Parmi les indépendants, connaissez-vous le studio Baltoro Games ? Il est probable que votre réponse soit négative à moins d’avoir eu la chance de jouer à Urban Flow ou Pixel Café. Une autre possibilité serait que vous soyez tombés sur leur adresse en voyageant en Pologne, ce qui est certainement la raison la plus improbable de connaître ce petit studio. En parlant de voyage, peut-être êtes-vous du genre à apprécier les trajets en train ? Peut-être avez-vous une curiosité pour le management ferroviaire. C’est ce que nous propose Baltoro Games avec Train Traffic Manager que nous avons pu faire sur Nintendo Switch.
Le manager de l’aiguillage
Nous allons déjà mettre fin à vos grands rêves de management du ferroviaire. Il faut dire que tout est dans le titre, nous ne faisons que nous occuper du trafic ferroviaire. N’imaginez pas une expérience dans laquelle vous serez amenés à partir d’une petite gare d’un petit village, à gérer des fonds, établir des budgets, analyser les fréquentations pour bâtir votre réseau et gérer tout ça. Ce genre d’expérience ultra chronophage de simulation ferroviaire existe mais ce n’est pas du tout ce que nous avons sur Train Traffic Manager. Dans cette expérience polonaise, les développeurs décident de nous raconter le développement du réseau ferroviaire à travers plusieurs pays et plusieurs époques. Nous avons ainsi quelques encadrés durant les écrans de chargement nous donnant quelques anecdotes d’histoire à ce sujet pour les potentiels férus d’histoire ferroviaire.
Restons modeste, si l’objectif est d’être incollable à ce sujet, Train Traffic Manager ne propose que de courtes anecdotes que nous oublions tout de suite après. Le jeu ne peut servir une personne qui cherche à connaître le sujet sur le bout des doigts. Il ne l’aidera même pas à réviser le sujet. Les encadrés servent tout juste à avoir une sorte de ligne rouge afin de guider le joueur sur presque une bonne centaine de missions proposée par la campagne du jeu. Une campagne assez courte pour ceux qui enchaînent les missions avec aisance. Notons que la campagne peut se jouer en solo mais également avec des amis si ceux-ci sont à vos côtés et que vous possédez suffisamment de manette. Nous avons également la présence d’un mode de jeu “Infini” pour ceux qui désirent une longue expérience uniquement limitée par un nombre de vie avant la défaite, un genre de mode “Survie”.
Pour le reste, ce sont des menus de jeu qui attendent le joueur. L’un des plus intéressants étant certainement celui dédié aux genres de “Trophée” donnant ainsi des genres d’Objectifs supplémentaires à accomplir pour débloquer des médailles et des rangs. Les complétionnistes auront ainsi fort à faire en visant tous les objectifs et le 100% du jeu. Au-delà de cela, Train Traffic Manager propose une expérience de gestion et de puzzle. Chaque mission nous présente une zone avec plusieurs voies de chemin de fer ainsi que des trains circulant dessus. Notre rôle est de changer les aiguillages des voies afin de permettre aux différents trains d’atteindre tranquillement leur destination. Certaines missions nous donnent la responsabilité de l’arrêt des trains à des feux de circulation ou encore celle de baisser ou remonter des ponts avec des voies. Il y a aussi la présence d’événements d’ordre climatique venant perturber notre gestion, comme des tornades balayant tout sur leur passage.
Tout ça donne une expérience assez riche et variée dans le genre avec une réflexion différente et de plus en plus dense à effectuer en avançant dans la campagne. Les manipulations sont également bien adaptées pour la Switch. Les jeux de gestion adaptés sur console ont souvent souffert de problèmes d’ergonomie provenant de l’adaptation des contrôles de jeu à la manette. Train Traffic Manager étant une expérience soft de gestion orientée puzzle, cela permet de base un gameplay simple ainsi qu’une adaptation tout aussi simple. Comme nous le mentionnons, chaque mission propose différents éléments d’aiguillage, de feux ou de pont à gérer. Les développeurs ont décidé de simplifier cette gestion en attribuant une touche sur un mécanisme précis à chaque mission.
L’attribution est souvent intuitive de base avec, par exemple, les mécanismes à gauche de l’écran affilié à une touche de la croix directionnelle ou à la gâchette L. Si confusion il y a, elle provient potentiellement des icônes de contrôle d’un mécanisme. Il nous arrive par exemple d’actionner un mécanisme attribué sur la direction gauche de la croix directionnelle alors que nous désirons actionner le mécanisme de la direction droite. Un code couleur ou une méthode pour aider à la lisibilité auraient permis une expérience légèrement plus confortable. Puis, la confusion est également plus facile à faire en jouant seul puisqu’il faut avoir l’œil sur tous les mécanismes en même temps. Le jeu étant jouable à plusieurs, le multijoueur transfert la gestion des mécanismes entre les joueurs.
La communication à la manière d’un Overcooked devient plus importante pour mener nos trains à bon port. Une expérience solo et multijoueur assez différente, permettant ainsi de varier les plaisirs. Soulignons que l’expérience multijoueur est exclusivement locale, veillez à avoir vos amis à portée de main si vous désirez faire du multijoueur. Autre chose en solo, cette fois, en mode portable nous pouvons bénéficier des contrôles tactiles pour une expérience plus intuitive. Tout n’est malheureusement pas parfait avec des touches imprécises qui peuvent ruiner l’expérience. Train Traffic Manager n’en reste pas moins un jeu de puzzle-gestion sympathique, plutôt solide et accessible notamment par sa direction moins prise de tête que d’autres jeux de gestion pure.
Une direction que suit la réalisation avec des décors colorés et détaillés avec des contours suffisamment bien définis pour que nos yeux s’attardent aisément sur les mécanismes avec lesquels interagir. Une présentation du dessus pour avoir une vue globale plus efficace de la zone de gestion puis un peu de volume avec une légère modélisation 3D. Très loin d’être moche, pourtant le jeu ne prétend évidemment pas être une vitrine technique pour la Nintendo Switch. Ceci permet une expérience globale propre et solide en TV comme en portable. Si nous devons relever un mauvais point, ce serait les 4 grandes campagnes du jeu définissant ainsi la thématique de chaque décor. Cela signifie ainsi que nous n’avons que 4 toiles de fond et peu de variété visuelle. Le tout est accompagné d’une bande sonore avec des thèmes légers et agréables pour accompagner tranquillement nos sessions de jeu. Toutefois, pareillement aux thématiques des décors, les musiques manquent de variété et elles sont potentiellement trop en retrait derrière les bruits de train et de météo.
Train Traffic Manager est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch.
Conclusion
Train Traffic Manager est à prendre au sens littéral pour être compris. Si vous êtes un puriste de la gestion cherchant à bâtir le meilleur réseau ferré virtuel avec tous les éléments de gestion traditionnel du genre à prendre en main, autant dire que vous êtes montés dans le mauvais train. Si vous désirez profiter de votre trajet en train pour faire de la gestion soft mélangée à du puzzle, alors vous êtes dans le bon wagon. Profitez du voyage sans prise de tête, la vue n’est pas parfaite mais suffisamment captivante pour proposer une expérience solide à n’importe qui.
LES PLUS
- Réalisation 3D colorée, plutôt propre et détaillée
- Techniquement solide en TV et portable
- Le mélange de gestion légère et de puzzle
- Un mélange solide et une expérience accessible à tous
- L’expérience différente en multi local
- Fonctionnalité tactile en portable
- Une bande son qui accompagne bien les sessions
- Durée de vie moyenne dans le genre
- Quelques objectifs supplémentaires et rangs à débloquer
- C’est en Français
LES MOINS
- Peu de variété visuelle
- Ce n’est pas une vitrine technique non plus
- Trop simple pour les fans de gestion
- Faut avoir des amis pour le multi local
- Quelques imprécisions au tactile
- Une bande son assez pauvre aussi
- Assez court