Les jeux vidéo ont démontré depuis maintenant un moment qu’il n’était pas axé seulement sur du pan pan boom boom. Que l’univers vidéoludique ne se limitait pas seulement à Call of Duty ou GTA. Pour un certain public, ce concept est encore trop flou, pourtant le jeu vidéo a évolué et cela depuis quand même pas mal d’années. L’industrie vidéoludique sait nous proposer un nouveau panel d’expériences que ce soit le visuel, le gameplay ou encore, et surtout, l’émotion. Aujourd’hui, le jeu vidéo est plus proche que jamais du cinéma ou toutes autres formes d’arts. C’est avec cette approche de l’art et tout particulièrement l’animation que nous nous retrouvons devant une véritable petite pépite. Nous spoilons un peu le test mais oui nous avons la perle rare qui nous démontrent une fois de plus que le jeu vidéo n’est pas que violence. Assez de blabla, passons à la découverte de ce titre enchanteur, rafraîchissant. Bienvenue dans The Many Pieces Of Mr. Coo.
Une histoire rocambolesque
Dans ce point’n’click savoureux, nous incarnons Mr Coo, un petit bonhomme jaune ressemblant, pour ceux qui auraient connus, à La Linea, pour les autres partez vite réviser vos classiques ! Notre Mr Coo, se voit dès le début du jeu offrir un cadeau, dans celui-ci une pomme. Dès lors, commence alors une aventure mystérieuse, envoûtante, cartoonesque. Nous sommes ici face à une histoire, digne de Scrat et de son inattrapable gland. Mr Coo aura le même souci avec sa pomme tant convoitée. Mais tout comme notre écureuil favori, ce désir va nous conduire à toute une suite d’événements pour le moins surprenant. On ne peut révéler ce qu’il se passe ensuite, sous peine de gâcher le jeu ainsi que tous les ressorts scénaristiques pour passer d’une scène à l’autre. D’autant plus que le jeu est très court, comptez 1 heure pour le finir une première fois. Oui c’est extrêmement court. Mais en y repensant, un autre jeu culte est aussi très court, Dragon’s Lair, avec lequel The Many Pieces Of Mr. Coo partage aussi le même amour pour l’animation léchée. Derrière ce premier run d’une heure, voire plus pour ceux et celles qui bloqueraient, le jeu nous permet tout de même de rejouer les niveaux afin de débloquer des croquis et débloquer une deuxième fin.
Pour ce qui est de l’histoire et de sa narration, celle-ci se fait très sobrement. Pas de dialogues, ou de choses à lire dans tous les sens, juste le pouvoir des images, du bruitage et de la musique. Oui tout cela est amplement suffisant pour suivre l’histoire bien que totalement rocambolesque, mais diablement plaisante à vivre.
Autre chose à préciser concernant cette courte durée de vie, le jeu et ce sera sûrement un spoil, se termine sur un cliffhanger suivi d’un To Be Continued. Une promesse de retour ? On l’espère vivement, et on souhaite que cette suite arrive très vite au vu de l’aventure majestueuse que l’on a vécu.
Un point’n click pour les réunir tous
Tout comme son très illustre prédécesseur, Dragon’s Lair, nous serons confrontés à un défilement de plusieurs scènes, nous donnant alors l’impression de regarder un film d’animation et d’en être l’acteur principal. À la différence près qu’ici, nous n’aurons pas de QTE à exécuter. Nous sommes plutôt en face d’un point’n’click. Ainsi, comme dans tout bon jeu du genre, nous allons nous retrouver dans des décors fourmillant de détails. Si nous voulons poursuivre la suite de l’aventure, il nous faudra alors résoudre plusieurs puzzles et énigmes. Rien de bien compliqué en soit, de la pure logique. Pour les joueurs qui néanmoins buteraient un peu trop sur un casse-tête, un guide est présent sous la forme d’un livre. Ce fameux livre ne va pas non plus nous mâcher le travail, il nous dévoilera seulement une partie de l’énigme, ce sera alors tout de même à nous de chercher la clé du mystère. Autre point à souligner, le jeu ne s’encombre pas d’un inventaire ou toute autre chose. Nous aurons juste le curseur à gérer et fini. Le gameplay est ainsi simple et par la même occasion accessible pour tous les publics. D’ailleurs pour aller dans le sens de cette grande accessibilité, le jeu peut être entièrement jouable en mode tactile, ce que nous vous conseillons très fortement.
Une perle de l’animation
Si au niveau de la narration et du gameplay, The Many Pieces Of Mr. Coo est un sans-faute, au niveau graphismes et bande-son, ben… C’est exactement la même chose, mais en mieux. Oui nous encensons le jeu en tout point, mais il nous a tapé dans l’œil. Sa beauté artistique n’est pas à discuter, il est sublime, magnifique, splendide, oui c’est beaucoup d’attributs flatteurs. Mais quand un jeu développé par une seule personne sort avec une telle finition dans les animations, c’est tout simplement incroyable. Pour faire simple, si nous évoquions précédemment Dragon’s Lair pour sa durée de vie, on pourra aussi l’évoquer pour sa direction artistique. Le jeu était chapeauté à l’époque par l’illustre Don Bluth. Son nom vous est peut-être inconnu, mais ses dessins animés peut-être moins. Ayant travaillé pour Disney, sur La Belle au bois Dormant, Merlin L’Enchanteur ou encore Bernard et Bianca, il aura par la suite réalisé ses propres films Brisby Le Secret de NIMH, Le Petit Dinosaure ou bien Anastasia. Oui, il a un très joli palmarès. Mais on s’égare, si on parle autant de cet artiste, c’est que le travail de Nacho Rodriguez, le créateur du jeu, s’en rapproche au plus haut point. Le travail dans l’animation et de soi dans les graphismes du jeu est impeccable, on a beau chercher, nous n’avons pas trouvé de défaut sur ces points.
Si l’animation est un véritable petit travail d’orfèvre entièrement fait à la main, la bande-son n’est pas en reste. Musique jazzy survoltée ou plus posée et discrète, elle est là pour rythmer chaque geste, chaque scène de ce dessin animé interactif. Ainsi, afin de parfaire votre qualité de jeu, nous vous conseillons d’y jouer armé d’un bon casque audio.
The Many Pieces Of Mr. Coo est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch, mais aussi en version boite.
Conclusion
Une expérience comme ce jeu en propose, cela n’arrive pas souvent et ne s’oublie pas. Ce qu’il nous propose, c’est un voyage dans l’absurde des Monthy Python, dans le surréalisme de Salvador Dali, dans le rêve qui mélange toutes nos pensées les plus folles pour en créer un long-métrage. The Many Pieces of Mr. Coo est un chef-d'œuvre d’animation rivalisant avec les meilleurs dessins animés et alliant un gameplay simple et intuitif. Sa bande-son irrésistible est un régal pour les oreilles. Son seul défaut sera sa durée de vie, bien trop courte. Pourtant on en ressort avec qu’une seule envie, retourner dans ce rêve fou. Le revivre encore et espérer qu’une suite arrive rapidement, afin de nous permettre de voyager un fois de plus dans cet univers si accrocheur aux frontières du rêve.
LES PLUS
- Une animation splendide digne des meilleurs dessins animés
- Le personnage ressemblant à La Linea
- L’histoire qui se savoure tel un film
- Bande-son jazzy géniale
- Le système d’aide pas trop intrusif
- Jouable entièrement en tactile
- Un point’n’click accessible à tous
- Une fin alternative
- La promesse d’une suite
- Les croquis à débloquer
LES MOINS
- Le jeu se termine bien trop rapidement