Sorti sur PC depuis 2012, le dungeon crawler Legend of Grimrock nous fait l’honneur de débarquer sur notre bonne vieille Nintendo Switch. Développé par l’éditeur indépendant Almost Human et créé par seulement 4 personnes, le titre que nous avons entre nos mains aujourd’hui se veut être le digne héritier de ces jeux old school, dans lesquels nous visitons des donjons labyrinthiques vus à la 1re personne. Pour les plus connaisseurs, Dungeon Master en est le modèle, pour les autres un Megami Tensei, Persona Q ou encore Etrian Odyssey fera l’affaire du côté Nippon. Bref, ne perdons pas plus de temps, lançons-nous dans la découverte de ce titre et voyons ce qu’il vaut.
L’imaginaire au service du jeu
Avant toute chose, il est bon de faire quelques présentations. Ainsi, comme dit dans notre introduction, le jeu est un dungeon crawler. Ce genre de jeu vient de base des jeux de rôle papiers, bien connus des rôlistes en tout genre, notamment des joueurs de Donjon et Dragons, rendus encore plus populaires depuis le succès d’un certain Stranger Things sur nos écrans. Le but des dungeon crawler étant de visiter un donjon de fond en comble, format papier oblige, il était alors nécessaire de faire fonctionner son imaginaire, atout principal de tout bon rôliste qui se respecte un tant soit peu. Pour aider dans cette tâche, dessiner les plans du donjon était une option non négligeable, il était alors possible pour le maître du jeu de se procurer et d’utiliser des cartes ainsi que des modèles de figurines pour représenter le paysage. On pourrait dire que ce type de jeu serait un jeu de niche, et en disant cela nous n’aurions pas vraiment tort. Néanmoins, force est de constater que tout comme les JRPG à une époque ce genre s’est bien popularisé, mais ça nous l’avons déjà précisé. En revanche ce que nous n’avons pas encore dit, c’est que comme vous pouvez le constater, ce genre de jeu est venu envahir nos contrées vidéoludiques.
Cette première incursion sur nos écrans remonte à 1976 avec le jeu Moria. Par la suite nous aurons droit à The Bard’s Tale, Might & Magic, Eye of the Beholder. Bref le genre s’est très bien popularisé et s’est même métamorphosé au point de nous faire ressentir tout ce que l’on pouvait ressentir derrière nos petites feuilles de papier et autres figurines, mais en 1000 fois mieux, puisque notre imagination s’est retrouvée retranscrite sur nos écrans. Les donjons labyrinthiques se muent alors en 3D, le système de combat se perfectionne et devient du temps réel, et surtout le côté RPG rend nos avatars toujours plus puissants au fil de l’exploration. Tout cela est toujours présent et nous permet alors de nous plonger totalement dans cet univers bien particulier. La présentation maintenant faite, intéressons-nous bien plus à notre Legend of Grimrock.
À l’aventure compagnon
Dans cette exploration de donjon virtuel, nous incarnons 4 personnages. Enfin, incarner le mot est bien grand, puisque mis à part leurs portraits nous n’aurons rien d’autre à nous mettre sous la dent. Car nous sommes dans un dungeon crawler bien old school, ainsi nous jouerons en mode vue 1re personne. À nous joueurs alors de nous immerger dans la peau de ses personnages. Fort heureusement le jeu nous propose au choix de faire le jeu avec les 4 personnages de base, ou bien de passer par un petit éditeur et composer soi-même son équipe qui visitera les tréfonds. Dans ce petit éditeur que nous propose le jeu, nous aurons tout loisir d’opter pour des personnages créés à notre convenance. Nous aurons ainsi le droit à 4 races (humaine, minotaure, insectoïde et reptilienne) ainsi que 3 classes (guerrier, mage et voleur). Bref, du très grand classique, et en soi ce n’est pas grave puisque c’est ce que l’on réclame. Après le choix de nos avatars et classes, nous pourrons répartir des points de statistiques, choisir certaines compétences et pourquoi pas pour les plus pointilleux d’entre nous, choisir des traits afin de mieux personnaliser nos personnages. Oui, tout cela est très complet et permettra à chaque joueur selon son envie d’immersion de modeler une partie du jeu à sa convenance. Si pour tout ce qui est personnages nous sommes dans le grand classique, nous pouvons en dire tout autant de l’histoire qui va tenir sur un simple post-it. Un groupe de 4 condamnés coupables d’un crime qu’ils n’auraient apparemment pas commis se font jeter à la mode spartiate dans un gouffre faisant office de prison. S’ils parviennent à survivre et sortir de cette prison, ils seront alors graciés. Mais avant cela, il leur faudra tout de même gravir les 13 niveaux de la prison et pourfendre quelques monstres. Voilà donc un très bon programme pour nos 20 prochaines heures. Oui, c’est à peu près la durée de vie du jeu. Mais attention chers joueurs, car cette durée de vie peut facilement grimper et se voir doubler, voire tripler. Tout cela se fera grâce à notre envie de tester différents builds de personnages, mais aussi le niveau de difficulté et les moult secrets du jeu. Bref, le jeu vaut clairement le coup en termes de durée de vie.
Comme à l’ancienne
Si le but de Legend of Grimrock est simple et basique – explorer de fond en comble l’immense donjon afin d’avoir une lueur d’espoir de revoir la lumière du jour et ainsi goûter au doux parfum de la liberté – il s’avère aussi sacrément difficile. Cela s’explique tout d’abord par son mode old school qui supprime carrément l’automap et nous renvoie à la bonne vieille époque ou l’on devait griffonner nos morceaux de papier afin d’en esquisser une carte. Si cette fonctionnalité pourra plaire aux explorateurs les plus téméraires, elle pourra en freiner d’autres. Fort heureusement, cela n’est qu’une option, on pourra donc choisir dès le début du jeu si on souhaite voir notre carte se dessiner dans le jeu au gré de nos pérégrinations ou bien se la jouer totalement old school. Attention, ce choix n’est pas à prendre à la légère, car non seulement la difficulté découle de cela, mais en plus cette décision est définitive.
Une fois tous ces choix effectués, nous nous lançons enfin dans la partie. Nous serons donc en mode vue à la première personne et notre groupe de personnages se déplacera case par case. Ce déplacement peut s’avérer lent, mais au final cela nous permet de mieux visualiser notre environnement et tous les secrets qui s’y cachent. Un levier, un objet, une dalle piégée, une brique à activer, autant de choses qui font que l’on doit se montrer très attentif à ce qui nous entoure. D’ailleurs, les lieux sont sombres et l’équipement d’une torche ne sera pas un luxe. Si la visite des lieux est déjà bien immersive, nous aurons encore d’autres éléments à côté renforçant cette immersion. Ainsi, nous devrons gérer notre faim, notre encombrement et parfois même, nous devrons dormir. Chaque petit détail est important, car notre survie en dépend.
Dungeon Souls
En effet, Legend of Grimrock n’est pas une promenade de santé, nous rappelons tout de même que les lieux sont infestés de monstres. Slimes, araignées, squelettes ou autres démons répondent présent à l’appel et ce bestiaire se révèle foutrement difficile à vaincre. Exigeant : voilà le terme que nous pourrions utiliser pour les combats. Attention, nous ne sommes pas non plus en face d’un Souls ou d’un jeu à la difficulté insurmontable, mais la difficulté reste quand même bien présente. Nous avancerons donc en formation carré, les deux personnages devant feront office de tank et se battront au corps à corps. Les deux autres, qui seront bien entendu à l’arrière lanceront des attaques à distance. Nos attaques ne vont pas s’enchaîner pour autant, il y aura un léger temps de recharge entre chaque utilisation. Dans ces combats, il ne faudra pas rester immobile. Tourner autour de l’adversaire sera nécessaire, tout en faisant attention à ne pas se retrouver coincé dans un coin, cela pourrait signer notre fin. Outre nos attaques, nous pourrons toujours faire preuve d’ingéniosité en utilisant l’environnement, les trappes nous seront bien utiles dans ces cas-là.
Notre magie devra être utilisée avec des runes, afin de pouvoir lancer des sorts. Mais bien entendu, comme dans tout bon jeu old school, il nous sera nécessaire de mettre la main sur les parchemins afin de pouvoir lancer ses sorts. Tout ce gameplay bien rétro se retrouve aussi dans la mort de nos personnages. Ben oui, il ne faudra pas compter sur une résurrection immédiate, il faudra déjà atteindre un cristal afin de pouvoir faire revenir à la vie notre compagnon. La difficulté est présente tout au long du jeu et cela le rend totalement addictif, nous voudrons améliorer au mieux notre groupe, afin d’avancer et évoluer le plus possible dans cet immense donjon afin d’en voir le bout.
L’immersion est dans les détails
D’ailleurs en parlant de bout, il serait maintenant temps de conclure ce test de Legend of Grimrock. Mais d’abord, un point sur les graphismes et la bande-son. Pour ce qui est de la partie graphique, sans être une bête de guerre 4K, le jeu se montre beau. En même temps, nous évoluons dans des lieux bien cloisonnés, mais ces lieux se montrent réalistes et participent une fois de plus à notre immersion. L’éclairage y est pour beaucoup, les lumières sont dynamiques et rendent les lieux un poil plus inquiétants, quand au détour d’un coin nous visualisons l’ombre d’un ennemi nous attendant. Les lieux regorgent de petits détails, nous en sommes presque à ressentir la moisissure suintant des murs. Les ennemis eux aussi regorgent de petits détails et nous régalent avec leurs designs et animations foutrement bien foutus.
Pour ce qui est de la bande-son, cette dernière fait dans la sobriété. Nous n’aurons donc pas de musique épique, mais seulement des bruitages nous plongeant directement dans l’ambiance. Cela peut sembler être un manque, mais au final, cette absence de musique ne fait qu’accentuer ce sentiment d’oppression, d’enfermement dans cette prison dans laquelle nous aimons être prisonniers. À noter que le jeu est seulement en anglais, cela ne nuit nullement au plaisir de jeu, mais pourra tout de même déplaire à certains.
Legend of Grimrock est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch dès aujourd’hui.
Conclusion
Legend of Grimrock est un jeu totalement old school et est un réel plaisir à découvrir et parcourir. Ce plaisir est présent grâce à cet aspect exigeant et rétro du genre dungeon crawler, mais aussi et surtout grâce à cette incroyable immersion que nous offre le jeu. Les graphismes et la bande-son jouent énormément dans cette plongée immersive au cœur d’un immense donjon. Mais nous avons aussi le gameplay qui, au-delà de l'aspect old school, se montre tout de même addictif. Nous voulons toujours aller plus loin, devenir plus puissants, visiter chaque recoin afin d’y dénicher une arme ou un simple objet. Cette immersion durera une bonne vingtaine d’heures et nous ne pouvons que conseiller ce titre à tout bon amateur de ce genre de jeu.
LES PLUS
- L’éditeur de personnage
- L’immersion
- La difficulté des combats
- La gestion de nos héros
- Le mode old school nous forçant à dessiner notre propre carte
- Un dungeon crawler bien rétro
- Les graphismes très jolis
LES MOINS
- Un petit manque de variété dans les décors
- Le scénario totalement anecdotique
- Pas de traduction française
- L’absence de musique
Merci pour ce test !
en grand fan de Dungeon Master, je vais me laisser tenter malgré l’absence de VF