Super Mario 64, Tomb Raider, Crash Bandicoot, Banjo-Kazooie, Spyro the Dragon, tous ces grands anciens ont posé les bases des jeux de plateformes en 3D il y a près de 30 ans. On pourrait se dire que les développeurs ont appris des erreurs de leurs aînés, et que les soucis de gameplay, les approximations dans les sauts, les caméras qui bougent et ont du mal à suivre l’action, toutes ces petites choses qui rendaient les jeux atroces à cette époque ont été progressivement gommées pour arriver à des jeux quasi-parfaits. Et pourtant, Paperman : Adventure Delivered (disponible uniquement sur l’eShop) est là pour nous ramener à une dure réalité…
L’aventure, c’est l’aventure
Paperman : Adventure Delivered est un jeu de plateformes en 3D dans lequel le joueur va incarner des postiers chargés de rétablir la paix dans des îles tropicales après qu’un méchant dragon ait volé des lettres en or. Les graphismes sont très mignons avec des petits personnages sans bras ni jambes, comme Rayman à l’époque, uniquement une tête, un tronc, des mains et des pieds.
Le héros Paperman qui est représenté par la couleur rouge et qui a le pouvoir de se téléporter à quelques mètres va être secondé dans ses tribulations par trois acolytes. Carl de couleur jaune qui représente la force et qui est capable de tirer ou de pousser les blocs de pierre qui bloquent certains passages. Scrolly, le héros vert utilise la force du vent et saute plus loin et plus haut que ses comparses. Enfin Express qui est de couleur bleue a la particularité de pouvoir courir très vite.
À certains endroits du jeu, des repères colorés nous permettront de savoir quel héros choisir pour réussir un passage particulier. Paperman : Adventure Delivered est rythmé comme beaucoup de jeux de plateformes en 3D. Il faut ramasser un maximum de lettres et de colis dans les niveaux, qui serviront de monnaie d’échange pour acheter de nouveaux costumes à nos héros. Il va falloir faire fonctionner des mécanismes pour ouvrir des portes et débloquer les passages vers les niveaux suivants. Il faudra aussi combattre des boss en comprenant leurs patterns pour réussir à les battre. Rien que du très classique.
L’aventure de l’aéropostal, c’est autre chose…
Mais ce classicisme a un revers de médaille, il s’agit de la maniabilité du jeu. On retrouve dans Paperman : Adventure Delivered tous les pires défauts de game design que l’on trouvait dans les mauvais platerformers 3D de la fin des années 90. Très souvent, le saut est mal dosé et notre personnage saute un poil trop loin et se retrouve à tomber entre la plateforme visée et le mur sur lequel cette plateforme est accrochée. Comme le jeu se déroule sur des îles, la mer est partout, et quand un personnage tombe à l’eau, il meurt. Dans les passages où il faut sauter de rocher en rocher, la maniabilité est tellement aléatoire que l’on tombe fréquemment en effectuant un saut. Le pire étant la gestion de la super-vitesse d’Express qui est impossible à doser correctement et surtout à diriger.
Un autre souci concerne la caméra. Le joueur peut la déplacer librement à l’aide du stick droit, sauf à certains moments où la caméra est fixe, et ce sont justement dans ces moments-là que ça serait nécessaire pour réussir à franchir les obstacles correctement. Ce genre de souci est connu depuis des années et ne devrait plus apparaître dans des jeux en 2023. Il en va de même pour la topographie des lieux. Habituellement, le game design des jeux de plateformes en 3D est conçu de telle manière que le chemin principal est bien balisé et qu’il est difficile de se perdre, mais ce n’est pas le cas ici. Entre les murs qui popent au dernier moment et les lieux qui se ressemblent tous, on a rarement vu aussi peu intuitif.
Graphiquement, Paperman : Adventure Delivered est plutôt joli avec ses graphismes de type dessin animé, et la musique n’est pas en reste avec des sonorités de type hawaïenne du plus bel effet, et des sons et onomatopées pour les personnages assez rigolos. Le jeu propose un mode coop en local bienvenu, malgré les soucis de gameplay.
Conclusion
Paperman : Adventure Delivered souffre de défauts vraiment rédhibitoires pour un jeu de plateformes en 3D, à croire que les développeurs n’ont rien appris des trente années qui les précèdent dans le genre. Le jeu se révèle vite énervant, agaçant, puis rageant, bref, il cache un vrai sentiment de frustration sous des dehors mignons et colorés. Dommage…
LES PLUS
- Quatre héros mignons
- Un univers coloré
- Des musiques entrainantes
LES MOINS
- Une maniabilité à la rue
- Une caméra à la ramasse
- Une topographie pas intuitive
- Des temps de chargement longs
- Un sentiment global de frustration