter, et le forestier n’est bien entendu guère le seul à faire appel à votre logique. Fort heureusement, le menu de chacune des constructions est assez bien fichu et offre de très nombreuses informations. Le joueur n’est donc jamais laissé complètement sur le banc de touche face à des édifices de plus en plus demandeurs en ressources. Citons pour exemple la mise en place future d’un fast food : il va falloir construire le restaurant, mais aussi une ferme d’élevage pour la viande, ainsi qu’un four. Tout ceci doit être relié afin de pouvoir fonctionner ensemble efficacement.
Les logements disposent d’une même qualité d’informations. Ainsi, nos petites bâtisses à l’égard des ouvriers permettent de visualiser rapidement si les habitants sont satisfaits ou non. Les ouvriers requièrent par exemple la présence d’un magasin général mais aussi d’un atelier d’entretien (il faut bien remettre un peu d’huile dans les engrenages !) ou encore de l’eau, notamment, pour être pleinement heureux. Une fois leur bonheur à leur paroxysme, les ouvriers peuvent gagner du galon et devenir des ingénieurs (qui eux-mêmes pourront évoluer en respectant leurs besoins -plus conséquents-, qui à leur tour évolueront… vous avez compris le principe de perfectionnement de votre communauté !). Des ingénieurs qui disposent à leur tour de nouvelles capacités plus développées encore que les ouvriers… de nouvelles activités s’offrent ainsi aux joueurs qui avancent doucement mais sûrement vers son objectif : fuir !
S’il est possible de trouver de nombreuses ressources indispensables directement par soi même, les développeurs ont eu la bonne (excellente) idée d’inclure dans la partie une gare ô combien intéressante. En effet, par l’intermédiaire des wagonnets qui vont et viennent très régulièrement, les échanges deviennent possibles, et avec eux, une nouvelle stratégie à mettre en place. Combien d’argent êtes-vous prêts à mettre en jeu afin d’acquérir plus de pétrole ? Du plastique ? Ou tout simplement un peu plus de bois afin de booster vos capacités de construction le plus rapidement possible ? Nous devons admettre avoir usé et abusé des échanges disponibles en gare… tellement plus rapides pour acquérir une flopée de ressources, notamment pour satisfaire rapidement les habitants de votre ville qui s’épaissit encore et encore !
Une fois les ingénieurs déverrouillés, une autre facette du jeu s’ouvre aux joueurs : assurément celle que nous avons le plus apprécié. Il est temps de faire une petite excursion dans les entrailles de la terre afin de piller jusqu’à la moelle la moindre ressource disponible dans les mines. Suivez le guide…
Dans les entrailles de la terre
Une fois le premier puits de mine réparé (moyennant quelques ressources), l’accès au sous-sol est ouvert. Désormais, votre cheptel de bon petits soldats robotisés va pouvoir s’attaquer au minage. Pour ce faire, il vous faut dans un premier temps recruter des mineurs. Ces derniers vont résider dans leur quartier dédié : plus il sera grand, plus la population de mineurs sera importante. Autant vous prévenir de suite, faites de la place !
Dans Steamworld Build, le contrôle des mineurs est extrêmement simple (et assez jouissif) : le menu horizontal en bas de l’écran devient spécifique à la mine et arbore désormais un onglet dédié au pilonnage de la terre, de la roche, du moindre caillou récalcitrant. Il suffit de sélectionner la zone afin d’y lancer votre petite tribu de mineurs. L’action est très simple et jouissive : voilà vos petits robots qui s’empressent de répondre à votre demande, dans un dédale de bruitages parfaits. Sous leurs pioches va rapidement apparaître un florilège de ressources indispensables à l’agrandissement, mais aussi à la pérennisation, de votre ville. Néanmoins, les mineurs ne peuvent endosser tous les rôles, et à nouveau, il va falloir embaucher à tour de bras pour parfaire votre travail minier Ainsi, tandis que vos mineurs vont docilement ouvrir a moindre brèche de terre et de roche, vos prospecteurs vont quant à eux exploiter quelques filons miniers, comme la ferraille. Une fois récoltée, cette ressource est envoyée à la ville afin que vous puissiez en faire bon usage.
Au fil de votre progression, de nouvelles ressources sont à découvrir dans les mines, et d’autres corps de métier avec. Ainsi, les gardes vont faire leur apparition dès le second étage de la mine puisque celle-ci abrite quelques ennemis plus ou moins coriaces. Regroupés à nouveau en quartier, les gardes sont indispensables pour garantir la sécurité de vos robots : les mineurs sans défense ont vite fait de se faire dévorer tout cru par la moindre vilaine bestiole qui passe par là ! Quelques machines judicieusement placées vous permettront d’assurer une défense d’autant plus efficace…
À force de fouiner encore et encore les lieux, vous découvrirez de nouvelles surprises au fil de votre progression, avec des interrupteurs à activer pour ouvrir certaines portes, mais aussi et surtout des pièces de fusée : nous en avions presque oublié ce qu’il se trame au dessus de nos têtes !
Le travail dans la mine est rendu particulièrement efficace grâce à un gameplay à la fois accrocheur et très intuitif. Chaque parcelle est symbolisée par un petit cube : ce dernier peut alors accueillir de la terre, de la roche, du granit… mais aussi un coffre, un bout de quartier, sans oublier toutes sortes de machines prêtes à extirper la moindre ressource. Néanmoins, sachez que le titre se complexifie rapidement : les ennemis deviennent de plus en plus envahissants et vos robots perfectionnés sont de plus en plus demandeurs en ressources spécifiques. Il est donc nécessaire de prendre le temps d’avancer étape par étape afin de pouvoir faire évoluer la ville sereinement tout en gardant le contrôle de la mine… sous peine de la voir s’écrouler !
Si le plateau de jeu peut sembler un peu brouillon pour un non-initié avec toutes les multiples facettes du titre à prendre en main rapidement, vous en maîtriserez rapidement tous les rouages grâce à une jouabilité parfaitement cohérente sur Nintendo Switch.
Prendre le contrôle des robots sur Nintendo Switch
La réalisation sur Nintendo Switch de Steamworld Build s’avère être de bonne facture, si ce n’est cette brillance qui vient s’immiscer dans notre rétine (mais qui s’oublie vite). Le titre est fluide et ne présente pas de grosse latence pour passer d’un environnement à un autre, bien que cela grouille dans tous les sens. Nous avons en revanche rencontré un retour intempestif sur le menu général : comme d’habitude, nous ne pouvons que vivement vous recommander de sauvegarder très fréquemment votre progression.
La musique, les bruitages, et plus largement encore, toute la mise en scène autour de la vie des robots en ville et sous terre, est réussie et agréable. Nous avons pris plaisir à visualiser nos ouvriers déambuler dans les rues, presque autant qu’en observant nos mineurs arracher à la terre la moindre petite parcelle encore disponible.
La jouabilité de Steamworld Build est à féliciter ! Les manipulations à réaliser sont multiples et nombreuses : le résultat s’avère parfois chaotique sur console. Il n’en est rien ici. Les menus sont facilement accessibles, et le passage de la surface aux différents étages de la mine très intuitif. Vous allez très vite avoir le sentiment de contrôle sur bon nombre de paramètres… gardez-la tête froide !
Un petit astérisque est à signaler sur la taille des textes du jeu : de bien petit, il est le plus souvent nécessaire d’effectuer un zoom pour réussir à les lire. Fort heureusement, la caméra est particulièrement agréable à prendre en main, et le zoom ne présente aucune difficulté.
Enfin, malgré une attractivité certaine pour le titre, nous devons admettre avoir ressenti un sentiment de répétition au fil des heures, et plus particulièrement au gré des cartes parcourues. Le mode bac à sable apporte néanmoins un sentiment de liberté agréable, avec toujours de nombreux paramètres à gérer mais une aisance monétaire et en ressources primaires, très confortables. Ne vous reste plus qu’à prendre le temps de bien organiser votre vaste ville ainsi que votre sous sol, afin de retrouver toutes les pièces de la fusée !
Steamworld Build est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 30 euros environ.
Le saviez-vous ?
Les robots et assimilés ont toujours fasciné les Hommes qui cherchent à automatiser certains mécanismes afin de rendre certaines tâches plus faciles ou encore simplement pour instruire ses semblables… c’est le cas du « canard digérateur » de Jacques Vaucanson, construit à la fin du 18ème siècle et qui a pour objectif de présenter aux curieux les principes biologiques relatifs à la digestion. Une petite machine bien ingénieuse pour l’époque (et qui pourrait parfaitement intégrer certains cours de biologie actuels !) que nous vous invitons vivement à visualiser sur le net !
Conclusion
Un changement de cap des développeurs de Steamworld Build parfaitement assumé, et franchement réussi ! Leur nouveau bébé parvient en effet à arborer fièrement la belle équipe de robots, prête à tenir son rôle avec efficacité, dans un univers réussi avec un gameplay addictif. La jonction entre la gestion de la ville et la découverte progressive de la mine est particulièrement ingénieuse. La découverte des entrailles de la terre, étage par étage, s'avère être jouissif. La prise en main générale est réussie, avec des menus complets et suffisamment précis pour ne pas noyer le joueur malgré toutes les nombreuses facettes du jeu qu'il va falloir gérer. Enfin, plusieurs niveaux de difficultés et la présence d'un mode bac à sable viennent parfaire l'ensemble pour combler n'importe quel joueur en mal de robots à contrôler !
LES PLUS
- Une gestion agréable et ingénieuse de la ville de surface et de la mine souterraine.
- Bonne jouabilité générale, avec des menus accessibles, clairs et complets.
- Plusieurs modes de jeu disponibles afin de s'adapter à tous les joueurs.
- Des robots bien réalisés, avec des bruitages cohérents, notamment dans la mine.
- Traduction française.
- Assez addictif...
LES MOINS
- De la brillance... un aliasing surtout prononcé à la surface de la ville, en mode dock.
- Quelques textes qui manquent de visibilité.
- Une certaine redondance des parties malgré des cartes distinctes.