Dans la caste sélecte des jeux d’infiltration, nous avons vu passer pas mal de titres dont certains sont devenus culte et ont même donné naissance à des licences. Que ce soit Dark Project, Tenchu, Styx, Dishonored, Splinter Cell, Syphon Filter, Metal Gear, Assassin’s Creed ou encore Hitman, tous ces jeux nous ont marqués un jour ou l’autre, de par leurs univers et leurs aspects différents de la discrétion. Parmi tous ces jeux plébiscités par la presse et vivant dans le cœur des gamers, peu peuvent encore se targuer de sortir sur nos consoles actuelles. Pourtant certains résistent, que ce soit avec des nouveaux épisodes ou bien avec des remasters, ces titres restent dans le radar des joueurs. Aujourd’hui nous voyons débouler sur nos Switch, le chauve le plus célèbre de l’histoire vidéoludique, l’agent 47 qui nous revient avec l’un de ses épisodes les plus marquants de la saga, Blood Money. Partons vite voir ce que donne Hitman: Blood Money — Reprisal.
Retour sur la scène de crime
Petit rappel des faits : nous sommes en 2003, la saga Hitman a seulement 6 ans d’existence et compte déjà 3 opus. Pourtant le dernier épisode en date appelé Contracts, bien que très bon, semble un peu trop se reposer sur ses lauriers. En effet, le titre ne propose que très peu, voire même pas du tout de nouveautés et déçoit un poil la presse et les joueurs. Ce sera donc quelques années plus tard, plus précisément en 2006 que débarque sur PS2, Xbox et 360, le quatrième opus des aventures de l’agent 47. À grands coups d’opérations marketing choc publiées dans tous les bons magazines spécialisés, le jeu fait sensation. Ce fameux Blood Money révolutionne en quelque sorte les aventures de l’agent 47, ce dernier est bien plus dynamique et possède bien plus d’options de mouvements qu’auparavant. Le titre propose aussi une liberté d’action plus grande avec des espaces encore plus ouverts que dans les précédents épisodes. Mais c’est surtout le système de notoriété qui va venir étoffer le tout.
Enfin bref, nous ne sommes pas ici pour refaire le débat du si oui ou non il est bon, la réponse a déjà été donnée à l’époque. Non, nous sommes ici pour parler de sa nouvelle version remaster, Hitman: Blood Money — Reprisal, et vous dire si celle-ci vaut effectivement le coup. Soyons francs dès le départ : oui cette version vaut le coup. On ne dit pas ça parce que nous avons passé un nombre d’heures faramineux sur le titre à l’époque de sa sortie sur Xbox 360. Bon d’accord ça peut jouer, mais effectivement le titre encore à l’heure actuelle est une masterclass. Le système de jeu est bien calibré et nous procure toujours autant de plaisir qu’à l’époque, certes l’épisode à vieilli, mais malgré le poids des années il s’en sort encore très bien. Mais rentrons un peu plus dans les détails.
Un agent 47 en grande forme
L’édition que nous tenons entre nos mains ici appelée Reprisal, nous propose des améliorations non négligeables au titre. En effet le gameplay a été sensiblement amélioré avec quelques ajouts issus des derniers jeux en date de la licence. Nous aurons donc à titre d’exemple une mini-map permanente bien utile pour se repérer dans les niveaux parfois immenses. Autre ajout et pas des moindres, le mode instinct qui a été introduit dans l’épisode Absolution. Nous aurons aussi le mode alerte qui permettra de nous prévenir quand nous entrons dans un lieux interdit ou bien que l’on se montre trop suspect. Bref à peu près tout ce qui a modernisé l’épisode suivant de la licence est ici présent pour le plus grand bonheur des gamers avides de meurtres tactiques. À savoir que dans Hitman: Blood Money, toutes ces nouvelles options de confort peuvent être désactivées pour satisfaire les puristes du jeu original.
Après avoir fait un petit tour des nouveautés que nous proposait le jeu, partons voir ce qu’il nous propose tout court. Tout d’abord au niveau du scénario, celui-ci nous narre rien de moins que la mort de l’agent 47. Cette histoire proposera quelques rebondissements et sera plaisante à suivre sans pour autant être un chef d’œuvre.
Mais si nous jouons à un Hitman, ce n’est pas vraiment pour son histoire mais pour le gameplay qu’il nous propose et bon dieu que c’est bon. Notre assassin préféré sera lâché pour chaque mission sur des grandes cartes dans lesquelles nous serons totalement libres de nos mouvements. À titre d’exemple : cette fantastique mission dans laquelle nous devons éliminer un témoin protégé par non moins que le FBI dans un quartier typé Desperate Housewives, le tout pendant une fête d’anniversaire. Les moyens sont grands afin d’arriver à notre but. L’empoisonnement, l’accident, une balle dans la tête en toute discrétion ou bien même y aller franchement armé d’une mitrailleuse et foncer dans le tas comme un gros bourrin (pas totalement impossible mais cela enlève quand même pas mal de fun). En effet, la partie la plus plaisante du jeu est d’arriver à ses fins le plus discrètement possible et encore une fois tous les moyens sont bons pour arriver à cette possibilité, les chemins sont multiples pour chaque mission et tout cela donne au jeu une excellente rejouabilité. De base le jeu vous occupera une bonne grosse quinzaine d’heures, mais vous pouvez largement doubler cela si vous voulez tenter d’autres approches.
Un jeu qui date mais qui est bien
Passons maintenant à la dernière étape, et pas des moindres : les graphismes et la bande-son. Commençons tout de suite par le plus important dans un jeu, sa partie graphique. Bon, n’y allons pas par quatre chemins, nous sommes tout de même en face d’un titre qui date de 2006, donc nous aurons les graphismes qui vont avec. Pourtant force est de constater que le jeu reste beau, même pour les standards actuels. Alors ce n’est pas un maître étalon de la 4K et du ray tracing tant apprécié, le jeu affiche des modèles 3D des personnages techniquement dépassés maintenant. Par moments nous avons l’impression d’être face à un jeu aux graphismes compressés, mais cette impression repart assez vite. En réalité, cette impression arrive surtout lors des cinématiques qui accusent cette fois très clairement du temps. Enfin, les décors ne sont pas aussi riches en détails que le Hitman 3 sorti en cloud sur la Switch, mais le titre fait totalement le café et divertit jusqu’au bout.
Côté bande-son, le jeu nous offre de belles partitions, la musique est bonne et d’ailleurs c’est un réel petit plaisir que d’entendre le Ave Maria au menu du jeu. Cela est certes un détail mais contribue au petit plaisir de jeu. Le jeu est intégralement traduit en français, texte et audio. Les personnages bénéficient d’un bon doublage, bien que l’on ressente encore une fois un poil le poids des années. Le sound design participe aussi à l’ambiance globale du titre et concourt à rendre les environnements vivants afin de mieux s’en imprégner et nous aider à accomplir notre tâche.
Hitman: Blood Money — Reprisal est disponible sur l’eShop au prix de vingt-cinq euros.
Conclusion
Hitman: Blood Money — Reprisal est certes un jeu datant de 2006, mais il fait toujours aussi bien son taf : divertir. Le jeu comme tous les autres titres de la licence possède une très bonne durée de vie grâce notamment à sa très grande rejouabilité. Les améliorations qu’apporte le titre sont une bouffée d’air frais sur cet épisode et permettent d’apprécier encore plus pleinement le titre. Bien que graphiquement le jeu accuse un peu de son temps, il n’en est pas moche pour autant, on peut même se dire que celui-ci a plutôt bien vieilli. Bref, le jeu est un très bon cru qui a certes de l’âge mais il serait bien triste de bouder son plaisir et de passer à côté de cet opus qui a en son temps révolutionné la saga.
LES PLUS
- Les graphismes jolis…
- Un scénario plaisant à suivre
- Entièrement en français
- La bande-son plaisante à écouter
- Les différents moyens d’atteindre son but
- Les options de confort des titres plus récents
- Voir Hitman sur Switch et sans cloud cette fois-ci
- Une très bonne durée de vie
- Une excellente rejouabilité
- Des niveaux ouverts
LES MOINS
- …Mais qui accusent tout de même le poids des années
- Certains diront encore un portage