Le monde du jeu vidéo a été ébranlé ces derniers temps. Entre les milles annonces par jour d’une Switch 2, les nombreux leaks de Rockstar ou encore la fin des exclusivités Xbox, nous ne savions plus trop où donner de la tête. Aujourd’hui ce qui nous intéresse ce sera les fameuses exclusivités Xbox qui viennent pointer le bout de leurs nez sur les autres consoles et notamment la Switch. Loin de nous l’idée d’alimenter une fois de plus les débats houleux dans une énième guerre des consoles, qui pour notre part n’a pas lieux d’être (gamer c’est avant tout une passion), mais le coup des exclus Xbox sur d’autres support ne date pas d’aujourd’hui. Pour preuve les portages du magnifique Ori ou encore le rageant mais tout aussi beau Cuphead. Bref, c’est donc lors du dernier Nintendo Direct que nous avons eu la confirmation de la venue de certains jeux de la console de Microsoft. Notre intéressé du jour sera un bon morceau, voire même un mets de choix. Puisque ce sera pas moins que le dernier né du studio Obsidian, les gens derrière Fallout New Vegas, Outer Worlds ou encore le très bon Pillars of Eternity. Nous voulons bien entendu parler du fameux jeu d’enquête médiéval, Pentiment. Ne perdons pas plus de temps et penchons-nous sur ce petit chef-d’œuvre.
Le nom de la rose
C’est en l’an de grâce 1518, dans la peau d’un artiste nommé Andreas, que nous commençons notre aventure. Nous la ferons même tout du long. Oui, ce très cher artiste sera notre compagnon de route pour toute l’aventure, un long périple qui s’étalera sur une durée d’une bonne vingtaine d’heures pour une première partie. Car Obsidian étant aux commandes du titre, la rejouabilité sera au menu. Mais en plus de cette belle durée de vie, le jeu va se payer le luxe de nous offrir un scénario à multiples ramifications qu’il sera absolument passionnant de suivre.
Ainsi comme nous l’avons dit, nous incarnons Andreas Maler, un jeune illustrateur dont le but est d’achever l’œuvre de sa vie, son ultime chef-d’œuvre. L’histoire se déroule en Haute Bavière dans une période assez spéciale. Étant en 1518, nous serons entre la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance, une période de grands changements entraînant des débats houleux, encore plus au sujet de l’église. Ce sera d’ailleurs au cœur d’une abbaye que notre personnage travaillera sur son œuvre, en compagnie d’autres artistes, ayant eux confié leur vie au monastère et à la religion. C’est dans ce contexte qu’un terrible meurtre va être perpétué en plein cœur de l’abbaye. Andreas n’aura alors plus qu’une idée en tête : élucider ce mystère et trouver le coupable. Une enquête qui mêlera intrigue occulte, tensions entre villageois ainsi que des jeux de pouvoirs au sein même de l’église.
Bénéficiant du savoir-faire du studio Obsidian, le jeu va nous offrir de très bons dialogues qui seront d’ailleurs au centre du gameplay du titre. Oui, amis gamer, Pentiment est un jeu verbeux et beaucoup voire même énormément de lecture sera au rendez-vous. Car ici, point de doublage, tout se fera au texte. Toutefois, nous aurons tout de même le loisir de nous déplacer dans les différents paysages gravitant autour du monastère. Que ce soit dans le village, la forêt, les plaines, un vieux moulin ou encore cette bonne vieille abbaye nous aurons pas mal de lieux à explorer et tout autant de badauds avec qui converser. Curé, bonnes sœurs, nobles, paysans et d’autres encore seront les nombreux PNJ auprès desquelles nous devrons discuter. Au gré de ces très nombreuses discussions des liens vont se tisser, qu’ils soient négatifs ou bien positifs, rien n’est oublié. En effet, le titre embarque avec lui des choix de dialogues très pertinents qui auront leurs impacts tôt ou tard dans l’aventure.
Une enquête tentaculaire
En effet au début de notre aventure, nous devrons à la suite de plusieurs dialogues définir notre passé, sommes-nous un vaurien, un érudit, un homme de foi ou bien encore un homme ayant des croyances allant au-delà des conventions. Aurons-nous étudié l’art, la religion ou bien d’autres choses et où encore nos voyages nous ont donc conduit. Tous ces choix vont venir définir notre passé et impacter certains choix de dialogues. Ici, aucun choix n’est mauvais, ni bon d’ailleurs, ce sera à nous et à nous seuls d’écrire cette histoire. Nous aurons bien des aides au cours des dialogues, notre conscience venant nous dicter ce que nous devrions dire. Mais ces petites voix dans notre tête ne font que très légèrement nous aiguiller. Le choix nous appartient, d’ailleurs tant qu’à parler de choix, libre à nous de snober purement et simplement certains PNJ. Ce choix a son importance car certains auraient pu jouer un rôle essentiel dans notre périple, peut-être même changer le destin d’autres PNJ, changer le déroulement du jeu. Bref, les possibilités au sein du jeu sont immenses et la narration est tellement bien maîtrisée que c’est un plaisir de tout découvrir et de s’y replonger encore et encore.
Autre choix qui s’impose à nous : le temps. Les journées vont être coupées en plusieurs périodes, et ce sera à nous de choisir comment nous allons occuper nos journées. Nous aurons à notre disposition une petite encyclopédie regroupant la carte des lieux, un glossaire, mais aussi et entre autres des pages de quêtes. Ces dernières seront importantes car elles se compléteront au fur et à mesure de notre avancée dans l’histoire. Chaque événement et chaque dialogue viendra alimenter ces pages. D’ailleurs en parlant d’alimentation, un autre choix s’offrira à nous, celui de nos repas. En effet, notre personnage va partager ses repas avec qui voudra bien. Ce choix sera très important car il va en découler des dialogues et événements qui auront leurs importances. Bon de toute façon, dans Pentiment chaque chose est importante et tout ou presque aura ses répercussions tôt ou tard.
Un travail d’orfèvre
Pour finir, si Pentiment est un petit bijou de narration, il le sera aussi dans ses graphismes et sa bande-son. Tout d’abord au niveau des graphismes, le jeu fait dans le minimaliste, nous allons évoluer dans des tableaux en 2D typiques des jeux Point’n click dont se rapprochent beaucoup Pentiment. Le tout est dessiné à la main et offre une animation encore une fois très minimaliste mais amplement suffisante pour nous plonger efficacement dans l’univers que nous propose le titre. Ne cachons pas nos mots, le jeu est magnifique, sublime, il offre une patte artistique unique qui va même venir s’insérer dans les polices d’écriture de chaque texte du jeu. Lors des dialogues la police d’écriture n’aura pas le même style visuel selon la personne qui nous parle. Ainsi, selon la classe sociale de notre interlocuteur, l’écriture sera différente. Mieux encore, le jeu ne possédant aucun doublage, il arrive tout de même à nous faire ressentir chaque sentiment des personnages à qui on va parler. Les dialogues vont être rythmés par le doux son de la plume venant gratter le papier et remplir la bulle au-dessus de notre interlocuteur. Si ce dernier est mal à l’aise, l’écriture sera rapide voire même pourra comporter des fautes d’orthographe, le texte se verra alors corrigé et modifié en temps réel lors des dialogues.
Enfin parlons de la bande-son. Nous la mettons au même niveau que les graphismes, bien que très très minimaliste, elle se suffit totalement à elle-même. N’offrant que très peu voire même pas du tout de musique, nous n’aurons que les sons des environnements pour nous accompagner. Chants d’oiseaux, vent parcourant les arbres, pluie tombant sur les terres, orages déchirant le ciel ou encore chants religieux résonnant au cœur de l’église, le sound design est tout bonnement magnifique. Nous vous conseillons grandement de jouer à Pentiment avec un bon casque sur les oreilles afin de vous imprégner de chaque son et ressentir au mieux cette expérience narrative que nous propose Obsidian.
Pentiment est disponible à vingt euros sur l’eShop.
Conclusion
Pentiment est un petit bijou. Que ce soit sa narration maîtrisée de bout en bout, ses choix qui feront qu’aucune partie – quel que soit le temps qu’on y passe – sera identique, ses graphismes dessinés à la main et colorés absolument somptueux et une bande-son totalement minimaliste mais nous plongeant efficacement dans l’ambiance du jeu, tout est parfaitement mis en scène. Le jeu transpire d’une minutie rarement vue dans un jeu vidéo, cela se ressent même dans les textes du jeu qui se permet même de nous offrir un glossaire de chaque terme ou personnage important venant ainsi renforcer l’immersion et montrer que la documentation sur cette époque a bien été étudiée. Pentiment est une perle comme on en voit que trop rarement et il serait un crime de passer à côté de ce petit bijou narratif.
LES PLUS
- Une histoire passionnante
- De multiples rebondissements
- Des choix à ne plus savoir qu’en faire
- Une très bonne durée de vie
- Une rejouabilité exemplaire
- La minutie accordée au côté historique
- Le sound design parfait
- Les graphismes sublimes
- Intégralement en français
LES MOINS
- On en voudrait encore plus
Je suis un vieux joueur. J’adore les jeux à choix.
J’ai été happé par ce jeu.
Mais je suis très déçu par ce jeu. Quoi qu’on fasse, rien ne change vraiment (la fameuse illusion du choix)