Tamarak Trail (Nintendo Switch) – Le test

Après Slay the Spire, les roguelikes à base de deck-building ont explosé et inondé les catalogues de jeux. Dans ce torrent de jeux, certains ont bien marché, d’autres ont été des flops. Aujourd’hui nous avons Tamarak Trail entre les mains, un roguelike proposant du deck-building, mais cette fois-ci non pas avec des cartes, mais des dés. Et attention car ces dés, nous allons pouvoir les personnaliser comme on le souhaite. Tout cela en parcourant un univers fort mystérieux et possédant une très belle direction artistique. Tamarak Trail semble bien prometteur, pourtant les apparences sur le long terme sont bien trompeuses.

Scénario où es-tu

Dans Tamarak Trail, nous incarnons un membre de la Loge de l’Esturgeon, une société secrète qui est chargée d’éliminer la présence maléfique ayant corrompu le Sentier de Tamarak. Notre mission, si nous l’acceptons, est de rétablir la paix et de protéger les habitants alentour. Voilà pour le scénario que nous propose le jeu. Mais attendez amis gamers, car ce petit pitch que l’on vient de vous donner provient de la fiche eShop du titre. Car hormis une petite cinématique qui va se placer juste avant le menu du jeu, nous n’aurons rien d’autre à nous mettre sous la dent. Nous aurons bien un personnage qui va nous parler, mais rien de vraiment folichon venant raconter quelque chose de concret à part des didacticiels. Donc à part apprendre comment marche le gameplay du jeu, c’est tout ce que nous apprendrons pour le moment. Pour ce qui est du reste du lore, tout se fera à partir des rencontres aléatoires que l’on fera in-game et encore. Car les quelques événements “scénaristiques” proposés ne seront seulement que des illustrations auxquelles viendront s’agrémenter 4 options dont une à choisir. Ces fameuses rencontres aléatoires auraient totalement leur place dans n’importe quel autre jeu à ambiance fantastique, car totalement dénuées de propos et de contextes, étant donné qu’à la base nous n’aurons eu qu’une petite cinématique facilement évitable et totalement optionnelle de par son placement avant le menu principal du jeu.

Que l’on soit clair, si d’emblée nous semblons méchant avec ce jeu c’est qu’à la base nous étions parti sur un très bon titre. Mais après une bonne dizaine d’heures dessus, nous avons vite déchanté et commencé à s’apercevoir que les apparences sont bien trompeuses de Tamarak Trail.

Un si bon début

Retournons de suite sur le périple de notre aventure et son commencement. Le départ de notre aventure se fera au pied d’une vieille cabane qui s’avérera être notre hub central. À partir de là nous pourrons améliorer cette bicoque, moyennant finance bien entendu. Nous pourrons aussi choisir notre héros parmi un choix de 3, bien qu’au départ nous n’en ayons qu’un seul, les deux autres seront à débloquer toujours moyennant finance. Après avoir choisi notre héros, nous nous retrouverons sur le sentier qui va se présenter tel une carte sur laquelle – comme dans tout bon roguelike – nous aurons un parcours qu’il faudra bien entendu planifier. Sur cette fameuse carte, nous n’aurons pas moins d’une centaine d’étapes à proposer. Autant se le dire, ça va prendre du temps de tout parcourir.

Ces étapes vont être réparties comme telles : ennemis, événements aléatoires, feux de camps, marchands, loots et enfin boss. Pour ce qui est des événements aléatoires, nous pourrons par exemple rencontrer un musicien aveugle. Lors de ces évènements nous aurons alors quatre choix. Dans notre cas actuel, il sera soit possible d’écouter la chanson, de résister, fredonner ou bien encore de voler son sac. En tant que joueur machiavélique, nous avons décidé de voler son sac, ce qui nous a octroyé 20 pièces d’or, mais nous sentons aussi le mal se répandre en nous, car bien entendu nos choix auront des répercussions à un moment donné, d’où l’importance de ces derniers. Enfin cela n’est que pour la frime, car nous aurons beau jouer le vilain lors de ces rencontres, nous cherchons encore les répercussions. De plus, bien que ces rencontres soient nombreuses, il arrivera pourtant assez souvent que nous retombions sur les mêmes situations. De plus il est bon de savoir que si nous retombons sur un événement que nous avons déjà eu, le choix que nous aurons alors fait auparavant sera accompagné du résultat, tant et si bien que le suspens qui devrait accompagner ces rencontres devient vite absent, et encore plus à partir du moment où nous aurons cumulé pas mal d’heures et tenté toutes les réponses.

Mis à part ces événements aléatoires, nous aurons donc les feux de camps à partir desquels nous récupérerons un peu de santé. Nous pourrons aussi via quelques marchands assez rares, acheter de nouvelles compétences avec l’or durement gagné lors de nos combats. Enfin, il sera aussi possible de tomber sur des coffres dans lesquels nous pourrons looter un objet parmi 3. Après avoir détaillé ce que nous pouvons rencontrer sur notre chemin, passons au plus important : les combats de Tamarak Trail.

Lancer de dés

Lançons-nous dans l’intérêt principal du jeu, ses combats. Ces derniers se feront avec des dés qu’il nous faudra donc lancer. Si de base nous commençons avec deux dés, nous pourrons ensuite en acquérir d’autres, mais c’est bien par deux que nous commencerons l’aventure. Ainsi au départ nous aurons seulement des faces pour faire des attaques simples et se protéger. Bien entendu par la suite, nous pourrons obtenir de nouvelles faces de dés que nous pourrons incorporer à ce dernier, d’où l’aspect deck-building.

L’usage de ces dés viendra piocher dans notre jauge de détermination. Cette fameuse détermination est importante, elle est en quelque sorte l’équivalent d’une armure pour notre personnage. En effet, celle-ci va nous protéger et donc diminuer les dégâts d’une attaque ennemie. Sans détermination, les attaques ennemies infligeront des dégâts directement à nos cœurs, allant au nombre de 5 et représentant notre santé. Il est donc primordial de les protéger, sans quoi on courrait vers une terrible défaite. D’ailleurs il est encore plus primordial de bien veiller sur nos cœurs, car l’état de ces derniers est valable pour toute la partie. Ainsi, si jamais nous perdons 3 cœurs lors d’un combat, nous n’aurons alors plus que 2 cœurs pour tout le reste de la run, à moins bien sûr de tomber sur un feu de camp à l’étape suivante et alors retrouver un cœur. Mais avant d’en arriver au point où nous perdons des cœurs, nous pourrons toujours bénéficier d’un bouclier venant protéger notre détermination et notre santé principale.

Une fois que nous aurons défait nos ennemis, nous gagnerons quelques petites pièces qui se montreront utiles face aux marchands, mais nous gagnerons aussi une nouvelle compétence (face), à installer sur nos dés, celle-ci sera à choisir parmi 3 options. Bref du grand classique dans ce genre de jeu. La chose qui va venir bouleverser un peu plus le jeu et qui sera ce qui va le démarquer totalement des autres, ce sera son système de combat à base de lancers de dés. Dans ce jeu, le lancer ne sera pas comme dans un Baldur’s Gate, un élément présent mais invisible. Non ici nous devrons réellement lancer nos dés in-game. Nous pourrons même lancer un dé contre un autre afin de faire en sorte qu’il se retourne et change de face si celle-ci ne nous convient pas ou alors même, selon certaines compétences il sera très utile de faire se cogner les dés entre eux afin de faire monter en puissance une attaque. Bref, les lancers se montrent assez tactiques et sont un très bon point du jeu. Étant donné que nous pouvons modifier nos dés et y installer les compétences que l’on veut, à partir du moment où on les détient, le choix de combinaisons sera alors absolument faramineux. Dans cet endroit appelé Forge des dés, à partir d’où nous pourrons les modifier, nous pourrons y installer des cœurs. Ces cœurs-ci seront des bonus, comme par exemple pouvoir relancer son premier dé ou encore les attaques qui prennent un point de dégât en plus. Tout cela est diablement addictif. Enfin, maintenant que nous avons parlé des combats, parlons de notre mort. Ainsi lorsque nous trépasserons, nous aurons un tableau récapitulatif de nos actions, nous gagnerons de l’expérience et pourrons débloquer une ou plusieurs compétences pour nos dés. Une fois mort, nous serons de retour dans la demeure, et nous pourrons alors l’améliorer ou débloquer un nouveau héros, à condition bien sûr d’avoir assez de Garmonbozia. Une autre monnaie de jeu, nécessaire pour débloquer les améliorations de la maison ainsi que les héros, celle-ci va tout d’abord se débloquer en battant les boss, puis en débloquant une amélioration dans la demeure, on pourra en gagner même en cas de défaite. Heureusement que nous pourrons assez vite débloquer cette option, sans quoi il sera très difficile de bien avancer dans Tamarak Trail.

La fin du rêve

Toutefois, il est maintenant temps de casser une bonne fois pour toutes le jeu. Tout d’abord commençons par une chose qui nous a frappé tout de suite : les textes que l’on devra faire avancer avec la touche A. Cela est tout à fait classique, sauf qu’en voulant faire défiler le texte, nous allons aussi continuer les actions dans le jeu. Ainsi, si par exemple nous sommes dans un combat et qu’un dialogue de didacticiel s’affiche, nous devrons le valider et alors si jamais une attaque ou toute autre action était en cours de préparation nous la lancerons alors sans le vouloir. Cela peut aussi arriver lors du choix des compétences, si par malheur un texte de didacticiel arrive. Toutefois cela n’est qu’un détail totalement anodin, cependant il arrive tout de même des fois ou appuyant un poil trop vite sur le bouton A, nous validons sans même le vouloir le choix d’une compétence.

Comme nous le disions cela est purement anecdotique, mais vient tout de même légèrement entraver notre plaisir de jeu. Par contre ce qui viendra vraiment gâcher notre plaisir de jeu, ce sera clairement ses temps de chargement absolument immondes et infernaux. Si au départ ce petit écran coloré présent avant et après chaque combat, avant et après chaque étape et même lorsqu’on accède à la forge, semble bien sympathique, à la longue ça devient infernal. Car oui chers lecteurs, à force de jouer on se rend compte que les écrans de chargement sont de plus en plus longs, allant parfois jusqu’à dix secondes. Cela peut sembler risible, mais attendre 10 secondes pour seulement valider une compétence et se retaper encore un chargement de 10 secondes, à force ça en devient lourd. Le pire c’est qu’en plus ces écrans de chargement finissent même par faire laguer le jeu par moments.

Enfin dernière note et pas des moindres, nous avons été confronté à un bug nous empêchant carrément de continuer l’aventure, nous laissant tout simplement bloqué aux premiers combats du début du jeu. Tous ces défauts sont apparus insidieusement avec le temps. Si au départ ça allait, le jeu s’est clairement dégradé jusqu’à en devenir totalement injouable. Allez maintenant pour conclure ce trop long test, parlons des graphismes et de la bande-son. Pour ce qui est des graphismes ces derniers façon bande dessinée sont très beaux et donnent au jeu une très bonne direction artistique. Pour ce qui est de la bande-son, nous sommes un peu plus mitigés, bien que pas mal pour son genre, elle se montre à la longue beaucoup trop répétitive.

Tamarak Trail est disponible sur l’eShop au prix de quinze euros.