Amis gamers, bienvenus ! Vous êtes en manque de frissons ? La licence Project Zero vous manque ? Vous avez retourné dans tous les sens le titre Madison ? Bon, ne cherchez plus car voilà que la copie indonésienne de Fatal Frame débarque sur nos Switch. On veut bien sûr parler de DreadOut 2, qui après être sorti sur plusieurs autres supports, nous fait l’honneur de sa venue. Alors simple copie Wish de Project Zero ou nouveau concurrent dans la gamme survival horror fantomatique ? La réponse dans les prochaines lignes.
Pokémon Snap version horreur
Avant toute chose, il est bon de préciser que le jeu ne contient aucune traduction française, nous aurons seulement du chinois, anglais, espagnol et russe. En soi cela n’est pas très grave, nous ne sommes pas dans un RPG mais face à un survival horror. Pourtant l’absence de traduction française se fait tout de même sentir, cela nous enlève le plaisir de découvrir correctement le scénario ou encore le lore assez intéressant du jeu. En effet le jeu propose un lore peu mis en avant dans les jeux vidéo : les légendes urbaines indonésiennes avec tous les fantômes qui vont avec. Ainsi chaque photo de ces esprits fantomatiques sera l’occasion d’en apprendre un peu plus sur eux et ainsi remplir une sorte de Pokédex. Un petit plaisir en soi, même si bien effrayant, car tout comme cette fantastique licence qu’est Project Zero, notre héroïne devra photographier chaque esprit malveillant. Petite différence toutefois, cela ne se fera pas à l’aide d’un appareil photo, mais d’un téléphone portable. D’ailleurs, petite note d’humour, mais on aimerait bien connaître la marque de ce téléphone, car bien qu’ayant le flash allumé et que l’écran soit constamment allumé, la batterie tient clairement le coup et cela pendant une nuit complète soit dit en passant.
Une suite qui en raconte beaucoup
Bon allez, maintenant que la parenthèse humour est fermée, passons aux choses sérieuses : qu’est-ce que nous raconte DreadOut 2 ? Eh bien la première chose à en dire déjà, c’est que c’est la suite du 1. Non sans blague ! Oui, bon d’accord elle était facile celle-ci, mais tout le monde ne peut pas non plus s’en douter puisque le 1er épisode n’est pas disponible sur la console. Cela est d’ailleurs fort dommage, car cet épisode 2 en est la suite directe. Fort heureusement un résumé complet des faits relatés dans le 1er opus sera inclus dans une petite vidéo, afin de permettre à tous les joueurs de pouvoir suivre aisément le scénario que nous propose sa suite. Bon, n’y allons pas par quatre chemins, le scénario de DreadOut 2 ne brille pas pour son inventivité et sera relativement classique pour le genre. Une jeune lycéenne se trouve aux prises d’une entité démoniaque, la plupart des élèves de sa classe et amis meurent dans d’effroyables circonstances et tout cela – qui constitue donc le scénario du 1er opus – se poursuivra dans sa suite. Ainsi notre héroïne, Linda se voit encore harcelée par une terrible entité. Pire encore, les visions glauques et effrayantes qu’elle endure ne font que la rendre coupable de la mort des gens du 1er opus. On peut le dire, Linda subit un véritable calvaire, et ce n’est pas les apparitions des esprits malveillants qui nous fera dire le contraire.
Une balade terrifiante
Les jumps scares seront nombreux et parcourir le jeu dans son entièreté ne sera pas forcément une promenade de santé. Fort heureusement, bien que la grosse majorité du titre se passe en milieux obscurs, nous aurons tout de même quelques moments d’accalmie. D’ailleurs ces moments sont pour nous un petit défaut, car ils cassent un peu l’ambiance. En effet il est dommage qu’après une séance de jeu intense, avec un esprit malveillant souhaitant nous arracher le visage à coup de hache, de se retrouver dans les rue indonésiennes ensoleillées à la recherche d’un petit chat. Bon, tout cela sert le scénario mais tout de même, nous avons eu l’impression d’avoir à faire à un tout autre jeu, même si bien qu’en plein jour et en milieu peuplé nous pouvions très bien tomber sur un esprit à prendre en photo afin de compléter notre encyclopédie terrifique.
Si à l’instar de Project Zero nous devons utiliser un téléphone portable afin de photographier les fantômes et leur faire subir des dégâts, nous pourrons aussi par moments user d’armes blanches sur d’autres créatures. Cette partie de gameplay est assez plaisante, d’autant plus que l’on va se retrouver dans des environnements relativement ouverts et donc enclins à l’exploration. Alors utiliser un téléphone c’est cool, mais avoir une hache et s’en servir c’est tout de même plus sécurisant.
Les esprits c’est cool, c’est effrayant, mais (car il y a un mais) si se retrouver bloqué au fond d’une classe entre deux rangées de tables est déjà assez frustrant, rajouter un squelette sanguinolent ne pouvant même pas être repoussé par nos petits bras tout frêles conduit inexorablement à la crise de nerfs. Le pire étant que cela se produit plusieurs fois dans le jeu. Mais attention le pire du pire (oui nous aimons bien employer ce mot) c’est de se retrouver coincé entre plusieurs esprits belliqueux simplement parce que l’un d’eux nous a fait subir des dégâts. À savoir que lorsque l’on subit des dégâts, on chute directement au sol. Pas de roulade, d’esquive ou de petit saut de biche pour nous sauver ou nous relever plus rapidement, seulement une lenteur ignoble faisant monter la tension crescendo. Car oui pendant ce temps-là, les esprits nous voulant du mal se sont regroupés autour de nous et nous encerclent tout en nous assaillant de coups, à peine relevé. Ce qui nous fera inévitablement tomber, conduisant vers une mort douloureuse pour notre héroïne, et un game over pour nous. La frustration à l’état pur car nous devrons recommencer une fois de plus ce terrible chemin de croix. D’ailleurs ce chemin aura tout de même le mérite de durer une petite dizaine d’heures, une durée somme toute convenable pour ce genre de titre.
DreadOut 2, techniquement paresseux
La proposition de base de DreadOut 2 est cool et nous ressentons vraiment cet effroi nous parcourir. Pourtant cette sensation d’effroi ne vient pas seulement des apparitions fantomatiques nous conduisant à des jump scares. Non, elle vient aussi des graphismes qui semble-t-il auront été vus à la baisse. En effet, nous avons comme une sensation de pixellisation sur les modèles 3D des fantômes et de l’héroïne, cassant le réalisme et l’immersion. Mais ce sentiment vient aussi s’incruster dans les textures des décors. Pire encore, nous avons eu plusieurs fois des éléments du décor qui apparaissent non loin de nous, parfois même un léger effet de clignotement sur des textures et objets. Ainsi, côté graphismes, le jeu ne brille pas vraiment. Cela est tout de même dommage, car hormis ces problèmes d’affichage, le jeu pourrait être joli. L’ambiance de certains décors est là, mais la technique nous sort malheureusement du jeu.
Bon, si du côté graphismes, ce n’est pas la joie, nous sommes un peu plus conquis sur la partie sonore du titre. Bien que la musique ne soit pas trop présente et donc pas vraiment un point essentiel, les bruitages quant à eux sont primordiaux. Sur ce point-là, le jeu fait très fort : les bruitages sont effrayants, glauques, étouffants, oppressants. Nous vous conseillons d’ailleurs, comme tout autre titre horrifique de ce genre, d’y jouer dans le noir avec un bon casque sur les oreilles. On peut vous garantir qu’entendre murmurer une voix désincarnée de femme vous foutra de sacrés frissons. Le sound design est bon et nous procure de très bons frissons qui nous accompagneront tout au long de la nuit et viendront même nous hanter alors que nous nous nous croyons bien à l’abri dans notre tendre lit.
DreadOut 2 est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch
Conclusion
DreadOut 2 est un survival horror avec une bonne proposition de base. Son scénario est intéressant à suivre, même si celui-ci reste dans le classique des jeux de ce genre. Gros défaut néanmoins : aucune traduction française. Le système de photo à la Project Zero fonctionne bien, d’autant plus que cela sert aussi à compléter un genre de Pokédex afin d’en apprendre plus sur les légendes urbaines indonésiennes. Dommage une fois de plus que le tout ne soit pas traduit en français. L’ambiance générale du titre – oscillant entre les couloirs glauques et macabres et les rues vives et ensoleillées de la ville – donne beaucoup de contraste. Cela rend le jeu bizarre et plaisant à la fois à suivre. Les environnements semi-ouverts et les quêtes annexes du titre nous occupent pendant une dizaine d’heures, une durée de vie convenable pour ce genre de jeu. Dernier bémol enfin pour ce titre : ses graphismes techniquement en retard et les collisions de notre personnage suivis de chutes pourront nous faire sortir de cette immersion horrifique. Fort heureusement la bande-son saura nous faire revenir dans l’univers avec ses bruitages glacials qui continueront encore à nous suivre durant les heures les plus sombres de la nuit.
LES PLUS
- Un scénario horrifique plaisant à suivre…
- Une bande-son angoissante, oppressante et effrayante
- Une bonne durée de vie
- L’utilisation d’armes blanches
- Les légendes urbaines indonésiennes
- Pouvoir compléter une sorte de Pokédex horrifique
- Le téléphone portable qui semble avoir une batterie illimitée
- Les environnements semi-ouverts
LES MOINS
- …Mais restant dans le classique
- Graphismes techniquement dépassés
- Des collisions avec les ennemis trop handicapantes
- Une héroïne lente dans ses gestes
- Des quêtes annexes pouvant nous sortir du jeu
- Pas de traduction française