Les jeux de Formule 1 ou plus largement de monoplaces ne sont pas légion sur la Nintendo Switch : on peut même dire qu’ils se comptent sur les doigts d’une seule main ! Heureusement pour les fans de voitures à carrosserie ouverte, les Anglais de New Star Games ont développé New Star GP. Avec un style rétro dans la lignée de Virtua Racing ou de Hotshot Racing, celui-ci est disponible non seulement sur notre Switch bien aimée, mais également sur Steam, Xbox ou encore PlayStation.
Test écrit par ThomasR555, correcteur de l’équipe.
Un mode carrière complet
Historiquement, les développeurs anglais de New Star Games sont plutôt axés sur les jeux pour smartphones ; des jeux de sport liés au football et au cricket principalement. New Star GP constitue donc leur première incursion dans le monde du sport automobile. Dans ce titre, le joueur se retrouve dans la peau d’un nouveau venu dans le monde de la Formule 1, bien décidé à faire son trou dans la discipline reine du sport automobile. D’emblée, le jeu démarre sur un tutoriel afin de vous apprendre les rudiments de la conduite de votre monoplace : outre les commandes classiques pour le frein et l’accélération (assignées aux gâchettes de la Switch), le joueur y apprend également qu’il peut bénéficier de rewinds, d’un boost qui se recharge à chaque tour (utilisable à loisir, pas comme le DRS dans les vraies courses de F1) et d’une ligne de course à la manière d’un Forza Motorsport par exemple, indiquant là où l’on peut accélérer à fond, là où il faut être circonspect avec la pédale de droite et là où il faut sauter sur les freins. Celle-ci reste cependant désactivable à loisir via le bouton X.
Suite à cette entrée en matière qui ne dure que quelques minutes, le jeu nous propose de choisir entre un mode normal et un mode pro. La seule différence entre les deux modes réside dans une difficulté accrue dans le second, et c’est tout ! Une fois ce choix effectué, il est temps de se jeter dans le grand bain en commençant par la création du pilote que nous allons incarner ; féminin ou masculin, le joueur peut personnaliser son avatar virtuel à l’envi. Il en va de même pour le casque et pour les coloris de la voiture avant que l’on arrive à l’écran principal du jeu, simpliste, qui propose deux choix : le mode carrière, jouable uniquement en solo d’un côté et un mode championnat, jouable à plusieurs, de l’autre. Dans le premier vous incarnerez votre pilote, nommé « The Kid », durant cinq décennies de Formule 1 (des années 1980 à l’époque contemporaine) et devrez vaincre vos adversaires durant des championnats où chaque manche est divisée en plusieurs épreuves ; outre le traditionnel Grand Prix, d’autres épreuves telles que des contre-la-montre, des courses à temps limité avec checkpoints, des courses à élimination ou encore des face à face avec l’un de vos rivaux sont au programme.
Au sujet de ces derniers, comme le jeu ne dispose pas de licences officielles, on signalera que leurs noms sont fantaisistes, même si les fans de Formule 1 feront sans mal le lien avec d’anciennes gloires de la discipline comme Nigel Mansell et sa fameuse moustache, Damon Hill, Michael Schumacher, Fernando Alonso et bien d’autres encore. Il en va de même pour les 17 circuits que comporte le titre, dont les tracés s’inspirent largement des vrais circuits comme Monaco, Spa Francorchamps ou encore le Hungaroring. Au fur et à mesure de votre progression en mode carrière, le joueur sera amené à parcourir ces circuits en version courte, longue, ou encore inversée.
Piloter c’est bien, mais il faut aussi gérer !
L’intérêt principal de ce New Star GP, c’est justement ce mode carrière où vous devrez gérer de nombreux paramètres si vous voulez remporter les cinq championnats qui se succèdent. D’un côté, il faudra composer avec le système de PERK, lié à votre équipe. En effet, en fonction de vos résultats en compétition, vous gagnerez des PERK qui permettront aux membres de votre équipe, directeur technique, chef mécanicien et responsable de communication de vous proposer des bonus pour les prochaines compétitions ; arrêts aux stands plus rapides et/ou plus efficaces, collisions avec les adversaires moins pénalisantes, etc. Il vous faudra également gérer leur humeur, les tracas personnels qui pourront leur arriver (et qui vous priveront de leur bonus pour l’épreuve en cours) et aussi répondre aux sollicitations des membres d’équipes adverses qui souhaiteront que vous les embauchiez…
De l’autre côté, vous aurez le système de BUX, qui correspond aux gains récoltés après chaque épreuve. Bien sûr, plus votre résultat sera bon et plus vous récolterez de BUX, ce qui vous permettra d’acheter des améliorations pour votre monoplace (moteur, freins, adhérence, etc.) mais aussi de remotiver vos équipes entre deux courses ou d’accéder à de nouveaux PERK (jusqu’à 5 simultanément) pour maximiser vos gains et vos avantages pour les prochaines compétitions. Il vous faudra donc constamment faire des choix entre l’amélioration de votre voiture et la gestion de votre équipe ! Et si, en fonction de vos résultats, la presse se fera la voix de vos faits d’armes, il vous faudra aussi gérer la relation avec vos adversaires de course, en reconnaissant par exemple que vous avez été un peu trop agressif ou au contraire en les ignorant, ce qui influera sur leur comportement en piste à votre égard… Ce qui les poussera aussi ponctuellement à vous proposer des duels plus ou moins amicaux.
Dernier point et non des moindres, les courses sont sujettes à la météo ; ainsi, si on peut commencer un grand prix sous un grand soleil, il est possible que la pluie vienne jouer de façon plus ou moins forte les trouble-fêtes durant la course, influant alors sur vos décisions en termes de passage aux stands et de pneumatiques à chausser. Mais il ne s’agit pas là d’une météo dynamique, et vous saurez à l’avance ce qui va se passer durant les 6 tours que dure un grand prix. Une donnée dont il faudra tout de même tenir compte si vous voulez grimper sur la plus haute marche du podium ! Tout ceci sans parler de l’usure des autres composants de votre monoplace, comme les freins ou encore l’aérodynamique (aileron, spoiler) qui, s’ils sont endommagés, vous ralentiront considérablement en course…
Bref, sans avoir l’air d’y toucher avec ses graphismes rétro et ses différentes vues disponibles qui rappelleront Virtua Racing (de la vue ras-du-sol à celle surélevée en passant par les vues cockpit), New Star GP se la joue quand même très tactique, un très bon point pour les afficionados de la discipline ! Reste cependant le regret que les types de course en mode carrière finissent par se ressembler au bout de la deuxième saison et que le joueur se retrouve vite à enchaîner les courses sans réelles surprises dans l’enchaînement de celles-ci… On déplorera aussi l’absence de boîte de vitesses manuelle et celle des qualifications, qui vous font commencer chaque course à la dernière place…
Quant au second mode, intitulé « compétitions », celui-ci se rapproche beaucoup d’un mode arcade ; jouable seul, à 2 en écran splitté en local ou en multi, il propose soit de participer à des championnats prédéfinis avec plus ou moins de courses au programme, soit de concevoir son propre championnat où le joueur a alors la maîtrise sur les paramètres de la compétition comme les circuits au programme, le niveau des adversaires, ou encore la météo. Pas sur l’intégralité des paramètres du championnat, mais sur suffisamment de points pour permettre de se retrouver avec des amis en ligne ou à deux en écran splitté (deux paires de Joy-Con sont alors nécessaires) et de se retrouver sur des épreuves diverses et variées.
Visuellement c’est très bon, auditivement, c’est mitigé…
Niveau gameplay, le jeu est plutôt simple à prendre en main ; ici, pas d’aides à la conduite activables ou désactivables, seule la ligne de course pourra aider le joueur pour savoir où il faut soulager l’accélérateur, où il faut freiner et où il faut écraser la pédale de droite au plancher. Il faudra également gérer ses départs façon Mario Kart en maintenant les tours/minutes ni trop bas ni trop haut pour éviter de démarrer aussi vite qu’une tortue neurasthénique. De façon générale, les monoplaces du jeu se conduisent toutes de la même façon peu importe l’époque, et tout excès d’optimisme lié à la conduite ou au fait de négliger l’état de sa monture (niveau d’essence, adhérence des pneumatiques, état des freins, des appendices aérodynamiques) se traduira par une perte franche de vitesse, un sous virage prononcé ou dans de plus rares cas par un train arrière qui décroche et vous emmène brutalement dans l’herbe, le sable ou les rails qui bordent la piste… Et question collisions avec vos adversaires, celles-ci ne sont que très rarement punitives et plutôt simplistes. C’est là l’un des points que l’on peut regretter dans ce New Star GP, puisque si l’on a aimé l’accessibilité de la conduite, on regrette quand même que celle-ci soit si « basique » et n’évolue pas durant le jeu au gré de la progression…
Côté technique, l’aspect old-school de l’ensemble est très bien rendu, les différentes monoplaces sont très bien modélisées et les circuits sont dotés de moult détails qui rendent les compétitions plus vivantes : avions ou oiseaux qui passent dans le ciel, ballots de poussière qui traversent la piste, foule et fumigènes dans les tribunes ou encore panneaux lumineux animés permettent au joueur de s’immerger totalement dans chaque course. De plus, de nombreux effets visuels bienvenus sont présents en course comme les étincelles du fond plat qui vient racler la piste, la fumée qui sort des pneus lors d’un freinage un peu (ou très…) tardif ou encore celle émanant de vos freins qui sont sur le point de rendre l’âme. Il en va de même pour le framerate, nerveux, rapide et constant même avec plusieurs voitures à l’écran. Et nous n’avons noté aucun souci graphique, pas de glitch ou de clipping par exemple. De ce côté, c’est un quasi-sans faute de la part des équipes de New Star Games !
Du côté de la bande-son, en revanche, le constat est un peu plus mitigé ; si l’environnement des courses et les bruitages audibles lors des arrêts aux stands sont bien rendus, et que les musiques durant les menus sont agréables, on pourra faire l’impasse sans aucun problème sur les musiques diffusées durant les courses (heureusement désactivables). De même, les différences de son entre les F1 des années 80 et celles des années 2020 sont inexistantes, de sorte qu’on a l’impression auditivement parlant de conduire la même voiture… Et pour l’anecdote, sachez qu’à plusieurs reprises nous avons repris notre partie avec le son coupé sans aucune explication ; heureusement un simple tour dans les menus nous a permis de le retrouver !
Le tarif est finalement raisonnable pour tout ça : 27,79 euros sur le Nintendo eShop, pour un jeu qui vous demandera 883 Mo d’espace disponible. Donc oui, tout n’est pas parfait mais au vu des prestations de ce New Star GP, on ne peut que vous conseiller de vous y frotter, surtout si vous êtes fans de Formule 1 !
Conclusion
Complet, New Star GP l'est assurément. Parfait ? Sans doute pas. Le jeu des Anglais de New Star Games comporte en effet plusieurs défauts comme une conduite manquant de subtilité à la longue, une IA qui réagit théoriquement à vos actions mais qui se révèle en pratique assez simpliste, des bugs de collisions avec vos adversaires lors des arrêts aux stands ou en course, amusants visuellement parlant mais qui peuvent s'avérer parfois pénalisants en plein championnat. Mais à côté de cela, on a tout de même là un jeu complet avec 17 tracés disponibles en version courte ou longue, un mode carrière long et intéressant, qui demande de longues heures avant d'en voir le bout et de récolter tous les trophées possibles, des graphismes et un framerate très bons, la possibilité de jouer en ligne (que nous n'avons pas pu tester) ou à deux en écran splitté.
LES PLUS
- Mode carrière long...
- Aspect stratégie de course poussé
- Jouable à 2 en écran splitté
- Graphismes et framerate de très bon niveau
- Tarif raisonnable au vu du contenu
LES MOINS
- ...mais épreuves redondantes à la longue
- Gameplay un peu trop rigide
- IA un peu simpliste
- Bande-son inégale (son des F1 pauvre et musique en course irritante à force)
- Pas de possibilité de gérer manuellement la boîte de vitesses
voilà un test qui donne vraiment envie de se lancer dans le jeu, merci !!!