Oui, toi lecteur qui glisses ton regard sur ces quelques lignes… oui, tu as parfaitement raison, il s’agit d’un nouveau retour de la licence Reigns. Connais tu déjà celle-ci ? As-tu déjà fait tes preuves sur le Tinder conteur d’histoires ? Oui, non ? Sache que c’est notre première fois. Et comme toute première fois, celle-ci conserve un petit goût d’on-ne-sait-quoi !
Développé par Nerial et édité par Devolver Digital, Reigns débute son histoire en 2016. Si les graphismes ont su, doucement (nous y reviendrons), grimper de quelques crans depuis la première génération, l’essence même du titre reste inchangé : slider à droite ou à gauche vos cartes selon vos préférences. L’opus Reigns: Three Kingdoms plonge le joueur dans l’époque de la dynastie Han, en l’an 183. Il y est question d’armement, de militaires, mais aussi de la famille, de bandits et de don de soi : quel commandant déciderez-vous d’être face à ces peuples quémandeurs de bons conseils ?
Le Tinder raconteur
Nous avons été un peu perturbés (petite nature va !). En effet, l’arrivée sur Reigns: Three Kingdoms est assez vague, voir franchement nébuleuse. Nous comprenons que nos choix vont engendrer une foule de conséquences, immédiates mais aussi pour l’avenir. La partie se déroule au centre de l’écran, tandis qu’une entité vient nous conter son problème. Deux possibilités s’offrent alors à nous : slider à droite, ou bien à gauche. Chaque direction indique un choix de réponse. Toute la stratégie réside dans ce questionnement redondant : « Comment faire le bon choix ? ».
Voilà qui est à la fois fort simple, tout en étant bougrement compliqué. En effet, lors de vos premières parties, il est probable que vous vous laissiez guider par votre personnalité, plutôt querelleur, plutôt bienveillant… Eh bien vous ferez assurément fausse route (comme nous). Un bon chef (selon le titre !) doit se tenir dans une zone d’équilibre sur bien des aspects. Les icônes qui surplombent la vignette de l’entité qui vous cause prennent alors tout leur sens : l’épi de blé pour la gestion des ressources, le petit bonhomme (en mousse tralala… oups pardon) pour les relations humaines, l’épée pour la combativité, et le… bâton (gné ?) pour la justice, le bien-pensant : un fourre-tout pour lequel vous allez devoir cogiter avant d’en comprendre toutes les ficelles. Vous l’aurez compris : le titre ne vous délivre guère le sens véritable des icônes. Il revient au joueur de multiplier les parties afin de comprendre parfaitement ce qui se cache derrière chaque icône.
Revenons au slide. Une fois le choix effectué, celui-ci impacte la jauge d’une ou plusieurs icônes. Les développeurs ont été sympas : dans la majorité des cas de petits (ou gros) points indiquent quelles icônes seront chamboulées. Néanmoins, ne tirez pas sur la ficelle : vous ne saurez pas si la jauge va augmenter ou diminuer ! Il est donc capital de bien lire chaque intitulé et de se demander quel sera l’impact de votre choix. Une fois la décision prise, la jauge se remplit ou se vide… Si celle-ci déborde ou brille par son absence de matière, vous avez perdu ! La partie se clôture, mais vos choix restent ancrés dans l’esprit des villageois et tandis que vous revenez dans la peau d’un énième cousin prêt à gouverner, vos bons soins ou vos extravagances antérieures laisseront quelques traces… ne faites donc pas n’importe quoi dès les premières parties !
Tandis que les cartes se suivent les unes après les autres, le temps passe. Les jours sont visibles en bas de l’écran et deviennent progressivement un score à battre afin d’aller toujours plus loin dans la chronologie. De multiples contrées sont à découvrir, votre peuple n’est guère totalement immobile et replié sur lui-même ! Par ailleurs, de nombreuses quêtes plus audacieuses se débloquent progressivement, notamment après une petite discussion avec des personnages plus prestigieux. Le joueur dispose alors d’une quantité donnée de jours (donc de cartes) afin d’atteindre l’objectif énoncé. Par exemple : vous disposez de 360 jours maximum pour trouver un camp. Le temps passe vite vous savez…
Il ne suffit pas toujours de prêcher la bonne parole afin d’être entendu. Une petite bataille de temps en temps remet les idées en place ! Mais Reigns: Three Kingdoms se distingue une nouvelle fois dans sa démarche et offre aux joueurs une partie de cartes pour prouver qui est bien le plus vaillant. Original.
Combat de cartes
Une fois encore, il est question de tournicoter à droite ou à gauche ! L’objectif de la partie consiste à s’emparer totalement des ressources de son adversaire. Celles-ci sont visibles au centre de son territoire, lui même encerclé par ses cartes de jeu. Chaque carte dispose de points de combats, ainsi que de points de santé. Chaque joueur dispose en face de lui son peloton d’attaque. La carte au centre du plateau, qui fait front à celle de l’adversaire, frappe ce dernier. Bien entendu, plus son potentiel d’attaque est fort, plus le coup sera probant. Chaque joueur dispose d’un certain nombre de coups, visibles sur le côté de l’écran, avant de passer la main. Lorsque les points de santé d’une carte tombent à zéro, la carte est perdue et une percée est visible jusqu’aux ressources. S’il vous reste des coups en réserve, c’est le moment de les jouer !
Lors de chaque tour, le joueur fait tourner ses cartes à droite ou à gauche. Il convient alors de faire preuve d’un peu de jugeote stratégique afin de laisser la carte avec un maximum de santé face à l’adversaire à la fin du tour, tandis que celles dotées d’un plus grand nombre de points d’attaque n’hésiteront pas à s’en prendre à l’ennemi en cours de tour. Vous nous suivez ?
Quelques subtilités sont à découvrir au fil des parties et des cartes gagnées lors des rencontres et des voyages. Certaines sont alors bien plus efficaces que d’autres…
Les joueurs adeptes de ces parties de cartes seront ravis d’apprendre qu’il est possible de parfaire son jeu dans des parties en ligne. La confrontation peut alors avoir lieu auprès d’un autre joueur, mais il reste possible de s’entraîner avant de se lancer à l’assaut du meilleur score. Comme à l’accoutumée, le bon fonctionnement de ce mode de jeu dépend intimement de la communauté elle-même. Au moment de la rédaction de notre test, celle-ci ne s’est malheureusement pas montrée suffisamment présente pour nous permettre des parties en ligne. Il reste possible de jouer contre l’IA. L’entraînement donc !
Toutes celles et ceux qui n’y adhèrent guère peuvent néanmoins passer outre ces fourberies de cartes et s’en soustraire lors de l’aventure. Pour cela, un petit passage dans les paramètres et le tour est joué.
Faut-il craquer ?
Les mécaniques de Reigns: Three Kingdoms sont suffisamment originales et atypiques pour retenir notre attention. Parvenir à cumuler l’aventure, la gestion de ressources et quelques parties de cartes, voilà qui sort de l’ordinaire. Cet aspect multifonction nous a tout particulièrement séduit et nous ne pouvons que nous montrer enthousiastes face à l’idée originelle. Les amateurs de la licence Reigns pourront découvrir au fil des événements une nouvelle histoire et prendre plaisir à échanger des parties en ligne (si les joueurs arrivent…).
Néanmoins, et malgré notre caractère très novice sur ce jeu, nous avons eu la fâcheuse surprise de constater le retour de plusieurs cartes brisant quelque peu notre plaisir de jouer. Aussi, force est de constater que nous avons trouvé l’ensemble un peu « mollasson » avec des parties de cartes qui finalement commençaient à nous lasser. Oui, nous avons rejoint la team des joueurs qui ont désactivé les cartes afin d’aller plus loin dans l’aventure sans s’attarder sur cet aspect.
Par ailleurs, si l’ambiance générale reste bonne et en adéquation avec l’époque en question, les graphismes restent très simples et nous laissent l’impression quelque peu amère d’être presque face à un écran de téléphone.
Malgré cela, Reigns: Three Kingdoms ne dispose pas de véritable défaut. Le titre est fluide et sans grand temps de chargement. Le tactile est opérationnel. Proposé au petit prix sur l’eShop de 2,99 euros, la prise de risque reste minime et il serait dommage de passer à côté d’un concept aussi atypique si vous ne connaissez pas encore la licence.
Le saviez-vous ?
Qui dit slide à droite ou à gauche, pense forcément à Tinder. Saviez-vous que cette application a été lancée en 2012 en France… soit il y a plus de 10 ans ! Outch…
Conclusion
Reigns: Three Kingdoms est dans la parfaite continuité de ses prédécesseurs. Mêlant avec justesse l'aventure, la gestion de ressources, la stratégie et les parties de cartes, les amateurs de la licence retrouveront sans mal leurs marques et pourront dès lors jouir d'une nouvelle aventure dans une époque inédite. En outre, l'arrivée du mode online permet de réaliser quelques parties de cartes en ligne pour tous les joueurs adeptes de ce mode de jeu. Les nouveaux arrivants sur Reigns seront probablement surpris par les mécaniques de la licence, avant d'en maîtriser progressivement les règles. Un peu répétitif malgré de nombreux événements disponibles, le titre ne séduira pas tous les joueurs, charmant les uns, lassant rapidement les autres. Néanmoins, proposé à un tarif abordable sur l'eshop, si l'expérience vous séduit, celle-ci peut parfaitement se tenter sans une trop grande prise de risque.
LES PLUS
- Des mécaniques de jeu toujours originales, fidèles à la licence
- Plusieurs types de jeu dans un même jeu
- Des parties de cartes désormais disponibles en ligne contre d'autres joueurs
- En français
- Des graphismes corrects...
LES MOINS
- … mais un peu trop simples
- Répétitif
- Un peu mou...