PAR TOUTATIS !
Ne serait-ce pas là une ribambelle de romains qui se profilent à quelques pas du village gaulois, dont les effluves de sangliers grillés viennent déjà nous titiller les narines ? Ces petits pantins se croient à l’abri derrière leur scutum et font fi de toutes nos remarques. Pire (mieux !!) encore : ils en redemandent ! Puisque ce sont eux qui le réclament… Astérix et Obélix, ils sont à vous !
Développé par Mr Nutz Studio et édité par Microids, le célèbre duo de gaulois revient pour une distribution de baffes générale à l’occasion de la sortie de « Astérix et Obélix : baffez-les tous 2 ». Il faut dire que les romains semblent toujours prendre un malin plaisir à les recevoir (seraient-ils un peu masos sur les bords ?) : au moins tout autant que nos héros à les distribuer ! Tandis que le tout dernier album de la licence Astérix et Obélix, du nom de « L’iris blanc », de Fabcaro et dessiné par Didier Conrad, s’est faufilé dans nos librairies depuis le 26 octobre dernier, l’aventure reprend sur Nintendo Switch pour une épopée inédite.
Tout comme dans l’opus précédent (retrouvez le test juste ICI), le joueur est invité à partir à l’aventure en solo ou en duo. Dans tous les cas, le célèbre tandem Astérix et Obélix est de la partie puisqu’il reste possible de les sélectionner à tour de rôle pour les joueurs solitaires. Un bon point pour toutes celles et ceux qui ne parviennent pas à choisir. La jouabilité de l’un et de l’autre est sensiblement la même, avec bien entendu une plus grande agilité du petit blondinet face à la carrure puissante et imposante du mangeur de sangliers. Quelques subtilités dans leurs attaques sont aussi à souligner… Voyons cela en détail ! Quant aux baffes ? Rassurez-vous : ils adorent les distribuer tous les deux !
« Ça va cogneeerrr ! »
Beat-them-up d’une grande accessibilité, le titre propose plusieurs niveaux de difficulté à son ouverture : facile, moyenne ou difficile. Les plus jeunes pourront sans mal s’initier au genre et partager l’aventure auprès d’un adulte. Soulignons dès à présent que l’aventure se poursuit dans le cas où l’un des deux héros tombe au combat : le petit frère ne va donc pas ruiner la partie !
Dès les premiers instants, le joueur ne peut que s’enjailler de l’enveloppe graphique du titre : les dessins semblent tout droit sortis d’un album de bande dessinée. Les traits y sont fins et colorés, comme s’ils étaient directement issus de la main experte d’Albert Uderzo. Les différentes actions des personnages sont fluides et accentuent cet effet de dessin animé, très agréable. Musiques et bruitages nous transportent aussitôt dans l’univers avec, petite cerise sur le sanglier, des textes mais aussi des voix françaises si caractéristiques. C’est avec un grand plaisir que nous découvrons dès lors l’histoire sans le moindre dépaysement : nous avons bien atterri au cœur du plus célèbre village gaulois. Tout débute auprès de ces villageois emblématiques que nous affectionnons tant. Tandis que tout le monde se prépare à aller à la chasse, Goudurix se présente avec empressement, et une certaine crainte dans le regard, à la porte du village : son père, Océanonix, est retenu prisonnier par les romains ! Ces derniers l’accusent d’un vol qu’il n’a point commis : l’aigle doré, l’Aquila de Lutetia, véritable symbole de la légion, a disparu ! Le déshonneur est réel pour les romains qui ne tardent pas à porter l’accusation sur le pauvre Océanonix qu’ils jugent coupable du méfait. Nous comprenons dès lors sans mal l’attitude de Goudurix… et par la même occasion, la quête qui nous incombe. Sans plus attendre, nous quittons le village afin de trouver le véritable coupable et ainsi faire libérer le malheureux gaulois. L’aventure va conduire le joueur dans de multiples contrées, de la célèbre Lutèce (le Paris de l’époque) jusqu’au grand nord enneigé, le tout desservi par des environnements particulièrement bien dessinés. La mise en scène des différentes étapes du voyage est magnifiée par quelques petites saynètes qui permettent de retrouver avec plaisir l’âme de la BD, avec son humour, sa décadence et les voix traditionnelles de nos héros. Et cela jusqu’à la toute fin de l’aventure, que nous avons trouvé réussie et parfaitement en accord avec l’âme de la licence. Le joueur se plonge ainsi pleinement, et avec délice, dans l’aventure grâce à une qualité graphique, ô combien réussie et en accord avec l’univers gaulois. Tous les ingrédients de la licence sont là… ! Néanmoins, nous n’avons pas affaire ici à une bande dessinée, ni même à un dessin animé, mais bel et bien à un jeu vidéo… La recette de la potion magique fonctionne-t-elle aussi une fois la manette en main ?
« Ta vie ne tient qu’à un fil Téléféric ! »
Astérix et Obélix : Baffez-les tous 2 est facile à prendre en main et s’avère être d’une belle régularité sans équivoque. Ainsi, dans la peau de l’un des deux héros, le joueur est invité à se déplacer majoritairement dans une strate assez verticale (mais pas que) afin de distribuer des baffes et des coups à tous les romains mais aussi aux quelques malheureux bandits et pirates passant par là. D’un environnement à l’autre, les ennemis ne se renouvellent pas particulièrement, mais disposent tous d’une belle patte graphique. Par ailleurs, c’est incontestablement l’artillerie romaine que nous avons pris le plus de plaisir à dégommer !
S’il est possible de fracasser du romain très aisément, les découvertes de gameplay au fil des quelques heures sur le titre ne sont malheureusement pas légion. En effet, le joueur dispose dès les premières minutes de tout l’attirail offensif disponible (et juste une touche pour parer les attaques). Ainsi, le bouton Y permet de donner un coup basique, le bouton X un coup avec un peu plus de punch, tandis que le bouton A (fort utile) permet de ramasser quelques tonneaux pour les balancer aux ennemis, mais aussi et surtout, d’attraper du romain ! Astérix se montre tout particulièrement performant dans la manœuvre et fait ainsi le ménage sur l’écran en balançant du romain sans ménagement. Obélix, capable lui aussi d’empoigner l’ennemi pour mieux le faire valdinguer après lui avoir offert quelques baffes, est plus vulnérable pendant la manœuvre et nous avons préféré concentrer notre partie sur le petit blondinet plutôt que sur l’attachant personnage aux braies si reconnaissables. Dans tous les cas, qu’il est jouissif de saisir un pauvre petit romain à l’allure ridicule, de le faire tournoyer au-dessus de sa tête, avant de le balancer de toutes ses forces sur le troupeau d’ennemis qui avance tête baissée vers soi ! Le carnage est efficace et tellement fun. Foncer sur l’ennemi est aussi possible et d’une belle efficacité. Enfin, le mode Furie permet de rendre nos petits héros toujours plus performants : Astérix se montre plus véloce encore après quelques gorgées de potion magique, jusqu’à se transformer en une véritable tornade, tandis que notre cher Obélix jouit d’une jolie pluie de menhirs. Ce mode est accessible par l’intermédiaire d’une jauge qui se remplit progressivement tandis que les coups sont portés aux ennemis. Le joueur peut choisir d’utiliser l’attaque ultime si la jauge est complète, ou bien une réactivité plus conséquente dans le cas d’une jauge incomplète.
Quelques boss un peu plus costauds viennent ponctuer l’aventure. Ces derniers demandent un peu plus de patience pour être vaincus mais ne présentent pas de véritables stratégies. Il convient de les frapper encore et encore… jusqu’à ce que leur barre de vie arrive à néant, avant la vôtre si possible (auquel cas, il est possible de reprendre directement le niveau en cours, et non depuis le début de l’aventure). Pour compléter cette petite équipe d’ennemis plus coriaces, viennent s’ajouter des décors et des animations (toujours de qualité !) qui pimentent agréablement la partie. Ainsi, il va falloir faire attention à ne rien vous prendre sur la tête… ou encore, à ne pas se faire renverser par une escouade de chevaux en furie !
La partie se déroule sous la forme de niveaux : à la fin de chaque stage, le joueur découvre le score qu’il vient de réaliser, avec un rappel du meilleur score disponible jusque-là. L’objectif réside donc dans la réalisation d’un score toujours plus élevé. Pour cela, il convient d’enchaîner les coups sans répit, le nombre de combos réalisés est visible dès la première baffe distribuée. Aussi, la destruction de quelques objets, la récolte de pièces et de sacs d’or, sont autant de moyens d’augmenter sensiblement le score. Quelques victuailles peuvent aussi se retrouver dans les tonneaux, et permettre dès lors de retrouver une bonne partie de sa vie. A noter par ailleurs qu’en solo, si l’un des deux personnages perd la vie, la partie se poursuit avec l’autre compère. La difficulté est donc revue à la baisse puisque nous y voyons ici une véritable seconde chance.
Afin de se perfectionner encore et encore, il est possible de revenir sur un niveau précédemment joué. Ce dernier affiche, par ailleurs, le degré de difficulté avec lequel il a d’ores et déjà été réalisé avec une petite statuette de césar. Les amateurs du 100% devront ainsi refaire plusieurs fois chaque niveau…
Le titre ne compte que 20 stages, ce qui est assez maigre alors qu’il est proposé à un tarif de 40 euros sur l’eShop. Il est dès lors envisageable de terminer le jeu une première fois en ligne droite en un seul après-midi. S’il est possible de recommencer la partie avec un autre niveau de difficulté, tout en cherchant à augmenter son score, l’absence d’amélioration notable risque de freiner la majorité des joueurs… Nous aurions en effet apprécié un véritable perfectionnement des personnages avec, pourquoi pas, un arbre des compétences, et de nouvelles capacités à découvrir. Le manque d’amélioration donne l’impression d’une succession de niveaux sans gagner la moindre puissance. L’histoire avance… mais nos deux acolytes restent au même stade.
Enfin, notre partie s’est vue percutée par deux bugs liés aux ennemis : le premier était complètement inaccessible et hors de l’écran, le second refusait obstinément de recevoir nos coups. Dans les deux cas, nous avons dû relancer le niveau pour débloquer la situation. Le préjudice était donc minime mais nous espérons une petite mise à jour pour annihiler cela.
Une version boite est aussi disponible auprès des revendeurs habituels.
Le saviez-vous ?
Goudurix est le neveu de Abraracourcix, le chef du village. Mais Goudurix est aussi l’une des attractions phares du parc Astérix depuis l’ouverture du parc en 1989. L’avez-vous déjà testée ?
Conclusion
Astérix et Obélix : Baffez-les tous 2 reprend sensiblement les mêmes ingrédients que l'opus précédent avec une multitude de romains à cogner sans ménagement. Les qualités sont sensiblement les mêmes : d'une réalisation remarquable, aussi bien dans les graphismes que dans les musiques, bruitages et doublages, le titre séduira les amateurs de la licence qui retrouveront avec bonheur tous les ingrédients de la bande dessinée à succès. Facile à prendre en main, accessible grâce aux différents niveaux de difficulté, la partie devient en revanche un peu monotone et répétitive de par l'absence d'amélioration des personnages. Ces derniers disposent en effet de quelques coups remarquables pour s'en prendre avec bonheur aux romains, mais il n'y en aura guère plus à découvrir. L'aventure, bien que trop courte, peut à nouveau se partager sur le même canapé et promet malgré tout, quelques jolis moments en compagnie de nos chers petits héros gaulois.
LES PLUS
- Des graphismes réussis, avec des dessins fins et colorés. Nos petits héros, mais aussi les ennemis, sont particulièrement bien réalisés, et évoluent dans des décors tous aussi réussis.
- Des musiques, des bruitages, et surtout, des doublages en français, fidèles à ceux qu'il est possible d'entendre dans les dessins animés.
- Une prise en main facile et rapide.
LES MOINS
- Aucune amélioration disponible pour nos personnages.
- Trop court.
- Quelques petits bugs.