Plumbers Don’t Wear Ties est un jeu sorti en 1993 sur 3DO Interactive Multiplayer. Il a la particularité d’être considéré comme l’un des pires jeux de l’Histoire du jeu vidéo et il a contribué à la mauvaise presse qu’ont eus les films interactifs au fil des années. Avec l’avènement d’Internet, et malgré les critiques unanimes sur la qualité du jeu, Plumbers Don’t Wear Ties est devenu un objet de fascination pour beaucoup d’internautes. Les Américains de Limited Run Games ont flairé la bonne affaire et ont donc décidé de sortir Plumbers Don’t Wear Ties: Definitive Edition sur toutes les consoles, dont l’eShop de la Nintendo Switch. Le jeu est disponible depuis le 05 mars 2024 au prix de vingt euros.
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau courant en anglais est nécessaire pour jouer à Plumbers Don’t Wear Ties: Definitive Edition.
Le remaster d’un des pire jeux de l’Histoire
Plumbers Don’t Wear Ties: Definitive Edition se présentait à l’époque comme un film interactif, mais il n’en est pas un. En réalité, c’est un roman-photo « interactif » qui nous demande de suivre l’histoire de Jane et de John.
Jane et John sont deux jeunes célibataires qui ne rêvent que d’une chose : trouver l’amour. Notre rôle sera de réussir à les réunir à l’aide des trois ou quatre choix (au total) que le récit nous propose.
Il est difficile de vous en dire plus sans divulguer tout le contenu, car le jeu entier se termine en moins d’une heure. Allez-vous réussir à faire les bons choix pour que les deux amants terminent ensemble ?
Plumbers Don’t Wear Ties: Definitive Edition possède, sans surprise, une histoire très mal écrite. La narration n’a ni queue ni tête, les dialogues sont terriblement mal écrits, et nous ne comprenons pas le pourquoi du comment.
Les personnages sont, comme les responsables du remaster nous le précisent au début du jeu, des clichés d’un autre temps et d’une autre époque qui feront grincer les dents de plus d’une personne. Imaginez que vous jouez à un jeu qui, déjà au moment de sa sortie en 1993, avait été critiqué pour sa misogynie et son sexisme.
John est l’archétype du mâle alpha, musclé et prêt à harceler Jane pour la séduire alors que cette dernière a une forte tendance à se balader dans les rues de Los Angeles en sous-vêtements.
Les photographies, et donc la réalisation du jeu, sont ratées. Les prises de vue, le choix des angles, il n’y a vraiment rien qui va dans ce roman-photo. Ne parlons même pas de la qualité du doublage et de la direction des comédiens qui sont de piètre qualité.
Plumbers Don’t Wear Ties: Definitive Edition a plutôt un intérêt « historique » qui nous rappelle que dans la grande histoire du jeu vidéo, il n’y avait pas que les Ocarina of Time ou les Final Fantasy.
Un objet de fascination qui est toujours aussi mauvais
Nous nous sommes ennuyés, nous avons certes fermés les yeux lors de certaines scènes très gênantes, et pourtant, il y a quand même eu une certaine curiosité pendant la (très) courte aventure pour savoir ce que le jeu nous réservait.
Le portage est d’assez bonne qualité. Nous pouvons choisir entre les photographies d’origine et celles avec un peu moins de pixels. Il y a aussi des vidéos à débloquer avec les pièces que nous gagnons en jouant au jeu.
Nous avons notamment le droit à une interview de Jeanne Basone, l’actrice qui jouait Jane en 1993 et qui est devenue entre temps catcheuse professionnelle. Il y a aussi quelques entretiens avec des historiens du jeu vidéo, des explications sur le portage, ainsi qu’un walkthrough avec les commentaires de l’actrice.
Ces vidéos sont intéressantes, elles apportent un plus non-négligeables mais soyons honnêtes : les quelques vidéos et le travail sur les images ne justifient pas le prix de vingt euros.
Plumbers Don’t Wear Ties est aujourd’hui trouvable gratuitement sur Internet et nous n’avons même pas le droit à une traduction française. Il faut un niveau courant en anglais pour comprendre les dialogues enregistrés en mauvaise qualité.
La durée de vie, même avec les vidéos, est de deux à trois heures ce qui n’est clairement pas une bonne affaire pour les joueurs, sauf pour ceux qui cherchent de l’insolite.
Les graphismes, comme nous l’avons déjà dit, sont loin d’être bons. Les photos, même avec le travail effectué derrière, continuent d’être de piètre qualité.
La bande-son aurait aussi mérité d’être retravaillée afin d’équilibrer le volume de certains dialogues et d’augmenter la qualité globale du titre. Ci-joint une vidéo du début de notre expérience sur le jeu. Notons néanmoins que les musiques, bien que très clichées, sont assez dynamiques.
Conclusion
Plumbers Don’t Wear Ties: Definitive Edition est le portage d’un des pires jeux de l’histoire vidéoludique. Le remaster du roman-photo devenu l’une des coqueluches d’Internet a un intérêt assez limité, surtout à un tel prix et sans aucune traduction française. C’est néanmoins une expérience qui mérite le coup d’œil pour nous rappeler que l’histoire de jeu vidéo est aussi composée de nanars comme celui-ci.
LES PLUS
- Ça mérite le coup d’œil, juste par curiosité
- Les quelques bonus
- Un objet de fascination
- La bande-son énergique
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Un roman-photo d’une qualité médiocre
- Des propos déjà gênants à l’époque et qui le sont encore plus aujourd’hui
- Un scénario à l’écriture quasi-inexistante
- La qualité des images et du son
- Vingt euros
- Un remaster d’un intérêt assez limité
Ça me donnerait presque envie d’y jouer. xD