Pour beaucoup, le jeu de skate sur console, c’est Tony Hawk Pro Skater. Les années passent et nous voyons à quel point les générations furent marquées par ce jeu de sport à la prise en main rapide et très arcade. Plus récemment, Session: Skate Sim avait essayé de pointer le bout de son nez mais nous reprochions à celui-ci son portage catastrophique. Qu’en est-il de ce Skater XL, ce nouveau jeu de skate sur la Nintendo Switch développé par les américains d’Easy Day Studios et disponible depuis le 5 décembre 2023 sur les eShops nord-américaines (et chez nous depuis peu) au prix de quarante euros ?
Skater XL, un jeu au potentiel énorme…
Si vous gardiez de très bons souvenirs de la licence Tony Hawk Pro Skater, oubliez-les dès à présent. Oubliez la prise en main rapide et facile, les tricks réalisables en deux – trois touches, avec des quêtes dans le but d’être le plus grand des skaters.
Skater XL est un jeu exigeant qui se rapproche plus de la simulation que de l’arcade. Vous allez tomber, vous allez échouer, vous allez râler, et pourtant, vous allez recommencer pour réussir la figure qu’on vous demande.
La première chose qui nous marque quand nous arrivons sur Skater XL, c’est la pauvreté de ses menus et même en général, de ses options de personnalisation. Nous pouvons incarner quelques skaters de renom, leur changer de t-shirt, et c’est à peu près tout. Nous découvrirons plus tard des menus plus poussés de personnalisation, mais les menus sont vraiment peu pratiques.
Nous avons ensuite un tutoriel pas très ergonomique qui nous apprend les bases difficilement. Celui-ci n’est pas très clair, bourré de fautes et de franglais (« dacaler ton poid » au lieu de « décaler ton poids ») ce qui fait que nous nous mélangeons dans l’apprentissage et nous pestons face à ce manque de clarté.
Mais ce n’est pas grave, et nous décidons alors de partir d’apprendre à la dure, planche de skate au pied. Skater XL est un jeu qui est proche de la simulation : chaque joystick est raccordé à une jambe. Il y a deux boutons pour avancer, chacun s’occupant là-aussi d’une jambe.
Pour faire des tricks, il faudra réussir à bien gérer ces deux joysticks pour utiliser le poids de nos jambes intelligemment. Cela paraît simple à dire, mais dans les faits, c’est vraiment, mais vraiment compliqué.
Les gâchettes (ZL et ZR) permettent de tourner, « L » et « R » permettent de tenir avec une main ou l’autre la planche, « A » nous arrête alors que « X » nous change notre point d’apparition. Avec un peu de vitesse, nous pourrons faire des grinds.
Nous vous le répétons peut-être plusieurs fois, mais le gameplay est exigeant et dur à prendre en main. Même après plusieurs heures de jeu, nos mauvais réflexes de joueur reprennent le dessus et cherchent à tourner avec les joysticks. Les premières sensations ne sont pas forcément très bonnes.
Il n’y a pas vraiment de but dans Skater XL. Le jeu propose plusieurs cartes assez grandes et intéressantes où nous pouvons tester nos talents. Chaque carte propose plusieurs objectifs précis triés en fonction de leur difficulté ou des tricks demandés.
Si nous sommes au début un peu réfractaire par ce côté répétitif qui nous semblait peu fun, force est de constater qu’une fois un objectif lancé, il est impossible de s’arrêter. Nous nous disons « ça ne doit pas être si dur ce backflip 360 » et finalement nous continuons quatre, cinq, dix, vingt fois dans le seul but de réussir ce trick.
Skater XL réussit à garder l’exigence même du skate en nous forçant à recommencer, à travailler encore et encore pour accomplir des objectifs qu’en quelque sorte, nous nous fixons nous-mêmes.
Si Skater XL réussit à avoir des qualités indéniables pour toutes les personnes qui aiment le skate, il a aussi de sérieux défauts qui risquent d’en dégoûter plus d’un. Déjà, et ce n’est pas rien, mais le portage est catastrophique.
… mais si mal exploité
Le jeu comporte des bugs parfois handicapants, la planche de skate peut parfois traverser des textures, les points de réapparition peuvent se coincer dans des endroits inatteignables, et la physique des chutes est ridicule. Impossible de rester concentrés face à ces skaters en position fœtale les mains dans le corps dès qu’un élément du décor les touche.
La caméra est aussi un enfer. Nous avons notre personnage de dos et nous pouvons uniquement décaler la caméra sur la gauche ou la droite afin de mieux voir ce que nous faisons. Si cet angle de vue est très pratique pour voir les pieds du skater, il masque une grande partie de nos actions.
La durée de vie est variable et dépend de notre investissement sur Skater XL. Quarante euros peut paraître malgré tout cher, surtout au vu de la qualité du portage. Jouer en portable est agréable, oui, mais dans ces conditions… pas forcément.
Il existe un mode multijoueur qui nous permet surtout de voir que des personnes maitrisent bien mieux le jeu que nous. Nous pouvons rejoindre un lobby aléatoire ou alors aller en privé pour jouer avec un ami.
Les graphismes sont désastreux. Les décors sont certes intéressants, ils sont grands et il y a de quoi faire dessus, cependant, les textures sont baveuses, certains passages sont flous à quelques mètres de nous. Quand nous voyons les versions sur les autres consoles, nous sommes assez attristés par ce rendu qui gâche le plaisir de cette simulation.
La bande-son est très bonne si vous aimez le rock alternatif. Elle colle parfaitement à l’univers, fait plaisir à entendre tout en restant à un volume assez raisonnable pour ne pas nous détourner de notre but principal.
Nous vous fournissons une vidéo de gameplay pour que vous puissiez vous faire votre propre avis.
Conclusion
Difficile d’être enthousiastes vis-à-vis de Skater XL. Si le jeu a de belles bases et une exigence qui convient parfaitement au skate, ce dernier semble bâclé. Nous avons eu des bugs, une traduction très approximative, une caméra frustrante et les graphismes sont pixellisés au possible. Pour quarante euros, Skater XL est un jeu avec un potentiel énorme mais terriblement frustrant.
LES PLUS
- Une prise en main exigeante
- On tombe et on recommence
- Des cartes très grandes
- Malgré l’appréhension nous y prenons goût
- Un grand nombre d’objectifs
- Une bande-son de qualité
LES MOINS
- Un portage catastrophique
- Trop exigeant pour certains
- Le point de réapparition peut frustrer
- Des graphismes pixélisés
- Un potentiel inexploité