Savez-vous que dans le métro de la ville de Toulouse, les stations ont des noms mais aussi des pictogrammes pour permettre aux personnes qui ne savent pas lire ou qui ne connaissent pas la langue de se déplacer plus facilement ? Aller de la station Grenouille à la station Canard c’est relier Fontaine Lestang à Patte d’Oie. De même les panneaux routiers selon leur couleur : rouge, bleue, jaune ont des significations différentes. Le rouge indique un danger, le bleu une autorisation et le jaune un changement provisoire. Bref on peut comprendre et faire comprendre beaucoup de choses sans avoir recours à du texte oral ou écrit. Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, voilà comment pourrait se résumer la philosophie du jeu The Pedestrian.
The Pedestrian est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch à environ dix-sept euros.
Ce qui se passe au premier plan
The Pedestrian est un jeu de puzzle avec de la plateforme dans lequel le joueur contrôle un petit personnage en forme de pictogramme, homme ou femme comme on les trouve à l’entrée des toilettes publiques par exemple. Il va falloir déplacer ce personnage de panneau en panneau en reliant et en connectant les panneaux en respectant certaines règles. Tout un système d’énigmes se dévoile progressivement, sans que jamais le jeu n’ait besoin de texte explicatif. Tout passe par des petits schémas pour comprendre ce qui est attendu. Des post-its à certains endroits donnent des indications sur ce qui doit être fait.
La touche X permet de déplacer les panneaux pour les relier entre eux. Les panneaux ne doivent pas être trop éloignés, en rappuyant sur la touche X, on reprend le contrôle de notre petit bonhomme et on le déplace pour qu’il trouve la sortie et puisse continuer son périple.
La touche Y permet de ramasser les objets. Les touches A et B permettent de sauter. Le jeu se divise en deux moments : le premier moment où on agence au mieux les panonceaux à notre disposition avec un point d’entrée et un point de sortie, et le second moment où on reprend le contrôle de notre petit bonhomme et où on le dirige dans le niveau.
Quand on modifie les liaisons entre les tableaux, notre personnage revient à sa position initiale. Les règles de liaison sont simples au début : une porte droite doit être reliée à une porte gauche, une échelle qui descend est à relier à une échelle qui monte, une porte fermée nécessite de trouver une clé pour l’ouvrir. Les interrupteurs déclenchent des plateformes qui montent et descendent en continu ou qui montent une fois pour toutes ou descendent une fois pour toutes aussi, donc il faut bien faire attention à ne pas se retrouver coincé. On trouve aussi des ascenseurs que notre personnage contrôle quand il est dedans.
Lorsque les sols sont dessinés en pointillés, il est possible de les traverser dans les deux sens en montant ou en descendant.
Chaque scénette est logique, et la difficulté va crescendo au cours du périple qui va durer deux à trois heures selon que le joueur va passer plus ou moins de temps sur certaines énigmes. Lorsque de nouveaux mécanismes de jeu entrent en scène, ils sont rapidement compréhensibles et sont ensuite utilisés avec les autres mécanismes pour complexifier l’aventure, sans jamais la rendre indigeste ou incompréhensible.
Ce qui se passe en arrière-plan
Ce qui est étonnant dans The Pedestrian c’est la beauté des arrière-plans qui contraste vraiment avec la simplicité des petits panneaux sur lesquels se déroule le jeu. Derrière les panneaux, toute une vie est exposée. Le contraste entre le personnage en noir et ses niveaux monochromes et toute la vie colorée et bruyante en arrière-plan est saisissant. Le jeu en phase de gameplay est en deux dimensions, ce qui le rend particulièrement lisible et facile d’accès. Tout ce qui se trouve derrière est en trois dimensions et c’est très joli. Cela apporte à la narration sans avoir recours à des textes ou des explications particulières.
Le jeu se parcourt en une traite mais notre personnage va traverser une ville en partant de ses sous-sols en passant par le métro souterrain puis aérien, puis en passant par des rues, un parc, des entrepôts et un gratte-ciel notamment. Quand on arrête le jeu en cours de partie, on reprend à l’endroit où on s’était arrêté. Il n’y a pas plusieurs slots de sauvegarde. On a une aventure et on progresse dans celle-ci uniquement.
Pour ne rien gâcher à notre plaisir, la musique de The Pedestrian est particulièrement bien choisie. Toute notre progression se fait au son d’une musique jazzy du plus bel effet et qui se marie très bien avec les décors de la ville qui ressemble beaucoup à New-York ou à une grande ville américaine de la côte est. La musique est suffisamment douce pour ne pas taper sur les nerfs quand une énigme donne du fil à retordre.
Conclusion
The Pedestrian est un jeu particulièrement malin et intelligent. C’est un très chouette remue-méninge avec une difficulté bien dosée et bien maîtrisée qui rend le jeu accrocheur jusqu’au bout. Si on ajoute à cela la musique somptueuse et les arrière-plans magnifiques, The Pedestrian est un jeu à essayer absolument pour tout fan de puzzle-games. Seul petit bémol : une fois l’aventure terminée – et elle est plutôt courte – le jeu ne propose pas de réelle rejouabilité.
LES PLUS
- Des énigmes bien pensées
- Des décors somptueux
- Des musiques au top
- Une expérience particulière et réussie
- Une aventure onirique
LES MOINS
- Plutôt court
- Pas de rejouabilité