Pixelheart s’est fait une spécialité dans le rétro, et plus particulièrement, dans les jeux d’arcade des années 90. Vous savez ceux qui sentaient le bon gros pixel doré à point. Associé à QuByte, ils nous proposent de revisiter un panel de jeux concoctés par Visco Games, lesquels connurent les salles d’arcade d’antan en trônant entre un Super Street Fighter 2 et un Fatal Fury Special. Des jeux qui se verront portés pour la majorité sur la Rolls des consoles, j’ai nommé la royale Neo Geo.
Visco Collection (disponible sur l’eShop) nous propose donc sept jeux avec les crédits infinis d’office et la possibilité de sauvegarder à tout moment. Une fois la compile achetée, il n’est désormais plus besoin de se ruiner en pièce de 10 comme il était coutume à l’époque !
Andro Dunos, ça c’est fort de fruit !
Pour nous distraire, Visco Collection nous offre sur un plateau d’argent 2 shoot them up. Ce sont à notre avis de très bons titres dans cette sélection :
Andro Dunos, paru en 1992. C’est assurément le plus célèbre, peut-être le meilleur jeu de l’éditeur. Il a connu tout récemment un second épisode signé Pixelheart (encore eux) qui a ravi les (néo) rétro-gamers de tout bord.
Andro Dunos a des faux airs de Gradius avec son vaisseau tout rond et son armement évolutif, la barre qui nous indique l’état de notre arsenal nous y faisant fortement penser. A jouer, c’est un shmup extrêmement classique même à l’époque de sa sortie. Nous avons 4 types d’armes, des upgrades et une super attaque indispensable face aux boss. S’il n’est pas très original, Andro Dunos est efficace dans ce qu’il propose (en mode co-op, c’est encore plus sympa) et il a du charme à revendre. Les 7 niveaux défilent avec un certain plaisir même si la difficulté pète un cabulon sur les 2 derniers niveaux. Jeu d’arcade oblige, le jeu faisait cracher la monnaie au joueur par tous les moyens !
Captain Tomaday, lui, nous propose un cute-them-up délirant avec une tomate armée de deux gros poings. Elle tabasse joyeusement des ennemis trop choupinous, le tout dans un défilement vertical comme avant lui le célèbre TwinBee. Captain Tomaday ressemble beaucoup à son modèle et n’est pas très profond en termes de jeu : les ennemis défilent devant nous sans surprise, et sans grande résistance. Mais il a le bon goût de ne pas être trop long et d’être amusant, c’est l’essentiel. Le bestiaire est rigolo et les animations cartoons inondent tout l’écran à un bon rythme.
Visco, Le Roi de la Pomme de Terre
Pour les titres les plus oubliables, nous avons FlipShot et Bang Bead, en mode duel à 2 joueurs ou contre le CPU, deux mix étranges entre Windjammers et l’ancêtre Pong. En plus d’être anachroniques, puisqu’ils étaient déjà datés à l’époque de leurs sorties (1998 pour l’un, 2000 pour l’autre), ils sont sans grand intérêt aujourd’hui. Les rosters sont ridicules avec des persos au look très particulier (craignos pour rester factuel), et la joute est basique à souhait : il suffit de camper à un endroit pour avoir toutes les chances de l’emporter. À oublier en mode solo. En revanche, si vous avez un camarade qui accepte d’y jouer (avec entrain), le fun peut toquer de manière inespérée à la porte.
Côté sport, nous avons droit à du football avec Goal ! Goal ! Goal ! Un ersatz de Super Sidekicks. Les contrôles sont bons, le jeu est simple d’accès et reste dans l’esprit bien arcade du titre signé SNK. Ne vous attendez pas à recevoir la claque de l’année. C’est sympa, mais le jeu ne faisait -hélas- pas le poids face aux Super Sidekicks I, II et III, FIFA 94, 95 et PES de la SNES de l’époque. Son charme désuet peut néanmoins vous retenir quelques parties.
En bon jeu de rally, Neo Drift Out offre d’excellentes sensations. La jouabilité, avec des dérapages contrôlés et des circuits qui défilent vite et bien, est énergique et précise à la fois. Le jeu nécessite du doigté et une bonne dose de réflexe pour réagir aux avertissements qui signalent les virages, comme dans le célèbre Sega Rally (ici, c’est Visco Rally ^^). Avec sa 3D isométrique, le jeu fait fortement penser à Power Drive Rally ou à l’antique R.C. Prom-Am, mais il tient largement la comparaison face à ces deux excellents titres. Un bon jeu, un des meilleurs, assurément, de cette compile.
Breakers, deux doigts coupe faim !
Pour le dernier jeu évoqué dans ce test, il s’agit de Ganryu, un Shinobi-like, nous permettant de virevolter de plateforme en plateforme en éliminant ninjas et samurai à travers des niveaux longs et retors. C’est le jeu qui intrigue le plus avec son ambiance de chanbara peuplé de fantômes, mais il apparait également comme le jeu le plus décevant de la compile, compte tenu de son année de sortie : 1999. Graphiquement, le jeu est terne, manque de détail pour un jeu d’arcade. Et l’action, sans être mauvaise en soi, n’est pas particulièrement inspiré. Il fait davantage penser à un jeu des débuts de la Megadrive, le genre sorti en 1990.
Anachronique en son temps, Ganryu apparaît comme dépassé aujourd’hui. Seul le héros dispose d’une animation correcte, surtout en comparaison des ennemis rushant en mode playmobile devant nous. À noter que les boss sont particulièrement relevés et achèveront de vous faire quitter la partie sans grand regret.
Il est temps de faire le bilan de cette compile et le constat est (plutôt) mitigé, même si nous avons envie de la défendre coûte que coûte : Visco Games n’est clairement pas un acteur du JV de premier plan, en se contentant de copier les jeux qui avaient eu du succès ailleurs. Mais il manque surtout des jeux à l’appel : nous aurions pu avoir les jeux les plus emblématiques de l’éditeur, à savoir la série des Breakers, des jeux de baston qui certes copiaient-collaient SF II sans vergogne, mais qui étaient techniques, bien énervés et surtout bien connus des possesseurs de la Neo Geo.
Nous aurions pu également avoir une pépite méconnue, sous licence (É tant une suite d’un vieux titre du début des années 80 : Mr. Do), laquelle pépite mérite aujourd’hui d’être connue : le très coloré et « tout fou dans sa tête » Neo Mr. Do.
Conclusion
Pour un Andro Dunos plein de charmes et un Neo Drift Out percutant, nous avons droit grâce à cette compile à une poignée de jeux sympathiques, parfois bien amusants, mais loin d'être inoubliables. Visco Collection n'est pas une mauvaise collection en soi : il y a un certain soin pour nous présenter l'ensemble des mets. Mais elle aurait mérité d'avoir en son sein la série des Breakers, des jeux de baston emblématiques de la marque, bien connus des possesseurs de la Neo Geo ; histoire de faire toute la lumière sur cet éditeur resté dans l'ombre des Capcom, SNK et autres Data East qui régnaient en maître sur les salles d'arcade dans les années 90.
LES PLUS
- Andro Dunos et Neo Drift Out
- Une présentation soignée
- Une très bonne émulation
- Crédits infinis !
- Sauvegarde à tout moment
- Pouvoir jouer à deux sur la grande majorité des jeux
LES MOINS
- Il manque les Breakers
- Les 2 ersatz de pongs, sans grand intérêt
- Ganryu est une grosse déception
- Aucun jeu n'est véritablement "incontournable"
Merci pour ce test, mais surtout merci pour les titres de paragraphe tous plus percutants les uns que les autres !!!