Project Downfall, voilà un jeu bien étrange nous présentant directement une copie de John Wick sur sa devanture. Comme s’il fallait tout de suite happer et allécher les gamers en manque de John Wick et qui voudraient un délire à la Hotline Miami. Oui, le jeu aligne les références en termes d’action, et cela est normal puisque le titre que nous allons vous présenter aujourd’hui est un condensé pur shot d’action et d’hémoglobine enveloppé dans une esthétique à mi-chemin entre Paper Mario et un Manhunt, oui le mélange est étonnant.
À ce jour, Project Downfall n’est plus disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch sans aucune raison. Il reste disponible sur Steam et on espère un retour rapide du jeu sur notre console.
John Wick 2077
Commençons directement et fonçons dans le tas sans aucun préliminaire, attaquons tout de suite l’histoire que nous conte le jeu. Nous allons la faire courte : nous incarnons un sosie de John Wick se prenant pour un Max Payne dans une ville cyberpunk. Nous sortons de notre appartement et voilà nous sommes lancés dans le feu de l’action, quelques dialogues par-ci, par-là, on comprend vite que nous sommes une sorte de tueur à gages qui tel un Patrick Bateman se transforme la nuit en véritable psychopathe voulant tout trucider sur son passage. Enfin bon, on va pas se le cacher, l’histoire nous a paru vraiment nébuleuse, difficile de savoir où l’on veut nous mener ni même ce que l’on doit comprendre, s’il y a un tant soit peu quelque chose à comprendre. D’autant plus que le jeu se paye le luxe de ne proposer aucune traduction française, ben non cela aurait été tellement cool, à la place nous aurons de l’anglais, bref passons. Le titre, malgré son histoire pas simple à comprendre, comporte tout de même plusieurs fins. Celles-ci dépendent bien sûr de notre manière de jouer, allons-nous comme un Max Payne nous gaver de pilules et utiliser une force surpuissante avec un bullet time Wish que n’aurait pas renié notre bon vieux Neo ? Ou bien jouer le bon samaritain, et épargner les quelques badauds que nous croiserons sur notre route entre les missions principales ? Le choix est présent, mais ce serait comme de jouer à GTA et de faire tout le jeu sans commettre le moindre délit, cela ne sert à rien et gâcherait à coup sûr le jeu, puisque ce dernier veut qu’on joue un truand de la pire espèce. Bah ici, c’est la même chose. Où est le plaisir si on choisit d’être pacifique ? D’autant plus que le jeu est axé sur le scoring et surtout son ambiance (sur laquelle nous reviendrons) qui nous pousse dans le sens de tuer tout ce qui bouge et cela de la façon la plus badass possible
Hotline Miami Wish
En effet, à l’instar d’un certain Hotline Miami, Project Downfall, nous entraîne dans une spirale de violence graphique, dont le seul but sera de faire monter le compteur de score de la façon la plus classe possible.
Oui, amis gamers, le but du jeu est simple, limpide et pas prise de tête, enfin d’une certaine façon. Donc, le but du jeu est le suivant : avancer dans des environnements tapissés de néons et pluvieux tout en tuant tout ce qui bouge. Enfin, le terme tuer tout ce qui bouge, c’est pour les missions principales. Bah oui, car dans Project Downfall, nous aurons une partie en simili monde ouvert. En effet, le jeu nous permet de nous balader un minimum dans les quartiers de la ville. Alors oui, cette visite des lieux n’est pas poussée, elle n’est pas grandiose mais a tout de même le mérite d’être proposée. Malheureusement le jeu n’est qu’une succession de couloirs nous faisant comprendre que le mieux à faire c’est frapper tout ce qui bouge. Sur ce point-là, le jeu est bon, même très bon. Enfin, ça c’est sur la première heure, car au final, le tout devient lassant à la longue. Nous aurons toujours le même type d’armes, flingues, mitrailleuses, fusils à pompe, tuyaux de plombs, machettes et c’est à peu près tout. Certes le jeu est stylé, et se rapproche un peu, voire même beaucoup d’un Hotline Miami dont il se veut un simili clone. Mais l’élève ne dépasse en rien le maître, car Project Downfall souffre d’une trop grande répétitivité et cela sera le cas sur les 5 petites heures nécessaires pour finir une run complète. Il sera par la suite toujours possible de reprendre le jeu afin de débloquer les autres fins voire même améliorer son score.
Manhunt façon pixels
Enfin pour finir, comment ne pas parler de la direction artistique que nous propose le titre ainsi que sa bande-son. Tout d’abord, parlons de la partie graphique du titre : cette dernière est à l’instar du scénario, totalement barrée. Nous sommes en face d’une vue FPS avec déplacement dans des environnements tout en 3D et personnages en 2D. Le tout est assez étrange et peut nous faire penser d’une part à un Paper Mario pour les personnages en type papier et Demon Turf pour l’esthétique 3D dans un monde pixelisé. Alors certes ces deux jeux ont osé ces mélanges audacieux, mais ils ont réussi leurs paris et sont des petites perles vidéoludiques. Project Downfall veut tout mélanger et il trébuche en faisant cela. Il pourra très certainement plaire à certains joueurs, ça a été notre cas, mais notre impression si bonne du début s’est vite estompée devant la redondance, la pauvreté et surtout l’esthétique trop flashy, pixélisée, on cherche bien trop son chemin dans ces dédales et cela faute à un design beaucoup trop douteux.
Pour faire simple, nous avons beaucoup pensé pendant le jeu, à Manhunt, cette fameuse license de chez Rockstar qui a fait couler tant d’encre à cause de sa violence démesurée, de son aspect totalement crado et esthétique proche des snuff movies. Ben Project Downfall veut nous faire la même chose comme en témoigne ce niveau appelé si poétiquement Rectum, oui, oui vous avez bien lu. Ce fameux niveau est glauque comme pas possible et adopte encore une fois – comme à l’image de tout le jeu – des graphismes pixélisés jusqu’à l’excès, le tout lorgnant un peu trop visuellement du côté des snuff movies, exactement comme Manhunt à son époque. Sauf que ce dernier est aujourd’hui un classique auquel il faut absolument jouer. Project Downfall se montre beaucoup trop brouillon dans ses graphismes pixélisés semblables par moment à de la censure pure et simple. On arrive même à se perdre dans l’amas de pixels qui nous assaillent jusqu’à l’écœurement et parfois même dans le pur bug ; en parfait exemple ces fameuses portes de fin de niveaux qui illuminent tellement l’écran de blanc que l’on finit par ne plus savoir quoi faire ni où aller, c’est quand même un comble pour une fin de niveau.
Enfin que dire de la bande-son, qui d’après le message d’accueil en début de jeu est encore meilleure avec un casque sur les oreilles. Alors votre bon serviteur a effectivement mis un casque sur ses oreilles, pensant avoir une bonne bande-son s’adaptant à notre gameplay, quel dommage de voir que cela ne suit pas du tout. La musique fait penser à du Hotline Miami, mais ça s’arrête là, car si dans le titre tant acclamé, la bande-son est électrisante, euphorisante et totalement jouissive, ici il en est rien, pire elle en devient même lassante.
Conclusion
Project Downfall est un jeu qui part piocher dans beaucoup trop de choses pour avoir sa propre identité et cela est bien dommage. Que ce soit son personnage qui n’est qu’une copie de John Wick, le fait de prendre des pilules à la Max Payne, son univers totalement barré à la Matrix, son esthétique glauque pixélisée à la Manhunt, son gameplay lorgnant trop près de Hotline Miami ou encore ses graphismes 3D pixélisés et ses personnages dont le tout semble lui aussi lorgner vers un Demon Turf réaliste et sanglant. Bref tout ce gloubi-boulga ne prend pas et le pauvre Casimir doit bien se cacher et pleurer sur son Île aux Enfants tant le plat semble mal assaisonné. Pourtant la présentation était là, le gameplay était bien présent, l'esthétique du titre était sympathique mais la répétitivité et la pauvreté sur le long terme du gameplay fait que l’adrénaline, l’envie et le fun bien présent au début disparaissent après une bonne heure passée sur le titre. On préférera alors très vite retourner passer du bon temps sur les modèles qui semblent tant l’avoir inspiré.
LES PLUS
- Ses graphismes pixélisés…
- Plusieurs fins…
- Une bonne durée de vie…
- Son esthétique glauque
- La violence exacerbée
- John Wick en mode Max Payne
- Un hotline Miami 3D
LES MOINS
- …Qui parfois rendent illisible l’action
- …Mais trop peu plaisantes à débloquer
- …Si on arrive à ne pas se lasser
- Un jeu trop répétitif
- Trop peu d’armes
- Une bande-son lassante
- Un scénario pas vraiment compréhensible
- En anglais