Est-ce qu’on peut faire du neuf avec du vieux ? Est-ce qu’on peut faire du vieux avec du neuf ? Quoi de neuf chez les vieux ? La mode des jeux en vieux pixels a encore frappé avec The Adventures of Panzer: Legacy Collection. Il s’agit d’une collection de deux jeux développés par le studio PixelCraft avec le logiciel NES Maker Software pour nous faire croire à du rétrogaming, alors qu’il n’en est rien.
The Adventures of Panzer: Legacy Collection est disponible sur l’eShop au prix de neuf euros.
D’abord tu sautes et ensuite tu tires
The Adventures of Panzer: Legacy Collection regroupe deux jeux, The Adventures of Panzer 1 et The Adventures of Panzer 2. Ce sont deux jeux de plateformes qui ressemblent à s’y méprendre à des jeux de la période 8 bits (milieu et fin des années 80), dont la NES était l’éminente représentante. Tout, qu’il s’agisse des graphismes ou des sonorités fait penser à un jeu rétro qui revient sur la console Switch, or il n’en est rien, il s’agit bien de jeux originaux. Dans les deux jeux, nous dirigeons un personnage dans des tableaux en deux dimensions avec des ennemis à tuer, des sauts à effectuer, des passages à trouver, rien que du très classique.
Une particularité de ces jeux est que les développeurs ont créé des livrets de jeu virtuels comme on en trouvait dans les boîtes de jeu à l’époque. Ces livrets nous font découvrir le journal de bord de notre héros, puis ils détaillent les armes, les potions, les ennemis, les lieux et les boss que nous affronterons dans le jeu. C’est joli en dématérialisé, mais c’est tellement mieux en physique…
Les deux jeux sont tout en anglais et ils proposent beaucoup de lecture comme dans un RPG mais une fois le jeu lancé, on arrive dans un jeu de plateformes. L’histoire est plutôt simple, Panzer avait disparu depuis dix ans et quand il revient, il retrouve Blarghe son fidèle lieutenant. Ensemble ils partent à la recherche de leurs anciens compagnons d’armes et pour ce faire vont devoir traverser cinq zones. Voilà pour le premier opus. Dans le second jeu, qui se déroule une année après le premier, Panzer va être aidé par des compagnons d’armes pour combattre les injustices à travers le monde. C’est amusant de voir que les développeurs ont fait l’effort d’améliorer la barre de vie de notre héros entre le premier et le second opus comme ça se faisait à l’époque quand les seconds opus qui sortaient quelques mois après les premiers apportaient leur petit lot d’améliorations.
Au début de chaque niveau du second épisode, il va falloir choisir un des trois compagnons pour nous accompagner dans notre périple. Kankaro le chasseur peut escalader des montagnes. Ahzriaz est une mage du froid capable de geler les cascades pour en faire des passages. Enfin, Vespeto est un voleur fan d’explosifs. La touche X permet de passer d’un personnage à l’autre selon les nécessités du moment.
D’abord tu tires, et ensuite tu sautes
Si le jeu se veut un véritable retour vers le passé, il fait quand même quelques concessions à la modernité, en permettant notamment de jouer avec des “cheats”. Les options de triche sont au nombre de trois : santé infinie, magie infinie, et vies infinies. Une autre amélioration plutôt confortable par rapport aux jeux d’antan est l’option “Rewind” qui permet de revenir en arrière, ce qui est très utile après une chute mortelle pour ne pas avoir à repartir du début du niveau.
Le choix de proposer les options de triche et le rembobinage est un parti pris étonnant, car il faut se souvenir qu’à l’époque, si les jeux étaient difficiles, c’était pour prolonger le temps de jeu des joueurs et leur en offrir pour leur argent. Or là, en activant toutes les aides, les deux jeux se terminent en une petite poignée d’heures.
Graphiquement, on voit les tuiles carrées qui servent à construire les décors et qui sont toutes semblables. Des tuiles de feuilles, des tuiles de terre, des tuiles de pierre, des arrières plans très peu détaillés. Si à l’époque, cette économie de moyens s’expliquait par les capacités techniques des machines, ce n’est plus à l’ordre du jour sur les machines actuelles.
Il en va de même pour la musique qui est entêtante et répétitive comme dans les jeux des années 80. C’est rigolo au début, mais ça devient très vite fatiguant pour les nerfs. Dans la même veine, les bruitages sont simplistes et facilement reconnaissables notamment lorsque des textes défilent.
Conclusion
The Adventures of Panzer: Legacy Collection plaira sûrement aux joueurs fans de rétrogaming, prêts à passer du temps sur un même jeu et à endurer des graphismes vieillots et une bande-son minimaliste. Mais en ajoutant des possibilités de triche, cela enlève toute idée de difficulté aux deux jeux et cela raccourcit d’autant l'expérience de jeu. Si on retrouve la forme des jeux d’antan, on ne retrouve pas le fond, cette difficulté qui faisait passer aux joueurs des heures et des heures devant l’écran pour réussir à venir à bout des niveaux et leur faisait pleinement savourer leur victoire.
LES PLUS
- L’option des vies infinies
- Les livrets de jeu
LES MOINS
- Très bavard pour un jeu de plateformes
- Uniquement en anglais
- La musique très entêtante
- Pas très fun