Dans l’univers des rpg ou plus précisément des jrpg, il n’y a pas seulement les Dragon Quest, Final Fantasy ou encore Persona. Non, parmi toutes ses licences qui se démarquent par le grand succès engendrée à chaque sortie, se cachent dans l’ombre de ses géants d’autres licences fort appréciées autre part dans le monde, mais relativement obscures de par chez nous. Suikoden, Romancing Saga, Trails Of, Star Ocean… Même si certaines de ces licences sont de plus en plus connues en France, elles n’ont pas forcément le même engouement et le même intérêt que les licences citées bien plus haut. Si l’on s’attarde sur ces détails, c’est parce que l’on détient entre nos mains l’un de ces jeux, faisant partie de cette caste de licence bien trop méconnue et totalement obscure de par chez nous, mais adulé en Chine. On va parler ici de Xuan Yuan Sword : Mists beyond the mountains.
Une bien vieille épopée
Pour bien commencer ce test de Xuan Yuan Sword: Mists Beyond the Mountains, quoi de mieux qu’une bonne présentation de ce jeu apparemment très méconnu dans notre pays. Nous sommes donc en face d’une licence chinoise, ou plus précisément Taïwanaise qui à débuté en 1990 sur pc. Si Xuan Yuan Sword est la série principale qui nous intéresse ici, une autre, qui est donc un spin off, est également rattachée à cette dernière, The legend of sword and fairy. En gros, l’équivalent serait la saga Persona et celle des Shin Megami, deux licences différentes mais pourtant rattachées l’une à l’autre. Si nous avons utilisé cet exemple parmi tant d’autres, ce sera pour une raison simple, mais nous y reviendrons plus tard. Revenons sur notre saga chinoise débutée en 1990. Ainsi, comme déjà expliqué, cette licence est fort bien ancrée en Chine et revendique rien de moins que 13 épisodes au jour d’aujourd’hui. Autant se le dire maintenant, Xuan Yuan Sword est une véritable institution là-bas, il faut dire aussi, que la licence conte avec succès l’histoire ancienne de la Chine, mais pas que, tout en y incorporant des éléments fantastiques.
Mais continuons sur la présentation de la licence qui nous intéresse ici et passons d’ailleurs à l’histoire qu’elle nous narre. Dans des temps immémoriaux, l’épée Xuan-Yuan était détenue par l’Empereur Jaune, qui utilisa cette épée pour défendre la Chine contre le seigneur de guerre Chi You. Aprés la défaite de ce dernier, la protection de la Chine à été assurée pendant des millénaires, et la fameuse épée qui aura servi à cette victoire sera transmise par l’Empereur Jaune aux génération future, afin de perpétuer cette protection et défendre la Chine, voir même le monde contre les forces du mal. Mais, comme de coutume, une épée détentrice d’un pouvoir ultra puissant attire aussi beaucoup les convoitises, c’est pourquoi elle est tant recherchée par des esprits perfides qui ne rêvent qu’à parvenir à leurs fins. On vous épargnera pas mal de détails qui rendrait tout ce récit fort indigeste, mais la base est posée et sachez que le lore de la saga est complexe mais passionnant à suivre. Bien entendu ce résumé, n’est que le lore principal de la saga et chaque épisode l’utilisera avec son histoire propre à chacun. Bon, maintenant que les présentations sont faites, passons à notre principal invité, l’épisode 3 de la saga. Avant toute chose, pas de panique ami gamer, bien que l’histoire semble bien complexe, il n’est pas nécessaire d’avoir joué aux autres jeux de la licence afin d’en apprécier cet épisode. Cependant, prend garde,car il sera tout de même nécessaire de posséder un bon niveau d’anglais pour apprécier le récit. Car bien entendu le jeu n’est pas traduit dans notre langue. Mais ne boudons pas plus longtemps notre plaisir et partons à la découverte de ce titre obscure.
Les périples fantastiques
Dans Xuan Yuan Sword: Mists Beyond the Mountains, nous suivons Septem, un jeune chevalier agent de renseignement pour l’empire Franc au XVIIIème siècle. Son histoire débute dans la belle Venise et se poursuit au Moyen Orient ainsi qu’en Chine, autant dire que l’on va en voir du pays. Ce périple autour du monde aura bien sûr un but pour notre jeune personnage, celui de jouer un rôle dans les invasions, renversements de régimes et même des guerres et dans un souci de fidélité, nous croiserons même des figures historiques tel que Charlemagne, pour ne citer que lui. Si ce contexte déjà bien historique n’est pas suffisant, le jeu rajoute encore une couche avec des éléments fantastiques et autres déboires sentimentaux. Ainsi, notre héros, fera la rencontre d’une démone envoyée de Satan qui nous apprendra qu’on était son plus fidèle allié. D’ailleurs, en parlant du Diable, nous aurons des démêlés avec celui-ci de par notre passé commun, nous aurons aussi un triangle amoureux, une histoire de voyage dans le temps… Bref beaucoup, beaucoup, mais vraiment beaucoup d’éléments, viennent s’entrecroiser. On vous épargnera donc encore pas mal de détails, le tout rendant le récit diablement obscur et difficile à suivre mais diaboliquement fascinant, passionnant et plaisant à suivre.
Bon, on ne va pas se le cacher, mais l’histoire du jeu est complexe, et un investissement dans celle-ci sera nécessaire afin d’en savourer tous les tenants et aboutissants. Autre point crucial qui ira avec la complexité du récit, sa noirceur. Oui, le jeu est sombre dans ses propos, dans son lore et se rapproche en cela beaucoup d’un Shin Megami avec qui il partagera cette passion pour les récits bibliques ou tout autres textes sacrés, ainsi que les mythes anciens. Cela se ressent dans ses propos, son bestiaire et tout ce que propose le jeu en terme narratif. Mais si on s’accroche beaucoup à l’aspect histoire du titre et qu’on en chante les louanges, qu’en est t’il du côté gameplay ?
Final Megami
Comme on s’y attendait, Xuan Yuan Sword: Mists Beyond the Mountains se rapproche de ses homologues de chez Square Enix ou encore Atlus. Si l’histoire, elle, est complexe, le gameplay, lui, est somme toute classique. Mais le meilleur dans tout ça, c’est que malgré son classicisme, et ben ça marche et on accroche bien. En même temps si, l’on à été bercé par d’autres jeux du genre, il ne sera pas difficile de s’y perdre. Ainsi donc, on se retrouvera face à des déplacements libres dans les villes et autres donjons que l’on aura le loisir de parcourir. On aura aussi bien sur une carte du monde, ou plutôt du territoire sur laquelle notre personnage se déplacera, de la même façon que dans un Bravely Default par exemple.
Comme dans tout bon rpg, nous aurons des combats au tour par tour, ou plutôt en Active Time Battle sous son nom barbare. Plus communément appelé ATB, cette fonction apparue dans Final Fantasy 4, est aujourd’hui bien connue des joueurs. Mais à l’époque, c’était une première en Chine, puisque leurs RPG étaient de simple tour par tour. Refermons la parenthèse historique et revenons au combat. Ces derniers se montrent tout à fait classiques pour le genre, on sélectionne notre action et on valide. Nous aurons bien les attaques spéciales ou encore les combos pour diversifier tout cela, mais au final on reste toujours sur du classique. Bien entendu, les combats seront aléatoires et l’on pourra toujours pester sur l’abondance de ses rencontres. Toujours sur les combats, nous avons un point noir à souligner, leur difficulté. Non pas qu’elle soit insurmontable, même loin de là, puisque l’on roule littéralement sur les ennemis et même les boss, elle serait plutôt mal calibrée. En effet, il nous est souvent arrivé, qu’un ennemi lambda ou un boss nous balance soudainement une attaque qui pulvérise tout notre groupe, nous ramenant alors au menu du jeu. Fort heureusement nous avons des sauvegardes automatiques fréquemment. Sauvegarde qui nous sera bien précieuse, car en plus de ses game over parfois injustifiés, nous aurons aussi le jeu qui plante carrément, nous faisant alors revenir au menu de la console. Bon cela n’arrive pas souvent, mais le problème existe.
Enfin, nous vous parlions en début de test de similarité avec Shin Megami, il est enfin temps de dire en quoi. Tout comme dans le jeu précédemment cité, nous allons pouvoir capturer des monstres afin d’en faire des alliés. Enfin, plutôt des réceptacles, puisque les monstres que l’on capturera pourront être fusionnés entre eux mais aussi avec des objets. Ces fusions auront pour but de nous fournir des objets alliés qui nous suffira d’équiper afin d’obtenir de meilleurs stats et parfois même des compétences. On pourra toujours invoquer ces “alliées” au cours d’un combat mais ce sera tout. Le système est bien moins poussé que dans un Shin Megami, mais reste tout de même très plaisant à utiliser.
Pour ce qui est de la durée de vie, celle-ci se révèle honnête pour un jeu de cette envergure sans pour autant pousser trop loin. Ainsi, en ligne bien droite il faudra une petite vingtaine d’heure pour arriver au bout, nous avons beaucoup de textes à lire et cela prendra d’ailleurs la plus grande partie du temps. Mais si vraiment vous voulez tout compléter dans le jeu, comptez encore une petite dizaine d’heure.
Un portage de qualité
Aller, trêve de bavardage et passons à l’ultime étape, les graphismes et la bande-son. Avant de parler graphismes, il est tout de même bon de rappeler que l’on parle d’un jeu datant de 1999, et que celui-ci n’est qu’un portage. Il est pourtant surprenant de voir que le jeu à vraiment très bien vieilli, cela est peut être dû à un lissage des textures, mais on n’en saura pas plus car même en cherchant bien nous n’avons pas trouvé d’image d’origine. Quoi qu’il en soit, en l’état le jeu est très beau et bénéficie d’une patte artistique plutôt bien foutue. Nous sommes en face de graphisme en 2D faisant beaucoup penser à du Suikoden, ou encore Chrono Trigger. Certains lieux sont d’ailleurs absolument magnifiques et méritent clairement que l’on s’y attarde. Le mieux c’est que l’on parle uniquement des graphismes hors combat, car une fois que l’on débute l’un d’eux, nous nous retrouvons face à un style visuel reprenant totalement le style visuel des peintures chinoises. Ce style est appliqué aussi bien au personnage, aux ennemies, au portrait, mais aussi au décor en arrière plan , autant dire que l’on en prend plein les yeux.
Si on en prend plein les mirettes, c’est aussi le cas pour les quelques cinématiques tout en 3D et images de synthèse d’époque. Malheureusement pour le coup, c’est vraiment dans le sens négatif. Ces scénettes nous piquent les yeux, nous avons l’impression de regarder les anciennes cinématiques d’un Final Fantasy mais compressées au maximum. Sur ce coup là, c’est vraiment du louper, mais que nenni puisque ces scènes sont extrêmement rares.
Après les yeux, au tour des oreilles. Sur ce point là, nous sommes assez mitigés. Si certaines mélodies sortent du lot et peuvent éventuellement nous coller quelques frissons, à l’image de la musique d’intro, d’autres semblent un peu trop se répéter en boucle. Mais cela n’est qu’un détail et n’entache en rien notre plaisir de jeu.
Xuan Yuan Sword: Mists Beyond the Mountains est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch.
Conclusion
Xuan Yuan Sword est une excellente découverte. Pour être totalement sincère, votre serviteur ne s’attendait pas à grand-chose, et avait même peur de ce jeu, de tomber sur un jeu désuet, bas de gamme, vieillissant et pourtant nous avons été emballé par le jeu à tel point de ne plus compter ses heures et de faire nuit blanche dessus afin d’en voir le bout. Oui, nous avons accroché, et avons été diablement séduit par ce titre. L’histoire, le lore, le contexte, tout est fait pour créer un univers cohérent et sombre, c’est un plaisir de suivre ce récit, qui se montrera tout de même très complexe. Alors bien entendu, le titre n’est pas fait pour tout le monde, mais pour ceux qui prendraient le temps de s’y attarder, ils découvriraient une véritable petite perle. Niveau graphismes, le jeu, malgré ses nombreuses années, épate la rétine, son style 2D pourra rappeler Chrono Trigger ou autres Suikoden. Certains panoramas valent le coup d'œil et n’ont rien à envier à certains jeux fraîchement sortis. Et puis que dire du style visuel des combats, reprenant à merveille les peintures chinoises. Du côté bande-son, c’est le chaud et le froid, mais nous prenons tout de même grand plaisir à écouter les partitions accompagnant notre périple qui nous prendra une bonne petite vingtaine d’heure avant d’en voir le bout, et cela en ligne droite. Comptez encore une dizaine d'heures pour tout voir et tout faire. Au final, les seuls points négatifs que nous pouvons lui attribuer seront son absence de traduction française, rendant de soi compliqué l’implication dans le jeu. Autres points négatifs, ces cinématiques 3D compressées qui font un peu trop mal aux yeux, une difficulté parfois mal calibrée et quelques bugs nous renvoyant directement au menu, heureusement ces derniers sont assez rares. Bref, n’attendez plus pour découvrir cette licence encore très méconnue en France, mais qui mérite très clairement le détour.
LES PLUS
- Le contexte historique
- Un scénario mature, complexe et fascinant à suivre…
- La fusion de démon…
- Le lore que nous propose le jeu
- Les graphismes 2D
- Le style visuel s’inspirant des peintures chinoises
- La durée de vie convenable
- La sauvegarde automatique
LES MOINS
- Le jeu tout en anglais
- Mais pouvant être trop indigeste
- Mais pas assez poussée
- Les cinématiques 3D qui font mal aux yeux
- La difficulté parfois mal calibrée
- Quelques bugs